Monthly Archives: January 2011
Billet : Ça sent le roussi !
Une certaine atmosphère d’angoisse et de suspicion plane depuis quelques jours sur les milieux scolaires du pays. A Nouakchott les forces de l’ordre sont en état d’alerte. Elles surveillent de près le mouvement des jeunes lycéens qui ont commencé dans certains établissements à sonner le tocsin. Les mauvaises images survenues lors des violences en Tunisie sont au centre de toutes les discussions dans les écoles. Des scènes de simulation sont mêmes dramatisées par des jeunes en mal d’inspiration comme pour rappeler l’adage selon lequel « si la barbe de ton voisin brule mets de l’eau sur la tienne ». Le monde s’uniformise y compris les mauvaises habitudes qui hantent la jeunesse. En Tunisie la révolution numérique a entraine une révolution sociale. Qui a fait chuter le monarque. Aucun pays au monde n’est à l’abri de cette évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les gouts et les modes s’uniformisent de telle sorte que les changements se font à un rythme rapide et dangereux. Nos dirigeants doivent prendre le devant pour anticiper sur les événements qui se produisent ailleurs. Pour canaliser l’ardeur de la jeunesse par l’éducation et la discipline. Les forces de l’ordre ne font qu’aviver les tensions. Elles doivent se tenir loin des écoles. Nous ne souhaitons pas que ces choses se propagent chez nous mais nous les rappelons que « gouverner c’est prévoir. »
Le Rénovateur
Bios Diallo sort Une vie de Sébile et s’inspire des évènements de 1989
Bios Diallo a présenté ce 18 janvier, au centre culturel français Antoine de Saint-Exupéry de Nouakchott, son nouveau roman intitulé Une vie de Sébile. Ce livre s’inspire des évènements de 1989 qui ont mutilé la Mauritanie qui vit toujours les séquelles de ce sujet dramatique. Avec Une vie de Sébile, Bios Diallo s’y met aussi en s’élevant contre l’injustice. “Un livre comme Une Vie de Sébile permet de dire aux gens que ceci s’est produit et que c’est possible encore que cela se produise si l’on n’y prend pas garde. Le livre permet non seulement de cicatriser la plaie de ce qui s’était passé en 1989 mais d’attirer l’attention des gens aussi. Les dérives sont toujours possibles donc il faut s’y préparer, d’être vigilant et prudent dans la manière de parler que dans les comportements quotidiens”, explique Bios Diallo, souhaitant que les mauritaniens avancent vers plus de complémentarité, d’unité et d’ouverture. “Je ne dis pas qu’il y’a des signes avant-coureurs. Mais, ce qui se passe, à travers le monde, dans certains pays, doit nous inspirer et attirer notre attention. Nous aussi, nous devons dire que nous avons tirés des leçons qui se sont passées en 1989. Personne n’avait prédit cela et cru que des mauritaniens pouvaient s’attaquer à des mauritaniens. C’est ce qui est arrivé. Maintenant, il faut qu’on dise que plus jamais cela ne va avoir lieu”, ajoute l’auteur d’Une vie de Sébile. L’ancien présentateur de l’émission “Mauritanie Plus” sur la Télévision de Mauritanie a précisé qu’Une vie de Sébile, qui évoque un sujet dramatique, n’est ni politique ni engagé. “J’estime simplement que j’écris, j’attire l’attention sur une situation. Je ne dresse pas les uns contre les autres. Je lance un message d’unité à travers ce livre”, dit-il.
Bios Diallo a déjà publié Les Pleurs de l’Arc-en-ciel en 2002 et Les Os de la terre en 2009. Des recueils de poésie qui oscillent entre espoir et colère. Puis, un essai, De la naissance au mariage chez les Peuls de Mauritanie aux éditions Karthala, préfacé par Cheikh Hamidou Kane, l’auteur de L’Aventure ambiguë. Il a également collaboré, en outre, à deux ouvrages : Les Paris des Africains (Ed. Cauris en 2002), portraits d’Africains vivant dans la capitale française et A Césaire et nous(Ed. Cauris en 2004), qui est un hommage au poète antillais, l’un des fondateurs du mouvement de la Négritude.
Babacar Baye Ndiaye-Journaliste
Référendum au Sud-Soudan : la majorité pour la sécession déja atteinte
JUBA (Soudan) (AFP) : La majorité simple des voix requises pour la sécession du Sud-Soudan a d’ores et déjà été atteinte, avec par endroits des scores de 99% en faveur du “oui” à l’issue du référendum sur son indépendance, selon des résultats préliminaires compilés mercredi par l’AFP. Quelque 3.932.588 d’électeurs étaient inscrits sur les listes en vue de ce référendum historique dont l’enjeu est la partition du plus vaste pays d’Afrique. Compte tenu du fort taux de participation, environ 1,9 million de voix étaient nécessaires afin de garantir la victoire de l’option sécessionniste ou de celle du maintien de cette région de près de neuf millions d’habitants au sein du Soudan. Ce scrutin est le point-clé de l’accord de paix global ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, musulman et en grande partie arabe, et le Sud, afro-chrétien, un conflit ayant fait plus de deux millions de morts, nordistes et sudistes confondus.Les antennes locales de la commission référendaire du Sud-Soudan ont commencé mercredi à publier leurs résultats préliminaires. Selon des données préliminaires, encore partielles, compilées par l’AFP, l’option en faveur de l’indépendance du Sud-Soudan avait déjà réuni 2.198.422 de voix en milieu de journée mercredi, dépassant le seuil des 1,9 million de voix. Ces données ne comprennent pas les résultats de l’Etat sudiste de Jonglei, fief du défunt leader historique de la rébellion sudiste John Garang, et le plus peuplé du Sud-Soudan.
Elles créditent l’indépendance d’environ 99% des voix, avec des pointes de 99,9% dans l’Etat de Lakes, bastion de la rébellion sudiste pendant la guerre civile Nord-Sud, à l’origine de deux millions de morts entre 1983 et 2005.“C’est un moment historique !”, s’est exclamé mercredi Timon Wani, président du bureau de la commission référendaire de la capitale sudiste, sous les applaudissements nourris de la population, en annonçant un score à Juba de 97,5% en faveur de la sécession du Sud-Soudan.“C’est un grand résultat, il n’est pas vraiment possible d’obtenir une plus forte avance.Je suis certain que le reste des Etats du Sud-Soudan vont suivre cette tendance”, a dit à l’AFP Mohamed Lowala, un militant indépendantiste.
Les sondages indiquaient une victoire de l’option sécessionniste au référendum du Sud-Soudan, mais il est encore trop tôt pour crier victoire, avait affirmé mardi le ministre sudiste de l’Information Barnaba Marial Benjamin. Plusieurs responsables sudistes avaient déjà indiqué qu’ils souhaitaient avoir les résultats définitifs du scrutin, prévus début février, avant de célébrer la victoire. Des analystes pronostiquaient le retard du référendum ou un scrutin, tronqué, mais les autorités ont réussi à organiser cette consultation à la date prévue, du 9 au 15 janvier, et ont en outre obtenu le sceau des observateurs internationaux. Le référendum est “crédible” et respecte “les normes internationales” en matière de démocratie, ont jugé cette semaine les observateurs de l’Union européenne et de la fondation américaine Carter. Le président soudanais Omar el-Béchir s’était engagé à reconnaître la sécession du Sud-Soudan à l’issue de ce scrutin qui devrait mener le 9 juillet prochain, date de la fin de l’accord de paix Nord-Sud, à la création d’un nouveau pays, le 193e au monde.
Tunisie: La Toile en première ligne de la contestation
Sur Internet, les opposants restent plus mobilisés que jamais. Selon un classement établi par le site Kapitalis, près du tiers des Tunisiens sont connectés à Internet. Ils seraient par ailleurs près de deux millions à être inscrits sur Facebook, soit deux millions à faire circuler les appels à la mobilisation. De Facebook à Facebook, de couriel en couriel, de blog en blog, le mot d’ordre “Dégage” envahit la Toile. Le blog “Débatunisie”, détracteur de longue date du régime Ben Ali, ironise sur l’épidémie de l’allergie au “cancer mauve”, couleur officielle du parti de Ben Ali.
Editorial: En attendant la prochaine secousse…
Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali a pris la fuite, pour aller se terrer, comme d’autres dictateurs avant lui, dans un pays du Golfe et un exil doré, laissant son pays à feu et à sang. Sous la pression de la rue et malgré trois discours en moins d’une semaine, au cours desquels il aura tout promis, le président tunisien a quitté le navire, avant qu’il ne sombre. Le comble de la lâcheté pour un capitaine. Pourtant, il y a un mois, personne ne pouvait imaginer que le peuple tunisien, façonné par près de cinquante ans de dictature et de pouvoir personnel, dont plus de vingt sous la botte d’un régime de terreur, pouvait se lever, comme un seul homme, et dire : ‘‘Non ! On en a assez !’’ Les images de manifestants, bravant les balles, les matraques et les grenades lacrymogènes d’une police rompue à toutes les techniques de répression, diffusées en boucle par les chaines satellitaires et à travers le Net, ont démontré, comme si l’a si bien dit le grand poète Abou El Ghassem Chaabi, que si le peuple veut vivre, les chaînes, inéluctablement, se briseront.