Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 18/02/2015

Le mouvement des Lym-almine rejette tout dialogue ne traitant pas les doléances des groupes marginalisés

Le mouvement des Lym-almine rejette tout dialogue ne traitant pas les doléances des groupes marginalisés Essirage – Le mouvement des Lym-almine (forgerons) a appelé à la tenue d’un dialogue national ouvert à tous, sans exception aucune, en vue d’une refondation d’un Etat de droit et de justice, où la valeur individuelle est strictement déterminée en fonction des compétences.

Le mouvement précité indique dans un communiqué ne reconnaître aucun dialogue, qui ne discute pas les doléances des groupes sociaux marginalisés, en particulier la frange des Lym-almine, affirmant n’avoir été contacté, jusqu’à cet instant, par aucun des protagonistes politiques, à propos des concertations en gestation.

Le mouvement affirme par ailleurs son rejet absolu de ce qu’il a appelé “la politique de récupération et de mépris et les actes obstinés d’exclusion et de marginalisation faits à l’endroit des Lym-almine”.

Le mouvement appelle aussi dans son communiqué les patrons de presse et les Imams des mosquées à médiatiser leurs doléances depuis leurs tribunes afin de contribuer à un changement des mentalités et des traditions rétrogrades présentes dans les composantes arabe et négormauritanienne, « mamelles de l’arrogance et du dédain chez certains », dit-il.

Le mouvement affirme enfin la poursuite, à travers le recours à tous les moyens légitimes, de la lutte pacifique pour recouvrer la dignité et les droits confisqués.

Cette sortie du mouvement des « Lym-almine» intervient à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de sa création en sa qualité d’organisation militantiste.

Traduit de l’Arabe par Cridem

Cheikh Tidiane Mara après avoir requis 7 ans contre Karim : “ Je m’assume, c’est mon destin ”

Ayant remplacé Alioune Ndao au parquet général de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, le magistrat Cheikh Tidiane Mara a requis une peine de 7 ans ferme, une amende de 250 milliards contre Karim Wade, la perte des droits civique de Karim (il ne sera plus électeur, ni éligible) et la confiscation de ses biens. 
 
 Dans son réquisitoire, il a tenté de justifier ses demandes. “Nous sommes au bout d’un chemin difficile, mais vous avez tenu, M.le Président (de la Crei) et c’est ça l’essentiel. Je vous ai rejoint à mi-parcours à un moment où je m’y attendais le moins. Je ne m’attendais pas à redescendre dans l’arène. 
 
Au crépuscule de ma carrière, je pensais la terminer au ministère de la Justice. Mais je m’assume, car c’est mon destin”, dit-il à Henry Grégoire Diop à l’entame de son propos. 
 
“C’est le dossier le plus important de notre histoire judiciaire. La primauté de la bonne gouvernance, de l’intégrité, de la dignité doit prévaloir. C’est le seul moyen de lutter pour la stabilité de notre pays. Je pense à tous ces paysans, ces jeunes… sans espoir et sans aucun pouvoir et qui ne peuvent même pas rêver. Alors qu’à côté, il y a des personnalités qui jouent avec des milliards. Il faut que cela cesse. Plus jamais ça ! Il nous faut lutter contre l’impunité, surtout lorsqu’il s’agit des personnes investies du pouvoir public qui s’accaparent illicitement des biens qui leur sont confiés”, dit-il.
 
 
seneweb

Au pays des aveugles…

alt« Atteinte à la démocratie », « gangrène », l’ancien président sénégalais Abdou Diouf n’a pas été tendre avec les coups d’Etat. Dans ses « Mémoires », publiées en octobre dernier, celui qui a cédé le pouvoir au terme d’une alternance pacifique, ne tarit pas d’éloges sur l’armée de son pays. Lisez plutôt : « Je rends grâce à Dieu et je me réjouis de ce que notre cher Sénégal ait, jusqu’ici, échappé aux tentatives de coups d’Etat qui furent légion en Afrique au lendemain des indépendances. Je souhaite vivement qu’il en soit ainsi pour toujours. Si nous n’avons pas connu cette atteinte à la démocratie, c’est, en grande partie, parce que, terre de vieille culture et de tradition démocratique bien ancrée, le Sénégal a eu également la chance d’avoir une armée républicaine faisant corps avec la nation. Nombre de ceux qui composent notre armée, officiers comme sous-officiers, après de solides études dans le cursus scolaire, ont embrassé ce métier avec amour et dévouement. Formés dans les grandes écoles militaires, ils sont donc, pour la plupart, des hommes de culture, avec une profonde connaissance de l’Histoire et des grandes idées qui en ont été les moteurs. […] C’est notamment pour toutes ces raisons, me semble-t-il, que nous avons été épargnés par cette gangrène qui, au moment des indépendances et plus d’un demi-siècle après, a dangereusement contribué aux contorsions d’une Afrique sortie de la nuit de ses multiples traumatismes qui ont pour noms : traite négrière, colonisation, apartheid, etc. » (Abdou Diouf, Mémoires, éditions du Seuil, octobre 2014, pp 268-269).

Que dire alors de notre pauvre  pays qui a connu, en trente-six ans, une dizaine de coups d’Etat, entre ceux qui ont réussi, ceux qui n’ont pas dépassé le stade de conspiration étouffée dans l’œuf et ceux qui vécurent un début d’exécution, avant d’avorter ? Serions-nous gangrénés au point qu’il nous soit impossible de goûter aux plaisirs d’une démocratie réelle, loin de l’ombre tutélaire des militaires ? Notre armée ne serait-elle donc pas « républicaine, faisant corps avec la nation » ? Combien de ceux qui la composent, officiers comme sous-officiers, ont-ils suivi « de solides études dans le cursus scolaire et embrassé ce métier avec amour et dévouement » ? Fait « de grandes écoles militaires », avant de devenir des « hommes de culture » ?

Si le nombre de coups d’Etat était inversement proportionnel à la qualité de la formation des militaires, à leur niveau d’études, à leur amour et dévouement pour le métier, notre situation pourrait aisément s’expliquer. Si l’on exclut un ou deux pays d’Amérique latine, nous décrocherons, à coup sûr, la médaille d’or, ou, du moins, celle de bronze, du plus grand nombre de coups d’Etat. Ce n’est pas pour rien que nous avons le plus d’anciens chefs d’Etat encore en vie (cinq)… Faut-il en déduire que ce pays est maudit ? Que son armée, au lieu d’être la garante de sa stabilité, l’a été de son instabilité ? Qu’elle s’est à ce point incrustée au pouvoir qu’il ne serait plus possible de l’en déloger, sauf au prix fort? Mais est-elle seule en cause ? La classe politique n’a-t-elle pas été déficiente, de bout en bout ? L’opposition, systématiquement absente au moment où il ne le fallait pas ? Aveugle, dans un pays d’aveugles empressés d’applaudir le borgne étoilé du moment…

 

le calame

Ahmed Ould Cheikh