Yearly Archives: 2011
Des manifestants demandent des reformes ou la chute du régime
Des centaines de mauritaniens se sont rassemblés en milieu de matinée du 25 avril aux alentours de la «place des Blocs» au centre ville de Nouakchott. Portant des drapeaux et lançant des slogans demandant des reformes sinon la chute du régime et le départ du président Mohamed Ould Abdel Aziz, les manifestants ont été empêchés d’accéder à la «place des Blocs» avant d’être dispersés par la police. Des députés de l’opposition venus surveiller le déroulement de la manifestation ont été à leur tour empêchés par la police d’accéder à la «place des Blocs» mais ont pu suivre la répression policière supervisée par le directeur régional de la sûreté contre les manifestants dont plusieurs ont été arrêtés. Parmi ceux-ci Cheikh Ould Jiddou et Mohamed Zeine Ould Cheikh Saadbouh. Trois femmes ont également été interpellées avant d’être relâchées par la suite. Les responsables des groupes parlementaires de l’opposition se sont rendus dans les commissariats de police où ont été transférés des manifestants arrêtés et emmenés vers ces lieux pour être -comme d’habitude- violentés.
Le président du groupe parlementaire RFD M. Abderrahmane Ould Mini a dénoncé l’accueil réservé aux députés par le commissariat de «Tevragh Zeina 3» dont les policiers ont empêchés ces honorables élus du peuple de visiter les manifestants détenus.
La manifestation du 25 avril placée sous le signe de «journée de la colère» a été déclenchée par la coordination de la jeunesse du 25 février qui organise depuis deux mois des manifestations du genre.
Tahalil HEBDO
Libération des étudiants détenus par la police Ksar II
Des sources concordantes ont indiqué à ANI que les six (6) étudiants détenus au commissariat II du Ksar, suite aux heurts survenus mercredi dernier à l’Université de Nouakchott, ont été libérés hier nuit, après près de 72H détention préventive. Il est à noter que les associations estudiantines (SENEM et UNEM) avaient auparavant manifesté, dans un communiqué de presse conjoint, leur «rejet de toute forme de violence» et leur «condamnation des velléités d’aggraver la situation», appelant ainsi, «l’ensemble des étudiants afin qu’ils prennent distance de tout acte pouvant envenimer la situation et compromettre la cohésion, l’unité et l’entente en leur sein». De même que nombre de partis politiques, d’associations de la société civile avaient exprimé leur solidarité avec les étudiants détenus et demandé à les libérer après les bonnes dispositions manifestées conjointement par les associations estudiantines rivales.
ANI
La police réprime aux gaz lacrymogènes la manif du “25 avril”
La police antiémeute mauritanienne a réprimé aujourd’hui à Nouakchott à coups de matraques et de jets nourris de grenades lacrymogènes une manifestation de plusieurs centaines de jeunes se réclamant du mouvement « 25 février ». Les jeunes manifestants demandent, entre autres, des réformes dans la gestion des affaires publiques, des opportunités d’emploi, et une amélioration des conditions de vie des population. Très tôt le matin, les forces de l’ordre avaient quadrillé le périmètre des « Blocs rouges » où les jeunes devaient converger. Plusieurs arrestations ont été signalées. Une vingtaine de manifestants seraient au frais dans différents commissariats de police de la capitale. Officieusement, la police reconnaît avoir arrêté huit jeunes « révolutionnaires ».
Les heurts entre policiers et manifestants ont réussi à perturber la circulation pendant plusieurs heures. Au niveau de l’immeuble « BMCI », l’usage massif de gaz lacrymogènes a créé un vent de panique. Plusieurs passants ont dû s’engouffrer dans le bâtiment pour éviter de faire les frais des échauffourées. Aux alentours immédiats de l’immeuble, de grosses fumées blanches polluaient l’atmosphère. Les sapeurs pompiers qui étaient aux aguets ont réussi à éteindre le feu qui avait pris dans une Mercedes blanche.
Il est à noter que plusieurs députés de l’opposition se sont dirigés vers la place des “Blocs rouges” avant d’être bloqués par la police.
Les parlementaires soutiennent qu’ils étaient là pour dissuader tout acte de répression violente de la part de la police contre les manifestants.
RIM24
Commémoration des déportations à Paris : Déclaration et reportage-photos
Le 24 avril 1989 l’Etat mauritanien, dirigé à l’époque par le Colonel MaouyaOuld Sidi Ahmed OuldTaya, procédera à la déportation de près de 200.000 Noirs mauritaniens non arabes. En très peu de jours toutes les villes du pays, particulièrement celles du Sud se retrouveront en état de siège, et leurs populations martyrisées par une soldatesque raciste mobilisée par un pouvoir ethno fasciste. Aux humiliations, tortures, expropriations et exécutions sommaires et autres cruautés, ce seront des villages, des familles entières, qui seront jetés hors de leur pays ; la Mauritanie. Aussi, aucune frange des populations noires ne fut épargnée : des fonctionnaires de l’Etat aux éleveurs et agriculteurs, des grands-parents aux petits-enfants, des familles seront séparées.
Si, à partir de 2008, suite aux accords tripartites HCR, Gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie, près de 20.000 des déportés ont été rapatriés, près de 5000 inscrits pour leur retour dans leur pays d’origine se sont vu signifier la fin du programme de rapatriement par le gouvernement de Mohamed Ould Abdel Aziz. Le fils spirituel du Nazi Ould Taya, qui refuse de reconnaître aux déportés noirs mauritaniens au Mali la qualité de déportés, a décidé de manière unilatérale de mettre fin à cet engagement international contracté par la Mauritanie sous Sidi Ould Cheikh Abdellahi.
A la reconnaissance par Sidi Ould Cheikh Abdallah suivie de la symbolique prière aux Morts de Mohamed Ould Abdel Aziz, force est de constater que les 20.000 rapatriés se retrouvent aujourd’hui déportés chez eux et dans le dénuement le plus abject. Parqués aux abords immédiats de leurs anciennes maisons et terres, humiliés par l’impossibilité de leur rétablissement administratif (refus systématique des autorités administratives de leur rétablir leurs documents d’état civil), quelques-uns d’entre eux ont, d’ailleurs, repris le chemin de l’exil. Le rapatriement est vécu dans l’amertume et l’impossible « vivre ensemble » par les populations noires.
Les Noirs de Mauritanie sont convaincus que l’essentiel reste à faire, à savoir :
· Le retour de tous les déportés sous la garantie et la supervision de l’Union Européenne, des Etats–Unis, de l’Union Africaine, des Nations Unies et du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) en collaboration avec les pays d’accueil : le Sénégal et le Mali ;
· Le rétablissement dans leurs droits absolus de l’ensemble des déportés qui passe obligatoirement par leurs réinstallations respectives dans leurs villages d’origine, la restitution de leurs terres de culture et de leurs papiers d’Etat civil, la réintégration des fonctionnaires dans la Fonction publique, et en règle générale la réinsertion dans le tissu économique de toutes les victimes de cette tragédie ;
· La mise en place d’une Commission internationale d’enquête pour identifier et juger les coupables avec à leur tête Maouya Ould Sidi Ahmed Taya pour crime contre l’humanité.
Nous exigeons une solution définitive de cette tragédie pour instaurer une paix pérenne dans une Mauritanie juste et égalitaire pour tous.
Le principe moral du système maure (féodalité et Etat) repose sur l’infériorité du Noir. La communauté noire de Mauritanie a deux composantes : Les Haratine et les Négro-mauritaniens.
La première est victime de l’esclavage, la seconde du racisme. Là où règne l’esclavage, le racisme n’est pas nécessaire parce que l’esclavage recèle en lui-même une dimension raciale (l’infériorité du groupe qui subit l’esclavage). Cependant, là où l’esclavage ne peut être pratiqué, le racisme devient un recours inévitable pour exclure et exploiter le groupe visé.
Nous exigeons l’abolition effective du racisme et de l’esclavage
Seule l’unité nous permettra de mettre fin à l’esclavage et le racisme en Mauritanie
Fait à Paris, le 24 avril 2011
Les signataires : AHME, CAMME, FLAM, IRA-M/F, OCVIDH, OTMF, PLEJ
Témoignage sur les expulsions de 1989, le rapport de Human Rights Watch
La grande majorité de ceux qui furent expulsés étaient des éleveurs peuhls. Selon une étude réalisée par Christian Santoir pour le compte de l’agence française de recherche ORSTOM , en août 1990, 67% des campements peuhls de la rive droite du fleuve Sénégal avaient été vidés de leurs habitants originels. L’étude indique que quelque 21.500 Peuhls furent expulsés, ce qui représente au moins 57% de la population peuhle des départements de Kaédi, Monguel, Mbout et Maghama. Ces chiffres sont indiscutablement en deçà de la réalité, puisque l’étude fut menée uniquement dans le département de Matam au Sénégal et ne tint pas compte des Peuhls qui fuirent vers d’autres régions du Sénégal ou du Mali.
Les Peuhls étaient ciblés en partie pour des raisons économiques; leur bétail constituait un atout tangible qui apportait une richesse immédiate pour les bergers beydanes. Les animaux furent souvent considérés comme une “compensation” des pillages des boutiques mauritaniennes à Dakar. La majorité des Maures avaient été des bergers nomades eux-mêmes jusqu’à la sécheresse des années soixante-dix; ils étaient donc plus souvent intéressés par le bétail que par les terres. En outre, bien que ne disposant pas de beaucoup de terres cultivables, les bergers bénéficiaient de l’accès aux quelques meilleurs pâturages qui restaient, ainsi qu’aux sources de la vallée.
Traditionnellement, les Peuhls avaient toujours cherché à se tenir à distance des centres administratifs pour éviter les diverses formes de contrôle et d’imposition. Ils déplaçaient leurs troupeaux d’une rive à l’autre du fleuve Sénégal, profitant des changements climatiques saisonniers pour garantir à leurs animaux des pâturages convenables. La rive mauritanienne, moins peuplée, est meilleure pour le bétail pendant la saison des pluies, alors que la rive opposée offre des pâturages en période de sécheresse. Ainsi, après la sécheresse de 1972, beaucoup de bergers peuhls et maures traversèrent le fleuve pour s’installer au Sénégal et au Mali. Du fait de leurs déplacements incessants entre les trois pays bordant le fleuve Sénégal– la Mauritanie, le Sénégal et le Mali– les Peuhls eurent des difficultés au moment des expulsions pour faire établir leur identité nationale. Les autorités mauritaniennes profitèrent de cela pour justifier leur expulsion. En revanche, les bergers maures, qui circulaient également entre les trois pays, ne connurent pas les mêmes difficultés.
Enfin, les éleveurs peuhls avaient tendance à vivre en petits campements isolés, de quelques familles, éparpillés sur de vastes zones (particulièrement dans les départements de Kaédi, Monguel, Maghama et Mbout). En raison de leur isolement, ils furent plus faciles à attaquer et expulser que les habitants des villages plus établis et sédentaires. Les gendarmes et l’armée organisèrent de fréquentes attaques surprises pour expulser les éleveurs peuhls.
Les attaques des campements peuhls par les forces de sécurité mauritaniennes furent généralement violentes et accompagnées de vols et de pillages considérables. Les hommes furent ligotés, battus puis expulsés. On s’assura ainsi que les familles seraient séparées. Ceux qui essayèrent de s’échapper furent abattus. Des Haratines se trouvaient parmi les militaires impliqués dans ces attaques. Ils pillèrent systématiquement et brûlèrent souvent ce qui restait du campement. Avant de les expulser, les Peuhls furent rassemblés et dépouillés des tous les biens qui leur restaient: bijoux, papiers d’identité et autres documents, quelquefois même les habits (25).
Toute résistance à ces attaques fut durement réprimée, comme l’illustre le cas de ces deux frères, Yero et Abdaramane Lam, bergers originaires de la région de Foum Gleita. En juin 1989, les frères Lam essayèrent d’empêcher les gendarmes de prendre leur bétail. Yero fut arrêté et détenu sans charge ni procès et Abdaramane fut abattu. Leur famille fut expulsée au Sénégal.
Dans les grandes villes, les autorités ciblèrent les Noirs fonctionnaires, employés d’institutions privées, syndicalistes, anciens prisonniers politiques et, dans certains cas, leurs épouses.
Dans les villes principales, comme Nouakchott et Nouadhibou, les fonctionnaires noirs — notamment les professeurs, les officiers de l’armée, les policiers et les salariés des entreprises privées — furent convoqués par la police, interrogés et contraints à donner leurs pièces d’identité. Ils furent ensuite transportés dans des camions, avec ou sans leur famille, vers la rive du fleuve où des bateaux les amenèrent vers le Sénégal. Nombreux moururent en chemin, apparemment du fait de la surcharge des camions. Parmi eux, deux personnes moururent étouffées alors qu’elles étaient transportées de Nouakchott à Rosso dans une petite camionnette avec trente autres personnes afin d’être expulsées. Kane Ndiawar, un ancien conseiller du Président Taya, et Bâ Abdoul, le directeur d’une grande société de pêche de Nouadhibou, figurèrent parmi les personnes expulsées en 1989. Des syndicalistes de la société hydroélectrique de Nouadhibou et de l’administration de la Sécurité Sociale de Nouakchott furent également expulsés au début du mois de mai 1989. Plusieurs diplomates noirs en service à l’étranger furent rappelés, dépouillés de leurs lettres de créance puis expulsés (27).
Les expulsions dans les zones urbaines visèrent incontestablement le leadership effectif et potentiel de la communauté noire. Un ancien étudiant de l’Université de Nouakchott expliqua que les étudiants furent particulièrement visés:
Bien qu’affectant un grand nombre de personnes, les expulsions étaient suffisamment sélectives pour assurer qu’un nombre disproportionné d’étudiants soient concernés. Il est évident que l’on a voulu casser la communauté noire et la priver de son intelligentsia. Ils savaient aussi que nous aurions des difficultés financières à continuer nos études, même si nous étions en mesure de nous inscrire dans des universités étrangères. La plupart des étudiants qui sont venus n’ont pu continuer leurs études et ceux qui sont actuellement à l’université ou au collège ont perdu du temps et ont dû redoubler au moins une année .
Les fonctionnaires furent aussi particulièrement visés. Un réfugié raconta à Human Rights Watch/Africa comment un groupe de fonctionnaires fut emprisonné et finalement expulsé:
Juste après le début du conflit, lors de la fête de Aïd-el-Fitr [fête marquant la fin du ramadan], tous les fonctionnaires noirs qui travaillaient dans le département de Moudjerea, à savoir six, ont été détenus pendant quatre jours. On leur a dit qu’ils devaient être interrogés pour savoir s’ils étaient sénégalais. [Les noms de ces six fonctionnaires ne peuvent être dévoilés car leurs familles vivent toujours en Mauritanie. Il y avait parmi eux des enseignants et un agent des postes]. Ils ont été conduits dans la capitale régionale, Tidjikdja, où ils ont été interrogés. On leur a ensuite dit de rejoindre leur poste, excepté pour ceux d’entre eux qui travaillaient à Tidjikdja ou dans ses environs, qui ont été détenus pendant trois ou quatre semaines supplémentaires.
Ceux qui avaient été renvoyés ont été subitement rappelés par le gouverneur, de même que d’autres agents dont des enseignants et infirmiers. Ils ont été conduits à la gendarmerie de Moudjeri pour être déportés le 31 mai, c’est-à-dire quelques jours après. Trente à quarante d’entre nous (sans nos familles) avons été entassés dans un camion et conduits dans un camp à Boghé. On nous a amené dans un grand hall, fouillé un par un et dépouillé de tout ce que nous avions sur nous: montres, chaînes, parfois radios, chaussures et boubous [vêtement traditionnel]. On nous a donné une chemise et des pantalons. Nos papiers d’identité ont été confisqués; on nous a mis dans une pirogue et envoyé au Sénégal.
Nous sommes tous 100% mauritaniens. Les arrières-arrières-arrières-grands-parents de la plupart d’entre nous sont enterrés en terre mauritanienne. Beaucoup, parmi les personnes expulsées, ont affirmé qu’ils n’avaient jamais vu le fleuve .
Zeinaba, une fonctionnaire âgée de trente ans, fut expulsée de Sélibaby où elle travaillait; elle décrivit l’opération systématique d’expulsion:
Je n’étais pas le seul fonctionnaire noir à être expulsé à ce moment-là de Sélibaby. Cent vingt-huit personnes ont été expulsées lors de la première vague d’expulsions le 6 mai. Quatre-vingt-dix fonctionnaires ont également été renvoyés.
Les expulsions dans les villes furent tout aussi arbitraires et abusives que celles opérées dans les zones rurales. Une femme, qui travaillait à Nouadhibou au moment de son expulsion, expliqua:
Je venais d’arriver au bureau et je venais juste de retirer mon salaire lorsque j’ai réalisé qu’un membre de la brigade me suivait. Il m’a demandé de lui donner l’argent puisque, selon lui, je n’étais pas mauritanienne. Il m’a arrêtée sur le champ. Il ne m’a même pas permise d’aller à la maison prendre mes enfants. Heureusement, ma famille connaissait quelques-uns de ses collègues qui l’ont persuadé de m’autoriser à aller chercher mes enfants. Il a pris ma carte d’identité et l’a déchirée devant moi. J’allaitais mon enfant de sept mois en ce temps-là. Comme ils m’ont conduite à la maison, ils ont donc pu la repérer. J’ai appris par la suite qu’ils sont revenus et ont tout pris. Nous avons dû attendre un avion toute la nuit. On nous a finalement mis dans un avion pour Dakar .
Les femmes des prisonniers politiques noirs furent aussi la cible des expulsions. Leur cas est particulièrement tragique dans la mesure où elles n’ont pas seulement été surveillées, harcelées et marginalisées en raison de l’emprisonnement de leur époux, mais elles ont également été expulsées de force sans pouvoir contacter leurs maris. Les femmes citées ci-dessous faisaient partie des épouses de prisonniers politiques expulsées en 1989.
Aissatou Ly, dont le mari, Moussa Ly, un homme d’affaires de Nouadhibou, fut emprisonné en septembre 1986 (son mari fait partie de ceux qui seraient morts en détention en 1991);
Djeinaba Kane, la femme de Harouna Kane, un officier de l’armée emprisonné fin 87;
Faty Kamara fut expulsée alors que son mari, Haby Toumbou, était en prison. Elle travaillait à la SNIM à Nouadhibou;
Habsa Banor, agent des douanes et femme de Ibrahima Sall, qui se trouvait toujours en prison, fut kidnappée dans la rue le 29 mai 1989 et expulsée, laissant derrière elle, à Nouakchott, ses trois enfants.
A suivre.
HUMAN RIGHTS WATCH