Daily Archives: 10/12/2017
Jérusalem : le spectaculaire revirement de l’Arabie saoudite
Nouveau coup du futur roi : au nom de la lutte contre un ennemi commun, l’Iran, Riyad cherche à se rapprocher d’Israël, quitte à froisser les Palestiniens.
D’une capitale à l’autre. L’information est passée relativement inaperçue, mais le New York Times s’en est fait l’écho au début de la semaine. Le mois dernier, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (MBS), a rencontré le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et lui a fait une proposition pour le moins inattendue : renoncer à faire de Jérusalem-Est la capitale du futur État palestinien au profit d’Abu Dis, localité située au sud-est de la ville sainte.
Hors contexte, la suggestion est proprement incompréhensible : comment MBS, futur roi d’Arabie saoudite, peut-il suggérer à l’allié palestinien d’abandonner ce principe fondateur et faire ainsi le jeu de leur ennemi commun, Israël ? L’explication se trouve dans la redistribution des cartes au niveau régional.
Contrer les offensives iraniennes
L’Arabie saoudite est aujourd’hui engagée dans un bras de fer contre l’Iran pour des raisons de prééminence à la fois religieuse (sunnites contre chiites) et géopolitique. En l’espace de quelques années, Téhéran a avancé ses pions en Irak, en Syrie, au Liban, plus récemment au Yémen, et Riyad voit dans ce voisin aux ambitions nucléaires affichées une menace bien plus préoccupante que celle théoriquement représentée par l’État hébreu.
De leur côté, les autorités israéliennes sont arrivées aux mêmes conclusions. D’autant que les forces iraniennes sont présentes massivement en Syrie et qu’elles continuent à armer le Hezbollah libanais. Il a suffi de ce commun dénominateur pour rapprocher l’Arabie saoudite d’Israël sans toutefois qu’une reconnaissance soit envisagée à ce stade.
La proposition ébouriffante de MBS s’inscrit dans ce contexte inédit. Lever l’obstacle représenté par Jérusalem-Est, c’est s’assurer une certaine reconnaissance de la part d’Israël mais aussi de Donald Trump, qui a décidé de faire de Jérusalem la capitale du seul État hébreu. Bref, c’est se ménager des alliés dans le grand jeu qui l’oppose à cette autre théocratie qu’est l’Iran.
Écarter Mahmoud Abbas
Il est peu probable que Mahmoud Abbas ait son mot à dire dans cette partie de billard alors qu’il est concerné au premier chef. MBS ne fait pas mystère de vouloir mettre à la retraite l’octogénaire président de l’autorité palestinienne pour lui substituer Mohammed Dahlan, autre compagnon de route de Yasser Arafat.
Reste à savoir si la méthode MBS, qui ignore les tabous et la diplomatie traditionnelle, fonctionnera. Car elle a déjà donné des résultats contrastés. Le ménage opéré dans la tentaculaire famille royale saoudienne a impressionné. En revanche, l’implication massive de l’armée saoudienne dans la guerre au Yémen n’a pas donné les résultats escomptés sur le plan militaire, et elle est partiellement responsable de la situation humanitaire catastrophique qui règne dans ce pays.
Par Yves Cornu
Source : lepoint.fr
Déclaration orphelins et veuves.
Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, 28 soldats négro-africains sont sauvagement pendus par leurs frères d’arme. Pour ces criminels, il s’agissait de célébrer la fête de l’indépendance de la République Islamique de Mauritanie.
Faut-il le souligner avec force, ces violentes exactions demeurent un comble d’horreur, une extrême abomination ; elles sont indubitablement une manifestation du racisme d’Etat et relèvent d’une volonté affirmée d’épuration de l’armée Mauritanienne de ses éléments négro-africains.
Désormais, pour nous veuves et orphelins et pour tous les patriotes Mauritaniens sans exclusive, le 28 novembre constitue un jour de deuil, d’indignation et de protestation.
A cet effet, le 28 novembre 2017, au matin dans le cadre du défilé militaire, lors du passage du président de la république, revêtus de nos t-shirts sur les quels sont mentionnés notre slogan « Mauritanie, pas de réconciliation sans justice », nous avons déployés nos banderoles et les photos de nos martyrs.
Sans surprise, nous avons subi une répression musclée exercée par des agents des forces armées et de sécurité en civil. Trois veuves et deux orphelins ont été arrêtés et conduits dans une base militaire, au bout de quelques heures, nous avons été incarcérés pendant cinq jours à la direction générale de sûreté de kaédi. Quand à notre libération, elle est intervenue, le 04-12-2017 à partir de 7h, sans aucune forme d’explication, dans l’arbitraire le plus total, au mépris de toutes les lois du pays.
Collectif des orphelins des victimes civils et militaires 86-91(COVICIM) et le collectif des veuves :
Rappellent que les violations massives, graves et multiformes dont ont été victimes les négro-africains de Mauritanie relèvent d’un véritable génocide.
Condamnent avec force la répression infligée à certains de ses membres à Kaédi.
Félicitent sincèrement toutes les organisations de défense des droits humains (FONADH, CADRE, IRA, TPMN, ADCIMAO, Amnesty International……) et les bonnes volontés qui ont courageusement et généreusement soutenus.
Exigent un règlement définitif de la question du génocide appelé pudiquement passif humanitaire sur la base des normes juridiques des standards internationaux prenant en compte les devoirs de vérité, de justice, de réparation et de mémoire.
Appellent enfin tous les Mauritaniens sans exclusive à s’unir et à lutter pour l’avènement à la fois d’une réconciliation véritable et d’un Etat de droit, démocratique, respectueux des droits humains en Mauritanie.