Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: November 2016

Mauritanie : un ex-condamné siège au Conseil constitutionnel

Mauritanie : un ex-condamné siège au Conseil constitutionnelUn ex-condamné dans une affaire de drogue et un fédéraliste du parti au pouvoir ont été nommés au Conseil constitutionnel mauritanien.

L’ex-condamné a été jugé et condamné à deux ans de prison dans une affaire de drogue qui remonte aux années 90. Le fédéraliste occupe ce poste au sein du parti au pouvoir (Union Pour la République -UPR) au niveau de la wilaya du Gorgol (Sud).

Un nouveau projet de loi constitutionnelle portant révision de l’actuelle constitution de la Mauritanie propose l’interdiction de nommer au conseil constitutionnel des personnes militant au sein d’instances dirigeantes de parti politique.

alakhbar

US-Mauritania Diaspora : La Cérémonie Annuelle Commémorant la Mémoire des Martyrs du 28 Novembre

alt« Media Advisory »

US-Mauritania Diaspora

La Cérémonie Annuelle Commémorant la Mémoire les Martyrs du 28 Novembre

Pourquoi: c’est une Cérémonie Annuelle pour:

 

  • Prier sur nos Martyrs

  • Honorer la Mémoire de nos Héros

  • Saluer leur Courage

  • Exhorter les Activistes á Continuer le Combat de la Liberté

  • Déposer une plainte pour génocide, crime contre humanité et crime de torture.

     

    Oú: Le Siege des Nations Unies

    Dag Hammarskjold Plaza, Premiere Ave, entre (46 7 47 St.)

    Quand: November 28, 2016

    Heure: 12:00 PM

    Direction: Trains # 4, 5, 7 á Grand Central Station

    Les Faits

    Cette Cérémonie vise á rappeler que le Novembre 28, 1990—28 officiers noirs ont été arbitrairement pendus en Mauritanie. Ce crime qui est racialement motivé a été commis en célébration de l indépendance nationale du pays. De plus, la portée de la cérémonie va au delà de la nuit de la tragédie du 28, Novembre 1990. Elle honore la MEMOIRE des 534 officiers Noirs froidement assassinés dans des camps de détention par les forces de sécurités Mauritaniennes, y compris les 28 officiers tués par pendaison. Les lugubres actions qui étaient bien planifiées avaient eu dans des camps de détention á travers the pays — á Azlat, Jreida, Alec, Inal, Nouadhibou, Nouakchott…etc. Egalement, nos pensées et nos prières vont á nos courageux leaders qui avaient été victimes de traitement inhumain et dégradant a cause de leur race á la prison de Oualata

    Pour ajouter l’insulte á la blessure, le gouvernement a honteusement orchestré une loi d’ amnistie pour protéger les auteurs de ces crimes odieux contre toutes poursuites. De façon flagrante, le gouvernement a ainsi porté une atteinte sérieuse au droit des orphelins et des veuves á la justice.

    Considérant le refus du gouvernement a faire face a cette question importante, l Association des Veuves et ses partenaires ont décide de faire appel a justice internationale en déposant une plainte contre les auteurs pour génocide, crime contre humanité et crime de torture.

 

 

Al Hassania, composante de l’identité marocaine

Exposé de M. Ahmed Kouitih

Royaume du Maroc
Ministère de la Culture

Première session ordinaire du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes pour l’année 2009

  

 

 

 Introduction

 

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que dieu puisse le glorifier, de par sa sagesse, a voulu consacrer un point de l’agenda de la première session ordinaire du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes au thème « la hassania en tant que composante de l’identité marocaine ». Il s’agit d’une question majeure dans le cadre du projet du développement qui ne pourrait être complet que s’il serait en mesure d’accueillir toutes les composantes culturelles de notre identité nationale.

 

Partant de ses prérogatives et de ses missions, le Ministère de la Culture s’engage d’une manière continue dans ce contexte en adoptant des politiques dont le but de préserver et de développer les différents aspects de la culture nationale et à sa tête la culture hassani qui constitue une composante essentielle de notre richesse et de notre civilisation. Et pour ce faire, nos provinces du sud et depuis leur retour au giron de la mère patrie ont été le centre de réalisation culturelles d’une grande envergure.

 

Cet exposé met à disposition du lecteur un aperçu concis de ces réalisations et des perspectives dans le futur dont le but de promouvoir la culture dans nos provinces du sud et dans le contexte du grand projet culturel national dans les différentes régions du Royaume.

 

I- aperçu concis sur les projets culturels dans les provinces du sud

 

1- les institutions culturelles

 

1.1- les institutions culturelles créées dans les provinces du sud sous la direction du Ministère de la Culture
– Région Laâyoune Boujdour Sakia El Hamra
– les maisons de culture

 

2- préservation du patrimoine culturel

 

1.2- les réalisations principales dans le domaine des recherches archéologiques et des opérations de recensement

 

–  grâce aux enquêtes archéologiques et aux opérations de recensement dans les différentes provinces du sud, un groupe de gravure sur roches a été découvert à Oued Eddahab, Smara, Guelmim et Tan Tan;
– il a été procédé au recensement des sites archéologiques et des monuments historiques comme des deux villes archéologiques Noul Lamta et Tamadoulte, de certains tours et burgs comme Dar Hamra (Smara), Kasbah Dchira (Laâyoune), burg Mackenzie à Tarfaya et de quelques mosquées comme la mosquée de Smara et ce dans le cadre d’un programme scientifique archéologique;
– il a été procédé au recensement de l’architecture locale des Kasbah, des Ksour, des dépôts communaux, des Zawiyas et des mosquées.

 

 2.2 Les principales réalisations dans le domaine du patrimoine culturel immatériel

 

Inscription du moussem de Tan Tan dans la liste du patrimoine culturel international immatériel de la part de l’organisation de l’UNESCO en 2004. Ce moussem est organisé annuellement sous le haut patronage de sa majesté le roi Mohammed VI, que dieu le glorifie. Le Ministère de la Culture y prend part en assumant une partie des frais et on organisant des activités culturelles et artistiques. Il est accompagné par le recensement des différents aspects du patrimoine immatériel et de ses expressions dans la région ;

 

L’organisation du festival national de la musique et de la poésie hassani à Dakhla. Il s’agit d’un festival qui aspire à préserver la littérature, la poésie et l’art hassani et à les rapprocher du public, à ceux qui s’y intéressent et aux chercheurs, ainsi qu’à promouvoir la poésie et le chant et à contribuer au développement de leur production ;

 

Soutien aux festivals et aux activités culturelles et artistiques organisées dans nos provinces du sud que ce soit au niveau de l’administration centrale du Ministère ou au niveau de la participation directe des directions régionales du ministère dans les régions Laâyoune – Boujdour-Sakia El Hamra, Guelmim, Smara, Oued Eddahab Lagouira (festival du théâtre hassani à Dakhla et festival de l’enfance à Laâyoune).

 

3.2- les infrastructures du patrimoine

 

Création du centre des études et recherches hassani à Laâyoune en 1996, il s’agit d’une institution culturelle régionale qui se charge de préserver le patrimoine hassani, de classifier les différents aspects de la culture hassani et de fournir des informations sur sa production que ce soit littéraire ou artistique;

 

Création du musée des arts du Sahara à Laâyoune qui comprend une exposition permanente du patrimoine sahraoui.

 

4.2- les projets patrimoniaux en phase de réalisation

 

Création de trois observatoires des sites des gravures sur roches dans la région Guelmim- Smara. Les deux sites Foum Chena et Aaaziq sont considérés comme étant des projets- pilotes pour la mise en place d’une expérience dans le futur qui consiste en la mise à niveau des sites des gravures dans l’intérêt de son entourage social et économique et en l’intégrant dans le processus du développement durable;
Entretien et mise à niveau de la porte de Dar Sultane à Taghjijite dans la région de Guelmim-Smara;
Inscription des sites des gravures sur roches dans la liste du patrimoine national à Guelmim, Smara et Ta Ta.

 

5.2- les projets patrimoniaux programmés

 

restauration et mise à niveau des sites archéologiques et des monuments historiques dans les trois régions, en particulier les dépôts communaux et quelques Zawiyas;
continuation des opérations de recensement dont le but de s’arrêter sur la situation actuelle du patrimoine culturel et d’élaborer des visions et des plans d’action visant sa préservation. Il a été procédé dans ce cadre à la mise en place de cellules régionales qui ont été chargées du recensement de ce patrimoine et de l’approfondissement des enquêtes relatives aux différentes composantes du patrimoine culturel des régions Guelmim- Smara et Laâyoune – Boujdour – Sakia El Hamra;
création de nouveaux observatoires pour les sites de gravures sur roches dans les régions Guelmim-Smara et Oued Eddahab Lagouira;
création du musée ethnographique à Tan Tan;
restauration du musée des arts du Sahara à Laâyoune.

 

II- la hassania en tant que composante de l’identité marocaine 

1- les points de départ 

 

la hassania en tant que dérivé de la langue arabe est un élément déterminant et une particularité des habitants du Sahara marocain;

 

elle est par ailleurs un mélange des cultures individuelles et collectives, diversifié par son contenu et par sa forme et a été produite par le marocain hassani;

 

suite à l’imbrication qui a eu lieu tout au long de l’histoire entre les éléments culturels des habitants du Sahara, la culture est pour ainsi dire le résultat de l’influence entre ces éléments et constitue ainsi un seul et même récipient dont les marocains pourraient en être fiers en tant qu’avoir national commun;

 

suite à ce qu’il impossible de parler d’une seule et unique culture dans un cadre séparé des autres cultures, la culture hassani est une composante de notre culture nationale et constitue avec les autres expressions culturelles marocaines une composition générale dont nous pouvons la désigner comme étant une culture nationale ;

 

la culture hassani avec ses expressions artistiques n’est qu’un élément d’enrichissement pour notre culture nationale unique et en même temps diversifiée ;

 

la hassania est un outil de communication entre les habitants du Sahara et est un élément majeur dans la préservation de l’unité nationale et dans la perduration des relations entre le nord et le sud du Maroc. Elle est la porte du Maroc vers l’ensemble du continent africain ;

 

malgré les manœuvres du colonisateur, la culture hassani a su tout long des siècles préserver son identité et son tissu;

 

le Sahara du Maroc est le lieu de la culture hassani avec ses aspects culturels et matériels, ces aspects nés de l’interaction du hassani avec son Sahara. Ainsi, la hassania est le produit des accumulations historiques, sociales et politiques que le Sahara a connu. Cette dernière a exprimé ceci grâce aux proverbes, aux contes, à la poésie et à la musique hassani.

 

2. Les perspectives 

 

Pour renforcer l’unité territoriale et préserver l’identité nationale, il est impératif de mettre en place un plan d’actions complet dont le but protéger et de promouvoir la culture saharienne. Il s’agit entre autre de :

 

intensifier l’étude et l’analyse du patrimoine sahraoui que ce soit matériel ou immatériel dans toutes ses formes et en particulier la culture hassanie populaire;
coordonner les efforts dont le but de recenser les différentes composantes du patrimoine sahraoui;
créer des structures institutionnelles et des mécanismes efficients dont le but de mettre en valeur la richesse culturelle de nos provinces du sud;
mettre en place des initiatives et des partenariats pour contribuer au programme de développement global dans nos provinces du sud et particulier du développement culturel.

 

Dans ce contexte et dont le but du renforcement des acquis et des réalisations culturelles, scientifiques et éducatives dans notre Sahara récupéré, suite aux attentes et aux aspirations de l’élite culturelle dans les provinces du sud, et suite à l’initiative d’autonomie que sa Majesté le Roi a annoncé ainsi qu’aux efforts fournis par le Conseil Royal Consultatif pour les Affaires sahariennes, le Ministère de la Culture propose de créer un institut culturel pour les études sahariennes qui jouit en tant qu’organisme public de l’indépendance administrative et financière.

 

Les interventions d’un groupe de chercheurs et de professeurs universitaires spécialisés dans le patrimoine hassani en images   »

 

L’éditorial du calame : Trop tard pour bien faire ?

altAprès une trêve de quelques mois, due, entre autres, au Ramadan, au Sommet de la Ligue arabe et au (mini)-dialogue, notre guide éclairé a repris ses visitations régionales, avec le Tagant. Au pas de charge : le tour de la wilaya en trois jours, pour visiter une école et un hôpital, inaugurer une extension du réseau électrique et prendre un bain de foule qui lui manquait, apparemment, beaucoup. Rien que du très classique et qui ne justifie nullement un tel déplacement présidentiel. Inutile d’aller si loin et mobiliser autant de moyens, pour se rendre compte de l’état de l’enseignement et de la santé. Deux secteurs parmi les plus mal en point et dont la situation va de pis en pis, à mesure que notre rectification prend de l’âge. L’école n’est plus qu’un tableau noir et la santé est à l’agonie. Seuls ceux qui disposent de gros moyens peuvent offrir, à leurs enfants, un enseignement de qualité (et encore) ou se soigner, de préférence, à l’étranger. Devenus de véritables mouroirs, nos hôpitaux ne reçoivent que ceux sans autre choix.  Mais, de tout cela, Ould Abel Aziz n’en a cure. Il veut voir le monde se bousculer et se donner des coups, pour toucher l’auguste main présidentielle, il lui faut entendre la voix de la Mauritanie des profondeurs – elle lui est si chère… – se pâmer devant tant d’éloges et de dithyrambes, venant de citoyens « sincères », obligés par les si « grandioses réalisations » de leur Raïs. Et celui-ci a été servi. Le spectacle qu’on croyait pour de bon révolu et qui nous a été, malgré tout, proposé, à l’aéroport de Tidjikja, fut à la hauteur de son personnage central : d’une sottise aussi affligeante qu’indescriptible. Tout comme la réunion des « cadres » où la bêtise était le maitre-mot. Avec, par exemple, cet intervenant proposant, « au nom du peuple », de modifier la Constitution pour permettre à son Président adulé, d’accomplir non pas deux mais six mandats. Ould Abdel Aziz a souri, en apparence ravi de ce que quelqu’un mette le doigt sur une plaie à laquelle lui-même n’a pas encore pu trouver de remède-miracle. Malgré un dialogue organisé au forceps, les appels du pied de certains dialoguistes, missionnés à demander, avec insistance, le déverrouillage des articles relatifs aux mandats, et les vaines tentatives de son parti, pour imposer une nouvelle Constitution, la pilule n’a pu passer. Les pressions de la rue, des oppositions participante et boycottiste, des partenaires étrangers et, sans doute, de l’Armée ont fini par avoir – provisoirement ? – raison de son appétit de pouvoir. Qu’on se détrompe ! Rien n’est encore joué. Ces visites sont, peut-être, une belle occasion de prendre le pouls du pays profond, se convaincre qu’après lui, ce sera le déluge et tenter une ultime manœuvre pour faire sauter un verrou qui hante, désormais, ses nuits. Le danger nous guette. Soyons vigilants. Ce n’est pas parce qu’Aziz a dit qu’il ne touchera pas à l’article 28 qu’il faut dormir sur nos fragiles lauriers. Tant que des élections consensuelles, libres et transparentes ne seront pas organisées, où ni le pouvoir ni l’Armée n’auront parachuté de candidat, la scène politique ne connaîtra jamais l’apaisement. Et l’on continuera à vivre la même crise… jusqu’au jour où les sans-abri, les laissés-pour-compte et les affamés renverseront tout sur leur passage. Il sera, alors, trop tard. Mais il est encore toujours temps, aujourd’hui, pour bien faire…

Ahmed ould Cheikh

le calame

FLAMNET-AGORA : Journée de réjouissance ou de deuil ? Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar

Pourquoi rebaptiser l’avenue Hassan II, à la veille du premier sommet arabe dans notre pays ? Une décision irréfléchie et inamicale/Par le colonel (E/R) Oumar Ould BeibacarLe mois de novembre, qui symbolisait pour nous, pendant trente ans les moments de joie et d’allégresse, les moments d’euphorie pour l’unité nationale et cette communauté de destin fondée sur l’islam, des moments de souvenir des pères fondateurs et bâtisseurs, des moments d’espoir d’une vie meilleure, a perdu tout son charme et toute sa fierté depuis ce fameux 28 novembre 1990 où la tristesse a remplacé la joie et le désespoir. A la joie de l’indépendance et de la liberté se sont désormais mêlées la souffrance morale et la détresse de la cruauté, pendant ce jour mémorable.
En ce mois de novembre 1990, des centaines de nos frères négro-mauritaniens, civils et militaires ont été froidement exécutés. Plusieurs centaines d’âmes croyantes exécutées sans aucune raison valable, ou morts sous la torture. Certains ont été abattus de sang froid en public, leurs corps exposés pendant très longtemps devant leurs proches, empêchés de leur donner une sépulture, d’autres ont été enterrés vivants comme à Azlatt et à Jreida. Certains ont été pendus comme à Inal et à Rach Tachedbit dans le département de Rosso au 1er BCP, d’autres morts sous la torture à Nouadhibou et ailleurs.
Les viols ne se comptaient pas, certains viols avaient été effectués devant les parents des intéressées, d’autres devant les enfants des intéressées. Les pillages, les humiliations et les bastonnades étaient monnaie courante.
Les victimes dans les unités de l’armée nationale, un peu moins de trois cents hommes, dont plus de la moitié (154) dans la seule fosse commune d’Inal. Inal qui est tout un symbole car c’est ici où sont tombés nos premiers martyrs, sur le champ de bataille le 9 décembre 1975, dont l’adjudant-chef Abdallahi Sy dit lehrour de la gendarmerie, un foutanké du gorgol, le premier martyr des forces armées nationales et le brigadier Mohamed Ould Mahmoudi Ould Moussa MLE 2147 un guerrier du Tagant, premier martyr de la Garde nationale. Ils sont morts pendant la lâche attaque surprise de l’armée algérienne et quelques mercenaires du Polisario, qui a déclenché la guerre du Sahara où nous avons perdu plus de 2000 martyrs oubliés par la République.

Auteurs bien connus

Les tueries au niveau de l’armée nationale ont fait l’objet d’un rapport incriminant une poignée d’officiers. Etabli dans les règles de l’art en mai / juin 1991, par une commission plurielle composée de cinq officiers, dirigée par le chef d’état-major national adjoint, ce rapport avait fait toute la lumière sur ce massacre. Le chef de l’Etat, après lecture de ce rapport, avait été d’une grande naïveté, en demandant à son ministre de la Défense de voir avec la cour suprême la possibilité d’une solution interne, à l’amiable, impliquant des sanctions disciplinaires accompagnées de réparations matérielles.
Le ministre de la Défense a, par lettre N° 0056 du 17 juin 1991, posé deux questions, on ne peut plus absurdes, au président de la cour suprême, dont voici la teneur : « Les chefs d’états-majors détiennent-ils des prérogatives en matière de poursuites des militaires ayant commis des crimes et des délits? La sanction disciplinaire peut-elle se substituer à la sanction pénale ? » La cour suprême toutes chambres réunies, à son audience du lundi 15 juillet 1991, a par délibération N° 95/91 donné l’avis suivant : « Incompétence des chefs d’états-majors en matière de poursuites des militaires ayant commis des crimes ou des délits et impossibilité quant à la substitution de la sanction disciplinaire par la sanction pénale. »
En novembre 1990, à la Garde nationale, sur les seize victimes de ce massacre, plusieurs sont morts sous la torture. Pendant l’occupation de la vallée, dans le département de Boghé, des gardes avaient exécuté froidement un gendarme et plusieurs soldats de l’Armée nationale en tenue et en position régulière, et au lieu d’être sanctionnés, ils ont été récompensés. Ils avaient aussi massacré dans la forêt de BAKAW, plusieurs personnes dont des femmes et un bébé.

Dans le département de Maghama, dans la zone de Sangué Lobali, pendant ces années de braise, les unités de la Garde ont semé la terreur en coupant les têtes de certaines victimes avec lesquelles ils s’amusaient à terroriser les populations des villages riverains. Au niveau de la Garde nationale, il n’y avait jamais eu d’enquête concernant ces massacres, mais les auteurs présumés sont très bien identifiés. Malheureusement, les statistiques des massacres et viols chez les civils, pendant l’occupation de la vallée, ne sont pas répertoriés avec précision. Les ONG qui s’intéressent à ce dossier sont divisées, démunies et diabolisées et les ayant droits sont toujours terrorisés.

Le seul crime des victimes de ces massacres était d’être nées toucouleurs ou soninkés du Gorgol. Car les soninké du Gorgol, contrairement à ceux du Guidimagha plus conservateurs, étaient assimilés par le pouvoir à des toucouleurs, à cause des métissages et de la symbiose qui existaient entre ces deux composantes. Il parait que le but de ce génocide, car on ne peut l’appeler autrement, était de terroriser les ‘’kwars’’ (terme générique désignant le snégros-mauritaniens), afin de les amener à traverser volontairement le fleuve pour s’installer définitivement au Sénégal, considéré par les stratèges nationalistes du pouvoir, comme étant leur vraie patrie.
Certes, les kwars ont été complètement terrorisés au point où ils ne savent plus à quel drapeau se vouer, et où ils n’ont plus que des mains pour applaudir et des voix pour soutenir sans réserve, les gouvernements d’hier et d’aujourd’hui, qui protègent les bourreaux en légalisant l’impunité. Mais, heureusement pour la Mauritanie, les kwars n’ont pas encore traversé le fleuve « Sanhaja ».

Epuration ethnique

Les proches des victimes de cette épuration ethnique, sont depuis plus de 25 ans dans l’expectative. L’avenir de la Mauritanie vaut plus que la vie de tous les officiers, sans exception aucune, en activité ou à la retraite, à plus forte raison d’une poignée d’officiers génocidaires, qui prennent en otage depuis un quart de siècle la justice de tout un peuple, mettant en péril toute la République, et à l’ égard desquels la moindre sympathie ou le moindre sentiment de pitié constitue à lui seul un très grand péché.
Depuis 25 ans, les poursuites contre les auteurs de ces massacres sont suspendues, la justice mise en veilleuse, avec la bénédiction de beaucoup des oulémas et des notables de la République Islamique de Mauritanie. Depuis un quart de siècle, les ayant droits sont privés de justice par ces dictatures militaires qui se succèdent et se ressemblent, soutenues par les baathistes et les nasséristes à tour de rôle.
Depuis 25 ans, les parents des victimes n’ont même pas le droit de pleurer leurs morts, ni de chuchoter les noms de leurs centaines de martyrs, ni de murmurer leurs profonde douleur, ni de prier publiquement pour le repos de leurs âmes. Pourtant tous les auteurs présumés de ces crimes sont connus et beaucoup de témoins sont encore en vie et prêts à témoigner pour Allah devant les juridictions compétentes.
Toute la procédure judiciaire a été bloquée par le premier parlement issu de la démocratie militaire, composé majoritairement de tribalistes arabo-berbères et négro-mauritaniens dont des oulémas, qui avait voté presque à l’unanimité, sous l’impulsion du président du CMSN ère nouvelle, déçu par la réponse de la cour suprême en juillet 1991, et soutenu par des nationalistes arabes, le 14 juin 1993 la loi 93-23 portant amnistie et qui légalise l’impunité et l’arbitraire, dont voici la teneur :
Article premier : Amnistie pleine et entière est accordée :
-1/ Aux membres des forces armées et de sécurité auteurs des infractions commises entre le 1er janvier 1989 et le 18 avril 1992 et relatives aux événements qui se sont déroulés au sein de ces forces et ayant engendré des actions armées et des actes de violence.
-2/ Aux citoyens mauritaniens auteurs des infractions suites aux actions armées et actes de violence et d’intimidation entrepris durant la même période.
Article 2 : Toute plainte, tout procès- verbal et tout document d’enquête relatif à cette période et concernant une personne ayant bénéficié de cette amnistie sera classé sans suite.
Cette loi d’amnistie votée par cette assemblée monolithique, élue dans les conditions que l’on sait, qui n’a d’ailleurs pas plus de légitimité que le CMSN, composée de « députés » béni-oui-oui, dont certains sont plus militaristes que les militaires, et dirigée par un officier, ancien membre du CMSN, ancien ministre de l’intérieur, sans doute pour donner la cadence, est nulle et non avenue. Particulièrement en ce qui concerne les auteurs de crimes de sang, puisque contraire à la charia qui est constitutionnellement, le fondement du droit mauritanien. Seuls les ayant droits peuvent pardonner et seulement dans les cas du ghissas (loi du talion). Les cas de houdoud (châtiment pour un péché) ne peuvent faire l’objet ni de pardon ni de grâce et doivent être exécutés immédiatement.
Des officiers génocidaires ont été décorés les 28 novembre. Décorer les bourreaux, c’est encourager l’impunité, travestir l’histoire, maudire un peu plus cette journée mémorable, insulter davantage la mémoire de nos martyrs, humilier et frustrer les ayant droits, et renvoyer aux calendes grecques les mots comme réconciliation nationale et comme justice tout court.
Le 28 novembre 2015, les festivités pour la commémoration du 55ème anniversaire s’étant délocalisées à Nouadhibou, la cérémonie nationale va s’approcher de la principale nappe de sang de nos martyrs, du point culminant de la barbarie. Elle va se dérouler à 255 km d’Inal, le symbole de l’atrocité, l’adresse de la boucherie, le souvenir du cérémonial solennel de la pendaison de nos 28 valeureux soldats, l’incarnation du génocide.
Elle va se dérouler au commandement de la première région militaire, responsable de ce massacre. Elle va se dérouler à Nouadhibou, notre capitale économique, elle aussi entachée par le sang des dizaines de nos martyrs de novembre 1990. Cette année, notre drapeau national sera hissé publiquement et solennellement, en présence du chef de l’Etat, des membres du gouvernement et des hautes personnalités, dans une mare du sang de nos frères martyrs.

Journée souillée

Le 28 novembre ne peut plus constituer une fête nationale pour notre peuple. On ne peut pas fêter le sacrifice de nos 28 martyrs pendus, pendant ce jour mémorable. Leur sang avait entaché à vie l’anniversaire de notre indépendance, et souillé notre drapeau national. On ne peut pas fêter la pendaison de toute une communauté, de toute une culture. On ne peut pas fêter la pendaison de l’humanité tout entière.

Le sang de ces 28 âmes croyantes sacrifiées comme des moutons ce 28 novembre 1990, par leurs frères d’armes dans une ambiance incroyable, interpelle notre conscience religieuse, notre conscience nationale, notre conscience citoyenne, notre conscience patriotique. La réponse au génocide et surtout au sacrifice d’INAL doit être responsable et contribuer à apaiser les esprits, à consolider la cohésion nationale, le patriotisme, et surtout à renforcer la foi en Allah, après que justice soit rendue. Le fait d’ignorer le génocide est pire que le génocide. Le fait de nier la pendaison est pire que la pendaison. De grâce pleurons le 28 novembre. Exigeons la vérité. Exigeons la justice. Pleurons. Pleurons.

Aussi le 28 novembre 2001, la Mauritanie avait livré le citoyen Mohamedou Ould Sellahi, brillant informaticien, aux USA en violation flagrante de notre constitution. Cet innocent moisit depuis une quinzaine d’années dans les geôles de la plus grande puissance du monde, qui le maintient en prison, hors de son territoire pour tricher, par excès de zèle, malgré son acquittement par la justice américaine. Cette honteuse livraison a souillé un peu plus cette journée mémorable.
On peut consacrer la journée du 25 novembre, encore intacte, à la fête. Date de la création de nos forces armées, premier acte de souveraineté nationale de notre pays. On peut réserver ce jour à la joie de l’indépendance et de la liberté, avec ses discours, ses musiques, ses chants, ses cérémonies officielles, ses défilés, ses levées des couleurs. Et instituer la journée du 28 novembre comme journée des martyrs ou journée de la cohésion nationale, pour partager la souffrance morale et la détresse de tous ceux qui ont souffert, ou qui souffrent de la cruauté de leurs propres concitoyens.
Avec une pensée particulière pour les victimes du génocide, et nos 2000 martyrs oubliés, morts les armes à la main pour défendre notre intégrité territoriale entre le 9 décembre 1975 et le 12 juillet 1979, et surtout les 28 pendus de l’anniversaire. Cette journée du 28 novembre sera une journée de prière, de recueillement et de pardon pour une meilleure harmonie, une meilleure concorde nationale. Pour que cette folie ne recommence jamais.

Les plaies provoquées par le génocide sont très profondes et ne peuvent se cicatriser que suite à un procès juste et transparent, et qui doit réparer administrativement les calvaires vécus par les ayant droits pendant ces 25 ans d’expectative. Le peuple doit connaître toute la vérité, rien que la vérité au sujet de ce massacre. Tenter de dissimuler cette tuerie, c’est comme essayer de cacher le soleil.
L’approche timide choisie pour régler le problème de ces tueries, par le pouvoir en place, en distribuant des miettes aux ayant droits, est contre-productive. Les amalgames créés par l’ajout sur la liste des victimes du génocide, des noms des auteurs des putschs sanglants du 16 mars 1981 et du 8 juin 2003 sont inacceptables et ridicules. La prière à Kaédi ressemble plus à une provocation qu’à un acte d’apaisement. On ne peut réaliser notre unité nationale tant que la justice n’est pas rendue aux ayant droits. Pourtant les parents des victimes sont prêts à pardonner. Mais pardonner quoi ? Pardonner à qui ? Pardonner comment ? Il est indécent de demander pardon avant de rendre justice.
Il ressort de ce qui précède que nous sommes majoritairement des musulmans non pratiquants, citoyens d’une république semi-laïque en voie de disparition, dirigés depuis le 10 juillet 1978 par des gouvernements irresponsables et hors-la-loi. Qu’Allah protège notre chère Mauritanie. Allah donnez-nous des yeux qui voient le meilleur, un cœur qui pardonne le pire, un esprit qui oublie le mal, et une âme qui ne perd jamais la foi.

Source: http://lecalame.info