Monthly Archives: October 2017
G5 Sahel : Washington annonce 60 millions de dollars d’aide
Les États-Unis se sont engagés, lundi, à apporter jusqu’à 60 millions de dollars d’aide au G5 Sahel, force conjointe de lutte contre le terrorisme. La France s’était lancée dans d’intenses tractations pour obtenir un soutien de Washington.
Un bailleur de fonds supplémentaire. Les États-Unis se sont engagés, lundi 30 octobre, à apporter jusqu’à 60 millions de dollars au G5 Sahel, la force antijhadiste pour le Sahel, a annoncé le secrétaire d’État américain Rex Tillerson.
La France dirige en parallèle une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour tenter de consolider l’aide à ce G5 Sahel, une force conjointe formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie.
“Pour vaincre le terrorisme, il faut s’assurer que les organisations terroristes ne bénéficient d’aucun refuge sur aucun continent”, estime Rex Tillerson dans un communiqué. “Dans cette optique, sous réserve de l’issue des consultations avec le Congrès, les États-Unis s’engagent aujourd’hui à soutenir pour un montant pouvant atteindre 60 millions de dollars les efforts antiterroristes de la Force conjointe du G5 Sahel“, ajoute-t-il.
Selon lui, ces fonds vont “renforcer nos partenaires régionaux dans leur combat pour assurer la sécurité et la stabilité” face au groupe jihadiste État islamique et aux autres “réseaux terroristes”. “C’est un combat que nous devons gagner, et cet argent va jouer un rôle-clé pour y parvenir”, insiste le chef de la diplomatie américaine.
Le département d’État n’a pas précisé dans l’immédiat s’il s’agit d’une aide bilatérale aux pays concernés où s’il s’agit d’un soutien financier par le biais des Nations unies. Paris souhaitait obtenir l’aide logistique et financière de l’ONU, ce à quoi les Américains, premiers contributeurs de l’organisation, s’opposaient jusqu’ici.
Dans son communiqué, Rex Tillerson salue les efforts de la France, engagée militairement dans cette région d’Afrique très instable avec l’opération Barkhane et à la manœuvre pour renforcer le G5 Sahel. Mais il ne participera pas en personne, lundi, à New York, à la réunion de l’ONU, dirigée par son homologue français Jean-Yves Le Drian. Les États-Unis seront représentés par leur ambassadrice auprès des Nations unies, Nikki Haley.
Avec AFP
France24
La dette et le doute politique menacent la croissance dans les pays subsahariens
Dans un rapport publié ce lundi, le fonds monétaire international met en garde contre l’accroissement des dettes et les dangers politiques dans les grandes économies, ce qui est de nature à influer négativement dans l’avenir sur la croissance.
Le rapport estime cependant que la croissance économique dans la zone subsaharienne passera de 2,6% en 2017 à 3,4 l’année prochaine.
Le Nigéria et l’Afrique du Sud, les deux plus grandes économies subsahariennes, doutent du fait du flou politique lié au mandat de leurs chefs d’état.
Le FMI estime que la bonne campagne et l’amélioration de la production pétrolière au Nigéria amélioreront pour plus de la moitié de la croissance de la région cette année, au moment où la croissance sera dopée par l’accroissement des activités de l’industrialisation et une meilleure campagne agricole en Afrique du Sud de même que l’amélioration de la production pétrolière en Angola.
Seulement le doute politique plane sur le Nigéria, où la santé du président Mohamed Bouhari fait planer des doutes sur sa capacité à diriger la plus grande économie du continent.
En Afrique du Sud, le président Jacob Zouma fait face lui aussi à des scandales dont des présomptions de corruption avant le congrès de son parti, l’ANC, en décembre prochain, pour le choix de son successeur.
Ces situations, selon le rapport du FMI, sont de nature à dissuader les investisseurs et à décourager les consommateurs.
Le FMI table sur une croissance de 3,4% en 2018, mais la tendance restera en deçà des précédentes à l’horizon de 2019.
La dette augmentera pour atteindre 53% du produit intérieur brut cette année, alors qu’elle était de seulement 48% en 2016.
Autre danger pour les économies du continent, les dettes contractées par les états auprès des banques locales, une situation qui devra entraîner des perturbations du secteur financier local et alimentera l’inflation.
Les coûts du service de la dette ont également augmenté, mais l’augmentation du niveau de la dette complique davantage les horizons économiques pour 6 pays de la région, notamment le Zimbabwe qui connait un manque criant de devises.
Selon le FMI le fardeau du service de la dette se ressentira davantage dans les pays producteurs de pétrole, où elle absorbera 60% des recettes gouvernementales en 2017.
SAHARAMEDIAS
Coopération France /Mauritanie : Service de Sécurité Intérieure
Le service de sécurité intérieure (SSI) appartient à la direction de la coopération internationale (DCI) du ministère de l’Intérieur.
Celle-ci rassemble policiers, gendarmes et experts de la sécurité civile au sein d’une même structure qui est la seule représentante du ministère à l’étranger. Cette direction couvre actuellement 157 pays au moyen de 74 implantations de services de sécurité intérieure.
A Nouakchott, le SSI de Mauritanie se compose de 5 personnels expatriés, assistés par deux employés locaux. Il est dirigé par un commissaire de police, attaché de sécurité intérieure. L’équipe compte également deux officiers : un gendarme, conseiller du chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale et un policier, expert en sûreté aéroportuaire et immigration irrégulière ; et deux gradés, un policier spécialiste du crime organisé et un gendarme conseiller du chef du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale.
Le SSI déploie une coopération technique soutenue avec les forces de sécurité intérieure mauritaniennes. Il la met notamment en œuvre avec la police, la gendarmerie, la garde nationale et la protection civile mauritaniennes ainsi qu’avec le groupement chargé de la sécurité des routes. Plusieurs dizaines d’actions sont organisées chaque année. Qu’il s’agisse de formations sur place ou en France, de séminaires, de visites, de dons en matériels, le but est de soutenir le développement du partenaire et de l’accompagner structurellement.
En plus de la coopération technique, le SSI collabore opérationnellement avec les différentes forces sur tous les sujets concernant la sécurité intérieure des deux pays.
Le SSI apporte enfin son soutien au développement des actions du G5 Sahel.
Source : service de presse de l’ambassade de France
Adrar-info
De la nécessité de revoir les salaires
« S’il te plaît, cette fois, reste au moins avec moi, pendant une semaine ! ».
Cet appel est celui d’un fonctionnaire mauritanien qui s’adresse à son salaire, juste après l’avoir perçu à la fin du mois. En effet, la crise financière étant de plus en plus cruelle, les salaires des travailleurs sont désormais dépensés dès qu’ils sont perçus : une partie dans les dettes, une autre dans des dépenses obligatoires immédiates, et vlan, le compte est vide, les poches aussi.
Il faut remarquer que depuis quelques mois si ce ne sont quelques années, l’épargne ne se fait plus ; le salaire ne suffit plus à résoudre les situations du travailleur. Très souvent, il est totalement épuisé le jour même où il est perçu ! En fait, les charges des travailleurs sont nombreuses et le salaire est loin de les couvrir. Partant, presque tout le monde s’endette.
Mais le pire, c’est qu’aucune volonté de reconsidération du statut du fonctionnaire n’est perceptible, du côté du gouvernement. En fait, rien ne présage d’une reconsidération de ce salaire, à court ou même moyen terme. Et ce n’est certainement pas du côté des commerçants que la salut viendra.
Ces derniers, impassibles, et maîtres absolus du marché de l’approvisionnement du pays en produits de consommation, égocentriques et profiteurs, ils ne cessent pas de serrer les goulots d’étranglement contre les travailleurs ou plutôt, au vu et au su des Autorités !
Le pouvoir doit la savoir : l’impératif d’une reconsidération des salaires s’impose. Les temps sont durs. Surtout pour les agents subalternes. Cherchez le salaire du simple soldat, du policier du coin même revu à la hausse, de l’enseignant, de l’infirmière, du gardien de l’immeuble, du planton, et jetez un regard sur les prix des produits de consommation… vous vous étonnerez certainement de voir ces gens survivre, malgré des coups et contrecoups qu’il subissent.
La décision de revoir les salaires des fonctionnaires est une nécessité de justice sociale. Il n’y a pas de raison que les commerçants bénéficient d’égards dans le traitement de leurs affaires, que par ailleurs, les membres du gouvernement soient payés décemment, que les députés vivent gracieusement aux frais de la Princesse, alors que les petits employés, ceux qui se tapent le boulot à longueur de journée dans la poussière et la chaleur soient misérablement traités. L’infirmier qui fait face aux endémies et aux caprices insupportables des malades et qui risque sa vie dans un environnement très peu favorable avec des moyens de travail dérisoires et pour la plupart dangereux, ne doit pas continuer à être réduit à quémander auprès de ses patients pour pouvoir s’assurer le prix de son transport, à la fin de sa garde.
L’agent de sécurité ne doit pas se planter jour et nuit pour préserver la quiétude des populations et assurer la pérennité de l’administration, avant de se rendre chez lui, les poches trouées. Peut-il d’ailleurs assurer son service normalement quand il sait que sa famille ne mange pas à sa faim et n’est même pas soignée comme il se doit ?
Aujourd’hui, la décision de revoir les salaires des travailleurs est d’une importance capitale. Particulièrement, les salaires des laissés-pour-compte.
MOM
A. Guterres (ONU): «combattre toutes les manifestations de sectarisme en RCA»
RFI – António Guterres achève ce vendredi 27 octobre sa visite en République centrafricaine. Une visite qui vise à replacer la Centrafrique dans les radars de la communauté internationale, alors que les indicateurs sécuritaires et humanitaires sont au rouge.
La Minusca elle, est très critiquée en Centrafrique pour son incapacité à empêcher les violences. Face à cette situation, le secrétaire général des Nations unies a demandé au conseil de sécurité à l’occasion du renouvellement du mandat de la mission onusienne en novembre, 900 casques bleus supplémentaires.
Comment mieux protéger les civils? Comment empêcher les abus sexuels commis par les troupes onusiennes? Un nettoyage ethnique est il à l’œuvre en RCA? António Guterres répond aux questions de RFI.
Rfi : António Guterres, vous vous êtes rendu mercredi à Bangassou, ville attaquée il y a cinq mois et toujours coupée en deux. Est-ce que c’est l’un des symboles du nettoyage ethnique que vous dénonciez récemment ?
António Guterres : Pas encore, mais il y a un risque effectif. Je crois qu’en général les guerres religieuses ont toujours une origine politique. Les musulmans et les chrétiens ont vécu en Centrafrique pendant des décennies, des siècles, d’une façon générale avec une complémentarité, d’ailleurs, dans leur profession, dans leurs intérêts économiques…
Et la vérité c’est qu’à un moment donné des responsables politiques, pour des finalités égoïstes et de manipulations politiques, ont – je dirais – réussi à créer un environnement de méfiance et quelquefois d’hostilité entre les deux communautés. Et il faut absolument combattre cela !
Il faut que les gens apprennent à vivre ensemble de nouveau et il faut combattre toutes les manifestations de sectarisme. Si on ne le fait pas – et d’ailleurs là, la Minusca a un rôle essentiel à jouer – on risque d’avoir, premièrement : une fracture entre les deux communautés et deuxièmement : des nettoyages ethniques dans certaines zones où une des communautés est minoritaire.
La Minusca est souvent critiquée ici pour son incapacité à empêcher les violences et à protéger efficacement les civils. Comment améliorer cela ?
Premièrement, la Minusca est une force de maintien de la paix. Le drame c’est qu’il n’y a pas véritablement de paix à maintenir et on demande à la Minusca qu’elle fasse une protection des civils, dans des circonstances où les civils sont attaqués par des groupes armés, quelquefois avec des armements et des capacités qui sont assez importants.
Il y a, on le sait, des trafics d’armes qui viennent notamment de la République démocratique du Congo, et on a vu dans l’opération de Bangassou, qu’il y avait une planification quasi-militaire, dans la façon dont la ville a été prise, et les accès ont été bloqués pour éviter que la Minusca ne puisse opérer.
Il faut renforcer la capacité de la Minusca en dimension. C’est pour cela qu’on a demandé un bataillon additionnel au Conseil de sécurité, mais renforcer aussi en moyens opérationnels. Il faut plus de voitures blindées, il faut aussi une meilleure mobilité.
Et on a vu que quand les hélicoptères peuvent, par exemple être utilisés, le mouvement peut se faire. Mais quand on prend trois semaines pour aller de Bangui à Bangassou par route, on comprend les énormes difficultés de cette mission de maintien d’une paix qui véritablement n’existe pas.
Est-ce qu’il n’y a pas aussi un problème de qualité, d’efficacité de certains contingents.
Naturellement qu’il y a une certaine hétérogénéité, mais nous sommes en train d’améliorer la capacité de la force. Il y avait même un contingent qui a été renvoyé et qui a été remplacé par des éléments qui, à mon avis, sont mieux préparés et il y a un effort d’entraînement à faire et d’amélioration de l’équipement. Vous avez vu beaucoup de forces qui sont dans des pick-up, dans des zones dangereuses.
Cela veut dire sans aucune protection blindée. Il faut que les conditions de travail pour les Casques bleus puissent correspondre au niveau de danger auquel ils font face.
Qu’est-ce qui doit changer dans le mandat qui sera d’ailleurs renouvelé le mois prochain ? Peut-être un changement de stratégie ou d’approche ?
Je crois que le mandat nous permet une interprétation plus robuste, mais je crois que la question essentielle est une question de moyens. Et après, avec des moyens et avec une amélioration opérationnelle, et en essayant de garantir une progressive amélioration de la qualité de la performance, on sera en conditions d’améliorer substantiellement la protection des civiles, même en tenant compte que c’est un pays énorme, avec une grande imprévisibilité des violences, parce que ces groupes armés apparaissent n’importe où et d’une façon difficile à prévoir. Raison pour laquelle on voudrait avoir des drones aussi. Naturellement, ce sera toujours difficile de garantir une efficacité à 100 %.
Mais je crois qu’il y a des choses à améliorer. Et nous avons discuté avec le commandant de la force pour savoir quelles sont les mesures que l’on peut prendre – avec les ressources limitées dont on dispose, mais j’espère aussi avec les décisions positives du Conseil de sécurité – pour améliorer la capacité opérationnelle de la force, et en conséquence, le niveau de protection accordé aux civils en République centrafricaine.
La crise humanitaire s’aggrave également, comment remettre la Centrafrique au cœur des préoccupations de la communauté internationale ?
C’est la raison de cette visite. On a décidé de célébrer la journée mondiale des Nations unies ici, en Centrafrique, exactement parce qu’on croit que la Centrafrique est une crise oubliée largement par la communauté internationale, qui est concernée. Et ça, on peut le comprendre par ce qui se passe en Corée du Nord, la menace nucléaire, par le Moyen-Orient qui devient de plus en plus compliqué, par un certain nombre d’événements qui attirent l’attention des médias, des parlements et des responsables politiques…
Il faut remettre la Centrafrique dans la carte des préoccupations des responsables politiques dans le monde. Je crois que les conditions vont nous permettre de mieux financer le plan humanitaire, qui maintenant est financé à moins de 40 %, même si ce plan est un plan – je dirais – très prudent, mais qui nécessairement a besoin d’un financement à 100 % pour être efficace.
En même temps il y a des problèmes d’accès parce que la Centrafrique est le pays du monde où l’action humanitaire est la plus dangereuse. Nous avons eu 12 morts – travailleurs humanitaires – en Centrafrique cette année, d’où l’importance d’une capacité de la Minusca, accrue aussi, pour permettre une aide humanitaire plus étendue dans le territoire.
Les ONG parlent souvent du fait qu’elles sont prises pour cible et demandent une plus grande distinction entre le volet militaire et politique de l’opération de maintien de la paix, d’une part, et son volet humanitaire. Est-ce que vous entendez cette préoccupation ?
On a discuté avec les ONG hier : il y a un accord [sur le fait] que l’espace humanitaire doit préserver son autonomie. C’est-à-dire qu’il faut que l’activité humanitaire obéisse au principe humanitaire. J’ai été chef d’une agence humanitaire pendant une décennie, je sais très bien ce que cela veut dire.
C’est l’impartialité, la neutralité, l’indépendance… Le problème, c’est que [étant donné le contexte en] République centrafricaine, les humanitaires eux-mêmes ont besoin de la protection physique d’une force militaire. Et c’est là qu’il est quelquefois difficile de garantir cette autonomie de l’espace humanitaire, qui est en tout cas un principe essentiel qu’on doit préserver dans toutes les conditions possibles.
Les Casques bleus sont régulièrement accusés ici d’abus sexuels. L’ONG AIDS-Free World accuse les Nations unies de bâcler les enquêtes préliminaires. Qu’est-ce que vous répondez ?
Maintenant on a complètement décidé de faire un travail très sérieux pour éliminer, si possible, les abus sexuels de tous les personnels des Nations unies. C’est absolument inacceptable qu’une force de protection puisse commettre des crimes d’abus sexuels. On a nommé maintenant une avocate des droits des victimes au niveau global et il y a aussi une avocate au niveau de la Centrafrique.
Moi-même, hier, j’ai eu l’occasion d’avoir une réunion – séparée, naturellement – avec deux des victimes. Leur demande essentielle est une demande de justice. On est en train d’améliorer notre système interne d’investigations.
En même temps, on a fait un travail en profondeur de rapport avec les pays qui contribuent aux troupes, qui nous a permis pendant l’Assemblée générale des Nations unies, de signer un contrat de bonne conduite et d’engagement à lutter contre l’impunité, avec quelque 80 gouvernements, d’avoir un cercle de chefs d’Etats, chefs de gouvernement, qui assument la priorité du combat contre l’abus sexuel, notamment de leurs troupes. Il a été constitué avec une cinquantaine de chefs d’Etats et de gouvernement.
C’est-à-dire que, vraiment, on s’engage à garantir que les Etats assument leurs responsabilités. On est en train aussi de créer les mécanismes internes pour éviter les situations comme celles qui, malheureusement dans le passé, pourraient soulever des critiques [en raison de] l’inexistence d’un mécanisme suffisamment efficace d’investigations de ces crimes.
RFI