Daily Archives: 09/12/2017
Mauritanie : le parti Tawassoul appelle à rompre les relations avec les Etats-unis
ALAKHBAR (Nouakchott) – Tawassoul, le parti d’opposition mauritanien d’obédience islamiste, appelle le gouvernement de son pays à rompore les relations avec les Etats-Unis si l’administration Trump ne revient pas sur sa décision de reconnaître jerusalem comme capitale de l’Etat d’Israël.
« Nous sommes un parti politique responsable. Nous demandons au Gouvernement, si les Etats-Unis d’Amérique ne reviennent pas sur leur décision, de rompre les relations (avec Washington) ou de les suspendre ou au moins de ne plus coopérer avec les Etats-Unis sur la question palestinienne», a déclaré le chef du parit Tawasossoul Mohamed Jemil Mansour. Il se confiait à Alakhbar au lendemain de la décision des Etats-unis de déplacer leur ambassade en Israël de Tel-Abibe à Jérusalem
Le bureau politique de Tawassoul a lancé le même appel à l’endroit de tous les autres pays musulmans.
ALAKHBAR
Vous avez bien dit “57 années d’indépendance !?”
La semaine dernière, nous avons célébré le 57ème anniversaire de l’indépendance. C’est un rituel immuable. Pour certains d’entre nous, il est d’importance, pour d’autres, il n’a pas une grande signification.
C’est le jour du passage à la liberté, pour les uns et pour les autres, c’est juste une passation de service entre deux ordres assez peu différents, à la limite, un simple transfert de l’hégémonie française à celui d’un groupe d’individus qui a fini par se confondre au Système.
Pour une partie de la population, il revêt une toute autre signification : il serait plutôt le symbole du sang et celui des martyrs à Sorimalé, Inal et entre autres sites qui abritent les fosses communes des leurs ! En tout état de cause, les Mauritaniens, aussi indifférents ou engagés soient-ils dans la consécration de la Nation Mauritanie, sont unanimes à dire qu’ils ont fêté dans un climat général de malaise.
N’en déplaise aux opportunistes tapis dans l’ombre, aux laudateurs du régime et aux tenanciers de “L’épicerie”, l’écrasante majorité du peuple mauritanien est empêtrée dans le mal vivre .
Qu’ils soient dans la nébuleuse de l’opposition, ou même au sein de la majorité, ils sont tous, unanimes à dire que la Mauritanie ne mérite pas son sort, qu’elle peine à se constituer en Etat fort et développé, qu’elle est dans une impasse qui ne finit point.
Depuis l’arrivée des militaires en 1978, la Mauritanie va de mal en pis au gré des médiocres régimes qui se sont succédé à sa tête. Les Mauritaniens vous le diront tous : 57 ans après la proclamation de leur indépendance, les choses n’ont toujours pas évolué dans la normalité.
En tout cas, pas dans le sens d’un développement socio-économique de leur rêve. C’est pourquoi, ils ont marre de vivre l’hypocrisie comme une valeur et le mensonge comme une vertu. Ils n’en peuvent plus de voir que dans cette société, toutes les valeurs et les bonnes mœurs sociales ont foutu le camp.
Ils ne supportent plus que le mensonge, la triche et l’exploitation éhontée de la position ou du rapport temporel des forces, soient les seuls instruments magiques qu’utilisent les “puissants” pour imposer leur ordre immoral. Ils en ont la chair de poule de ne mériter que la totale soumission ou le mépris.
Ils en ont marre de la Mauritanie du détourneur qui se sert en criant gare aux corrompus et aux gabégistes. De la Mauritanie des “vertus” qui consacre les fumiers, finance les corrompus, adule les voleurs des marchés publics et propulse les plus médiocres par dévotion à leur ascendance tribale ou ethnique.
De la Mauritanie des laudateurs qui donne du pays le reflet de la Patrie au million d’hypocrites et de laudateurs. De la Mauritanie du tribalisme, du régionalisme et du caporalisme de Papa qui fait du médiocre un roi et du méritant moins qu’un vaurien !
Projetés au bord du gouffre par ceux qui les gouvernent, les Mauritaniens aspirent, dans une grande partie, à voir leur pays vivre dans un minimum de normalité sur tous les plans. Ils rêvent de s’épanouir dans une patrie où tout est limpide et clair ; où le développement des structures étatiques se passe dans les meilleures des mondes possibles, où les rapports entre communautés sont équilibrés et pacifiés dans le respect des spécificités et des droits de chacun.
Partout et en toutes circonstances, les mauritaniens de toutes conditions, implorent le ciel pour que les valeurs de citoyenneté, fondées sur l’abnégation dans le service de la collectivité, l’honnêteté avec soi-même et avec les autres pour le bien-être de tous, deviennent une réalité que tout le monde intègre dans sa philosophie et son savoir vivre quotidien.
Nous ne devons pas nous leurrer, un pays ne peut pas être construit sur le mensonge. Et notre mensonge national dure depuis plus depuis l’arrivée des militaires en 1978, si ce n’est bien avant en 1960. Parce que nos dirigeants n’ont pas été toujours au rendez-vous. Nos intellectuels n’ont pas été toujours capables.
De l’indépendance à ce jour, nos commerçants n’ont jamais cessé de nous dépuceler et nos enseignants n’ont cessé de nous pourrir les esprits.
Nos médecins et nos pharmaciens ont passé leur temps à nous intoxiquer et nous suicider en cobayes passifs pendant que nos érudits nous empoisonnaient les têtes. Nos fonctionnaires nous ont sans cesse arnaqués. Depuis 1960, nos journalistes n’ont cessé de nous leurrer pendant que les professionnels des médias nous mentaient.
Notre opposition nous a longtemps baratinés. Notre majorité nous a trahis. Nos députés nous ont marchandés, achetés négociés pour nous vendre. Nos diplomates nous ont négligés à l’étranger face á l’adversité sans contrepartie pour la patrie.
Aujourd’hui, seul notre attachement au rêve nous permet de maintenir un semblant d’État. 57 ans durant, le peuple n’a eu que le rêve et l’espoir, à se mettre sous les dents.
Omar. El Moctar
L’AUTHENTIQUE
LES VÉRITÉS DE Mariem Mint Derwich,
Après la mascarade du referendum et de son cortège d’irrégularités, de mensonges, de manipulation des masses, de déni de démocratie ; après l’absurdité d’une pseudo-histoire qu’on nous a vendue comme fait établi, reconnu (sauf pour les chantres d’un passé fantasmé et manipulé, point de vérités historiques, dans tout ce blabla nauséabond et idéologique), après l’assassinat de notre drapeau, après la sale guerre contre Bouamatou, la chasse aux sénateurs, aux syndicalistes et aux journalistes, après toute cette médiocrité érigée en intelligence politique, j’avais décidé de poser mon stylo, d’arrêter d’écrire… Je ne pouvais concevoir d’y persévérer, dans un monde où rien n’est vrai, où tout n’est qu’argumentaire stérile, où la moindre pensée critique est passée à la trappe, où réfléchir est un crime.
J’étais fatiguée. Si fatiguée. Si fatiguée d’avoir accompagné, depuis plus de vingt ans, la lente descente aux enfers de notre si beau pays qui mérite mieux que tout ça ; d’avoir assisté, impuissante, au morcellement de nos sociétés, aux pokers menteurs, aux achats des consciences, aux achats des dignités, aux comportements tellement indignes que nous en avons dépassé la honte…Si fatiguée d’avoir cru qu’après Taya, nous verrions, enfin, pointer un semblant de perspectives. Si fatiguée d’avoir pensé que, libérée, la parole allait aboutir à une vraie remise en question de nos manières d’agir et de nous penser, que nous ne verrions plus toutes ces humanités courir après l’argent, écrire pour l’argent, trahir pour l’argent, vendre père et mère pour l’argent… et quelques miettes de pouvoir.
Si fatiguée, si fatiguée… Fatiguée par la Majorité où toujours les mêmes applaudissent, depuis des décennies ; fatiguée par une Opposition incapable de porter un vrai projet de société et qui a montré ses limites, lors du referendum et dans son obstination à boycotter, laissant le champ libre à tout.Fatiguée par un peuple qui accepte tout, tout, sans que cela ne l’empêche de se lever le matin…Fatiguée par ce théâtre où tout est faux et artificiel, sauf le pouvoir suprême, celui qui décide tout, celui qui impose tout, celui qui se mure dans son silence et qui, de temps en temps, apparaît dans un quartier, à la « rencontre des citoyens », puis qui remonte dans sa voiture climatisée et rentre dans son monde où l’eau coule toujours aux robinets, où il n’y a pas de coupures de courant, où Internet fonctionne bien, où les frigos sont toujours pleins, où, quand on est malade, on prend l’avion et l’on part se faire soigner à l’étranger, où l’on envoie ses enfants au Lycée français,tout en clamant l’arabité de la Nation…
J’ai alors pris du temps pour moi, dans ce trou noir qu’est Nouakchott, trou noir qui absorbe toutes les énergies. Je me suis roulée en boule et j’ai soufflé.Puis est arrivée la dernière humiliation, pour notre pays, la dernière négation, le mensonge ultime : le nouvel hymne national…Le point d’orgue d’une manipulation qui a commencé il y a des décennies, d’un plan soigneusement concocté, pensé, préparé par les zélotes de l’arabité pure et dure, purement idéologique. Non, je ne suis pas dans la théorie du complot. Je ne l’ai jamais été. Mais il faut, parfois, appeler un chat un chat.Nous avions une chance de redresser la tête, avec fierté, et d’inscrire nos arcs-en-ciel en ce nouvel hymne ; nous avions la chance de nous regarder dans nos diversités, d’inscrire nos mémoires, diverses, au fronton d’une pensée républicaine.
Mais, hélas, n’est pas Nelson Mandela qui veut; n’est pas l’Afrique du Sud qui veut. N’est pas visionnaire et courageux qui veut. Je rêvais d’un hymne où l’arabe côtoierait le pulaar, le soninké, le wolof et tutti quanti… Je rêvais d’une vraie avant-garde de la pensée et non pas de cet appel aux cimetières, aux morts, aux mensonges.Je rêvais de demain, pas d’hier.Je rêvais… Et nous voilà affublés d’un nouveau roman national, d’un drapeau hideux, avec son sang idéologique, et d’un hymne à la gloire d’une Nation plus arabe que les Arabes, plus arabe que l’arabité qu’elle est censée détenir, tout au moins dans sa façon de se percevoir, dans ces espaces sahélo-sahariens…
Game over. La partie est terminée.Ils ont gagné. « Ils »? Ils, les ultra-sectaires, les ultra-nationalistes, les ultra-racistes, les ultra…D’une poignée de guerriers arabes, les Hassan qui ont vaincu les Berbères locaux, ils ont fait un monument à une « pureté » de la race…en oubliant tout ce que ce concept de pureté a fait de mal et réveillé de vieux démons. « Ils » ont massacré notre jeune pays, en regardant, avec des yeux doux, des idéologies lointaines qu’ils ne maîtrisaient pas : quanddes hommes et des femmes, des écrivain et des intellectuels, ont pensé, en Egypte, en Syrie, en Irak ou au Liban, « la Nation arabe », ouvrant un vrai débat, de vrais échanges, quand ces mêmes théoriciens, qui cherchaient une identité, au monde arabe musulman morcelé par les guerres successives et par la mainmise du pouvoir ottoman, sur une partie de ce monde, ont proposé des concepts, cela avait sens, c’ÉTAIT sens; alors que, chez nous, nos « ILS » se sont contentés de copier-coller, sans ouvrir aucun débat ni argumentaire. C’est toujours plus facile…Nos « ILS » ont cru noyer l’arbre, en inondant ses racines prétendument perdues lors de la colonisation française…
Alors oui, je vais dire quelque chose qui va choquer nombre d’entre vous, mais je demande, à ces gens-là, de prendre le temps de réfléchir, avant de m’insulter.Notre pays, nos politiques, ont inventé un concept très pervers et très malin : le génocide pacifique…Il n’est pas besoin de tuer, pour faire, d’un pays, une seule couleur. Non, c’est contreproductif et vous expose aux foudres des bailleurs de fonds et de la Communauté internationale. Il suffit, juste, de faire en sorte que ceux dont vous ne voulez plus s’en aillent d’eux-mêmes. Simple, terriblement efficace, terriblement efficace…
Ainsi les noirs de ce pays ont entamé, aux lendemains des années de sang, le lent et silencieux exode vers d’autres pays… Ils sont des milliers et des milliers qui vivent à l’étranger, maintenant, chassés par cette idéologie tueuse. Et il en part encore tous les jours.
Ces exilés formentde fortes diasporas,en certains pays, et je ne crois pas me tromper si j’avance le chiffre de plusieurs dizaines de milliers des nôtres partis sur les chemins de l’exil car étrangers culturels en leur propre pays. Ce phénomène ira en s’accentuant, feutré, invisible… Mais il se poursuivra. Et, à la fin, il n’y aura plus qu’une seule ethnie, en Mauritanie, Mère de tous les Arabes.
Ceux qui font semblant de ne pas voir ceci sont aussi coupables que ceux qui l’ont planifié. Salut,
Mariem mint Derwich