Interpellation des leaders haratines : par SAMBA THIAM
Depuis quelques temps une question me taraude l’esprit : pourquoi n’entend-on pas les leaders haratines sur la question de l’enseignement et de l’officialisation de toutes nos langues nationales ?
Sur cette problématique qui sous-tend une revendication très légitime, pour relever d’une question de justice et d’équité, nous constatons depuis toujours un silence assourdissant de nos frères haratines …
Récemment, comme pour accentuer encore plus ce silence, nous avons noté leur absence pendant la célébration de la journée des langues maternelles organisée par les associations culturelles Pulaar , Soninke , Wolof le 22 février à la maison des jeunes . Bien que la plupart aient été invités …
Cette attitude, ambiguë , me semble tout à fait à l’opposé de ce que fut et demeure celle des forces progressistes négro-africaines qui, sans relâche depuis 1983 , portent à bout de bras la question de l’esclavage – question haratine – …Et ce , avec d’autant plus de force et de cœur à l’ouvrage que certains parmi ceux-là semblent s’y oublier , reléguant au second plan leur propre calvaire ….
Pourquoi donc n’entend-on pas ces leaders haratines sur la question des langues nationales ? Ce silence traduit-il une indifférence de leur part, une esquive, ou plutôt, renvoie-t-il à une position secrète, dissimulée d’hostilité ou de rejet de cette juste revendication ?
La question est posée à chacun des leaders, à chacune des figures de proue du mouvement haratine.
Une clarification est attendue …
Samba Thiam, président des FPC
Le 29 Mars 2017