Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 07/03/2017

Assemblée nationale : plénière pour discuter les amendements constitutionnels avant le vote secret

Assemblée nationale : plénière pour discuter les amendements constitutionnels avant le vote secretL’assemblée nationale a ouvert ce mardi une séance plénière destinée à examiner les amendements constitutionnels proposés par le gouvernement, à l’origine de grandes controverses au sein de la classe politique du pays, avant le vote secret qui doit sanctionner cette plénière.

Les amendements proposés prévoient la suppression du sénat, la fusion de certaines institutions publiques, la création de conseils économiques régionaux, et le changement de l’emblème national et l’hymne.

Les 147 députés de la chambre auront chacun 10 minutes pour exprimer son point de vue par rapport aux amendements proposés.

Le ministre de la défense nationale, Diallo Mamadou Batia interviendra ensuite pour répondre aux interrogations des députés et défendre le point de vue du gouvernement.

Des sources de l’intérieur du parlement ont révélé à Sahara Media que les débats dureront deux jours avant un vote secret pour ou contre les amendements constitutionnels.

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Vidéo : démonstration de force du FNDU avant le meeting du 11 mars contre la révision de la Constitution

Vidéo : démonstration de force du FNDU avant le meeting du 11 mars contre la révision de la Constitution“Non au tripatouillage de la Constitution et à la mutilation du drapeau national”.

C’est par ses slogans de rejet des amendements constitutionnels que ces des centaines de sympathisants du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) se sont faits entendre ce mardi, lors d’un sit-in, près de l’Assemblée Nationale, spectaculairement quadrillée par les forces de police.

Sur un camion-podium, les leaders du Forum national pour la Démocratie et l’unité (FNDU), d’Ely Ould Mohamed Vall à Samory Ould Bèye en passant par Me Mahfoudh Ould Bettah, se sont relayés pour vilipender le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Des griefs qui portent sur l’appauvrissement des populations, l’injustice sociale, la gabegie, le pillage, le tripatouillage de la Constitution ainsi que sur la mutilation du drapeau national.

Pour Moussa Fall, président du Mouvement pour un Changement Démocratique (MCD) et membre du FNDU, la voie empruntée par le Président Aziz pour amender la Constitution “ne milite pas en faveur d’un sursaut d’influence sur les parlementaires et l’opinion publique mauritanienne dans son ensemble”.

“Cela fait huit ans qu’Aziz est au pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait pendant 8 ans, il ne le fera pas en un, deux ou trois jours. Les parlementaires ne peuvent pas se suicider, s’auto-détruire. On leur propose leur destruction sans contrepartie. Et je crois que nous ne pouvons pas attendre d’eux qu’ils acceptent de s’auto-détruire. Et je crois aussi qu’il ne leur est pas suffisamment donné des arguments pour les convaincre. Le président n’est plus ce qu’il était au tout début. Il a perdu beaucoup de notoriété, sa capacité d’influence et il se trouve dans une situation très difficile, en plus, il fait face à une opinion qui ne lui est pas du tout favorable”, explique-t-il à Cridem.

Samedi 11 mars, dans l’après-midi, le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) va marcher du Carrefour Madrid au Carrefour de la Polyclinique. Une autre démonstration de force pour barrer la route aux amendements constitutionnels.

Ces modifications concernent entre autres la suppression du Sénat et la haute cour de justice, la création de conseils régionaux, le changement du drapeau et de l’hymne national.

Dès 08H, les forces de l’ordre avaient fermé  tous les axes menant vers le Palais présidentiel et le Parlement qui est en session extraordinaire pour débattre sur ces amendements constitutionnels  proposés sur le texte de la Constitution du 20 juillet 1991. Pour voir les interventions, CLIQUEZ ICI.

Par Babacar Baye NDIAYE

©Cridem 2017

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Mauritanie: inquiétude du leader des FPC face à la montée des périls

Mauritanie: inquiétude du leader des FPC face à la montée des périlsMontée de l’intolérance et du péril islamiste violent, 3e mandat présidentiel et diplomatie incohérente dans le cadre des rapports avec les voisins: la Mauritanie accumule les problèmes qui concourent à son instabilité.

D’où la vive inquiétude qui transparaît dans une lettre du président des Forces progressistes pour le changement (FPC) -ex Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), adressée à une délégation du Parlement de l’Union Européenne (UE), qui a séjourné récemment à Nouakchott, dans le cadre des consultations au titre des accords de Cotonou (UE/ACP).

Dans sa correspondance, Samba Thiam souligne «une montée de l’islamisme radical, devenu un véritable défi. Depuis l’avènement du régime actuel, les médias relaient des discours religieux à caractère violent et intolérant qui circulent dans les mosquées qui se multiplient. Tous les 100 mètres on entend des prêches faisant le lit du salafisme.

Des associations des «Amis du Prophètes» multiplient les marches appelant à l’exécution de M’Kheitir, un jeune blogueur, et profèrent des menaces ouvertes d’assassinat à l’encontre de son avocat. Une sorte de terrorisme intellectuel s’installe, les penseurs libres sont harcelés, pris de peur».

La lettre cite en exemple les cas d’Aminetou Mint Moctar et de Mint Brahim, deux dames actives dans la société civile, refusant le conformisme «ouvertement attaquées au su et au vu des pouvoirs publics qui laissent faire.

La lutte contre le terrorisme est plus proche du faire-semblant que de la réalité. Si en surface, le régime déclare se battre contre le terrorisme, dans les faits il semble plutôt flirter avec les forces qui le nourrissent».

Le 3e mandat, un autre point explosif

La correspondance du leader des FPC aborde également la question d’un éventuel troisième mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz qui malgré des déclarations publiques allant dans le sens contraire, ne semble pas avoir totalement renoncé au projet de se représenter.

«Il avait procédé par ballon d’essai, puis tenté d’en imposer l’idée à travers le dialogue national de septembre/octobre 2016. Pour l’heure, le président chercherait à négocier un troisième mandat par l’achat des consciences».

En Mauritanie, le nombre de mandats au poste de président de la République est limité à deux et cette limitation est garantie par trois clauses d’éternité, gravées dans le marbre: les articles 28,29 et 99 de la Constitution du 20 juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 19 juin 2006.

Diplomatie brouillonne

La lettre destinée aux députés européens, pose également la difficile équation des relations entre la Mauritanie et les Etats voisins, caractérisées par «une diplomatie ambivalente, suffisante et pleine de maladresses, qui se veut participative aux missions onusiennes de maintien de la paix (Côte d’Ivoire et Centre Afrique), mais entretient un climat de suspicion et de tension dans le voisinage immédiat.

Avec le Mali, il y a un déficit de confiance, à juste raison. Même cas de figure avec le Maroc. La tension larvée et permanente avec le Sénégal est sciemment entretenue. Problème de leadership avec l’Algérie».

Bref, dirigé par un homme «qui n’a jamais pu se départir de ses réflexes de général», le pouvoir de Nouakchott est accusé de fouler aux pieds les libertés fondamentales et d’être un véritable obstacle «à l’émergence d’un Etat de droit», avance Samba Thiam.

Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya

 

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