Daily Archives: 06/05/2018
Le premier prix de la fondation Habib ould Mahfoudh à Diagana Khalilou
La Fondation Habib ould Mahfoudh, nom du fondateur du célèbre hebdomadaire mauritanien « Le Calame » décédé en octobre 2001, a décerné les prix aux lauréats du concours du meilleur article de l’année 2018, dans le prolongement de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, à l’occasion d’une cérémonie organisée au cours de la nuit du samedi au dimanche, dans un hôtel de Nouakchott.
Le jury de ce concours était composé de professeurs d’arabe, de français et de journalistes. Le premier prix est allé à Diagana Khalilou, journaliste du «Quotidien de Nouakchott» pour un article sur « les filles placées ».
Il s’agit d’un article qui aborde l’épineuse question des travailleuses appelées «bonnes» dont les droits sont toujours bafoués, qui sont victimes de plusieurs formes de mauvais traitements.
Professeur de français à l’origine, doué pour la poésie, Habib Ould Mahfoudh est devenu journaliste à la fin des années 1980, dans la foulée des événements qui ont agité la Mauritanie et à la faveur du mouvement de démocratisation libérant la parole et l’écriture de ceux qui s’attachaient à dénoncer les multiples injustices perpétrées par un régime d’exception poussé vers le multipartisme après le sommet de la Baule et la première guerre du Golfe.
Ould Mahfoudh tenait une célèbre chronique, avec un style très particulier, appelée «Mauritanides» -nom emprunté à une chaîne de montagnes qui traverse tout le territoire national.
le calame
Mamadou Baidy Gaye dénonce la connivence entre les hommes politiques, le milieu des affaires et la presse
De passage à Paris, le journaliste-militant Mamoudou Baidy Gaye est revenu avec Kassataya sur la journée mondiale de la presse.
Présentateur de l’émission Opinion sur Chinguitt Tv (télévision privée fermée par les autorités), Gaye est aussi bien à l’aise auprès des mouvements de contestations comme IRA- MAURITANIE que dans le monde des cultures urbaines.
Connu pour sa verve et son engagement, Mamoudou Baidy Gaye qui est par ailleurs le président du Club des Jeunes Journalistes de Mauritanie (CJJ) porte un regard sans concession sur les conditions d’exercice de son métier.
Le pouvoir asphyxie la presse indépendante
Selon Mamoudou Baidy Gaye, la liberté de la presse tant vantée par les autorités est un leurre, car à y regarder de plus prêt, dit-il, une bonne partie de la presse dite privée surtout au niveau des télévisions sont détenus par des hommes d’affaires ou des tribus au service non pas de l’information mais d’intérêts crypto-personnels.
Il déplore la gestion de l’aide à la presse qui, le rappelle-t-il, est un droit.
Mamoudou Baidy Gaye remet en cause l’utilisation qui en est faite « je trouve aberrant et anti démocratique que les montants à allouer à la presse soient modelés en fonction de la proximité avec le pouvoir. Agissant ainsi, l’Etat mauritanien asphyxie la presse indépendante ».
Il y’a un net recul de la liberté de la presse
Mamoudou Baidy Gaye ne manquera pas de revenir sur les convocations, les arrestations et les contrôles judiciaires dont sont victimes les journalistes.
Ces pratiques d’un autre temps sapent les fondamentaux de la liberté d’expression garantie par la constitution. Ces dernières années, en conjuguant les arrestations et intimidations des journalistes, les fermetures de presses privées, la non publication des journaux par l’imprimerie nationale, il est aisé de constater un net recul de la liberté de la presse et donc de la démocratie.
La nécessité d’informer juste
Mamoudou Baidy Gaye, insistera dans cet entretien sur le rôle du journaliste dans un pays multi-ethnique. Notre devoir, dit-il, est d’avoir comme ligne de conduite une déontologie irréprochable afin d’informer juste.
Il reconnaît que dans un pays où les journalistes sont payés une misère et de façon irrégulière, la tentation de succomber à la corruption est grande. D’où l’intérêt selon le président du CJJ de revaloriser les salaires des journalistes et de renforcer leurs formations.
Enfin, le sniper de la télévision privée, au chômage technique et sans salaire depuis 8 mois pointe du doigt l’irresponsabilité de la Haute Autorité de Presse et de l’Audiovisuel (HAPA). Et Mamoudou Baidy Gaye de soutenir que la HAPA ne joue pas son rôle de régulateur, c’est une coquille vide qui se limite à compter le temps de parole durant les opérations électorales.
Si la Mauritanie se targue d’être en tête de peloton en matière de liberté de la presse dans le monde arabe, elle perd cependant 15 points dans le dernier rapport de Reporters Sans Frontières en passant de la 57e place à la 72e place dans le classement mondial de la liberté de la presse.
RSF dénonce dans son rapport l’existence de pressions financières exercées par les autorités mauritaniennes sur les organes de presse privée.
Diallo Saïdou dit Thierno
Kassataya
Marche des Haratines : « N’ayez pas peur du Manifeste” (Maître El Id Mohameden M’Bareck)
Le Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux pour les Haratines a célébré, dimanche 29 Avril, son 5e anniversaire, sous le slogan « La femme n’est pas une marchandise à vendre, arrêtez la traite des personnes ! », avec, en point d’orgue, une grande marche à Nouakchott.
Partis de la mosquée marocaine, les marcheurs ont traversé le centre-ville jusqu’à la place Ibn Abass. Comme lors des années précédentes, tous les Mauritaniens sont venus soutenir leurs compatriotes haratines.
Les présidents des partis politiques de l’opposition étaient là, comme les simples militants et sympathisants du Mouvement qui se bat contre la marginalisation de cette importante composante ethnique du pays et, d’une manière plus générale, pour l’égalité des chances et la justice.
Devant le grand rassemblement place Ibn Abass, le nouveau président du Manifeste, l’avocat maître El Id Mohameden M’Bareck, a tenu tout d’abord à rendre un vibrant hommage à Boubacar Ould Messaoud, président par intérim sortant, et Samory Ould Bèye, membre du directoire du Manifeste et par ailleurs président du Mouvement El Hor, « pour leur militantisme, le travail qu’il ont eu à abattre, contre vents et marées, pour la cause haratine, pour le chemin tracé aux jeunes ».
Maître Id a ensuite appelé tous les Mauritaniens à se reconnaître dans le Manifeste qui milite pour l’égalité et la justice envers tous les citoyens. « Le Manifeste ne doit pas faire peur, il n’est dirigé contre personne, ne veut prendre la place de personne, mais milite contre la marginalisation dont souffrent les Haratines », a-t-il ajouté en substance.
Expliquant le slogan de cette année, le président du Manifeste est revenu sur le sur le sort de nombreuses femmes haratines, déportées en Arabie Saoudite où elles ont été transformées en esclaves de toutes sortes.
Et El Id de s’interroger : « Pourquoi seules les femmes haratines connaissent-elles ce sort, pas les autres ? Parce que, tout simplement, cette couche est traditionnellement victime de l’esclavage et de la marginalisation.
Ce sont elles qui se réveillent tôt, pour dormir tard, dans le meilleur des cas, qui s’occupent des travaux domestiques, surveillent les enfants ou le bétail, sont chargées des corvées d’eau, etc.
C’est cette situation et cette marginalisation qu’on rencontre ailleurs et à tous les niveaux : à l’armée, dans l’administration, à l’état-civil, la propriété foncière…
Une situation que tout patriote mauritanien épris de paix, de justice et, donc, d’égalité doit dénoncer et c’est ce que le Manifeste attend de vous, hommes politiques et simples citoyens. Ne nous voilons pas la face, l’esclavage existe bel et bien en Mauritanie !
Mais qu’on ne se trompe pas : personne ne peut se réjouir que son évocation ternisse l’image du pays. Il faut donc poser des actes forts, pour en finir avec cette tare.
L’esclavage existe mais il ne peut plus perdurer, parce que les Mauritaniens, à commencer par les victimes, ne l’acceptent plus ! », tonne alors le président El Id pour qui la marche offre la véritable image du pays où se retrouvent les Beïdanes, les Harratines et les Kwar (négro-africains).
À l’endroit de la jeunesse venue nombreuse, le président du Manifeste n’a pas manqué de donner rendez-vous avec l’histoire : « s’ils veulent que ça change, ça va changer ! ».
DL
le calame
Les veuves militaires de la CAMME accablent le pouvoir mauritanien à Genève
Du 1er mai au 02 mai 2018, la 95 ème session du comité sur la mise en œuvre de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale a tenu sa séance plénière à Genève au palais Wilson.
La délégation Mauritanienne était conduite par Mr Cheikh Tourad Ould Abdel Malick accompagné par tous les laudateurs et associations cartables au secours du pouvoir agonisant du général Mohamed Ould Abdel Aziz. La coordination des anciens militaires Mauritaniens en exil (CAMME) avait envoyé deux veuves dont leurs maris restent dans la catégorie de disparition forcée.
Il s’agit de Diariyata Toumbou et de Kadiata Sow, deux braves militantes de la CAMME qui ont, à travers leur présence physique, démonté et mis à nue les mensonges, les caricatures et les contrevérités des autorités Mauritaniennes, contraintes de demander au tout premier jour un délai maximum de 12 heures pour apporter des réponses aux questions et aux doléances combien de fois nombreuses et préoccupantes des discriminés Mauritaniens dans leur globalité.
N’est-ce pas là une grande humiliation pour un état qui se respecte ? Une incapacité de donner des réponses immédiates, néanmoins pour se faire bonne conscience , la délégation Mauritanienne retient seulement la formule diplomatique de politesse et de remerciements des Nations unis, espérant gagner subtilement l’estime de l’établissement à Nouakchott. En réalité, il n’en était rien d’autre qu’une belle raclée des militants des droits de l’homme à Genève contre la Mauritanie, pour n’avoir pas fourni de rapport depuis 9 ans.
Dans cette croisade, les deux militantes de la CAMME soutenues farouchement par les délégations suivantes Lalla Aicha du Fonadh), Salimata Lam de ( SoS esclaves), Haby Zakarya Kane ( ODESSI), Dieng Amadou Tidiane (FPC), Biram Ould Dah Ould Abeid (IRA) et de Dicko Hanoune de (AHME). Elles ont toutes collaboré et apporté des précisions , des pistes grâce à leur pugnacité et dévouement pour une solution définitive et durable pouvant sortir notre pays des indexations permanentes à l’heure actuelle justifiée.
Sans complaisance ,les membres de ces délégations précitées ont toutes abondé dans le même sur la persistance des discriminations en Mauritanie et sur de nombreux cas dont celui de l’esclavage, de l’exclusion des Noirs et encore pire, la dépossession de leurs terres, états civils et la volonté de leur aliénation culturelle par le refus de l’enseignement de leurs langues nationales, ont été autant de cas et de démonstration par ces opposants sur la mauvaise volonté du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Il a été dit que même les enfants n’ont pas été épargné par la discrimination, exclus des écoles fautes de recensement et d’enrôlement biométrique sous un fallacieux prétexte qui ne dit point son nom en Mauritanie. Faut il encore en rajouter l’autre plaie celle des déportés, revenus au terroir sans leurs biens et sans même retrouver leur citoyenneté Mauritanienne. A quoi donc vouloir jouer au bon élève aux Nations unies ? Nada, les distractions du passé et leur montage par des officines ne marchent plus.
Madame Diarry Toumbou interviewée avait fait remarqué que la Mauritanie vit ses pires moments et le faux semblant de règlement du passif humanitaire n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux, elle estime que l’on ne peut point assassiner s’auto amnésier, pardonner, prier sur les morts sans l’avis et l’aval des ayants droits. Elle exige avant le pardon, un devoir de vérité sur les crimes commis, puis un devoir de justice , puis un devoir de mémoire et enfin un devoir de réparation pour n’avoir jusqu’à ce jour depuis novembre 1990 porter son deuil en tant que femme musulmane. Elle déplore le faux contrat de l’état avec des charlatans pour vouloir enterrer ce dossier du passif humanitaire sur le dos des ayants droits.
Les deux militantes de la CAMME fortes de leurs soutiens par la présence de ces associations sœurs,comptent mobiliser désormais les veuves et les orphelins à venir nombreux pour témoigner et engager des poursuites judiciaires à l’encontre du pouvoir, complice de l’impunité et du racisme en Mauritanie après plus d’un quart de siècle de patience et de combat pacifique. Tous ensemble nous vaincrons les injustices, le nombre des années importe peu car la vérité n’a pas de prix pour nous autres victimes martèle-t’elle à Genève.
La Coordination des Anciens militaires Mauritaniens en Exil ( CAMME)
Le Président de la CAMME
Mr Dia Cheikh Tidiane
Le calame