Daily Archives: 18/06/2014
Loupe du “Le Rénovateur” ! : Aziz dans les airs d’une campagne sans tempête
Le coup est parti depuis plus d’une dizaine de jours. Plus que deux bons jours pour que les mauritaniens qui le désirent de bon cœur aller aux urnes accomplir leur devoir citoyen. Pour le moment difficile de savoir combien sont-ils ces « pro –votants ».
Pour ceux qui ont le battement totalement à gauche c’est tout simplement une journée morte ce 21 juin 2014. De toutes les façons l’histoire le retiendra. La Mauritanie aura encore à vivre une nouvelle expérience de sa démocratie… inachevée, imperfectible, mais qui, pour les tenants d’une certaine audacieuse œuvre de reconstruction nationale se porte à merveille !
Chaque système dominant excelle dans l’art de vanter les mérites de ses gouvernants. Quand le Président candidat parle il ne manque pas de munitions pour s’attaquer à ses adversaires de l’autre opposition belliqueuse qui livre campagne comme elle peut en vue de réduire cette présidentielle à une simple parodie jouée par le manœuvrier Aziz et ses troupes sur une scène politique peu tumultueuse. Calme dira-t-on.
Finalement rien dans le discours du « candidat de l’espoir » ne porte sur un programme innovant. Aucune méthode qui donne des raisons d’espérer sur un changement de tempérament d’un homme qui se bat seul contre son ombre sachant qu’en face de lui il n y a pas de challenger de poids pour le cogner.
La bataille se focalise plutôt autour du boycott de l’opposition comme si cela était pour Aziz l’inévitable danger qui pèserait sur le taux de participation. Il mesure ainsi ce que sera une victoire remportée sans réels efforts.
Mais puisque dans une campagne il faut bouger sur toute la ligne, Aziz a survolé le pays en hélico signe qu’une campagne dans les airs donne déjà une idée des rapports de force entre les prétendants au fauteuil présidentiel. Si une campagne a ses airs distinctifs d’un événement ordinaire, celle qui tire ses rideaux ce jeudi ne ressemble pas aux autres qui se sont déroulées dans ce pays sur le plan de l’animation et de l’engouement politique.
Pourtant de l’argent a été exagérément dépensé pour orner le décor festif du grand favori. Sous les regards des masses populaires réduites à un bétail électoral. Les soutiens tribalo-communautaristes se sont fortement engagés durant cette caravane politique dédiée au futur successeur « de lui-même » à la tête de la Mauritanie.
Quel exercice facile pour celui qui n’a pas un adversaire populaire capable de renverser la vapeur ? Quelle aventure confortable pour quelqu’un qui se paye le luxe de parcourir toutes les régions du pays en avion pour démontrer sa suprématie à ceux qui peinent à se délocaliser de la capitale.
La victoire sera-t-elle à la hauteur des règles qui honorent la démocratie ? Les urnes vont-elles consacrer le retour des vieilles habitudes dignes d’un autre âge où du temps sera perdu sans que la démocratie ne retrouve le moindre signe d’évolution clinique. Mais restera le grand exercice pour Aziz : à savoir comment récompenser toute ces nuées d’abeilles qui essaiment autour du pouvoir. Une fois réinvesti à la magistrature suprême…
Source: Temps Forts
Messaoud rompt le silence : «Nous sommes revenus trente ans en arrière»
Le président de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), Messaoud Ould Boulkheïr a tenu, le dimanche 15 juin à midi, dans la salle de conférences de l’hôtel Wissal, uneconférence de presse qui aura duré plus de deux heures d’horloge.
Dans son exposé introductif, le président Messaoud a parlé de ses relations, très peu cordiales, avec la presse ; du Mouvement El Hor et de son combat pour l’avenir de son pays ; de ses relations avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz et avec le FNDU ; du boycott actif de la présidentielle du 21 juin que prône son parti ; et, enfin, de son patrimoine. Cette sortie du nouveau président du Conseil Economique et Social (CES) intervient après un long silence, une espèce de rupture que Messaoud Ould Boulkheïr dit déplorer.
Il reconnaît que ses relations avec la presse n’ont pas toujours été des meilleures, l’accusant au passage, comme, d’ailleurs, une bonne partie de la classe politique, de ne n’avoir pas bien compris le sens de son combat; surtout, de lui attribuer des propos qu’il n’a pas tenus.
Au cours de cette rencontre à laquelle assistaient des observateurs de l’Union africaine, venus examiner le déroulement de la présidentielle du 21 juin, l’ex-président de l’Assemblée Nationale a réaffirmé le boycott, par son parti, de ce scrutin également boudé par onze partis du FNDU. Soulignant les manquements de la CENI, il a justifié sa position par l’absence de règles de jeu définies, en concertation, entre tous les acteurs politiques du pays. Le président d’APP a déploré le retour en force du tribalisme, du clanisme, du régionalisme, tous ces maux qu’il a combattus, des années durant. Une régression provoquée, selon lui, par l’irrespect envers les partis politiques. Et de citer, pour étayer son propos, l’éclosion des cohortes d’initiatives, à l’occasion de la campagne présidentielle en cours. « Avec ces comportements, on nous ramène presque trente ans en arrière, », a déploré le président d’APP qui ajoute, en substance, « la voie actuellement suivie par le pouvoir n’est pas démocratique ». Puis il rappelle les différentes actions qu’il a entreprises, pour éviter, au pays, une révolution, genre « Printemps arabe », que certains politiciens appelaient de leurs vœux. Et de s’interroger : changera-t-on de président pour mettre en place un Etat véritablement démocratique, un Etat de droit qui bannit l’esclavage et la marginalisation, un Etat qui répartit équitablement les ressources du pays et qui donne chance égale à tous ses fils ?« Voilà le sens de mon combat ! », s’est-il exclamé.
Autre interrogation : le président d’APP n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la classe politique s’obstine encore à rejeter toute initiative qui vient de lui. Allusion à sa contribution pour une sortie de crise consensuelle qui représente, à ses yeux, une bonne feuille de route, pour construire un réel Etat de droit, dans les vingt ans à venir. Le président Messaoud s’est, ensuite, longuement appesanti sur ses rapports avec Mohamed Ould Abdel Aziz, rappelant, au passage, ses multiples rencontres avec celui-ci et dont la première remonte à la fronde de 2008, à l’Assemblée nationale. Une entrevue qui cherchait, alors, médiation, entre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et son chef d’état-major particulier, Mohamed Ould Abdel Aziz. On connaît la suite et la position du président de l’Assemblée nationale de l’époque. « Je ne rencontre pas le président Aziz pour quémander quoi que soit ! », a-t-il tenu à préciser, « Je le rencontre dans le cadre de mes efforts à éviter, à notre pays, des lendemains dangereux. Je le rencontre, parce que je me soucie de l’avenir de ce pays ». Avec le FNDU, même s’il se dit ouvert à toute proposition visant à préserver cet avenir, les rapports restent encore assez distants.
A l’adresse de ses détracteurs qui le prétendent riche, Messaoud Ould Boulkheïr a dévoilé l’état de son patrimoine : trois maisons à Nouakchott, un terrain, trois voitures dont une V8 donnée, gracieusement, par une généreux donateur, quelques dizaines de chameaux, de vaches et de moutons, trois comptes bancaires à Nouakchott… Ould Boulkheïr n’a pas hésité à citer, nommément, ses donateurs. Auparavant, le leader haratine avait évoqué son combat pour l’abolition de l’esclavage, la fondation, dans les années 80, du Mouvement El Hor, indiquant, au passage, qu’il fut le premier à parler de ces problèmes, en 1962, déjà. Le président Messaoud a également décrit la situation économique peu enviable de la Mauritanie. Un pays qui regorge de ressources dont les fruits sont mal répartis entre ses citoyens, un pays où continue de sévir une pauvreté que les goudrons et autres infrastructures de Mohamed Ould Abdel Aziz n’arrivent pas à juguler. Un pays où certains citoyens peinent à disposer du repas quotidien, les diplômés à trouver du travail. Un pays dans lequel on manque de respect aux citoyens. « Ce n’est pas juste ! », c’est exclamé le président du CES.
Le calame
Source: rapide info
Présidentielle en Mauritanie: “Toutes les preuves attestent la réussite du boycott du FNDU”
ALAKHBAR (Nouakchott) – “Toutes les preuves concordent aujourd’hui pour attester la réussite du boycott prôné par le FNDU et par les autres forces politiques qui rejettent les élections du 21 juin” a déclaré le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU).
Dans un communiqué rendu public ce mardi le Forum a estimé que” la preuve la plus probante de la réussite du boycott “est l’hystérie qui s’est emparée du candidat du pouvoir, Mohamed Ould Abdel Aziz”.
Ould Abdelaziz, poursuit le communiqué, “ne voit plus, comme concurrent dans cette élection, que le FNDU” et “son discours est tombé si bas dans les insultes et les invectives indignes de qui possède le moindre respect pour lui-même, à plus forte raison un président de la république, candidat à sa propre succession”.
Le Forum a souligné comme une autre preuve ” la légèreté des menaces et des accusations dirigées contre le FNDU par Ould Abdelaziz, selon lesquels le Forum « confisque les cartes d’identité des citoyens et achète les consciences avec l’argent douteux » et que « le pouvoir doit recourir à la force publique contre lui ».
Or, rétorque le communiqué, “ceux qui achètent les consciences et distribuent l’argent dont l’origine est douteuse sont connus de tous”.
“Les mauritaniens veulent un président qui possède un minimum de valeurs morales, qui a un discours autre que les insultes et les injures ; un président qui n’a pas de foreuse ; un président dont les fils ne tirent pas à balles réelles sur les citoyens sans être inquiétés, un président que ne s’expose pas aux ‘’balles amies’’ dans des lieux et des circonstances obscures et douteux”, a enfin conclu le communiqué.