Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: November 2017

Communiqué de la Diaspora mauritanienne aux USA.

altSelon des sources crédibles et concordantes, nous venons d’apprendre avec consternation l’arrestation des veuves et orphelins membres de l’Association des Veuves à Kaédi, le Mardi 28 Novembre 2017. Ils seraient actuellement détenus au commissariat de police de Kaédi. Il s’agit de:

        1.Maimouna Alpha Sy, Secrétaire Générale de l’Association des Veuves

        2.Aissata Diallo

        3.Daouda Gueye

        4.Moussa Farba Sarr

         5.Salamata Demba

Ils sont venus pour défier le Président Mohamed Abdoul Aziz et demander justice pour la pendaison de leurs maris et pères en célébration de la fête de l’indépendance nationale en 1990. Par leur courage ils ont honoré la Mémoire des victimes en confrontant ouvertement le président malgré la démonstration de force à travers l’occupation militaire de la ville. Par la même occasion, ils ont prouvé que la force à ses limites face à la détermination des victimes et  à  l’exigence de  justice.

 

Nous soutenons totalement la cause qu’ils défendent, et leur exprimons notre indéfectible solidarité. En conséquence, nous condamnons avec la dernière énergie l’arrestation arbitraire de ces braves défenseurs de la justice contre l’impunité et nous demandons leur libération immédiate et sans condition. Nous tiendrons le régime du Président Aziz et les autorités de police responsables pour toute atteinte à leur intégrité physique et morale.

 

U.S. Mauritanian Diaspora

 

New York

 

Novembre 28, 2017

 

Mauritanie : la répression des veuves et orphelins à Kaédi indexée par les organisations des droits de l’homme

altL’arrestation cette semaine dans la capitale du Gorgol au sud du pays d’une quinzaine de veuves en marge des festivités du 28 novembre suscite colère et indignation des organisations nationales des droits de l’homme et des forces démocratiques dont les FPC qui condamnent cette répression et réclament justice pour les 28 soldats noirs exécutés sommairement le 27 novembre 90 à Inal. Cette manifestation symbolique à l’initiative du collectif des veuves et orphelins entendait interpeller les autorités de Nouakchott sur le règlement du passif humanitaire. Pour les observateurs cette répression est révélatrice d’un régime autoritaire qui a tourné le dos à la réconciliation nationale.

La Mauritanie vient de fêter son 57 ème anniversaire de l’indépendance dans la morosité sur fond de deuil pour la communauté noire. Pour les quinze veuves arrêtées cette semaine à Kaédi en marge des festivités suite à une manifestation à l’appel de leur collectif il s’agissait de souffler 57 bougies à la mémoire de leurs maris assassinés le 27 novembre 90 à InaL Cette répression indigne les observateurs et les organisations des droits de l’homme en Mauritanie et suscite beaucoup de colère dans les rangs des forces démocratiques en particulier les FPC qui réclament réparation et justice pour les 28 soldats noirs et la libération des personnes concernées. Au delà de ces réactions c’est le régime autoritaire de Ould Aziz qui est pointé du doigt. Accusé de tourner le dos à la réconciliation nationale depuis 2009 Ould Aziz persiste à vouloir garder le pouvoir coûte que coûte en bafouant la constitution et en activant tous les leviers de la répression. Cette inquiétude des mauritaniens ne révèle rien d’inattendu. Et ce sont les veuves et orphelins qui en font les frais aujourd’hui.

 

Yaya Cherif Kane journaliste

 

UE-Afrique: un avenir commun

UE-Afrique: un avenir commun  Union européenne | Mauritanie – Le 5e sommet Union Africaine – Union européenne se tiendra à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à la fin du mois. Cette occasion historique se présente dix ans après l’adoption de la stratégie commune UE-Afrique, qui nous a permis de coopérer sur des enjeux qui revêtent une importance majeure, sur les deux rives de la Méditerranée comme dans le reste du monde.

Cette coopération tombe tout simplement sous le sens pour les deux parties. En effet, ce qui se passe en Afrique a des répercussions en Europe et vice versa. Ensemble, nous représentons 83 pays où vivent 1,7 milliard de personnes. Nous sommes liés par la géographie, l’histoire et l’humanité. Nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes principes et la même croyance en un ordre mondial fondé sur des règles.

Ces dix dernières années, nous avons renforcé notre coopération dans les domaines de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, des partenariats de migration, de la croissance économique, des échanges et du changement climatique, pour ne citer qu’eux.

Que ce soit en Somalie, au Mali ou en République centrafricaine, des troupes européennes et leurs homologues africains travaillent côte à côte pour maintenir la paix, faire respecter l’État de droit et lutter contre la piraterie et la traite des êtres humains. Grâce à nos efforts de coopération, nos sociétés sont plus fortes, plus sûres et plus prospères.

Cet aspect est plus important que jamais, car nous vivons dans une période où nos deux Unions subissent des transformations majeures. Ainsi, si l’Europe est en voie de devenir la région la plus «âgée» du monde d’ici à 2030, l’Afrique est de loin la plus «jeune», l’âge médian y étant déjà inférieur à 20 ans. Sa population devrait doubler d’ici à 2050 pour atteindre 2,4 milliards d’habitants, et quadrupler d’ici à 2100 pour s’établir à plus de 4 milliards d’habitants.

L’Afrique étant, de ce fait, le continent de l’avenir, nous avons décidé que le thème du sommet de cette année serait la jeunesse. À Abidjan, l’UE et l’Afrique disposent d’une occasion unique de commencer à façonner, ensemble, un avenir commun.

Quels seront les besoins de cette nouvelle jeune génération? Des emplois durables et de qualité – il en faudra 18 millions par an -, mais aussi un environnement sûr, une énergie financièrement abordable, un accès aux soins de santé et à l’éducation. L’Afrique dispose d’un secteur de l’entrepreneuriat en plein essor qui lui permettra de se développer, mais l’Europe et sa riche expertise peuvent l’accompagner dans cette transition.

Nous devons tirer parti de tout ce qui a déjà été réalisé. D’ici à 2020, la Commission consacrera 31 milliards d’euros à l’aide au développement afin de donner aux jeunes une chance de prospérer dans leur pays.

Le Fonds fiduciaire UE-Afrique soutient les jeunes et les femmes dans les régions du Sahel et du lac Tchad, de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique du Nord en mettant l’accent sur la formation professionnelle et la création de micro et petites entreprises. Quant à la Banque européenne d’investissement, elle apporte chaque année un financement de 2 milliards d’euros.

Ces soutiens financiers font une véritable différence sur le terrain, en permettant, par exemple, de déployer la couverture de téléphonie mobile dans les zones rurales éloignées de la République démocratique du Congo et du Cameroun et de fournir à 18 millions d’Africains un accès à des énergies propres.

Mais nous pouvons faire beaucoup plus ensemble. Il nous faut redoubler d’efforts pour lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière, qui fait encore trop de victimes et continue d’enrichir un trop grand nombre de trafiquants. Nous devons également faire plus pour améliorer le climat des affaires et mettre en place une plateforme permettant aux innovateurs africains de se développer.

Pour y parvenir, nous avons besoin de la participation active du secteur privé. Un tiers des investissements étrangers directs en Afrique provient de l’UE; ce soutien contribue actuellement à la création d’emplois et à la croissance dans nos deux Unions. Grâce au nouveau plan d’investissement extérieur de l’Union européenne, nous allons passer à l’étape suivante.

Ce plan, qui utilise des fonds publics comme garantie, devrait permettre de mobiliser 44 milliards d’euros d’investissements en Afrique d’ici à 2020. Il contribuera ainsi à la construction d’infrastructures critiques et aidera les petites entreprises à obtenir le crédit dont elles ont besoin pour se développer et créer davantage d’emplois.

Il s’agit là d’un investissement dans notre avenir commun. Dix ans après l’adoption de la stratégie commune UE-Afrique, notre coopération ne cesse de se renforcer au fil du temps.

C’est un partenariat d’égal à égal dans lequel nous nous soutenons mutuellement, nous nous aidons à prospérer et à rendre le monde plus sûr, plus stable et plus durable. Nous nous réjouissons à l’idée de poursuivre sur notre lancée, ensemble et pour les années à venir, et c’est à Abidjan que nous commencerons.

Jean-Claude Juncker
, président de la Commission européenne, et Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine.

cridem

Le 28 novembre ou le jour de la discorde nationale.

Je me permets, au lendemain de la célébration avec faste du 28 novembre à Kaédi de republier cette réflexion d’il y a deux ans qui reste encore très actuelle.
Le 28 novembre ou le jour de la discorde nationale.

——

Le 28 novembre ne peut plus symboliser ce jour historique de 1960 lors duquel naquit la Mauritanie indépendante. Depuis la sinistre nuit du 27 au 28 novembre 1990 qui a vu l’Etat Mauritanien exécuter par pendaison 28 militaires noirs dont la seule faute est d’appartenir à la mauvaise communauté, celle des non arabes, pour célébrer le trentième anniversaire de notre accession à l’indépendance, depuis cette sinistre nuit de 1990, le 28 novembre est devenu l’expression, par excellence, de la discorde nationale. Il ne sert à rien de se voiler la face et de continuer à foncer droit dans le mur.
Aujourd’hui, 25 ans après, les Mauritaniens n’ont toujours pas pris la mesure de la gravité de ce qui s’est passé dans ce coin perdu du pays. Les rescapés de ces évènements tragiques qui s’étendent en réalité de 1986 à 1992 et dont la sinistre nuit d’Inal constitue « l’apothéose », les veuves et les ayant-droits des victimes expiatoires de ce génocide, que l’on se refuse encore à qualifier comme tel, et la communauté négro-mauritanienne, dans son abstraction, continuent à en porter seuls le fardeau  Tout au plus trouvent-ils une oreille attentive auprès d’une infime partie des autres Mauritaniens qui s’empressent pour la plupart d’appeler au pardon et au dépassement. Les Mauritaniens doivent comprendre que ce à quoi l’on a attenté, ce n’est pas seulement l’existence de la communauté en question mais de la Mauritanie dans son ensemble. C’est seulement une fois que nous aurons tous intégré ce paramètre que nous pourrons porter pleinement, tous ensembles, le combat pour la reconnaissance pleine et entière du génocide et lui trouver une solution.
Si nous tenons à notre pays, à la construction d’une nation digne de ce nom, nous devons reconnaître que, à Inal, ce ne sont pas seulement (que l’on que me pardonne l’usage de ce mot qui ne sied pas au contexte) vingt-huit vies humaines qui ont été sacrifiées sur l’autel de la bêtise (in)humaine, c’est la Mauritanie qui a été assassinée. Le projet de nation mauritanienne fondé sur un Etat unitaire tel que conçu par les pères fondateurs à Aleg a signé son arrêt de mort et a été définitivement enterré à Inal.
Le pacte fondateur d’Aleg a certes été violé dès les premières années de l’indépendance par celui-là même qui était censé en être le premier garant, le Président Mokhtar Ould Daddah. En effet, le péché originel de la Mauritanie est le déni de la diversité à travers les propos du Président Ould Daddah : « […] la re-personnalisation de l’Homme Mauritanien […] doit reposer sur l’indépendance culturelle, elle même fondée sur la réhabilitation de la langue arabe qui est la langue de culture et de religion de notre peuple ». C’est cette volonté de faire de la Mauritanie un pays exclusivement arabe qui est le point de départ de tous nos malheurs et qui a eu pour aboutissement logique l’épuration ethnique des années de braise. En réalité donc, le projet commun a été trahi dès le départ au profit de l’idéologie exclusiviste arabe même si l’on ne pouvait imaginer l’ampleur de la violence que prendrait l’aboutissement de cette trahison.
L’Etat mauritanien tel qu’il se présente aujourd’hui est la résultante de ces 55 ans d’exclusion. La dénégrification a atteint son summum dans tous les rouages de l’Etat et dans toutes nos institutions comme cela se reflète à travers les dernières promotions dans les forces armées, par exemple. Mais le drame c’est que beaucoup de nos compatriotes se complaisent de cette situation et rechignent donc à la combattre. Nous devons comprendre cependant que personne n’a intérêt à ce que les choses perdurent.
La mise au ban de la communauté noire en appelle d’autres, le système incarné par l’Etat en a besoin pour survivre Aujourd’hui les exclus ne se comptent plus simplement parmi les Noirs, bon nombre de tribus beydanes sont laissées sur la touche. Pire la Mauritanie est devenue une propriété aux mains de certains L’exclusion a atteint un tel degré que le repli identitaire s’est naturellement érigé en règle donnant naissance à des manifestes au sein de chacune de nos composantes nationales.
Il est donc temps que nous nous retrouvions autour de l’essentiel et que nous sauvions notre 28 novembre en faisant en sorte que tous les Mauritaniens se le réapproprient et ressuscitent ainsi la Mauritanie pour le bonheur de tous. Cela suppose le règlement définit du problème du génocide, de celui non moins central de l’esclavage et, plus en profondeur, celui de la place qui doit revenir à chacune de nos composantes nationales, indépendamment des considérations de nombre. Il ne tient qu’à nous de relever le défi.


Alassane DIA,
Professeur à l’Université de Nouakchott
Président de Touche pas à ma nationalité

 

Mauritanie : une quinzaine d’arrestations, à Kaédi, en marge du défilé du 28 Novembre

Mauritanie : une quinzaine d’arrestations, à Kaédi, en marge du défilé du 28 Novembre A Kaédi, dans le sud de la Mauritanie, des organisations de défense des droits de l’Homme, ont évoqué l’arrestation d’une quinzaine de personnes, dans le sillage du défilé de la fête nationale d’indépendance.

Ces personnes, pour la plupart des veuves et des orphelins, ont été arrêtées pendant qu’elles tentaient de brandir des banderoles, appelant au règlement de la question du passif humanitaire des années 80-90.

Selon des sources proches d’organisations de défense des droits de l’Homme, 6 de ces personnes arrêtées, dont la secrétaire générale du Collectif des veuves, Maimouna Alpha Sy, sont actuellement détenues, à la Brigade de la Gendarmerie de Kaédi.

“Au départ, une quinzaine de personnes a été arrêtée. Elles étaient parties à Kaédi pour faire entendre leurs voix par rapport à la question des 28 militaires tués, à Inal“, le 28 novembre 1990, à la veille de la fête d’indépendance nationale, a expliqué à Cridem, le secrétaire général du FONADH, Sarr Mamadou.

“Ce sont des gendarmes en civil qui les ont arrêtés”, a poursuivi M. Sarr.

Ce mardi 28 novembre, Kaédi accueillait pour la première fois les festivités commémoratives du 28 Novembre, présidées par le Chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz. Cette date, depuis novembre 1990, correspond également pour de nombreuses familles, à un jour de deuil.

Texte | Par Babacar Baye NDIAYE

©Cridem 2017

—–