Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 30/03/2017

Interpellation des leaders haratines : par SAMBA THIAM

altDepuis quelques temps une question me taraude l’esprit : pourquoi n’entend-on pas les leaders haratines sur la question de l’enseignement et de l’officialisation  de toutes nos langues nationales ?

Sur cette problématique qui sous-tend une revendication très légitime, pour relever d’une question de justice et d’équité, nous constatons depuis toujours un silence assourdissant de nos frères haratines …

Récemment, comme pour accentuer encore plus ce silence, nous avons noté leur absence pendant la célébration de la journée des langues maternelles organisée par les associations culturelles Pulaar , Soninke , Wolof  le 22 février à la maison des jeunes . Bien que la plupart aient été invités …

Cette attitude, ambiguë , me semble tout à fait  à l’opposé de ce que fut et demeure  celle des forces progressistes négro-africaines qui,  sans relâche  depuis 1983 , portent à bout de bras  la question de l’esclavage – question haratine –  …Et ce , avec d’autant plus de force et de cœur à l’ouvrage  que certains parmi ceux-là semblent s’y oublier , reléguant au second plan leur propre calvaire ….

Pourquoi donc n’entend-on pas ces leaders haratines sur la question des langues nationales ? Ce silence traduit-il une indifférence de leur part,  une esquive, ou plutôt,  renvoie-t-il  à une position secrète, dissimulée  d’hostilité ou  de rejet de cette  juste revendication ?

La question est posée à chacun des leaders, à chacune des figures de proue du mouvement haratine.

 Une clarification est attendue …  

 

Samba Thiam, président des FPC

Le 29 Mars 2017

 

Journée de réconciliation nationale du 25 Mars : Réclamant justice pour leurs maris, les veuves organisent un sit-in

Journée de réconciliation nationale du 25 Mars : Réclamant justice pour leurs maris, les veuves organisent un sit-inLe collectif des veuves des victimes des exactions militaires perpétrées par la soldatesque d’Ould Taya, ont organisé, le samedi 25 Mars, un sit-in devant la présidence de la République.

Sur les pancartes brandies, on pouvait lire : « Pas de pardon sans justice », « Pas de réconciliation sans pardon et sans justice »… Elles ont ensuite battu le pavé, dans l’après-midi, du cinéma Saada à l’Arrêt-bus, pour crier leur colère.

« Nous allons continuer à nous battre, toute notre vie », affirme Aïssata Diari Sall, secrétaire à l’organisation du collectif, « pour dire non à l’impunité dont bénéficient, encore et toujours, les bourreaux de nos maris, frères et cousins.

Des bourreaux protégés par une loi scélérate d’amnistie et qui bénéficient de promotions en tous genres. […] Personne ne peut décréter pardon, à la place des ayants droit ! Pour les veuves, la Journée de réconciliation n’aura de sens que si la vérité et la justice sont dites ; nous avons besoin de savoir, pour faire notre deuil. »

La secrétaire à l’organisation a rappelé que les veuves attendent une réponse à la lettre qu’elles ont adressée, au président de la République, le 8 Janvier 2016. Dans cette correspondance, elles déploraient le traitement honteux du « passif humanitaire », par Ould Taya, avant Ely ould Mohamed Vall et Sidi ould Cheikh Abdallahi.

Si le premier avait octroyé six mois de salaires, une pension insignifiante, aux rescapés et veuves des disparus, avant de fermer toute possibilité de porter plainte, en faisant voter ladite loi d’amnistie couvrant les faits commis, entre le 15 Avril 1990 et le 15 Avril 1991, le second a totalement ignoré les dossier. Seul, Sidi ould Cheikh Abdallah accepta le principe du règlement du dossier du passif humanitaire, en organisant des journées nationales de concertation.

Et de regretter qu’après avoir organisé la Prière de Kaédi et octroyé quelques sommes d’argent pour soulager les victimes, Ould Abdel Aziz a unilatéralement décidé de clore définitivement le dossier.

Aussi réitèrent-elles leurs doléances : faire la lumière sur les arrestations et exécutions extraordinaires de 1990-1991 ; localiser et identifier les tombes des victimes, à défaut de pouvoir restituer les corps, pour leur donner une sépulture décente, conforme à notre religion ; abroger la loi d’amnistie de 1993 et traduire les coupables devant la justice ; procéder à une juste et véritable réparation, au profit des rescapés et des ayants droit des victimes.

 

le calame

L’éditorial de La Nouvelle Expression: Les ennemis d’Abdel Aziz

L’éditorial de La Nouvelle Expression: Les ennemis d’Abdel AzizLa Nouvelle Expression – Ce 22 mars, comme tout le peuple mauritanien, j’étais devant mon écran pour voir et écouter le Président Mohamed Abdel Aziz. Même si j’avais déjà l’information, je pensais pour une fois me tromper. Et que le Président ne se laissera pas manipuler par ce juriste en décadence…

Malheureusement, ce constitutionnaliste délaissé par le système s’est fait payer la tête d’Abdel Aziz. Et par ses conseils, il consacre la super-présidentiabilité de Mohamed Abdel Aziz.

Mais, honneur quand même à ces journalistes qui nous ont permis d’entendre et comprendre la vision présidentielle. Le peuple a entendu. Entendu un président qui dit que c’est lui le peuple, lui le Président et lui l’Etat. Et s’il arrive que le peuple pense qu’il est dans l’erreur, le peuple doit comprendre que c’est une bonne chose pour la Mauritanie.

En somme, comme a dit l’autre : « le peuple doit faire ce qu’il lui demande de faire, ne doit pas faire ce qu’il fait et surtout ne doit pas dire ce qu’il fait ». Celui qui avait sorti cette belle tirade avait été chassé du pouvoir comme un malpropre…

« Je ne suis pas fait pour démissionner et je ne suis pas fait pour échouer », déclare Mohamed Abdel Aziz... Une saillie qui explique la philosophie d’un homme public qui avait dit un jour qu’il ne cherchait pas un intérêt personnel et qu’il est venu au pouvoir pour les pauvres et pour « soulever » la Mauritanie. Cette phrase d’Abdel Aziz fut fortement applaudie par l’assistance, quoique beaucoup de ces applaudisseurs reconnaissent qu’ils n’avaient fait que suivre le mouvement ; le fait d’applaudir étant apparemment contagieux.

Ce groupe d’individus (on ne saurait quand même pas les qualifier tous d’applaudisseurs) invités pour l’occasion constitue pourtant la crème des ennemis d’Abdel Aziz car ils viennent de planter le décor de la déchéance d’un homme et de son régime. La fin.

Oui. Mohamed Abdel Aziz ne peut échouer et ne peut sentir la faiblesse ni la démission. Un homme qui pense pour tous, qui sait tout ne peut échouer ; lui pour qui les populations ne sont que des pions et leurs élus de simples faire-valoir. Une population qu’il a contribué, par sa politique mal pensée, à plonger dans la misère et l’incertitude du lendemain. Une population qu’il va une fois encore priver de 6 milliards d’ouguiyas pour assouvir sa volonté de faire passer, coûte que coûte, ses amendements constitutionnels par voie de référendum…

Hélas, les propos du Président Abdel Aziz ne surprennent presque personne ; surtout pas ceux qui savent comment celui que l’ancien FNDD avait surnommé « Le Général Limogé » était arrivé au pouvoir. Limogé, il avait réagi vigoureusement en destituant le Président élu pour occuper son fauteuil. Cet homme, Abdel Aziz, n’aime ni être déçu, ni être déchu.

Qui se souvient encore aujourd’hui des fameux accords de Dakar qui n’ont jamais été respecté parce qu’aux yeux de Mohamed Abdel Aziz le fait de les avoir accepté équivalait quelque peu à une faiblesse de sa part ? Longtemps après, il a ressenti cette prétendue faiblesse et s’est toujours senti blessé ; plus que les effets de la future « balle amie » qui l’avait rendu alité et presque impotent, loin du pays, dans un hôpital de l’Hexagone.

Au même moment – les premières heures de l’incident – certains de ses « hauts parleurs » continuaient d’affirmer que le Rais était bien portant et qu’il n’était que légèrement blessé au bras. C’est dire que lui, Abdel Aziz, cultive des airs de matador, renforcé en cela par une cohorte de « braillards » (« brailleurs ») répandant de fortes brassées d’encens sur son sillage ; même si cette image d’un homme sans faiblesse et sans faille est quelque peu mise en mal par certains anciens collègues au Trésor public ou de l’armée.

C’est cette obsession à se prendre pour un « Zoul Qarneïn » des temps modernes qui fait que Mohamed Abdel Aziz n’accepte pas et ne peut accepter le coup de Jarnac des sénateurs (« ses sénateurs »), quand bien même ils sont appelés « élus du peuple ».

Avant Abdel Aziz, Maaouya n’avait jamais imaginé que sa chute pouvait venir de ceux là mêmes qui l’applaudissaient à tout rompre et qui, peu après, s’étaient mis à applaudir ses tombeurs. Ces applaudisseurs qui trouvaient de la profondeur et des significations cachées aux propos de Ould Taya, même les plus terre-à-terre ; applaudisseurs à l’échine courbe qui n’hésitaient pas à inventer des histoires pour contenter ce « roi » qu’ils avaient fini, à la longue, à transformer en Ubu… Ils disaient de lui qu’il était « un choix de DIEU pour sauver la Mauritanie ».

Le malheureux n’avait compris l’hypocrisie de bien de ses « sujets » que dans l’avion qui l’amenait d’Arabie Saoudite pour Niamey, après que des officiers – qui lui devaient presque tout – avaient décidé de le virer du Palais Ocre.

Abdel Aziz, le principal artisan du renversement de Maaouya et du mandat écourté de Sidioca n’en a que faire des humeurs des trente trois sénateurs qui lui avaient dit « Non ». Il l’a presque clamé avec dédain lors de sa rencontre avec la presse : lui Abdel Aziz (le berger) est un « canon sans recul », c’est aux récalcitrants sénateurs (« traitres ») élus de revenir au bercail (eux le troupeau).

Lui Abdel Aziz, qu’il pleuve des sénateurs mécontents ou pas, il sortira vainqueur et la Mauritanie passera à autre chose. Puisqu’il est un super-Président ; un « Mogo Puissant »… et qu’on ne vienne pas parler de dictateur !!

Pourtant, le point commun entre dictateurs et super-Présidents, c’est qu’à force de se surestimer et de minorer leurs « ennemis », ils finissent par devenir leurs propres ennemis. Abdel Aziz le comprendra-t-il avant le clap de fin ? Ou va-t-il plonger cette pauvre Mauritanie dans un sommeil tout aussi tumultueux que cauchemardesque qui finira par un réveil agité ?

Qu’Allah éloigne la Mauritanie des lendemains incertains.

Camara Seydi Moussa

cridem

Messaoud ould Boulkheir, président d’APP : ‘’Le recours au referendum est un argument fondé du point de vue de la Constitution, de la loi, de la justice, de la logique politique et de la morale’’

altLe Calame : Vous avez, comme de nombreux Mauritaniens suivi la prestation du président de la République sur la TVM. Vous n’y avez pas pris part, contrairement à certains de vos collègues présidents de partis ; quelles impressions vous a-t-elle laissées ? Pourquoi Messaoud ould Boulkheir s’est fait représenter par le S.G. de son parti ? L’argument juridique avancé par le président pour justifier sa décision de recourir au référendum vous parait-il fondé ?

Messaoud ould Boulkheir : Vous avez parfaitement raison de considérer que l’évènement a été très suivi par la grande majorité des Mauritaniens, comme à chaque fois que M. le président s’est livré à un tel exercice. S’agissant de mon absence, contrairement à certains de mes collègues, je vous signale que je n’ai jamais assisté à aucune des nombreuses autres  précédentes.

L’impression que cela me fait est que de nombreuses questions ont trouvé des réponses. Je ne comprends pas  le sens de la question à propos de ma suppléance par le S.G. du Parti  à une cérémonie où ni lui ni moi étions présents.

S’agissant enfin  du dernier volet de vos multiples questions en une seule, je considère l’argument fondé du point de vue de la Constitution, de la Loi, de la Justice, de la Logique politique, de la Morale et qu’en ce qui concerne le FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS, les Etats qui ont fondé et développé   la  Démocratie et que d’aucuns brandissent à l’envi, tantôt comme référence sacrée et tantôt comme épouvantail profane, n’ont jamais souscrit à son arrêt et certainement pas quand il s’agit de demander l’arbitrage du seul Souverain après Allah, j’ai nommé le Peuple.

En démocratie, l’avis du Peuple est le seul qui compte réellement et se mettre en travers de son expression est une position on ne peut plus antidémocratique.

– Cette sortie présidentielle est intervenue au lendemain du rejet par le Sénat des amendements constitutionnels préconisés par l’accord du 20 octobre. Le président a finalement opté pour le référendum que vous réclamiez. Etes-vous satisfait de cette décision ? Si oui APP battra-t-elle campagne ?

 Je suis bien évidemment satisfait comme le sont certainement tous les vrais démocrates et les vrais patriotes et cela pour deux raisons au moins :

a)- Ce vote ferme automatiquement la voie du raccourci du Congrès Parlementaire qu’avait privilégié la Majorité présidentielle contrairement  à la résolution finale du Dialogue.

b)- De fait, il s’ouvre ainsi pour la résolution du problème, la seule voie du REFERENDUM que M. le président a toujours le droit de convoquer, d’une manière ou d’une autre,  pour faire passer ou retoquer  par le Peuple souverain les propositions  qu’il lui suggère.

     Alliance Populaire Progressiste et donc acquise au Référendum et est prête à s’y impliquer totalement et donc à mener campagne.

– En optant pour le Congrès parlementaire pour faire voter les amendements constitutionnels, le gouvernement avait évoqué le coût de l’opération (6 milliards d’ouguiya). Vous en a-t-il parlé lors de votre dernière rencontre ? Si oui qui pourrait financer cette opération ?

 Lors de la rencontre qui a précédé celle que vous évoquez, il m’avait dit qu’il n’y avait pas de problème de financement du Référendum mais tout au plus une opportunité d’économie et d’affectation pour des actions  d’utilité publique plus prioritaires. J’en déduis donc qu’il n’ira pas chercher des financements en dehors du Budget de l’Etat.

– A votre avis le vote des Sénateurs est-il de nature à sauver la démocratie mauritanienne de la « dérive » ou tout simplement un geste alimentaire, comme le croient certains ?

 Il est un signal fort du dynamisme positif  de la  démocratie balbutiante de notre Etat naissant puisqu’il brise le mythe de l’inconditionnelle  majorité, automatique, aboulique, silencieuse et sans conscience ; a contrario, il  ouvre grandement  les portes du choix conscient, de l’engagement volontaire et de la responsabilité assumée qui sont en définitive les seuls critères du  patriotisme, de la  citoyenneté et du militantisme véritable qui seront, à terme, les seuls vrais remparts contre les dérives de l’autoritarisme.

– L’Opposition dite « radicale » s’est vite réjouie de l’acte des Sénateurs et a appelé à un nouveau Dialogue avec le Pouvoir, ce que le Président a rejeté dans sa prestation. Etes-vous favorable à un nouveau dialogue inclusif  cette fois-ci ?  Et à quoi il pourrait servir au pays ?

 Pour le moment sa requête n’a été adressée qu’au Président et il a donné sa réponse. Je donnerai la mienne quand  cette opposition là  me fera la même proposition, puisque au vu des informations dont je dispose, elle m’exclut du dialogue qu’elle revendique.

– A la veille du dernier dialogue, vous avez  rencontré les responsables du FNDU et du RFD pour les convaincre, vainement d’y prendre part. Est-ce à la demande du président Aziz ou une décision personnelle ? Ensuite sur quoi ont porté vos divergences ? Et qu’est ce qui est, à votre avis, à l’origine des bisbilles récurrentes entre Messaoud ould Boulkheir et les autres leaders de l’opposition qualifiée de radicale ?

 Au départ l’initiative a toujours été personnelle, mais mes contacts avec le Président et eux (RFD et FNDU) ont fait de moi naturellement un intermédiaire censé déceler ce qu’il croit être les points de divergences ou de blocage et de s’en ouvrir forcément à chacune des parties dans l’espoir d’arracher à l’une ou à l’autre une concession, même minime, allant dans le sens du rapprochement. Si au niveau de l’opposition, le problème du manque de confiance est omniprésent et sert d’exutoire à tout,  surtout au R.F.D. ;  au F.N.D.U. on perçoit, malgré ce manque de confiance affiché, une très timide et frileuse  tendance au compromis qui n’attend pour s’afficher qu’un premier pas d’un membre du groupe…Ce premier geste d’un premier du groupe se faisant attendre, on se perd en conjectures et on  tâtonne. C’est entre autres ce qui explique que les points de blocage et de divergences sont allés de l’exigence d’une réponse écrite du gouvernement, pour aboutir à l’exigence de prendre connaissance de la plateforme élaborée par la majorité. Ces deux conditions allaient d’ailleurs vite être dépassées à leur tour au profit d’un FRONT DE REFUS DE TOUT DIALOGUE tant que des mesures coercitives n’auront pas été prises par le Président à l’encontre des ministres ayant suggéré la possibilité pour lui de briguer un 3ème mandat… Cette volte-face est intervenue pour faire opposition à l’accord donné par le Président s’agissant de la mise à leur disposition du contenu de la plateforme de la majorité, une  décision que j’avais pris le soin de leur communiquer.

La seule raison objective de  ce que vous appelez   nos «bisbilles»  que je privilégie au détriment  de très nombreuses autres tout à fait subjectives, est notre différence d’approche  relativement au Dialogue.

 – L’Opposition aurait-elle une chance de gagner en 2019 ? Si oui à quelles conditions ?

 En politique, tout est possible et rien n’est intangible. La clé de toute réussite est la foi, le travail et une dose de chance.

– En vous opposant à l’introduction de la question du 3ème mandat pour l’actuel président dans les thématiques du dernier dialogue,  le pouvoir a justifié ce refus par le fait qu’il n’a pas été proposé la modification de l’article relatif à l’âge des candidats à la présidentielle qui aurait pu vous permettre de compétir en 2019, êtes-vous demandeur ?

 Je crois que la question est mal posée car la question qui n’a pas figuré dans les thématiques du Dialogue est bien celle se rapportant au 3ème mandat et non celle relative à l’âge qui en fait bel et bien partie. Ceci étant dit, j’aurais été demandeur en 2019 si la restriction de l’âge avait été levée, mais qui peut prédire avec certitude que les élections présidentielles ne se dérouleront pas avant cette échéance ?

– Dans une interview sur France 24 le président Mohamed ould Abdel Aziz qui ne peut plus se présenter n’a pas exclu de soutenir un candidat, et lors de sa prestation télévisée du mercredi il a affirmé qu’après son mandat, il restera en Mauritanie et continuera à faire de la politique. Quel commentaire vous inspirent ces déclarations ?

 Ces déclarations me semblent de droit car en sa qualité de citoyen, ces activités lui restent acquises tant qu’un autre président ne viendra  pas les lui interdire par le biais d’une révision de la Constitution et tant que le soutien de son candidat ne se fait pas aux frais des  Finances et des moyens de la Collectivité nationale.

– Le gouvernement vient de faire adopter un projet de loi qui incrimine la discrimination, comme il a institué, il y a peu, un tribunal contre les crimes de l’esclavage, ceux de la torture… Pensez-vous que ces moyens sont de nature à répondre aux nombreuses revendications à caractère communautaire auxquelles on assiste depuis quelques années ?

 La loi qui stigmatise l’interdit et l’institution en charge de juger et de réprimer les contrevenants sont toujours utiles et ne seront jamais superflues, mais  ces mesures  resteront tragiquement insuffisantes en l’absence d’une volonté politique réelle. J’avoue que c’est cette volonté politique qui manque le plus  à tous les niveaux de la hiérarchie de l’Etat, mais aussi à ceux des strates de la société.  Il est malheureux que tout le monde semble ne prêter qu’un regard fuyant et une oreille distraite à l’imminence du pire des dangers qui menacent notre existence.

– Que pensez-vous du Manifeste des Haratines ?

 Ses fondateurs sauront répondre à cette question beaucoup plus et mieux que le simple observateur que je suis.

 Ahmed Ould Samba est l’un des jeunes cadres d’APP, qui vous voue respect et admiration ; c’est du moins ce qu’il a affiché dans le dernier Calame. Il vient d’écrire sur sa page facebook qu’il n’exclut pas de se lancer dans la course pour la présidentielle de 2019 pour parachever l’œuvre de l’inégalable Messaoud, comme il vous qualifie. Vous en a-t-il parlé ? Si oui, comment avez-vous réagi ?

 Le droit de se présenter à toutes les fonctions est  reconnu à tous les membres du Parti, pour le reste de la question c’est auprès de l’intéressé qu’il faut chercher la bonne réponse.

– L’opposition dite radicale estime que les amendements constitutionnels sont loin d’être une priorité pour les mauritaniens, frappés de plein fouet par une crise socio-économique profonde, la flambée des prix des produits de première nécessité, le chômage des jeunes, l’insécurité galopante, la gabegie…. Partagez-vous ce tableau peu reluisant ? Ne craignez-vous pas les 6 milliards du référendum ne viennent alourdir la dette du pays, donc affecter davantage la vie des  citoyens ?

 Mes propres analyses de la situation générale du pays,  hier comme aujourd’hui, ont  toujours précédé toutes les autres, qu’elles soient orales ou écrites. Si vous cherchez, vous les trouverez sûrement.

– Les relations entre notre pays et ses voisins immédiats, le Maroc et le Sénégal ne cessent de se détériorer. Qu’en pensez-vous. ?

– Si ce que vous avez l’air d’affirmer se vérifie, ce serait vraiment dommage car notre survie en tant d’Etat dépendra des bonnes relations que nos dirigeants ont l’obligation morale et politique de sauvegarder, coûte que coûte, avec tous nos voisins dont la survie dépend aussi de la nôtre.

– Que reste-t-il de la CUPAD ? Comment en êtes-vous arrivés là ?

– Tous ses fondateurs continuent heureusement d’exister, chacun indépendamment des autres, sans aucune animosité  mais aussi sans volonté de retour.

Propos recueillis par Dalay Lam

le calame

Les arabes disposés à une réconciliation historique avec Israël

Les arabes disposés à une réconciliation historique avec IsraëlLes dirigeants arabes, réunis mercredi à Amman, dans le 28ème sommet de leur organisation, se sont déclarés disposés à conclure une réconciliation historique avec Israël en contrepartie de l’évacuation par celle-ci des territoires arabes occupés en 1967.

Le communiqué final de la conférence appelle les pays à ne pas transférer leurs ambassades à Al Qods et sont convenus de relancer les négociations de paix entre palestiniens et israéliens partant du principe de deux états et de l’initiative de paix arabe.

Les interventions iraniennes et les crises syrienne, yéménite, libyenne et palestinienne ont dominé dans les discours prononcés par les dirigeants arabes.

Ceux-ci ont demandé à a communauté internationale d’aider les pays qui accueillent les réfugiés syriens et ont insisté sur la nécessité de trouver une solution à cette crise.

Le communiqué ajoute que les dirigeants arabes se sont engagés à faire échec au terrorisme et à l’éradiquer afin de protéger les peuples arabes.

La présence des dirigeants arabes au sommet d’Amman a été la plus importante depuis plusieurs années, plusieurs chefs d’état s’étaient absentés lors des derniers sommets.

Le 29ème sommet de la ligue arabe se tiendra en Arabie Saoudite.

 

saharamedias