Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 13/02/2015

Vers une implication de la France dans le futur dialogue inter mauritanien ?

L’ambassadeur de France en Mauritanie, Joël Meyer,  mène actuellement une intense activité rencontrant à la fois autorités gouvernementales et membres de la classe politique, dans un contexte où le pouvoir et l’opposition affichent des dispositions pour un dialogue national inclusif, notent vendredi les observateurs à Nouakchott. 

Ainsi, après une audience avec le premier Ministre Yahya Ould Hademine et un entretien avec l’opposant Ahmed Ould Daddah, leader du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), plusieurs fois candidat malheureux à une élection présidentielle, au cours des derniers jours,  le diplomate français était ce vendredi au siège de l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité, pour une longue entrevue  avec le président de cette formation, maître Sidi Mohamed Ould Maham.

L’ambassadeur de France n’a fait aucune déclaration publique au terme de cette audience.

Cependant, sans être explicite, le président de l’UPR a indiqué que les entretiens avec l’ambassadeur ont porté « sur les bonnes relations historiques entre les 2 pays, la situation politique en France et en Mauritanie, les rapports entre les institutions et les partis politiques de Mauritanie et de France…. ».

La France, rappelle-t-on, est l’ancienne puissance coloniale de Mauritanie et jouit encore d’une grande influence dans ce pays.

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a lancé un appel au dialogue national le 04 janvier dernier.

L’opposition est favorable au principe de ce dialogue, mais reste réservée quant aux garanties de mise en œuvre d’un éventuel accord politique.

Ainsi,  le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU-vaste rassemblement de partis politiques, syndicats, organisations de la société civile et personnalités indépendantes) pourrait solliciter une « facilitation extérieure » pour s’engager dans un processus de concertation avec le pouvoir.

 

le calame

Grève à SNIM : Le mouvement se radicalise

altLe mouvement de grève des travailleurs de la SNIM àZouerate entre dans sa seconde semaine sans qu’aucun règlement ne pointe à l’horizon. Au contraire, on s’achemine plutôt vers un durcissement de la position des grévistes qui réclament désormais la tête du DG de la SNIM. ANouadhibou, plus des 2/3 des délégués des travailleurs ont convenu de déposer un préavis de grève. Retour sur une crise qui s’étend et se complique.

La grève des travailleurs de la SNIM à Zouerate n’a presque pas de précédent dans l’histoire de la société minière. Il faut remonter à la fin des années soixante, au temps où le minerai de fer était exploité par la société française Miferma, pour rencontrer un mouvement de grève des travailleurs de la mine. C’était exactement en 1968, quand les travailleurs mauritaniens déclarèrent un mouvement de grève qui fut réprimé dans le sang. Il provoqua la mort de plusieurs grévistes et la naissance du mouvement des Kadihines, un mouvement d’opposition au régime du président Moktar Ould Daddah. Depuis lors, la grève n’a jamais été déclarée dans la mine de fer, exploitée, depuis sa nationalisation en 1975, par la société nationale industrielle et minière (SNIM). Cette société fonctionnait plutôt comme une secte au sein de laquelle l’administrateur directeur général est craint et adoré.  Aujourd’hui, cette image a radicalement changé. Pis. Les grévistes de Zouerateréclament désormais le départ de l’actuel patron de l’entreprise : Mohamed Abdellahi Ould Oudea. Dans leurs marches quotidiennes dans la cité minière, ils ont brandit, lundi, des banderoles sur lesquelles étaient inscrites des phrases telles que : ‘’DG dégage’’, ‘’DG casse toi’’. Les femmes, les enfants, les commerçants, les profs et les enseignants…, tout le monde à Zouerate soutient le mouvement de grève des travailleurs. Ce qui a, au moins, un effet positif sur le moral.  Seule une délégation du parti-état, UPR, conduite par son SG Omar Ould Matalla, fait le porte à porte afin de dissuader les travailleurs de la société d’aller en grève. Leur entreprise parait être un échec cuisant, tant il est clair que toute la population de Zouerate prend fait et cause pour les grévistes. Pourtant, jamais les conflits sociaux au sein de la SNIM n’ont atteint ce degré où la rupture est totale entre la direction et les travailleurs qui réclament simplement l’application d’un protocole d’accord signé et entériné par cette même direction quelques mois auparavant.  Pourtant la production est presque totalement arrêtée. L’unique site qui continue de fonctionner à l’aide de retraités et du personnel non qualifié est celui appelé ‘’TO14’’. Un petit site, explique-t-on auprès des travailleurs, par rapport àMhawdatt et la Kédia Djil où le travail est complètement bloqué. Il semblerait même que le personnel non qualifié a déjà provoqué la panne d’au moins un concasseur et une roupille. Des pièces qui coûtent chères. Très chères.  En plus de cela, les travailleurs de la SNIM à Nouadhibou ont déposé, mardi, un préavis de grève illimitée. Ce qui n’arrange certainement pas les affaires de la direction de la SNIM toujours drapée dans son refus catégorique de négocier avec ses travailleurs. Unique motif de cette position : l’état des finances de l’entreprise durement affecté par la chute drastique des cours du fer sur le marché international. Un argument qui parait insuffisant pour convaincre les grévistes de la SNIM qui expliquent à qui veut les entendre que la direction devrait se préparer à cette conjoncture pendant la période faste où elle ne faisait qu’investir dans des domaines peu porteurs et loin de sa spécialité. Et s’il y a faute, ajoutent-ils, c’est celle du DG… Au moment où la crise au sein de la SNIM se développe et se radicalise, beaucoup d’interrogations posées par rapport à l’absence du gouvernement qui donne l’impression de laisser faire. Une attitude qui s’expliquerait par le fait que ni le PM, ni les ministres concernés, ni le gouverneur de la région ne partagent la position du DG de l’entreprise qui se fout de toute l’administration et ne traite qu’avec le ‘’grand boss’’, Mohamed Ould Abdel Aziz. Celui-ci ne parait pas encore agacé par la situation de crise que vit la société minière. Et le laisse faire. Jusqu’à quand ? Mohamed Mahmoud Ould Targui  (RMIbiladi)

 

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