Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 01/06/2014

Mauritanie : Ould Aziz en pole position pour sa réélection

altLa campagne officielle des présidentielles démarre sur tout le territoire le 6 juin prochain sur fond de contestation de l’opposition mauritanienne qui appelle à manifester le 4 juin prochain pour protester contre la tenue de ces élections. 
D’ores et déjà les cinq candidats désignés sont sur les starting-blocks pour convaincre les électeurs. Il s’agit du président sortant candidat de l’UPR Ould Aziz,le candidat de l’AJDMR Ibrahima Sarr, le candidat Ould Houmeid d’El Wiam et deux candidats indépendants Lalla Mariem Mint Moulay Idriss et Biram Dah Abeid.

Pour les observateurs le président mauritanien part largement favori pour rééditer l’exploit de 2009 à défaut des grosses pointures de l’opposition qui boycottent encore une fois les urnes.

Alors que le président mauritanien candidat à sa propre succession enchaînait depuis des lustres des visites à Nouakchott et à l’intérieur du pays pour inaugurer des projets de développement ou poser des premières pierres d’infrastructures ou appuyer des initiatives de son gouvernement dans les domaines socio-économiques l’opposition quant à elle préférait se réunir autour du Forum pour la démocratie et l’unité après avoir créé la Coordination démocratique pour boycotter toutes les élections .

Une sérieuse méthode que Ould Aziz a mis en pratique depuis les accords de Dakar en 2008 et son élection une année plus tard et qui a porté ses fruits lors des dernières élections législatives et municipales.

Alors les présidentielles 2014 semblent être une formalité pour le locataire du palais de Nouakchott qui a d’abord pris le soin d’écarter sur son chemin les grosses pointures de l’opposition Ould Maouloud de l’UFP Ould Daddah du RFD Ould Mansour de Tawassoul et Ould Boulkheir de l’APP.

Et c’est sans grand enjeu que le candidat de l’UPR sera en face le 21 juin prochain de deux candidats indépendants d’abord l’ancienne collaboratrice de Ould Taya Lalla Mariem Mint Moulay Idriss et l’anti esclavagiste et président de l’IRA Ould Abeid, du candidat infatigable et charismatique de l’AJDMR Ibrahima Sarr et enfin l’ancien baron du PRDS de Ould Taya.

Malgré les timides contestations du Forum National pour la Démocratie et l’Unité qui regroupe 12 partis et les trois partis négro mauritaniens PLEJ de Bâ Mamadou Alassane Arc-En-Ciel de Bâ Alassane et du MPR de Kane Hamidou Baba qui appellent à une marche à la veille de la campagne officielle dans la capitale mauritanienne les jeux sont presque faits.

Ni la fracture sociale qui s’agrandit d’année en année ni le mécontentement des rapatriés du Sénégal sur leurs conditions difficiles dans les camps dans les régions Sud du pays ni l’exacerbation des citoyens noirs sur l’enrôlement discriminatoire à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ni toute cette somme de frustrations ne pourra influer sur le système électoral bien cadenassé par le régime de Ould Aziz .

L’autre réalité qui crève les yeux. Le président sortant bénéficie des moyens humains et matériels de l’Etat pour faire sa campagne en utilisant l’audiovisuel public pour écraser ses concurrents qui devront se tourner vers les médias libres pour expliquer leur programme.

Un débat entre tous les candidats est prévu pour le 7 juin prochain. Les observateurs sont dans l’expectative au sujet de la participation du numéro un mauritanien. Un débat à hauts risque pour le chef de l’Etat qui porte également la casquette de l’UA qui le mobilise pour trouver une solution de paix au Nord-Mali entre les séparatistes touaregs et les autorités de Bamako.

Yahya cherif Kane.JOURNALISTE

 

Ahmed-Baba Miské sur RFI: «Les pays européens ont mis en place un système néocolonial»

Ahmed-Baba Miské sur RFI: «Les pays européens ont mis en place un système néocolonial»RFI – Pourquoi, ces 50 dernières années, l’Afrique s’est-elle développée moins vite que l’Asie ? C’est la question à laquelle tente de répondre l’essayiste mauritanien Ahmed-Baba Miské. En 1960, l’auteur a lui-même milité pour l’indépendance de son pays.

Après un séjour en prison, il est devenu ambassadeur de Mauritanie à Washington, puis directeur à l’Unesco. Aujourd’hui, il publie chez Karthala «La décolonisation de l’Afrique revisitée».

RFI : Votre livre parle d’une question toute simple, d’où vient ce mal africain, qui vient du fait que les pays du continent sont en retard par rapport à des pays comparables d’autres continents. Et je crois que vous avez trouvé la réponse ?

Ahmed Baba-Miské : La responsabilité de l’Europe m’a paru évidente parce qu’avant de partir, les pays européens ont mis en place un système avec des hommes, un système néocolonial. Donc la liberté de prendre leur destin en main pour des Africains est restée absente jusqu’à maintenant. Or, faire face au sous-développement demande des efforts gigantesques terribles, cela ne peut se faire que si vraiment le pays est bien dirigé par une direction crédible et légitime. Justement, c’est ça que les Européens ont empêché, ils ont empêché le peuple d’être bien guidé.

Vous vous rappelez le terrible destin du nationaliste camerounais Ruben Um Nyobè assassiné par les Français en 1958, vous le comparez à Mandela sauf qu’il est mort pendant son combat. Mais est-ce que si Ruben Um Nyobè avait été président, le pays se serait développé plus vite ?

Oui, Ruben Um Nyobè a prouvé pendant toute sa vie que ce n’était pas un apprenti dictateur, c’était un militant vraiment, c’est pour ça que je le compare à Madiba, il y a la même force de caractère, le même dévouement, mais aussi la même force humaniste.

Vous dites qu’Ahmadou Ahidjo, le père officiel de l’indépendance camerounaise, était à vos yeux un fantoche. Est-ce que vous diriez la même chose des pères de l’indépendance de l’Afrique de l’Ouest, comme Félix Houphouët-Boigny, Léopold Sédar Senghor ?

Oui bien sûr, tous plus ou moins, mais la différence c’est que Houphouët-Boigny par exemple a commencé comme un vrai militant anticolonialiste, mais par la suite est redevenu le grand chef traditionnel africain. Il a joué un rôle très grave pour empêcher le maintien d’une fédération, et là ça aurait été vraiment très important pour l’Afrique d’avoir déjà un état fédéral ouest-africain de la taille de ce qu’était l’Afrique-Occidentale française. C’était la volonté de la France, à ce moment-là, de ne pas laisser se reconstituer la fédération.

Ahmed-Baba Miské, vous évoquez aussi votre pays, la Mauritanie, les lourds secrets de 1989 quand des centaines de soldats et de sous officiers noirs, écrivez-vous, ont été assassinés par leurs camarades maures, est-ce que là aussi la division dont a souffert votre pays c’est la faute des Français ?

Là je ne crois pas du tout qu’il y ait une responsabilité française, personne n’est venu dire qu’il y a eu tel ordre donné par Maaouiya Ould Taya pour assassiner des gens. Seulement personne ne croit que des choses aussi graves puissent se faire sans que ça remonte au sommet de la présidence de la République.

Dans votre livre vous écrivez que plus de 50 ans après les indépendances et qu’avec ces démocraties standards apparues après le sommet de la Baule, on en est arrivé au stade suprême du néocolonialisme ?

Mais oui… À partir de ces régimes, plus ou moins démocratiques, c’est là qu’un nouveau mouvement, notamment par les élites africaines et les jeunes africains peut être tout à fait légitime et avoir un droit de citer dans ces démocraties plus ou moins formelles.

Ahmed-Baba Miské, dans votre riche carrière, il y a ces deux années entre 90 et 92, vous êtes médiateur entre Bamako et les Touaregs du nord du Mali, c’est à l’époque du général Moussa Traoré, vous dites d’ailleurs que le nouveau président était un négociateur de bonne foi. Pourquoi 25 ans après la guerre continue-t-elle au nord Mali ?

Je peux donner une réponse très simple, mais un peu insuffisante, elle continue parce que simplement, si vous nous avez laissé aller jusqu’au bout de cette médiation-là, on était en train de proposer aux Maliens une formule qui, peut-être est en train de se faire maintenant à partir justement de ce qui s’est passé à Kidal et curieusement c’est aussi un Mauritanien qui est venu obtenir le cesser le feu à Kidal. Il se trouve que c’est un Mauritanien qui a plus de poids que moi.

Et il est le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce qu’il faut peut-être dire, Ahmed-Baba Miské, c’est que en tant que Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz ou vous-même, vous avez des relations culturelles très fortes avec le peuple touareg ?

Bien sûr, j’ai rencontré certains chefs traditionnels comme on dit que leur communauté venait de chez moi, de la région qui est devenue la Mauritanie à l’époque des Almoravides. De toute façon, à l’origine, c’est la même population sanhadja qui peuplait toute ces zones-là et il en est resté beaucoup parce qu’une partie des tribus maures est restée berbérophone jusqu’à ces derniers temps et quand j’étais moi-même là-bas, j’étais vraiment comme chez moi, il y avait une confiance.

Vous dites qu’un an après l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta, on peut se féliciter de l’arrivée au pouvoir d’un président en qualité d’homme d’Etat ? Mais après ce qui est arrivé le 17 mai, cette visite du Premier ministre à Kidal et les combats qui s’en sont suivis, est-ce que vous faites toujours la même analyse ?

Tout à fait, je crois que IBK a été confronté à une situation extrêmement difficile, il y avait une opinion malienne extrêmement surchauffée, très très remontée contre les Touaregs, contre les manalas en particulier et que peut-être, parfois le malheur est bon. Cette explosion qui s’est passée à Kidal l’autre jour, c’était peut être nécessaire pour qu’il y ait un choc pour que justement le président IBK et tout le monde, puissent à ce moment-là convaincre l’opinion malienne. Et je crois que maintenant ça ne sera plus difficile, il faudra maintenant négocier les affaires du nord du Mali.

par Christophe Boisbouvier

Position de Touche pas à ma nationalité vis-à-vis de l’élection présidentielle du 21 juin prochain

Position de Touche pas à ma nationalité vis-à-vis de l’élection présidentielle du 21 juin prochainTPMN (Mouvance Alassane Dia) – Comme à son habitude, le régime autiste de Mohamed Ould Abdel Aziz a fixé unilatéralement la date de l’élection présidentielle au 21 juin 2014.

Au-delà du fait qu’elle exacerbe la crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis quelques années, cette décision vient confirmer le peu de cas que le régime fait de la composante noire de ce pays.

En effet, l’élection présidentielle à venir, tout comme les élections législatives et municipales de la fin de l’année dernière, repose sur un fichier électoral émanant de l’enrôlement raciste et discriminatoire vis-à-vis des Noirs, tant décrié depuis son lancement en 2011.

Sous le prétexte de doter le pays d’un état-civil biométrique fiable, c’est à une vraie épuration ethnico-raciale que se livre l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS) dont le patron n’a de comptes à rendre qu’au Président de la République.

Le refus d’enrôler les rapatriés mauritaniens du Sénégal, dont seuls 8000 sur un nombre total d’un peu plus de 24000 ont réussi à s’inscrire, les rejets quotidiens de milliers de citoyens pour des motifs fallacieux et l’obstruction systématique à l’enrôlement de la diaspora noire en Europe constituent aujourd’hui les exemples les plus illustratifs du caractère raciste et discriminatoire de ces opérations.

La privation de l’état-civil est aussi une réalité pour une grande masse des Haratines, en particulier ceux qui vivent encore sous le joug de l’esclavage et dont la filiation pose problèmes. Dans le même temps, les sahraouis, les touaregs et autres arabes du Mali sont enrôlés à tours de bras par simple affinité épidermique.

Mais le régime ne se contente pas simplement d’exclure les Noirs, il exclut également tous les pauvres du droit de vote. Ceux parmi ces derniers qui ont la chance de se faire enrôler sur les registres de l’état-civil en restent pourtant exclus par celui-là-même qui s’est autoproclamé Président des pauvres, par le prix dissuasif, pour un père de famille nombreuse, dont il faut s’acquitter pour pouvoir jouir de sa carte d’identité et en faire bénéficier l’ensemble de la famille..

Touche pas à ma nationalité considère qu’il n’y a point de démocratie sans la reconnaissance préalable de la citoyenneté pleine et entière de l’ensemble des filles et fils du pays au-delà de leurs appartenances raciale, ethnique, tribale ou sociale. Il n’y aura point de légitimité pour un président issu d’une élection basée sur un fichier électoral raciste et discriminatoire.

Par conséquent, Touche pas à ma nationalité ne se sent nullement concerné par cette mascarade en vue qui n’a d’autre objectif que d’entériner le génocide biométrique initié par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Nous en appelons à la responsabilité de tous et en premier lieu à celle de la classe politique, au régime en place accroché à son pouvoir comme à l’opposition qui n’a d’autre objectif que de l’en déloger, et nous rappelons qu’au-delà des querelles pour le contrôle du pouvoir il y a l’intérêt suprême de la Mauritanie qui est en jeu, celui de sa survie.

Nous interpellons l’opposition boycottiste pour une réelle prise en charge des problèmes nationaux et pour la destruction du système raciste et esclavagiste qui régit la vie de notre pays depuis l’indépendance et qu’elle ne remet pas fondamentalement en cause. Il ne suffit pas de crier au boycott, il faut agir pour que ce système soit à jamais banni. Autrement, il n’y aura point de salut pour ce pays qui nous est cher.

Fait à Nouakchott le 01 juin 2014

Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
Alassane Dia

TPMN (Mouvance Alassane Dia) – Comme à son habitude, le régime autiste de Mohamed Ould Abdel Aziz a fixé unilatéralement la date de l’élection présidentielle au 21 juin 2014.

Au-delà du fait qu’elle exacerbe la crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis quelques années, cette décision vient confirmer le peu de cas que le régime fait de la composante noire de ce pays.

En effet, l’élection présidentielle à venir, tout comme les élections législatives et municipales de la fin de l’année dernière, repose sur un fichier électoral émanant de l’enrôlement raciste et discriminatoire vis-à-vis des Noirs, tant décrié depuis son lancement en 2011.

Sous le prétexte de doter le pays d’un état-civil biométrique fiable, c’est à une vraie épuration ethnico-raciale que se livre l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS) dont le patron n’a de comptes à rendre qu’au Président de la République.

Le refus d’enrôler les rapatriés mauritaniens du Sénégal, dont seuls 8000 sur un nombre total d’un peu plus de 24000 ont réussi à s’inscrire, les rejets quotidiens de milliers de citoyens pour des motifs fallacieux et l’obstruction systématique à l’enrôlement de la diaspora noire en Europe constituent aujourd’hui les exemples les plus illustratifs du caractère raciste et discriminatoire de ces opérations.

La privation de l’état-civil est aussi une réalité pour une grande masse des Haratines, en particulier ceux qui vivent encore sous le joug de l’esclavage et dont la filiation pose problèmes. Dans le même temps, les sahraouis, les touaregs et autres arabes du Mali sont enrôlés à tours de bras par simple affinité épidermique.

Mais le régime ne se contente pas simplement d’exclure les Noirs, il exclut également tous les pauvres du droit de vote. Ceux parmi ces derniers qui ont la chance de se faire enrôler sur les registres de l’état-civil en restent pourtant exclus par celui-là-même qui s’est autoproclamé Président des pauvres, par le prix dissuasif, pour un père de famille nombreuse, dont il faut s’acquitter pour pouvoir jouir de sa carte d’identité et en faire bénéficier l’ensemble de la famille..

Touche pas à ma nationalité considère qu’il n’y a point de démocratie sans la reconnaissance préalable de la citoyenneté pleine et entière de l’ensemble des filles et fils du pays au-delà de leurs appartenances raciale, ethnique, tribale ou sociale. Il n’y aura point de légitimité pour un président issu d’une élection basée sur un fichier électoral raciste et discriminatoire.

Par conséquent, Touche pas à ma nationalité ne se sent nullement concerné par cette mascarade en vue qui n’a d’autre objectif que d’entériner le génocide biométrique initié par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Nous en appelons à la responsabilité de tous et en premier lieu à celle de la classe politique, au régime en place accroché à son pouvoir comme à l’opposition qui n’a d’autre objectif que de l’en déloger, et nous rappelons qu’au-delà des querelles pour le contrôle du pouvoir il y a l’intérêt suprême de la Mauritanie qui est en jeu, celui de sa survie.

Nous interpellons l’opposition boycottiste pour une réelle prise en charge des problèmes nationaux et pour la destruction du système raciste et esclavagiste qui régit la vie de notre pays depuis l’indépendance et qu’elle ne remet pas fondamentalement en cause. Il ne suffit pas de crier au boycott, il faut agir pour que ce système soit à jamais banni. Autrement, il n’y aura point de salut pour ce pays qui nous est cher.

Fait à Nouakchott le 01 juin 2014

Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
Alassane Dia

Mauritanie: Des marocains piratent plusieurs sites officiels

Mauritanie: Des marocains piratent plusieurs sites officielsALAKHBAR (Nouakchott)- Plusieurs sites mauritaniens ont fait l’objet d’un piratage de hackers se présentant selon le message lisible comme étant des agents des services secrets marocains, qui ont mis à la page d’accueil de ce site les portraits des Présidents mauritanien et algérien, avec la mention « Ennemis du Maroc».

Ce piratage a visé les sites de la Primature, de la Chambre de Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture (CCIAM), du Ministère de la justice, Portail Mauritanie, la Caisse de Dépôt et Développement (CDD), la Commission Nationale des Marchés Publics.

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Le site de l’agence nationale du registre de la population et des titres sécurisés (ANRPTS) avait fait dernièrement l’objet d’un piratage similaire, réalisé par des hackers chinois.

Les « China Hackers » n’avaient pas présenté les motifs de leur piraterie du site, se contentant de défiler un message dénonçant les crimes commis par l’impérialisme japonais en Chine.

 

Source: alakhbar

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Sidi El Mokhtar Ndiaye est-il Mauritanien ?

Sidi El Mokhtar Ndiaye est-il Mauritanien ?Mohamed Mahmoud N’Diaye – Je n’ai jamais déjeuné avec l’Etat avait dit un éminent constitutionnaliste français Gaston Jèze en l’occurrence, c’est dire que l’Etat en soi est une notion abstraite et qui se manifeste à travers ses dirigeants et ses institutions.

Dans l’histoire récente de notre pays un homme a été « occulté » par les différents pouvoirs publics et cet homme Sidi El Mokhtar Ndiaye est de facto le père fondateur de la Mauritanie et Mokhtar Ould Daddah en est le père fondateur. Je dis bien père fondateur en pesant chaque lettre de cet attribut.

Sa signature apposée sur l’acte officiel proclamant la création de la RIM (délibération N°284 du 28/11/1958 ) en tant que président de l’assemblée constituante et son invite au gouvernement formé suite à cette proclamation à considérer le 28 Novembre de chaque année…

… comme fête nationale de Mauritanie en souvenir de cette proclamation, lui confère incontestablement le statut de père fondateur, nonobstant les objections « subjectives ou partisanes » qui ne manqueraient pas.

Est-il normal que de nos jours dans notre immense territoire, aucune structure, édifice, avenue ou même « ruelle » ne porte son nom afin que les générations actuelles et futures n’oublient un pan de l’histoire de leur pays et du rôle central joué par cet homme dans son essor ?

Si cet auguste homme a été omis, son œuvre, son combat, sa contribution à la naissance de notre Etat ont été rangés dans les placards officiels de l’oubli de notre histoire, qu’en sera-t-il de nous autres citoyens anonymes ?

Cet oubli doit-il être un jour réparé ou doit-on faire la politique de l’autruche qui consiste à enfoncer la tête dans le sable et faire comme si de rien n’était ? Quel serait notre avenir si on passe au tamis l’histoire de notre jeune nation ? Quelles seront nos références ? Que devons-nous, voulons-nous et pouvons-nous léguer à la postérité ?

Nous ses héritiers, nous n’avons jamais bénéficié des services de l’Etat, on a toujours vécu dans la dignité et la discrétion, partageant comme nous l’a appris notre père le peu que l’on a avec les autres. Autant on n’a eu aucune faveur et ne nous y attendions pas, autant l’Etat nous a privés de nos droits (expropriation de notre TF N°23 de l’Inchiri sans aucune compensation) et aucun responsable ne semble s’en émouvoir, tout au moins officiellement.

Nous ne réclamons aucun traitement de faveur, aucun passe droit mais l’application stricte de la loi sur ce cas.

Instinctivement cela nous amène à nous demander : et si Sidi El Mokhtar ne portait pas le nom Ndiaye, aurait-il eu le même traitement ? Y’aurait-il dans notre pays les uns et les autres ?

Nous en appelons à l’équité et au respect des anciens qui ont fait de ce vaste territoire qu’est la Mauritanie une réalité et de leur rendre la place qui leur sied dans la société et de veiller sur leur héritage au sens large du terme.

Pour un devenir cohérent et respectueux de la diversité de notre chère nation, il urge aux autorités de prendre à bras le corps les problèmes latents qui bloquent la marche vers l’avant de notre société qui se doit d’être un creuset de ses différentes composantes afin de former une nation avec une envie manifeste de vouloir vivre en commun et où toutes ces dernières sans distinction aucune s’y reconnaîtront.

Lien web: http://issuu.com/zouerate.groupe/docs/documents_historiques_sur_l_ind_pendance_de_la_r_p

Mohamed Mahmoud Ndiaye

 

Source: cridem