Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 16/03/2017

FLAMNET- RETRO: Quand le président Samba Thiam des FPC répond aux attaques malveillantes de Mohamed Ould Maouloud de l´UFP-MND

Nous sommes pour le Mnd ce que De gaulle fut pour Vichy


altOuld Yessa aimait à dire, pour appeler à la vigilance, que lorsque ses “parents” voulaient dissimuler quelque chose aux Négro-africains, ils le diffusaient en arabe…

Ould Maouloud vient de faire une sortie à (Zaharachinguitty.info) –version arabe- où il chargeait les Flam – aujourd’hui FPC- .
Vous devinez que pour répondre aux critiques formulées, J’ai dû recourir aux services de traduction, oh combien délicate et inconvenante dans notre contexte ! 


La sortie de Maouloud , comme les sorties en général du Mnd –Ufp dirigées contre nous reposent, bien souvent, sur des accusations fallacieuses , des raccourcis faciles , s’ils ne recourent simplement à l’amalgame , aux dénigrements et à la calomnie . Il commence par relever les différences entre nous, enchaine sur sa critique pour finir par appeler à discuter …

Abordant la différence entre eux et Nous Maouloud affirme qu’elle se situait dans l’idéologie ; moi je dirais plutôt qu’elle tient à l’analyse de la situation interne –depuis toujours – ; elle réside, à mon sens , dans la perception et l’appréciation des hommes et des choses , dans la vision . Je continue de croire que nous nous réclamons tous deux de gauche, cette gauche nourrie à l’idéal de liberté et du progrès,… maintenant que le communisme est partout renié. 


Commençons – pour fonder mon assertion- par comparer le regard , récent, qu’il portait sur la personnalité de Ould Taya qu’il jugeait ‘’ en patriote qui aimait son peuple …‘’ avec le mien qui considère ould Taya comme le plus stupide des Présidents , et l’incarnation même du mal absolu ; Ce camp d’en face nous reprocherait nos concepts : Système, “Apartheid mauritanien , Négro –africain ou Négro-mauritanien” , concepts qui les incommodaient au plus haut point … Là où mon organisation dénonce frontalement, avec force, l’oppression dont sont victimes les Négro-mauritaniens, eux louvoyaient, abordaient la question avec circonlocution ! Face à ce que nous qualifions de discrimination, de racisme structurel de l’Etat mauritanien, ils faisaient profil bas et ne trouvaient à opposer qu’ un ‘’compromis processuel et dynamique’’…


Face aux putschs militaires Awlad Nasr et Négro-africains, nous nous souvenons encore du double standard par eux adopté, malgré la différence de nature de ces deux évènements .


Notre Manifeste fut qualifié par lui et ses amis de document incendiaire qui ‘’ voulait mettre le feu à la maison commune ‘’, pour tenter de remettre en cause l’équilibre existant … ; l’équilibre existant !!!

Quelque part, nous sommes à l’égard du Mnd-Ufp ce que De Gaulle fut pour Vichy. De Gaulle combattait les Allemands qui avaient envahi la France et Vichy combattait De Gaulle ! Nous combattions le Système, le Mnd-Ufp nous combattait…
Bien sûr, de temps à autre , quelque Négros et quelque negrita montaient au créneau , versaient dans le ‘’discours flamiste’’ pour tenter de mystifier l’opinion négro-africaine , brouiller les cartes , afin de limiter les dégâts dans leurs rangs , chaque jour un peu plus clairsemés .


L’origine de notre contentieux avec le Mnd , vieux de trente ans , est à chercher dans la différence de morale politique ! Nous croyons à une certaine noblesse politique, qui se refuse au mensonge, à la calomnie de l’adversaire, aux coups fourrés, aux poignards dans le dos ! Un homme ça se retient disait le père de A CAMUS.


Pour revenir aux différences , celle essentielle –originelle- entre eux et Nous date , je crois , des années 70 , lorsqu’eux mettaient l’accent sur le combat contre l’impérialisme français , là où nous pensions qu’il fallait , pour justement réussir cette lutte contre l’impérialisme – consolider le front intérieur en s’attaquant d’abord ou simultanément aux discriminations rampantes des nationalités, déjà perceptibles . Ils pensaient que la lutte contre l’impérialisme était la contradiction principale, nous pensions le contraire. Ils développaient une approche marxiste de classes , là nous percevions déjà , au-delà des réserves et limites de cette approche dans le contexte africain – , que la lutte des classes glissait vers la lutte des races ; l’une était sur le point de recouvrir l’autre , dans notre contexte interne , pour devenir une . Bien que le cours de l’histoire aie confirmé nos vues, ils refusaient, malgré tout, de faire leur mea-culpa, et persistaient dans la fuite en avant … 


Maouloud dit dans cette interview que le terme Négro-mauritanien avait été créé par nous, pour inclure les Haratines dans notre combat afin « de faire front contre les maures ». 

Un peu de vrai, beaucoup de faux comme savent si bien le faire les éléments du mnd ! Raccourci facile, pure vue de l’esprit … 
Nous avons réinventé ce terme , non pas « pour faire un front contre les maures » comme le croit le président de l’UFP , mais pour faire front contre un Système inique , pernicieux ; cette démarche s’inscrit dans une logique naturelle qui veut que dans les luttes de factions , chaque partie cherche à créer un rapport de force qui lui soit favorable ; c’est de bonne guerre , il doit en convenir . S’il se trouvait des maures qui souhaitaient la préservation de ce Système, alors oui, nous ferions front contre eux. Que Maouloud nous dise donc dans quel camp il se situe ? Dans le camp des destructeurs du Système ou dans celui de ceux qui œuvrent à le perpétuer ? Dans le camp de l’immobilisme ou dans celui du changement ?
Notre souci, notre intention n’a jamais été de détacher les haratines des maures (blancs), ou de les avoir avec nous contre les Bidhaans, non ! Nous voulions , en progressistes, simplement soutenir leur juste lutte , en hâtant leur prise de conscience politique , et partant, leur émancipation … Cela nous l’assumons, et nous sentons fiers d’avoir presque réussi . Ce concept englobant , parallèle à celui de N-africains , visait aussi à distinguer le type de Noirs mauritaniens , pour l’étranger ; Il y avait ceux qui avaient été réduits en esclavage et perdu leur culture originelle , par assimilation , il y avait les autres, qui avaient échappé à cette traite négrière et donc avaient conservé , intactes , leurs langues et cultures d’origine ( wolofs , Bambaras , Pulaars , Soninko ) .
En tout état de cause ‘’ l’identité haratine’’- actuellement assumée – vient clore ce faux débat ; les Hratine , en effet, ont fait le choix , disent-ils, de n’appartenir ni au camp des kwar ni à celui des arabes …


Au finish , dirais-je à Maouloud , n’avions-nous pas , nous aussi , le droit d’user du slogan de l’internationale : ‘’prolétaires (… ) unissez-vous’’ , d’autant que nous sommes ( hratine et Kwar ) aujourd’hui et depuis toujours les véritables opprimés du Système en cours ? Nous n’excluons nullement les opprimés arabo-berbères, il ne tient qu’à eux de rejoindre nos rangs.


J’en viens maintenant à l’amalgame, la confusion , qu’aiment bien entretenir Maouloud et ses amis entre les deux nationalismes , qu’ils renvoient souvent , non sans cynisme , dos à dos ; Le nationalisme arabe – nationalisme arrogant , intolérant , impérialiste, et le nationalisme négro-africain qui demeure un nationalisme ouvert , patriotique . Si en théorie les Mawlouds prétendent se démarquer des premiers ( Nasseriens et Baassistes ) ’en pratique, ils ne sont pas très éloignés de ceux-là , de par leur quasi silence sur la réalité socio politique douloureuse , actuelle du pays .


En conclusion , ce type de critique émanant d’éléments intellectuels arabo-berbères évoquent, pour moi , les propos que Martin Luther King tenait à l’endroit des whites citizens , des whites moderates aux Etats-Unis .

King disait que les Blancs modérés , par leur position qui renvoyait dos à dos victimes et oppresseurs , contribuaient, en réalité , à renforcer l’oppression des Blacks américains . Ces whites moderates stigmatisaient les effets (tension) mais se gardaient de considérer les causes à l’origine de cette même tension. Ils étaient, ajoutait-il, plus dévoués à l’ordre qu’à la justice … ils préféraient la paix négative qui est absence de tension , à la paix positive qui est présence de justice . King terminait pour dire que l’injustice devra être exposée à la lumière de la conscience et de l’opinion nationale avec toute la tension que son exposition créée. C’est à cela que nous nous essayons.


Pour revenir enfin à son appel à discuter , bien sûr que nous sommes preneurs ; dès que l’opportunité sera offerte …mais cette discussion, je crois , ne pouvait tourner autour des ’idéologies… 

Je ne puis, par ailleurs, ne pas noter ce paradoxe chez mon alter ego : il déterre la hache de guerre tout en appelant simultanément à discuter pour solder notre contentieux vieux de 30 ans ? Notre long et difficile compagnonnage , cette relation tempétueuse marquée par un déficit de confiance , par la méfiance , suscités par les coups fourrés , les coups bas , les dénigrements et la calomnie , ne saurait se pacifier sur une simple discussion , à moins …de forcer sur l’optimisme . 
Mais enfin essayons toujours, même si l’on est persuadé qu’on ne change pas à 60 ans…

 

La lutte continue!

 

Samba THIAM- Président des FPC .

www.flamnet.info

 

 

SERIGNE CHEIKH AHMAD TIDIANE SY ” AL MAKHTOUM”, UNE FIGURE DE L’ISLAM DU FUTUR

altDakar, 16 mars (APS) – Le khalife général des tidjanes, Serigne Cheikh Ahmad Tidiane Sy “Al Maktoum”, rappelé à Dieu dans la nuit de mercredi à jeudi, à l’âge de 91 ans, est l’une des figures musulmanes sénégalaises dont la grande érudition et la noblesse d’esprit ont préservé le prestige du Sénégal à travers le monde.

 
Le défunt khalife tire un double privilège de son état-civil. La Tidjaniyya, confrérie soufie, est fondée par son homonyme, l’Algérien Aboul Abbas Ahmad At-Tidjani (1737-1815), puis largement propagée par son grand-père, El Hadji Malick Sy, hagiographe du prophète Mohamed (PSL).
 
Natif de Saint-Louis (nord) comme son père, Ababacar Sy, khalife des tidjanes de 1922 à 1957, dont il est le troisième fils, Serigne Cheikh Tidiane Sy a accédé au khalifat en 2012, prenant le relais de Serigne Mansour Sy “Borom Daara Ji” (le maître de l’école coranique, Ndlr) à la suite du décès de ce dernier.
 
Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy laisse apparaître le parcours d’un guide spirituel qui s’est affranchi du conservatisme propre à l’islam au Sénégal, pour s’efforcer de se donner une identité propre à lui, celle d’un homme d’ouverture. 
 
Au-delà de la considération tirée de son ascendance (descendant d’El-Hadji Malick Sy, de l’almamy du Rip et du Bour Sine), son influence dans les milieux musulmans sénégalais est le résultat de son itinéraire personnel. 
 
Très tôt, Serigne Cheikh Tidiane a tenté de réformer son entourage familial. Il installe le téléphone pour le khalife et commence à habituer son monde au port de la tenue dite occidentale et aux apparitions publiques, le chef décoiffé. 
 
Cette ouverture suscite des controverses. Par exemple, chez les religieux, le bonnet est un élément du complet. Au cours d’une causerie religieuse, le 26 mai 1950 à Tivaouane (ouest), le jeune marabout soutenait : “La religion ne doit pas rendre neutre son sujet aux travaux de réformes mondiales. (…) Apprendre ses devoirs religieux et les mettre en pratique n’exclut nullement les travaux manuels et d’esprit qui conduisent à l’amélioration du sort de l’humanité. C’est là un autre champ qu’il ne faut pas fuir pour aucun prétexte.” 
 
Une dimension plurielle
 
Plusieurs registres – intellectuel, social, théologique, politique et économique – caractérisent son parcours. Cette dimension plurielle marque ses conférences publiques ou sa causerie à l’occasion de la commémoration de la naissance du prophète Mohamed (571-622). 
 
D’ailleurs, depuis près d’une décennie, le cheikh la célèbre, seul avec ses fidèles aux Champ des courses de Tivaouane. Ce “gamou” (célébration) est le troisième organisé, concurremment, à côté de celui de ses frères et celui de ses cousins. La première scission date du début des années 50, suite à un conflit entre Khalifa Babacar et ses demi-frères. 
 
Cette vielle division est intervenue un demi-siècle après le lancement par El-Hadji Malick Sy de la nouvelle impulsion qu’il a apportée à l’anniversaire de la “Mawlidi nabi”, en le célébrant avec le “Bourda”, le chef-d’œuvre de Mohamed Bouchri. 
 
Ce sont des écrits panégyriques sur le prophète, qui sont chantés sur une décade avant la veille du “gamou”. Le jour-j, les conférenciers de ces trois pôles commentent le “Khilasu Zahab” ou “Mimiya”, œuvre majeure de leur aïeul sur la vie du prophète. 
 
Tivaouane est l’attraction des musulmans sénégalais à l’occasion de la célébration du Maouloud, cette commémoration de la naissance du prophète Mohamed (PSL), dans cette ville, depuis son lancement par El-Hadji Malick Sy. 
 
L’avènement de ce savant et mystique (1855-1922) a été annoncé par El-Hadji Oumar Foutiyou Tall comme son successeur à la tête de la Tijaniyya. 
 
“Une fidélité sans faille”
 
Dans sa formation spirituelle, Cheikh Ahmad Tidiane “Al Maktoum” revendique “une fidélité sans faille aux enseignements de Serigne Babacar Sy”, son père qu’il prend pour “seul et unique maître spirituel”. Toutefois, il ne cache pas une pleine admiration pour son formateur Serigne Alioune Guèye, ainsi qu’il aime à citer ses autres professeurs de sciences islamiques, l’imam Moussa Niang et Chaybatou Fall. 
 
Aussi rappelle-t-il souvent son passage entre les mains de son oncle paternel El-Hadji Abdoul Aziz Sy et les leçons de diction de ce savant et pédagogue de renom. Ils ont vécu ensemble à Guinguinéo (centre). L’écho des cantiques de Dabbah retentit encore au Sénégal, près de 20 ans après sa disparition. 
 
Les contemporains de Cheikh Tidiane “Al Maktoum” à Tivaouane retiennent de lui “un apprenant surdoué”, un “talibé” (disciple) qui récitait sans anicroche ses leçons alors qu’il revenait d’autres occupations pendant que ses camarades apprenaient. 
 
Déjà à l’âge de 14 ans, il a bouclé prématurément les cycles inférieur et moyen des études islamiques. A 16 ans, il publie son premier livre : “Les vices des marabouts”. Plus tard, il écrit “L’inconnu de la nation sénégalaise : El-Hadji Malick Sy”. A la trentaine, Cheikh Ahmad Tidiane effectue son premier voyage à Paris où il vit, bien plus tard pendant cinq ans, une sorte d’exil. 
 
Des relations en dents de scie
 
Cette précocité intellectuelle fait qu’il joue les premiers rôles dans l’entourage de son père. Aux toutes dernières années du califat de Serigne Babacar, Cheikh animait le “gamou”, sur sa désignation, et était l’interlocuteur des “dahiras” (cercles de “talibés”) et des délégations officielles.
 
Cette maturité le met en contact avec les hommes politiques, avec lesquels les relations évoluent en dents de scie. Il fut le fondateur du Parti de la solidarité sénégalaise (PSS, opposition à Senghor), avec plusieurs politiques, notamment Ibrahima Seydou Ndao et Me Moustapha Wade, ainsi que le marabout Cheikh Ibrahima Niasse. En 1959, la contestation de résultats électoraux jugés “tronqués” par le PSS et le PAI (gauche) vaudra à Cheikh un séjour carcéral. 
 
Des années plus tard, Senghor le nomme ambassadeur au Caire, auprès de la République arabe unie (Egypte et Syrie). La fin ne fut pas prospère. Aux accusations de “fautes de gestion” se mêlent celles d’un “approchement inquiétant avec les milieux arabo-musulmans”. L’inquiétude venait surtout des autorités françaises et des pro-Français dans l’entourage de Senghor.
 
Un fait : le marabout-ambassadeur développait la coopération culturelle et faisait venir des milliers d’ouvrages destinés aux arabisants sénégalais.
 
“Au risque de me répéter, je vous rappelle que votre rôle est avant tout d’étudier et d’organiser la nature qui est en nous et hors de nous, pour l’avènement de la justice, de la bonté et de la paix”, déclarait-il au cours d’une conférence religieuse, en mai 1961 à Rufisque, dans la région de Dakar. 
 
Avec les régimes successifs avant et après l’indépendance, son parcours politique est parsemé de contacts et de distances. Mais, chez les intellectuels, notamment les lettrés en arabe, Serigne Cheikh Tidiane incarne le renouveau de l’islam au Sénégal. 
 
En 1955, le jeune marabout tidjane monte l’Association éducative islamique, en même temps qu’il lance le journal “L’islam éternel”. Aussi multiplie-t-il les conférences thématiques sur l’islam, la société, la science, la culture et la politique. Son vieil auditoire se souvient de cette conférence portant sur “Islam et négritude”. 
 
“En lui, Cheikh Tidiane, s’est réalisée la double quête de l’+Insanoul kamil+ (l’homme parfait) dans la perspective islamique : cet être spirituel qui vivra pour Dieu seulement, en duo avec l’être terrestre qui travaillera et se battra comme s’il ne devra jamais quitter ce bas monde”, écrivait, dans le journal “Le Monde islamique”, d’octobre 1995, Cheikh Abdoulaye Dièye. 
 
“La pureté et l’originalité de son style”
 
“Poète moi-même, j’ai déjà trop jeune été émerveillé par la pureté et l’originalité de son style et la noblesse que véhiculait sa poésie. Son tout est poème, finesse et intelligence et on le perçoit bien à travers ses sorties. De son habillement à son gestuel en passant par son verbe évocateur”, ajoutait le défunt religieux et homme politique sénégalais. 
 
Mystique, intellectuel et politique, Cheikh Tidiane garde à son tableau de chasse la figure de l’homme d’affaires. Producteur d’arachides dans le Saloum (centre), il s’est ensuite intéressé à l’industrie (huilerie et tomate conservée) avant de devenir actionnaire majoritaire dans l’unique cimenterie du pays à l’époque, la SOCOCIM de Rufisque. 
 
Sa brouille avec le régime d’Abdou Diouf lui vaudra bien des ennuis dans ce portefeuille. Sont également évoqués ses intérêts passés dans les secteurs du transport. 
 
Au fil du temps, le poids de l’âge et l’étendue des responsabilités l’ont amené à se retirer de plus en plus du monde profane.
 
Dans une analyse datée de septembre 1995 et consacrée aux relations entre l’islam et le monde occidental, suite à une appréciation positive du Prince Charles d’Angleterre sur la contribution de la religion musulmane dans le progrès de l’Europe, Cheikh Tidiane Sy le soutenait ainsi : “Ce n’est pas parce qu’il y a des incultes parmi les Occidentaux et des révoltés parmi les musulmans que tout doit s’écrouler. Il faut aider les uns et les autres à être moins récalcitrants.” 
 
“On ne parlera ni le français ni je ne sais quoi” 
 
Cependant, après le déclenchement de la guerre en Irak, au début des années 90, par les forces anglo-américaines, le chef religieux sénégalais avait vivement protesté contre les divers soubassements de l’attaque armée. 
 
Le jeudi 15 mai 2003, à l’occasion du “gamou”, il plaidait pour une réforme des systèmes internationaux. “Les systèmes financiers, politiques et religieux sont tous mal fichus. On ne peut pas mondialiser la bêtise ! Le constat d’échec des systèmes est patent. Ceux qui prônent la mondialisation, eux-mêmes, s’y perdent tous les jours.” 
 
“L’homme est le premier projet de Dieu et sa dernière créature. A travers lui, le Seigneur témoigne de son omniscience que tout fidèle doit méditer. Le règne de l’aveuglement généralisé rend nécessaire pour le musulman un retour aux sources divines : Allah, le prophète et le Coran. Tout ce qui peut sauver l’être humain, c’est sa détermination à prêter attention aux pouvoirs du Seigneur et Dieu a fait de son envoyé (le prophète Mohamed) un sol vierge pour l’avènement du Coran”, ajoutait-il.
 
Lors du “gamou” de 2007, Serigne Cheikh Tidiane Sy “Al Maktoum” invitait les adultes, en particulier les maîtres coraniques, à savoir “se comporter convenablement avec les enfants, à être gentils avec eux”. “Il y a en qui ne savent que gronder ou violenter les enfants alors que cela ne se fait pas. Tout comme il est formellement interdit, en islam, de transformer les enfants en mendiants errant en guenilles dans les rues. D’ailleurs, pour faire exaucer un vœu personnel, passons par les enfants”, disait-il. 
 
Serigne Cheikh, c’est surtout la maîtrise de la parabole comme méthode d’éducation allusive. Il la couple souvent avec l’humour ou la dérision. “Tâchez-vous d’apprendre l’arabe classique, la langue du prophète, qui est aussi celle de l’au-delà parce qu’on n’y parlera ni le français ni je ne sais quoi.” 

SAB/BK/ESF

 

Source : Leral.net

Sénégal : décès de Cheikh Tidiane Sy, le khalife général des Tidjanes

Sénégal : décès de Cheikh Tidiane Sy, le khalife général des Tidjanes Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’âge de 92 ans. Il était le petit-fils du principal propagateur de la confrérie des Tidjanes au Sénégal, El Hadji Malick Sy.
C’est un jour de deuil pour de nombreux Sénégalais. Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy « Al Maktoum », khalife général des Tidjanes −l’une des plus importantes confréries soufies du Sénégal − depuis fin 2012, est décédé dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 mars à l’âge de 92 ans.

Son frère cadet Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, jusqu’alors porte-parole de la confrérie, lui succède et devient le nouveau khalife général des Tidjanes.

Fils de Serigne Babacar Sy et petit-fils d’El Hadji Malick Sy, le principal propagateur de la confrérie Tidjane au Sénégal à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy était considéré comme un homme modeste et pieux, entièrement dévoué à sa charge religieuse. Il était aussi très discret et n’apparaissait que très rarement en public.

Macky Sall à Tivaouane

Le khalife défunt était également réputé pour son érudition et son ouverture d’esprit. Figure intellectuelle respectée, il a un temps côtoyé la sphère politique sénégalaise. À la fin des années 50, il avait fondé le Parti de la solidarité sénégalaise (PSS, dissous depuis) et avait été opposant à Léopold Sédar Senghor − une opposition qui lui valut d’ailleurs quelques mois de prison −. Il fut ensuite brièvement ambassadeur du Sénégal au Caire.

Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy a été inhumé dans la nuit de mercredi à jeudi à Tivaouane, ville sainte des Tidjanes, à une centaine de kilomètres au nord de Dakar. Le président Macky Sall y est attendu en fin de matinée pour participer à la cérémonie religieuse, à laquelle devraient se joindre des milliers de fidèles.

Jeuneafrique