Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 09/06/2014

FLAMNET-RETRO: Droit à l’autonomie du Sud : L’instinct de survie des FLAM !

altIls sont rentrés depuis  quelques jours après des décennies d’exil forcé sinon  vital, loin de leur pays mais tout en restant les coeurs prés de leurs compatriotes mauritaniens de tout acabit, blanc et noir, noir ou blanc.

Malgré les dures peines  vécues par leurs communautés victimes fort malheureusement de leurs sœurs de lait et de sang ainsi que par eux-mêmes pendant une très longue période,  ils sont demeurés fortement attachés à la tolérance, à l’unité, à l’entente et à la refondation de la Mauritanie une et indivisible, juste et développée.

Une Mauritanie à l’abri de de toute obsession de désintégration et de partage.Ils, ce sont les cerveaux des FLAM qui avaient animé dimanche dernier une importante conférence de presse pour faire l’état des lieux de leur lutte continue, de leurs attentes et espoirs, de leur grande ouverture du cœur et  de leur pardon.

L’autonomie du Sud comme l’avaient rapportée des confrères était l’un des points abordés contre son gré par le leader du mouvement SambatThiam, évitant à tout moment de circonscrive cet objectif en une  fatalité incontournable, le limitant plutôt d’instinct de survie pour toute une communauté ainsi que pour ses générations futures,  d’alternative ultime au cas où la Mauritanie continuera sa démission à ses responsabilités d’Etat-nation où les hommes sont égaux nonobstant leur race, leur tribu et leur région. 

Rentré d’un exil de 27 ans avec les membres de la direction du mouvement, le  président des FLAM, Samba Thiam a fait lecture dimanche dernier devant les médias et les invités de tout bord de son message dont ci-après des extraits :

« Nous sommes heureux de revenir chez nous. Comme dit l’adage, l’on n’est bien que chez soi.Nous avons dû, par la force des choses, quitter  la Mauritanie, mais la Mauritanie ne nous a jamais quittés.Nous sommes revenus,  heureux de pouvoir, enfin,  nous recueillir sur les tombes de ces êtres chers, disparus pendant notre long exil (…).

« Nous sommes revenus honorer la mémoire de tous nos martyrs, nous acquitter d’une dette à leur égard, montrer que leur sacrifice, sacré, n’a pas été vain; Zakaria Touré, Tapsirou Djigo,Tene Youssouf Gueye, Alassane Oumar Bâ, Abdoul khoudouss Bâ, Bâ Seydi, Sy Saidou, Sarr Amadou et toutes les victimes de l’intolérance sanguinaire de la dictature raciste.Paix à leurs âmes ! »

« Nous sommes revenus, porteurs du rameau d’olivier,  nourrissant l’espoir  d’une Mauritanie réconciliée, à égale distance de tous ces fils, fondée sur les valeurs de fraternité, de justice, mais aussi de tolérance et de respect mutuel.

« Une autre Mauritanie est possible,- nous en restons fermement convaincus – une Mauritanie où nos enfants auraient les mêmes droits, jouiraient des mêmes chances, des mêmes possibilités, des mêmes opportunités, et  partageraient le même rêve d’un meilleur devenir. Tel était l’esprit du Manifeste de 1986.

Des hommes et des femmes, de plus en plus nombreux, partagent maintenant cette conviction optimiste de  l’avenir. Nous nous en réjouissons; cela  est   heureux (…).

Après avoir rappelé les motifs justifiant le départ des Flam du pays depuis quelques années et faisant un raccourci des objectifs du Manifeste,  Samba Thaim dira comme un véritable patriote toujours attaché à sa nation que « pendant ces 27 ans la Mauritanie » ne l’a jamais quittée lui et ses camarades de lutte !

«  Il fallait internationaliser la question du racisme d’Etat et de l’esclavage à maintenir, en permanence, au devant de cette même actualité. Il fallut médiatiser la question du passif humanitaire et des déportés  que le Système et ses agents internes et externes  s’efforçaient de passer à l’oubli » a-t-il dit.

Evoquant le retour, il ajoute « des  choses ont changé, certes, mais  des problèmes de fond demeurent. Nous revenons aujourd’hui, après tant d’années d’exil, dans l’espoir de pouvoir apporter notre modeste contribution à la refondation, indispensable , de ce pays, à travers un climat de liberté qui permette l’expression et la confrontation d’ idées et de projets, en toute sécurité. Parce que notre peuple ne cesse d’y appeler, nous revenons afin de l’aider à faire face aux problèmes nombreux et multiformes que rencontre notre pays (…).

Evoquant la nécessité de réajustements majeurs, Samba Thiam dira : « il nous faudra bâtir un Etat de droit – socle et condition sine qua non du jeu démocratique véritable qui  reposerait, à la fois, et sur la citoyenneté, et sur la  reconnaissance de l’égalité de toutes nos nationalités et l’égale promotion de leurs langues et cultures . (…).

« Pour tous les mêmes droits et  les mêmes lois, sans exception aucune, voilà les conditions pour jeter les bases d’un réel  changement  du futur. Pour fonder cet Etat de droit, tel que décrit plus haut, nous devons d’abord identifier et reconnaître nos problèmes, pour en débattre sans complexes. Débattre, dialoguer  pour trouver des solutions …

Nous avons aujourd’hui encore la même position ; dialoguons, débattons de nos problèmes cruciaux, en tâchant de rester attentifs aux raisons de l’adversaire! Permettons, au cours de ce dialogue, que nous espérons serein, sérieux et honnête, que chacun puisse s’exprimer librement, dans le respect et l’écoute de l’ autre, mû par la seule volonté de recherche de solutions.

« Si force nous est de reconnaître, en toute honnêteté, que l’Etat central unitaire, dans sa forme actuelle, n’a pas conduit à la formation de l’Etat – nation escompté, Il nous incombe, en conséquence, le devoir d’explorer d’autres voies ; pour la stabilité du pays ; dans l’intérêt supérieur de nos enfants ! .Voilà dans quel cadre s’inscrit la proposition des Flam qui porte sur l’Autonomie.

« Sans jamais prétendre détenir toute la vérité, nous pensons, au niveau des Flam, que l’Etat central unitaire dans sa forme actuelle n’est pas la solution, pour avoir visiblement échoué, nous l’avons déjà dit ; nous demeurons persuadés que la bonne solution à notre problème de cohabitation réside dans l’Autonomie (…).

A propos de l’autonomie le leader des FLAM confie aux médias :  «  l’Autonomie n’est pas une solution inédite, pour avoir cours dans plusieurs parties du monde. Ajoutons qu’elle ne s’oppose ni à l’Etat de droit, ni à l’approche citoyenne, contrairement à certaines thèses simplistes et sans consistance; de nombreux exemples, à travers le monde, l’attestent amplement. 

Mais surtout, pensons-nous, l’Autonomie constituera cette étape première incontournable, ce passage obligé, vers la naissance de l’ Etat- nation ou de la République des citoyens – finalité ultime – pour poser et forcer la reconnaissance et le respect de l’autre, sans lesquels il n’y a pas cet  ‘’Etat de citoyens’’.

« L’homme qu’il faut à la place qu’il faut » restera un slogan creux tant qu’il n’y aura pas ce nivellement des mauritaniens en citoyens égaux que façonnera, justement, à terme, la solution par l’Autonomie!

Md O Md Lemine

 

Source: Le Renovateur