La récupération politique n’est pas une mince affaire, surtout quand la personnalité qui ambitionne la continuité et la popularité, est régulièrement pourchassée par un passif inoubliable et lourd de sa gestion antérieure des affaires publiques et qu’en dépit des préjudices faits à la nation toute entière, elle s’efforce inlassablement pour donner l’image d’un « Monsieur propre ».
Dans la guerre directe ou par chemins détournés que se livrent ardemment les opposants et l’actuel Chef de l’Etat mauritanien candidat à sa propre succession aux élections présidentielles du 21 juin prochain, avec le fort soutien de la majorité présidentielle, Ould Abdel Aziz vient de sortir sa lourde artillerie, pour abattre, suivant une tactique sélective, ses adversaires politiques, en commençant en premier par les plus fragiles.
Comme les opposants ne comptabilisent pas tous des défauts et qu’ils comprennent des personnalités politiquement correctes, à l’instar des leaders du RFD, de l’UFP, de Tawassoul, du RPM et du PLEJ pour ne citer que ces dirigeants sur plusieurs autres, il y a ceux parmi eux qui devaient faire leur retraite politique depuis longtemps et garder profil bas depuis que l’émergence de leurs scandales financiers, qui se sont avérés parmi les plus lourds de l’histoire politique et économique du pays, avaient mis à nu.
C’est dans ce cadre précis que Ould Abdel Aziz, évoquant dimanche dernier son actif de réalisations au cours des 5 dernières années, particulièrement la création de la compagnie aérienne Mauritania Airlines (MAI), a rappelé la faillite de la défunte Air Mauritanie.
Un retour en arrière réactualisé destiné semble-t-il à susciter une prise de conscience des mauritaniens de la duplicité du discours politique de certains opposants, qui malgré leur passif historique, s’exhibent aujourd’hui publiquement, comme s’ils n’ont rien à se reprocher et qu’ils sont à leur grande illusion les hommes qui peuvent tirer le pays du cercle vicieux du sous-développement.
En évoquant la création de la MAI comme compagnie nationale aérienne, la qualifiant de société réussie au capital entièrement détenu par l’Etat mauritanien, Ould Abdel Aziz a indiqué que ce défi n’a pu être relevé qu’après la mise à l’écart des gabegistes.
Jusque-là, l’accusation reste du domaine de généralités, portée contre tous ceux dont le parcours professionnel au cours de ces dernières décennies a été entaché d’irrégularités cruelles dans la gestion de la chose publique.
Mais, quand le Président candidat dit, dans ses déclarations relatives à ses prouesses réalisées dans le secteur du transport aérien, que cette filière est longtemps restée stationnaire, qu’elle est même tombée en faillite, des suites de la gestion catastrophique d’une ancienne personnalité « qui se présente aujourd’hui comme le plus grand opposant et parle, mensongèrement, de corruption et de mauvaise gestion, de transparence des élections et oublie la situation dans laquelle il a laissé la société”, personne n’avait plus besoin de deviner à quel adversaire politique Ould Abdel Aziz fait allusion !
Reste à savoir, quel sera la prochaine cible de Ould Abdel Aziz qui a encore 11 jours pour démasquer sa prochaine victime parmi ses pseudo adversaires politiques qui nuisent considérablement à la lutte objective de leurs frères opposants comme contre-pouvoirs indispensables à la régulation démocratique, mus par l’unique sentiment de patriotisme et de l’intérêt général de la Mauritanie