Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 14/02/2015

Sénégal : l’ex-président tchadien Hissène Habré renvoyé devant un tribunal spécial

L'ex-président tchadien Hissène Habré (c), à sa sortie d'un tribunal à Dakar, le 2 juillet 2013L’ex-président tchadien Hissène Habré, en détention préventive au Sénégal où il s’était réfugié après sa chute en 1990, sera jugé par un tribunal spécial pour crime contre l’humanité et crimes de guerre, une décision saluée vendredi par ses victimes.

Ce tribunal spécial, créé par le Sénégal et l’Union africaine (UA) pour juger M. Habré, a rendu vendredi une ordonnance qui “renvoie l’inculpé Hissène Habré” devant une cour d’assises spéciale “pour y être jugé pour crime contre l’humanité, crimes de guerre et crime de torture”, a affirmé cette juridiction dans un communiqué transmis à l’AFP.

L’ex-président tchadien avait été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar puis inculpé le 2 juillet 2013 par le tribunal spécial et placé en détention préventive. La date de son procès n’a pas été précisée. Mais pour l’organisation de défense de droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), le procès de l’ex-président tchadien “devrait commencer en mai ou juin au Sénégal”, selon un communiqué transmis vendredi à l’AFP.

Le tribunal spécial a suivi le réquisitoire du parquet spécial qui avait demandé le 5 février un renvoi de M. Habré devant une cour d’assises, pour qu’il y soit jugé des mêmes chefs d’accusation.

Bienveillance des autorités sénégalaises

Hissène Habré, né en 1942, a été au pouvoir de 1982 jusqu’à son renversement en 1990 par l’actuel chef de l’Etat Idriss Déby Itno. Il s’était ensuite réfugié au Sénégal, où il bénéficia pendant plus de 20 ans de la bienveillance des autorités sénégalaises avant d’être finalement arrêté.

Lors de son arrivée au Sénégal en 1990, les autorités tchadiennes avaient exigé l’extradition de l’ancien dictateur. Mais le président sénégalais, Abdou Diouf, avait refusé. Quelques années plus tard, c’est la Belgique qui avait réclamé l’extradition d’Hissène Habré vers Bruxelles. Mais Dakar avait de nouveau rejeté cette demande, cette fois pour vice de forme.

De nombreux Sénégalais s’opposent eux aussi à l’extradition, et même au jugement d’Hissène Habré, apprécié pour ses largesses envers la communauté locale et dont une des épouses est de nationalité sénégalaise. Hissène Habré est accusé, selon HRW, de milliers d’assassinats politiques et de l’usage systématique de la torture pendant son régime.

Le Sénégal avait finalement accepté en 2006 de juger l’ancien chef d’Etat à la demande de l’Union africaine. Dakar avait ensuite procédé à une modification de ses textes pour avoir la possibilité de juger un étranger dont les actes ont été commis en dehors de son territoire.Le Sénégal est avec l’Afrique du Sud l’un des deux seuls pays africains à disposer d’une telle législation, selon des juristes.

Une “immense victoire”

Dakar et l’UA ont signé en décembre 2012 un accord validant la création au sein des juridictions sénégalaises de “chambres africaines extraordinaires”, compétentes pour juger Hissène Habré. Puis, en mai 2013, Tchad et Sénégal ont signé un nouvel accord autorisant ces magistrats, sénégalais et africains, à mener des enquêtes au Tchad.

L’arrestation de l’ex-président tchadien a été saluée vendredi par les défenseurs de ses victimes présumées. “Après avoir enduré tant de souffrances, les victimes de Habré se rapprochent de plus en plus de la justice pour laquelle elles se battent depuis tant d’années”, a exulté Jacqueline Moudeïna, avocate principale des victimes et présidente de l’Association Tchadienne pour la Promotion et les Défense des Droits de l’Homme (ATPDH), citée dans le communiqué de HRW. Selon elle, “traduire Hissène Habré devant une juridiction est une immense victoire pour la justice”.

“Cela fait plus de deux décennies que j’attends de voir Hissène Habré traduit en justice”, a de son côté déclaré Clément Abaïfouta, président de l’Association des Victimes des Crimes du Régime de Hissène Habré. En juillet 2013, plus de mille personnes, se considérant comme “victimes directes et indirectes” du régime de Hissène Habré, se sont constituées parties civiles contre lui.

L’organisation du procès de l’ex-président tchadien, longtemps bloquée pendant les années de pouvoir du président Abdoulaye Wade (2000-2012) a été accélérée après l’élection en mars 2012 de Macky Sall.

(AFP)

 

 Jeuneafrique.com

Réforme foncière au Sénégal: Quatre points pour comprendre le système de bail, anti accaparement et anti bradage.

La commission nationale de réforme foncière a fini de dessiner le squelette de ce qui sera la future loi foncière au Sénégal. Un texte, qui aura pour but, de promouvoir l’agrobusiness, protéger l’agriculture familiale, mais aussi et surtout, faire des sénégalais des propriétaires de terres.
 
Tout sauf les titres fonciers
 
«L’objectif le plus important c’est d’évoluer vers un système de bail qui permettrait d’aliéner sur des périodes réversibles. Par exemple, 25 ou 30 ans renouvelables. Des droits qui permettront en même temps d’éviter une aliénation définitive», renseigne Moustapha Sourang, le Président de la commission nationale de réforme foncière (Cnrf). Un système anti-accaparement. Car, les terres reviendront à la communauté après la durée du bail. M Sourang explique que l’agrobusiness y trouvera son compte. Car, «la loi de l’Ohada permet que les droits réels sur le domaine national puissent être susceptibles de sûreté devant les banques et compagnies d’assurance». Pour l’agriculture familiale, ce système permettra surtout de protéger le paysan.
 
Des baux pour éviter un bradage
 
«Des titres fonciers ruraux dans un pays comme le Sénégal cela peut être un peu dangereux. On s’est rendu compte que les paysans les bradent à moindre coût», ajoute l’ancien ministre de l’Education. Cependant, assure-t-il, «les baux en question, ont exactement la même force que les titres fonciers. C’est-à-dire que quand vous avez un bail emphytéotique vous pouvez déposer dans une banque ou une compagnie d’assurance et recevoir un prêt». «Ce que nous n’avons pas voulu, c’est d’aller jusqu’au titre foncier. Au Madagascar par exemple, on a donné des titres fonciers aux paysans, ils ont tout vendu. Ils sont fragiles. Donc la réforme doit protéger les citoyens sénégalais malgré eux», souligne Moustapha Sourang, face à la presse ce vendredi au cours d’une journée d’échanges. Il sera aussi question de vérifier que les droits réels sont des droits qui ne sont pas définitivement aliénés. «Par conséquent, il est important d’avoir un cahier de charges qui permettra de mesurer la notion de mise en œuvre à travers une charte», précise l’ancien ministre.
 
Servir les femmes et les jeunes
 
La réforme, tentera aussi d’asseoir une fiscalité sur les baux. Il s’agira aussi, de mettre en place un mécanisme de gestion des conflits en responsabilisant les maisons de justice. Car indique le Président du Cnrf, «Les litiges fonciers créent beaucoup de difficultés». Les femmes et les jeunes aussi ont été placés au cœur de la réforme. «Faire en sorte que les populations, les communautés rurales, les chefs de villages acceptent de donner la terre surtout aux femmes. Une femme qui a accès à la terre, ses revenus restent dans le ménage et au niveau de ses enfants. C’est un élément de développement extrêmement important», assure M Sourang.
 
Le contrôle contre le laxisme
 
Il sera aussi question d’encadrer les conditions de délibération, de contrôler, de sécuriser le processus du point de vue juridique pour que l’Etat arme les communes et veille à ce que les intérêts des populations soient respectés. «Avant il y avait beaucoup de laxisme. Nous allons faire en sorte qu’il y ait un peu de contrôle social, de contrôle des élus et au dessus de tout, le contrôle de l’Etat», renseigne Moustapha Sourang. Et pour les anciennes délibérations, l’état des lieux sera fait pour voir quelles mesures adopter.
 
seneweb

Hôpital Amitié Nouakchott: des patients livrés à la mort (reportage)

altALAKHBAR (Nouakchott)-Il était âgé de 60 ans environ quand il décédait. Ses enfants le regardaient d’un œil impuissant. Le vieux Limam a rendu l’âme après 2 heures d’attente sans trouver un médecin pour le secourir.

Des décès dans « des conditions de négligence »

Le cas de Limam n’est pas le plus triste à l’hôpital de l’amitié de Nouakchott. Deux autres décès dans « des conditions de négligence » nous ont été signalés par les familles des defunts. Sur un ton triste Mariam, une femme d’une trentaine, explique comment sa sœur « qui bravait la mort attendait en vain l’arrivée d’un médecin.»

Un autre patient va rendre l’âme pendant son  transfert vers la salle de réanimation par les escaliers. L’ascenseur ne fonctionnait pas. Un membre de la famille se fond en larmes en racontant la scène aux journalistes d’Alakhbar.  Encore faut-il constater que le nombre de lits est insuffisant  dabs la salle de réanimation.

Service de la Maternité ou « couloir de la mort».

 

Une autre famille, celle d’Aichettou, dit qu’elle ne  pourra pas oublier la longue attente, de 14h à  20h, de cette patiente d’une vingtaine qui devait être évacuée à bord de l’ambulance de l’hôpital. Le véhicule était là garé, le chauffeur lui introuvable.

Nos tentatives d’entrer en contact avec l’administration de l’hôpital ont été vaines. Quant aux patients que nous avons rencontrés ils citent d’autres cas de décès au service de la Maternité ou « couloir de la mort», comme le nomment les visiteuses.

« Trois femmes ont perdu la vie au couloir de la mort pendant leur accouchement, durant les nuits du 24 au 29 septembre 2014», se désole une parente des concernées.

Un autre problème est posé: le manque d’assistance aux patients. Vers 2 heures du matin, il ne faut pas solliciter les infirmières, conseille Zeinabou qui accompagne une patiente.« Elles s’enferment dans une salle climatisée, raconte-t-elle. Cependant, des patients passent la nuit sous la chaleur ou fréquentent des toilettes insaubres. » Certaines toilettes ont été scellées à cause de cette insalubrité.

Et Zeinabou se dit « étonnée » de voir à l’hôpital de l’amitié des infirmières qui « ignorant le nom de certains médicaments ! ».  Des journalistes d’Alakhbar ont constaté sur place que des infirmières s’attardaient au téléphone et d’autres se perdaient dans des discussions internes et  interminables.

Des stagiaires non supervisés

 

Pendant ce temps, une lourde responsabilité est confiée à des stagiaires notamment au niveau de la pédiatrie et de la gynécologie, deux services situés en face d’un dépotoir d’ordures. Ces stagiaires mènent des interventions sans supervision d’un spécialiste.

Au cours de ce reportage une femme s’est interrogée si la structure sanitaire « méritait d’être qualifiée d’hôpital !» En tout cas c’est das cet hôpital où un enfant ans a été électrocuté en pleine salle d’opération.

Un patient en attente, le médecin regarde un match de football

 

L’hôpital de l’Amitié n’est cependant pas le seul dans cette situation de négligence du personnel.  Au Centre Hospitalier de Nouakchott (CHN) la plus grande structure sanitaire de la capitale un enseignant raconte à Alakhbar le calvaire de son enfant: « j’étais au Centre Hospitalier de Nouakchott. Mon enfant était malade. J’ai  appelé le médicin, mais en vain.  Il regardait  une finale de la ligue des champions.» 

 

Face à cette situation des hôpitaux nationaux ils sont nombreux les patients qui préfèrent être évacués à l’étranger.  Chaque année, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie CNAM dépense 30% de son budget de fonctionnement pour évacuer 600 malades à l’étranger.