Monthly Archives: November 2016
Soudan du Sud: Washington propose un embargo sur les armes, Moscou rejette l’idée
Romandie News – Les Etats-Unis ont annoncé jeudi qu’ils allaient proposer au Conseil de sécurité d’imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud pour empêcher des atrocités de masse mais la Russie a rejeté l’idée et la Chine s’est montrée réticente.
Ces deux pays pourraient utiliser leur droit de veto pour bloquer l’initiative américaine, soutenue par le Royaume-Uni et la France.
Dans les jours à venir, a indiqué l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Samantha Power, les Etats-Unis vont soumettre une proposition pour imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud ainsi que des sanctions ciblées aux individus qui s’opposent le plus à une paix durable, sous forme de gel d’avoirs financiers et d’interdiction de voyager.
Mme Power a dressé un sombre tableau de l’escalade des violences, sur une base politique mais aussi ethnique après trois années de guerre.
Le Soudan du Sud est une nation au bord du précipice, a-t-elle affirmé.
Elle a souligné que les 13.000 Casques bleus de la Minuss (mission de l’ONU au Soudan du Sud) n’avaient pas les moyens d’empêcher un génocide, comme l’a reconnu le secrétaire général Ban Ki-moon dans son dernier rapport.
De plus, le gouvernement sud-soudanais s’oppose au déploiement d’une force africaine de protection de 4.000 hommes qui pourrait les épauler.
Tous ces ingrédients créent un climat propice à des atrocités de masse, a-t-elle conclu, en rappelant que l’ONU avait échoué à empêcher des massacres à Srebrenica en Bosnie et au Rwanda.
Personne ne pourra dire que nous n’avons rien vu venir au Soudan du Sud, a-t-elle ajouté.
Le représentant adjoint russe Petr Iliichev a estimé qu’un embargo serait prématuré. Cela n’aiderait guère à une solution du conflit et au contraire compliquerait les relations entre l’ONU et Juba.
Quant à imposer des sanctions ciblées aux dirigeants sud-soudanais, ce serait le comble de l’irresponsabilité en ce moment, a-t-il affirmé car les discussions avec Juba sur le déploiement de la force de protection régionale font des progrès.
Il a aussi fait valoir que l’embargo sur les armes imposé au pays par les Européens ne marche pas, de l’aveu même des experts de l’ONU, et que les voisins de Juba sont trop divisés pour que des sanctions soient efficaces.
Son homologue chinois Wu Haito n’a fait aucune allusion à un embargo mais a affirmé que le Conseil devait se montrer prudent avec les sanctions, pour éviter de compliquer la situation. Mieux vaut envoyer des signaux plus positifs, a-t-il préconisé.
L’ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez a lui aussi jugé que Juba faisait des progrès sur la force régionale et qu’il fallait agir avec prudence.
Le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, à peine rentré d’une visite au Soudan du Sud, a en revanche exhorté les 15 pays du Conseil à s’unir et à agir en décrétant un embargo, pour éviter la prolifération dévastatrice des armes.
J’ai vu sur place tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n’est fait pour l’empêcher, a-t-il déclaré.
Certes, a admis Mme Power, un embargo ne stoppera pas toutes les armes mais il aura un impact important en empêchant les belligérants d’acquérir des armes lourdes, des avions et des véhicules militaires.
Selon le projet de résolution américain, que l’AFP a consulté, l’embargo serait mis en place pour un an afin de prévenir la vente, directe et indirecte, ou le transfert vers le Soudan du Sud d’armes de tous types et d’équipements militaires (véhicules, munitions, etc…).
Les pays voisins sont invités à inspecter les cargaisons des navires et des avions dont ils soupçonnent qu’ils livrent des armes aux belligérants.
Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.
Un accord de paix signé en août 2015 avait fait naître de timides espoirs de pacification. Mais il est moribond depuis les combats de juillet à Juba entre les partisans du président Salva Kiir et de son ex-vice président Riek Machar.
(©AFP / 18 novembre 2016 00h22)
Mauritanie : 20 ans de prison requis en appel contre des militants anti-esclavagistes
Vingt ans de prison ont été requis ce mercredi contre des militants anti-esclavagistes mauritaniens. Ils étaient jugés en appel à Zouerate (Nord) pour participation à une manifestation violente contre l’évacuation forcée d’un bidonville en juin dernier.
Depuis lundi, la Cour d’appel de Zouerate, dans le nord de la Mauritanie, juge treize militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, ONG anti-esclavagiste) et sept habitants du bidonville de Ksar, dans le centre de Nouakchott. Leur déplacement forcé par les autorités, le 29 juin, avait provoqué des heurts entre des manifestants et la police.
Ils sont accusés de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue ».
En août, les condamnations prononcées à leur encontre par un tribunal de la capitale s’échelonnaient de trois à 15 ans de prison. Cette fois-ci, le procureur a requis mercredi 16 novembre « 20 ans de prison ferme contre l’ensemble du groupe », a appris l’AFP de source judiciaire locale.
Il a soutenu que tous avaient « directement pris part aux événements », les accusant de « rébellion contre la force publique et de vandalisme », a précisé la même source. Sitôt le réquisitoire terminé, la défense a entamé ses plaidoiries.
« Sévices et tortures graves »
Dans la matinée, la Cour a entendu les derniers prévenus, qui ont tous plaidé non coupables et accusé la police de « sévices et tortures graves » à leur encontre durant leur détention préventive, indique l’AFP.
« Je suis un planificateur du développement et non un planificateur de la destruction. Je ne détruis pas », s’est insurgé le vice-président de l’IRA, Balla Touré, auprès de la presse locale, insistant sur le caractère « pacifique » de son mouvement.
En parallèle du procès, une plainte contre X a été déposée lundi 14 novembre au tribunal de grande instance de Paris pour « tortures et traitements cruels » par les avocats français de l’IRA. Elle vise de hauts responsables mauritaniens.
En première instance, les prévenus avaient affirmé avoir subi des tortures en détention, ce que le parquet avait démenti.
jeune afrique
Amendements constitutionnels: L’Opposition affûte ses armes!

A l’orée de la célébration du 56ème anniversaire de l’Indépendance nationale, le drapeau mauritanien divise les mauritaniens au lendemain des propositions du régime visant à lui apporter des modifications pour «réhabiliter» par l’ajout de nouvelles couleurs rouge-sang symbolisant pour lui la résistance au colonialisme dans le pays.
C’est dans cette atmosphère de crise encore plus profonde qu’à la veille du dialogue censé sortir le pays de l’impasse politique, que le Fndu et le Rfd, principales forces d’opposition en Mauritanie au régime du président Mohamed Abdelaziz projettent de mener campagne contre une telle éventualité mais aussi contre le changement de l’hymne national et la dissolution de la Haute Cour de Justice.
Selon des sources informées, l’opposition, qui refuse aussi de se faire marginaliser après le dialogue « unilatéral » mené en Octobre par le régime en place, aurait mis en place une stratégie devant faire barrage aux changements prônés à l’issue de ces assises.
Notons que le dialogue avait prévu l’organisation d’un référendum sur ces questions à la fin de l’année en cours avant de faire machine-arrière et fixer le début de l’année prochaine pour une telle consultation.
Plusieurs raisons sont avancées à ce recul dont notamment le manque de moyens financiers pour garantir l’organisation matérielle du référendum mais aussi la tentation pour le Gouvernement d’user du Congrès du Parlement pour contourner le référendum populaire.
mauriweb
Amendements constitutionnels : Vers le recours au Congrès ?
Le dialogue politique d’Octobre dernier préconise quelques amendements constitutionnels. Ils devraient être soumis au peuple mauritanien pour trancher. Mais, à en croire diverses sources, le gouvernement recourrait, plutôt, au Parlement qui se réunirait en congrès, pour adopter lesdits amendements dont celui relatif, justement, à la dissolution de sa Chambre haute. La principale raison avancée serait le manque d’argent pour financer une opération électorale fort coûteuse. Certaines confidences laissent croire que les principaux bailleurs de fonds habituellement sollicités pour de telles consultations (UE et USA) auraient décliné l’appel mauritanien. Aussi et même si « les caisses de l’Etat sont pleines », comme s’en vante le gouvernement, financer un référendum sur le budget de l’Etat présenterait-il de gros risques, dans la difficile conjoncture économique actuelle.
Le recours au congrès devrait permettre, au gouvernement, de « maîtriser » le vote des désormais « ex-frondeurs », farouchement opposés à la disparition de leur Chambre ; autrement dit, de leurs intérêts. Cette décision se précise de plus en plus, depuis que ceux-là se sont, semble-t-il, aplatis. En effet, après avoir opposé une forte « résistance », ils ont été reçus par le président de la République qui aurait convaincu ses « appuis » de rentrer dans les rangs. Suite à cette audience, nos honorables cheikhs ont pondu un communiqué réaffirmant leur « soutien indéfectible » au président de la République et déclarant leur adhésion aux résolutions du dialogue politique d’Octobre dernier. Le pouvoir disposerait, donc, d’une majorité « mécanique » dont il entendrait user, à travers, pourquoi pas, un vote à main levée.
Signalons que le Parlement a ouvert sa première session le 14 Novembre. Le gouvernement ne devrait pas tarder à lui envoyer son texte, pour adoption puis promulgation, avant la fin de l’année 2016. Or certains partis dialoguistes souhaitaient que ces amendements ne soient approuvés que par le Parlement nouvellement élu, après les élections municipales et législatives préconisées dans l’accord d’Octobre. Il semble, aujourd’hui, que le gouvernement ne convoquera pas, avant le congrès, a contrario de ce qui était annoncé depuis quelque temps, le collège électoral pour le renouvellement de la Chambre haute… si, bien entendu, les « marchandages » et autres « compromis » n’affectent pas la volonté du Président de dissoudre le Sénat. Quoiqu’il en soit, les municipales et les législatives attendront, elles, la fin 2017 pour se tenir.
le calame
Des bidons vides et des charrettes à l’accueil du Président Ould Abdel Aziz à Iguiffane

Les habitants de la localité d’IguiffaneII, dans la wilaya du Tagant, ont marqué leur accueil populaire réservé au Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, de passage dans la zone, par un alignement de bidons vides et de charrettes tirées par des ânes, pour exprimer leurs besoins urgents en eau potable au sommet de la pyramide Etat.
Les habitants, informés de la route que le convoi présidentiel empruntera dans sa progression vers Moudjéria, ont toutefois tenu à souhaiter la bienvenue au Chef de l’Etat, tout en mettant en exergue le problème de l’eau posé aux autochtones.
Igueffane se trouve sur la route menant de Rachid vers Moudjéria et Achram.
Alakhbar traduit de l’Arabe par Cridem