Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: December 2014

Mauritanie : entre les Flam le torchon brûle

De g. à dr. Kaaw Touré, Samba Thiam (président) et Ibrahima Mifo Sow (vice-président), des Flam.Un an après le retour au pays de leurs leaders, les militants de la cause négro-mauritanienne des Forces de libération africaines de Mauritanie (Flam) s’entre-déchirent. Faut-il intégrer un parti politique ou rester au sein de la société civile ?

“Faire des Flam un parti politique revient à légitimer le régime !” Pour ce cadre en exil des Forces de libération africaines de Mauritanie (Flam), mouvement emblématique de la lutte des Négro-Mauritaniens face à un État qualifié de “raciste, esclavagiste et dictatorial”, le congrès extraordinaire qui s’est tenu à Nouakchott les 29 et 30 août a des allures de renoncement. Malgré des oppositions internes, la dissolution de l’organisation a été entérinée, ainsi que sa mutation en parti politique, les Forces progressistes du changement (FPC).

En 1986, trois ans après la création du mouvement radical, ses dirigeants publient le “Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé”. Ils sont alors arrêtés, avant de s’exiler, comme la plupart de leurs militants. Longtemps hors la loi et diabolisé en son pays, le mouvement a bénéficié l’an dernier de mesures d’apaisement de la part du régime de Mohamed Ould Abdelaziz.

Le 24 septembre 2013, Samba Thiam et Kaaw Touré, le président et le porte-parole des Flam, débarquaient à l’aéroport de Nouakchott, foulant le sol mauritanien pour la première fois après vingt-trois années d’exil. Les précédant de quelques mois, Ibrahima Mifo Sow, le vice-président de l’organisation, avait préparé leur retour en posant les jalons d’une intégration officielle des Flam à la vie politique mauritanienne – dans le camp de l’opposition, cela va sans dire : “Une opposition hors système, mais une opposition responsable”, selon les termes de Samba Thiam.

Irréductibles flamistes

Un an plus tard, l’option légaliste défendue par la présidence du mouvement a accouché d’un schisme. “Les Flam sont un mouvement de libération nationale, il est prématuré d’en faire un parti politique comme les autres”, analyse notre cadre en exil. Pour l’aile radicale des Flam, “les conditions préalables avant de se prêter au jeu politique ne sont toujours pas réunies : la démocratisation du pays n’est pas acquise, la question des réfugiés et celle de l’esclavage ne sont pas réglées, et l’enrôlement [recensement] des populations noires est toujours contesté.”

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du mouvement que ses troupes divergent sur la conduite à adopter.

En Mauritanie comme dans la diaspora, nombre d’irréductibles flamistes rejettent donc la dissolution, dénonçant un congrès illégitime, organisé sans respect des statuts du mouvement, et revendiquant la poursuite d’un militantisme radical déconnecté du jeu démocratique traditionnel. “Le congrès, qui devait se réunir depuis le mois de mars, s’est tenu dans les règles, rétorque Kaaw Touré. Une majorité s’est dégagée afin de poursuivre la lutte frontalement sur place plutôt que de maintenir l’organisation en exil. Les Flam ont été absents du terrain pendant vingt-sept ans, ils se doivent désormais de l’occuper.”

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du mouvement que ses troupes divergent sur la conduite à adopter. Au lendemain du renversement de Maaouiya Ould Taya, en août 2005, une aile de l’organisation, considérant que la donne avait changé, avait prôné le retour des Flam au pays et leur intégration dans le jeu politique. Ces dissidents ont donné naissance aux Flam-Rénovation, lesquelles ont ensuite fusionné avec l’Alliance pour la justice et la démocratie (AJD) pour former, en 2007, l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la rénovation (AJD/MR), emmenée par Ibrahima Moctar Sarr. Fondateur et ancien membre des Flam, ce dernier a été candidat aux élections présidentielles de 2007, 2009 et 2014.

Menace sur la cohésion du peuple et l’intégrité territoriale ?

Outre ces dissensions, dont on ne peut aujourd’hui augurer des suites, le congrès des ex-Flam, désormais FPC, a formulé une proposition qui, elle aussi, suscite la polémique. En revendiquant l’autonomie des régions, les FPC se sont en effet attiré les foudres du régime. Ainsi, Sidi Mohamed Ould Maham, le nouveau président de l’Union pour la République (UPR, parti présidentiel), les a qualifiés de “séparatistes”, rejetant fermement ce projet qui menace, selon lui, la cohésion du peuple mauritanien et l’intégrité territoriale du pays.

Des critiques balayées par Samba Thiam, qui considère que “la Mauritanie possède une réalité tribale, ethnique et régionale têtue”, sur laquelle les FPC ne sauraient fermer les yeux. “L’autonomie demeure un projet de réorganisation territoriale et administrative plus adapté à notre réalité socioculturelle, ethnique et tribale, sans plus, avait-il rappelé lors du congrès. Elle se fonde sur des critères objectifs, naturels, plus à même de réduire les tensions ethniques récurrentes et de favoriser la cohésion sociale. À nos yeux, elle constitue juste une étape, transitoire mais nécessaire, vers la gestation de l’État-nation, qui ne se décrète pas.” 

Reste que, au moment où l’exécutif entend promouvoir une arabisation des correspondances de l’armée, décision de nature à reléguer davantage les populations non arabophones dans les marges, tout en promettant, par la bouche même du président Ould Abdelaziz, de “garantir les droits de tous les citoyens, leur égalité devant la loi et devant les services de l’État”, le mouvement d’émancipation des Négro-Mauritaniens apparaît plus éclaté que jamais.

>> Lire aussi : Négro-mauritaniens : retour sur 25 ans de solitude

FPC, Flam dissidents, Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste, AJD/MR, Parti pour la liberté, l’égalité et la justice (Plej), Arc-en-Ciel, Touche pas à ma nationalité… La question “raciale” est aujourd’hui au coeur des préoccupations de nombre d’organisations qui se sont jusqu’à présent abstenues de fusionner au sein d’une coalition “communautaire” et dont les approches respectives reflètent le dilemme qui agite l’opposition depuis la fin du règne de Maaouiya Ould Taya : faut-il ou ne faut-il pas participer au jeu électoral ?

Jeuneafrique.com

 

COVIRE, MPR, PLEJ…appellent à un règlement définitif du passif humanitaire

COVIRE, MPR, PLEJ…appellent à un règlement définitif du passif humanitaire Au cours d’un meeting organisé ce 28 novembre, à Sebkha, pour commémorer la mémoire des militaires tués par pendaison à Inal, le Collectif des victimes de la répression allant de 89 à 91 (COVIRE) ; le Collectif des orphelins des victimes civiles et militaires (COVICIM) ;

les Forces progressistes du changement (FPC) ; le Parti pour l’égalité et la justice (PLEJ) ; l’Arc en ciel… ainsi que des personnalités politiques telles que Ladji Traoré, Kadiata Malick Diallo ont appelé à un règlement définitif de la question du passif humanitaire.

Pour le COVIRE ; COVICIM ; les partis politiques cités un peu plus haut ; pour IRA-Mauritanie, pour le groupe des jeunes issus de la communauté arabo-berbère réunis autour de Saleck Ould Najem et pour Touche pas à ma nationalité (TPMN) dirigé par le docteur Alassane Dia comme pour toutes les autres organisations qui ont honoré le meeting de Sebkha de leur présence, le passif humanitaire – appellation par laquelle on désigne les graves violations des droits humains qu’a connues la Mauritanie de 89 à 90 – reste d’actualité quoique le pouvoir en place soutienne le contraire.

Kane Mamadou, président du COVIRE, Kadiata Malick Diallo, Ladji Traoré et Bâ Mamadou Alassane, qui ont pris la parole, ont estimé que le règlement définitif du passif en question passe nécessairement par un devoir de vérité. En d’autres termes la lumière doit être faite sur les violations de droits humains qui ont eu lieu durant les années de plomb qui s’étendent de 89 à 90, et les responsabilités doivent être situées.

Bâ Mamadou Alassane – qui s’est exprimé au nom des FPC, du MPR, de l’UNDD, de l’ADEMA de l’Arc-en-ciel et du PLEJ – a tenu à préciser d’entrée que «pour que le deuil prenne fin dans le futur il faut que certaines conditions soient remplies». «Nous réclamons, dit-il, qu’il y ait un devoir de vérité, un devoir de justice, un devoir de réparation, un devoir de mémoire. Une vraie réconciliation nationale et à ce prix». Selon lui, «vouloir étouffer le problème c’est pas une solution».

SC

 

Cridem

Mauritanie: l’Etat exigé de restituer les dépouilles des soldats noirs pendus en 1990

altALAKHBAR (Nouakchott)-Le mouvement des Forces Progressistes du Changement (FPC) exige à l’Etat mauritanien de “restituer aux familles” concernées “les dépouilles des soldats noirs pendus le 28 novembre 1990”.

“Le 28 Novembre ne pourra plus jamais être, pour tous, ce jour d’optimisme symbolisant la renaissance à la dignité et à la liberté du  peuple mauritanien tout entier”, selon les  FPC qui rappellent que “le 28 novembre 1990, le pouvoir arabo-berbères, symbolisé par le régime du Colonel Ould à Taya, fait pendre, de sang froid par leurs frères d’arme, 28 soldats noirs mauritaniens, pour fêter le trentième anniversaire du pays !”

“Ils ont été pendus pour célébrer l’arabité exclusive de la Mauritanie, en solidarité avec l’Irak de Saddam Husein, et  parce qu’ils étaient noirs et non arabes”, estime le mouvement dans un communiqué reçu à Alakhbar.

Et selon communiqué, “depuis le 28 novembre 1990, ce qui aurait dû rester un grand jour- symbole de notre libération du colonialisme français s’est transformé en un Jour de douleur, de deuil, de grande tristesse pour toute la communauté négro-africaine, et en particulier pour toutes celles et tous ceux qui ont perdu des êtres chers“.

Les FPC demandent enfin “l’application du devoir de vérité, du devoir de justice, du devoir de mémoire, des réparations matérielles et morales pleines et entières; au bout du processus la nécessité du pardon”.

Michaëlle Jean, Canadienne d’origine haïtienne, à la tête de la Francophonie

Voir l'image sur TwitterUne Canadienne d’origine haïtienne, Michaëlle Jean, a été désignée par consensus dimanche à Dakar, pour quatre ans, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

À 57 ans, Michaëlle Jean devient la première femme à être élue à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie, un poste habituellement réservé à un diplomate africain. Sur son compte Tweeter, l’OIF a confirmé l’information peu après 14 h (GMT) dimanche 30 novembre, précisant qu’elle prendrait ses fonctions “début janvier 2015”.

L’ancienne gouverneure générale du Canada succède au Sénégalais Abdou Diouf, qui se retire après trois mandats de la tête de l’instance internationale. L’OIF compte 77 pays membres, dont 20 ont le statut d’observateur.

Parmi les autres candidats figuraient notamment Henri Lopès, ancien Premier ministre de la République du Congo, l’ancien ministre mauricien Jean-Claude de l’Estrac et Pierre Buyoya, ancien président du Burundi.

>> À lire sur France 24 : “La Francophonie se cherche un nouveau secrétaire général ‘rassembleur'”

Fidèle au souhait du président François Hollande d’en finir avec la “Françafrique”, Paris a refusé de soutenir officiellement un candidat, affirmant jusqu’au bout qu’il se conformerait au consensus trouvé par les États membres. 

Jean-Karim Fall, envoyé spécial de France 24 à Dakar, revient sur ces dernières heures de discussions décisives.

“Une pilule peut être difficile à avaler pour les Africains”

À Dakar, l’envoyé spécial de France 24 Jean-Karim Fall précise que c’est notamment “grâce à la pression du Premier ministre canadien, qui a spécialement fait le déplacement à Dakar, et de la diplomatie française, que Michaëlle Jean a été désignée”.

Officiellement, la désignation de la Canadienne s’est faite par consensus, rompant avec une tradition “non écrite” voulant que l’administrateur de l’OIF soit issu d’un pays du Nord (actuellement le Québécois Clément Duhaime) et son secrétaire général d’un pays du Sud explique Melissa Bell, spécialiste des questions internationales sur France 24.

“Normalement, le président de la Francophonie aurait du être Blaise Compaoré, mais les événements au Burkina Faso sont passés par là” commente Melissa Bell. “On a une petite idée que la pilule sera peut être difficile à avaler pour les Africains”.

Avec Reuters

France24

Mise en garde de Hollande contre les violations constitutionnelles en Afrique

altALAKHBAR (Nouakchott)-Le président français a mis en garde les chefs d’Etat africains qui tenteraient de se maintenir au pouvoir contre la volonté des peuples et en violation des regèles constitutionnelles.

« Ce qu’a fait le peuple burkinabé doit faire réfléchir ceux qui voudraient se maintenir à la tête de leur pays en violant l’ordre constitutionnel (…), a déclaré François Hollande. Ce sont les peuples qui décident ce sont les élections qui permettent de savoir qui est légitime et qui ne l’est pas.»

 

 « La Francophonie est soucieuse des règles en démocratie, du respect des ordres constitutionnels et de l’aspiration des peuples », a ajouté le chef de l’Etat français qui prononçait un discours à l’ouverture samedi du 15e sommet de la Francophonie à Dakar, la capitale sénégalaise.

Et il a promis que « là où les règles constitutionnelles sont malmenées (…) là où l’alternance est empêchée, j’affirme ici que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver dans l’espace francophone le soutien nécessaire.»