Monthly Archives: February 2016
URGENT- Des détails sur l’évasion de 24 détenus de la MAC de Dar-Naim
Tawary – Tout a commencé ce vendredi, aux alentours de 18 heures 30, quand un grand nombre de prisonniers estimé à 100 ont profité de l’ouverture de la porte en grille qui s’ouvre sur le portail de la prison pour forcer sur le barrage formé par quelques gardes pénitenciers, a-t-on appris d’une source informée.
C’est au cours d’une bousculade musclée que 40 prisonniers ont réussi à sortir de la prison, mais sous les tirs de sommations effectués par des gardes, seuls 24 ont pris la fuite et les autres ont regagné les lieux, nous indique une source fiable.
Selon les informations de Tawary, parmi les prisonniers en cavale figurent des détenus dangereux condamnés à mort pour homicide.
A cet instant, certaines sources parlent de l’arrestation de 7 fuyards retrouvés dans des maisons abandonnées situées non loin de la prison.
A DAKAR, UN MUSEE DES CIVILISATIONS POUR RENDRE LES AFRICAINS « FIERS DE LEURS RACINES »
C’est une idée de l’ancien président Abdoulaye Wade, l’une des rares rescapées de son faramineux projet des « sept merveilles du Sénégal » qui devaient former le parc culturel de Dakar.
Le musée des civilisations noires ouvrira en novembre dans la capitale sénégalaise, à mi-chemin entre la gare routière Dakar-Niger et le Grand Théâtre national, l’autre « folie » de Wade.
Le nom du président déchu du pouvoir en 2012 a soigneusement été gommé de la communication officielle. Pour bâtir le pitch, on lui préfère celui plus consensuel de Léopold Sédar Senghor. « C’est un très vieux projet, qui date du premier festival mondial des arts nègres de 1966 à Dakar, raconte Hamady Bocoum, directeur de ce nouvel établissement. Senghor avait alors porté le projet d’un musée et travaillé en étroite collaboration avec l’Unesco qui avait financé l’avant-projet. » Le projet ne survit pas à la démission de Senghor en 1980 ni aux différentes crises que traversera le pays.
Circularité du bâtiment
L’idée renaît en 2009. Pour en financer la construction, le Sénégal se tourne alors vers la Chine, qui met environ 20 millions de dollars sur la table. Conçue par l’Institut d’architecture de Pékin, la silhouette du bâtiment privilégie la circularité, à l’opposé de l’angle droit occidental. L’édifice d’une superficie de 14 500 m2 dispose de 3 500 m2 de surface d’exposition et d’un amphithéâtre.
Reste à voir quel en sera le contenu. Selon Hamady Bocoum, ce ne sera pas un musée « chromatique », à savoir dédié aux seules cultures noires. « On ne veut pas faire un musée d’ethnographie ou d’anthropologie, s’enfermer dans un ghetto, prévient-t-il. On veut montrer de manière vivante les civilisations noires mais aussi s’ouvrir sur un dialogue des cultures, créer des ponts. Le rôle d’un musée n’est pas de créer un sentiment d’altérité, mais de porter un message de partage. On veut que les Africains soient fiers de leurs racines, qu’ils cultivent à nouveau l’estime de soi, mais qu’ils soient aussi ouverts au dialogue. »
Lire aussi : Paris lance sa première foire d’art et de design africains
Mais que mettre dans ce musée quand on sait que 80 à 90 % des pièces majeures d’art africain classique se trouvent hors d’Afrique ? « On ne peut pas être prisonnier de ce que nous n’avons pas, admet Hamady Bocoum. On aimerait que d’autres pays africains contribuent par des prêts. On voudrait aussi se rapprocher du musée de Tervuren, du Smithsonian et du British Museum. »
L’institution avait pris contact voilà quelque temps avec le Musée du quai Branly, à Paris, en vue d’un éventuel partenariat. Stéphane Martin, président du musée parisien et ancien président de la commission de vérification des comptes et de contrôle des établissements publics du Sénégal de 1986 à 1989, reconnaît avoir rencontré Malik Ndiaye, chercheur et historien d’art à l’université Cheikh Anta Diop. Mais pour l’heure rien de concret n’a été mis en place.
« J’ai travaillé cinq ans au Sénégal, je suis optimiste à moyen terme, confie Stéphane Martin. Je suis convaincu qu’il y aura un mouvement de retour du patrimoine. Quand ? Comment ? Je ne sais pas. Je serai le premier à y participer à partir du moment où il y aura des interlocuteurs loyaux, fiables, honnêtes. Si ce musée de Dakar se révèle une institution à la hauteur de la Fondation Zinsou, je ne demande pas mieux que de contribuer, si le gouvernement me suit, à ce qu’il y ait des dépôts importants. »
Faire vivre le musée
Mais d’ici là, le nouveau musée devra compter avec l’existant, c’est-à-dire la collection du musée de l’IFAN. « Tous les musées européens sont centrés sur l’objet, remarque Hamady Bocoum. Nous, on sera sur le vivant. » Comprenez sur le patrimoine immatériel, l’oralité, mais aussi l’art contemporain.
Quid du rôle des Chinois une fois le bâtiment livré ? « Ils avaient tendance à considérer le Grand Théâtre national, qu’ils ont aussi construit, comme leur antichambre, confie un observateur sénégalais avisé. J’espère qu’ils ne voudront pas non plus vampiriser le musée. » Hamady Bocoum, lui, est catégorique : « Ils ne vont pas nous imposer d’expositions. »
Reste une dernière inconnue, le budget de fonctionnement. « L’Etat mettra à disposition ce qu’il faut pour faire autre chose qu’un élément de divertissement », affirme le directeur de l’établissement, sans donner de détails chiffrés. Espérons qu’après les promesses, ce nouvel équipement ne se transformera pas en coquille vide. On le sait, il est facile d’ériger un musée, mais bien plus compliqué de le faire vivre…
Roxana Azimi contributrice Le Monde Afrique
Source : Le Monde
Garde Nationale : Recrutement hors la loi : “La loi, c’est le chef” /Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar
En juin 2008, le colonel putschiste Felix Joseph Négri, le troisième mousquetaire, était le premier chef d’état-major de la Garde nationale à violer de façon flagrante, les textes de ce corps et à s’en vanter.
Quand il a pris service dans la deuxième semaine du mois de juin, il avait porté l’uniforme de la Garde, avec insignes et attributs du corps, comme l’ont fait tous ses prédécesseurs militaires. Une semaine après, de retour de la Présidence, il s’était débarrassé des épaulettes de la Garde pour les remplacer par ceux de l’Armée nationale.
Informé par un officier de ce geste, j’ai aussitôt demandé son audience, qu’il m’a accordée immédiatement. Constatant qu’il avait repris les galons de l’Armée nationale, je lui ai demandé pourquoi ? Il m’a répondu que ce matin à la présidence, le chef – il s’agit du 1er mousquetaire, le président du HCE – lui avait fait l’observation suivante : « Pourquoi tu portes les galons de la Garde alors que tu seras promu général le 1er juillet, dans une dizaine de jours? » J’en ai déduit, dit-il, qu’il voulait que je reprenne mes galons et c’est ce que j’ai fait.
Je lui ai répondu : « Je trouve que cette question du chef est vraiment absurde ! Mon colonel, pour vous conformer aux textes de cette institution que vous commandez, vous avez deux choix. Le premier c’est de respecter la tradition du corps, qui porte depuis sa création le 30 mai 1912 les galons de la coloniale – les troupes de marine française.
Quelques années avant l’indépendance, nous avions remplacé leur insigne, l’ancre de la marine, par une panthère, puis à l’indépendance nous avions remplacé la panthère par la tête d’un chameau blanc sur fond du drapeau national et au milieu des années 2000 un aigle irakien conçu par un baathiste nous avait été imposé.
Dans ce cas, vous pouvez demander à l’intendance de vous commander les galons du général de brigade des troupes de marine française. Le deuxième choix, c’est de commander des galons de général de brigade de l’Armée nationale sur fond bleu roi, la couleur de la Garde.
Dans tous les cas, vous devez garder les galons de colonel de la Garde jusqu’au 1er juillet en vertu de l’article 35 alinéa 2 du décret N° 2001/PG du 31 décembre 2001 relatif à l’uniforme et aux accessoires d’uniforme des personnels militaires de l’armée nationale qui stipule : « Le militaire porte les uniformes, insignes et attributs de son corps d’affectation ».
Pour toute réponse, le chef d’état-major me dit : « Pour nous les militaires, la loi, c’est le chef. » Pour faire plaisir à son chef, qui ne porte pas la Garde nationale dans son cœur et, par mépris pour ce corps séculaire, il avait gardé les galons de l’Armée durant ses huit années de commandement, jusqu’à sa retraite.
En sortant de son bureau, je m’étais rendu compte qu’il était utopique de demander à des officiers, qui prennent notre constitution pour une note de service qu’ils peuvent changer quand ils veulent, d’appliquer des actes réglementaires qui organisent un corps de troupe.
Depuis 2008, ce chef d’état-major avait réduit d’autorité, la permission annuelle du personnel à 30 jours au lieu de 45 jours comme dans les autres forces armées, conformément au décret portant statut de la Garde nationale. Ainsi pendant huit ans, le personnel de la Garde a été privé arbitrairement de quatre mois de son droit à permission, soit quatre mois de salaire, que l’Etat mauritanien doit nécessairement dédommager un jour.
Par note de service N° 3259/EMGN N° 332/ B1 du 21 février 2013, il avait imposé illégalement aux candidats au recrutement d’élèves gardes, une fourchette d’âge allant de 18 à 25 ans, en violation des dispositions de l’article 18 du décret 80 – 286 du 31-10-1980 portant statut de la Garde nationale qui stipule : « Le personnel de la Garde nationale est recruté parmi les candidats réunissant les conditions suivantes : Etre de nationalité mauritanienne ; Etre physiquement et mentalement apte au service armé ; Etre âgé de 20 ans au moins et 30 ans au plus ; Avoir une taille minimum de 1m 65 ; Jouir de ses droits civiques et être de bonne moralité ; Toutefois, la priorité de recrutement est accordée aux anciens militaires spécialistes. »
Pour lui, il faut se conformer obligatoirement aux règlements de l’Armée nationale, qui ne recrute que des jeunes civils, alors que la Garde nationale avait prévu de s’enrichir au recrutement de l’expérience d’anciens militaires, gendarmes ou policiers de bonne moralité, et c’est pour cette raison qu’elle a opté pour cette fourchette de 20 à 30 ans. La même note de service a introduit irrégulièrement une nouvelle condition de recrutement : Savoir lire et écrire l’arabe et/ou le français.
La loi ce n’est pas le chef
Pendant son commandement, Félix Joseph Négri, s’était emparé des prérogatives du ministre de l’Intérieur, en agissant par message, en matière de recrutement qui se faisait de plus en plus rare, et en matière de révocation du personnel, son sport favori, il avait renvoyé arbitrairement des centaines de gradés et gardes, de façon ciblée, et à sa convenance.
Plus tard, les ministres de l’intérieur régularisaient souvent avec enthousiasme, par arrêtés, toutes ses bavures sans oser prendre la peine de vérifier la régularité des textes, pourvu que ce soit le chef d’état-major qui le demande. Felix Joseph Négri avait aussi cédé d’autorité une importante partie du patrimoine foncier de la Garde nationale à Atar, à son corps d’origine sans consulter la tutelle pour laquelle il n’a d’ailleurs aucun respect.
Aujourd’hui c’est un autre général issu des rangs de la Garde nationale, et fils de Garde, qui dans un communiqué annonçant le recrutement d’une promotion d’élèves gardes pour le 13 et 14 février 2016, transgresse lui aussi les règlements en vigueur comme son prédécesseur.
Pour les conditions de recrutement, il a fixé une fourchette d’âge entre 18 et 27 ans alors que le statut fixe l’âge de 20 à 30 ans pour les nouvelles recrues, et a exigé un niveau scolaire de brevet d’études du premier cycle ou de l’une des classes du second cycle au minimum, alors qu’aucun niveau scolaire n’est prévu pour les élèves gardes par les textes en vigueur, et il a volontairement omis trois conditions statutaires.
Le niveau scolaire des gardes n’est évoqué que dans le cadre de leur avancement au grade de brigadier, en cas d’obtention des diplômes professionnels et techniques CAP2 ou du CT2, par l’article 30 du statut, dernier alinéa, qui stipule : « Cependant aucune condition d’ancienneté n’est exigée des gardes de 1er et 2ème échelon titulaires du brevet du 1er cycle ou d’un certificat de scolarité de l’une des classes du second cycle de l’enseignement secondaire pour le passage au grade de brigadier. ».
La constitution des dossiers de candidatures a été, elle aussi, modifiée et ne correspond plus à l’esprit et à la lettre de l’article 20 du statut de la Garde
Ce recrutement en cours à la Garde nationale se déroule donc en dehors des règles du droit et doit être repris pour se conformer à la loi, et permettre la participation de tous les jeunes citoyens ciblés par la loi et exclus par abus d’autorité.
Car ces abus de pouvoir, hérités des périodes d’exception, ne contribuent pas à l’émergence d’un Etat de droit et n’augurent pas de lendemains meilleurs. Si pour les militaires, la loi c’est le chef, pour les Gardes, la loi n’est pas le chef et le chef n’est pas la loi.
Pour les Gardes, la loi est une règle générale et impersonnelle qui s’applique à tous, sans discrimination aucune. Sans exception aucune. L’article 4 de la constitution stipule : « La loi est l’expression suprême de la volonté du peuple. Tous sont tenus de s’y soumettre ». L’état-major de la Garde doit absolument se conformer aux lois et règlements en vigueur dans cette République.
L’insoumission des forces armées et de sécurité
Les ministres civils de la Défense du pouvoir d’exception qui est toujours là, n’ont pas pu amener les chefs d’état-majors de l’Armée et de la Gendarmerie, à se soumettre à leur autorité. Les ministres civils de l’Intérieur du même système, n’ont pas, eux non plus, osé soumettre à leur autorité, le chef d’état-major de la Garde nationale et le directeur général de la Sûreté Nationale.
En effet, ces chefs de corps peu dociles, à cause de leur séjour aux différents comités militaires ou au HCE, organes hiérarchiquement supérieurs au gouvernement, ont tendance à considérer leurs ministres comme des subordonnés.
Ces ministres civils béni-oui-oui, plus préoccupés à se maintenir en place, et à garder coûte que coûte leurs avantages matériels, au détriment de leur autorité sur les différents corps, au mépris des lois et des règlements de la République, se sont accommodés de cette situation, où les rôles sont souvent inversés. Ce qui est incompatible avec l’existence d’un véritable Etat de droit, et qui a causé beaucoup de préjudices au bon fonctionnement de ces deux institutions.
Il faut signaler que ces ministres n’ont aucune ascendance sur ces puissants chefs de corps, dotés d’une autonomie financière et administrative, ainsi que d’une autonomie de commandement, qu’ils ne peuvent ni noter, ni contrôler, ni inspecter, ni contredire et qu’ils considèrent comme des alter ego du chef de l’Etat.
Au ministère de la Défense, annexe de l’état-major national, les civils sont indésirables. Depuis l’avènement du pouvoir d’exception, tous les postes à pourvoir, sans exception aucune, y compris celui du secrétaire général, sont occupés par des militaires désignés par le chef d’état major-national, un véritable détachement du Bataillon de Commandement et des Services, donc plus soumis à son autorité qu’à celle du ministre de la Défense. La nomination de ce dernier, seul civil parachuté à la tête de l’institution, comme pour amuser la galerie, est le plus souvent soumise à l’approbation, ou au choix du chef d’état-major national.
Tous les ministres civils qui ont occupé les portefeuilles de l’Intérieur et de la Défense, pendant la période d’exception, et particulièrement depuis le 12-12-84, sont responsables chacun en ce qui le concerne, de cette situation d’insubordination des forces armées vis-à-vis de leurs chefs hiérarchiques légitimes, à cause de leur insouciance et de leur désinvolture. L’insoumission des forces armées à l’autorité civile, discrédite l’élite politique, conforte les officiers putschistes et compromet sérieusement la construction d’un Etat de droit.
Si le chef d’état-major de la Garde veut changer les conditions de recrutement des élèves gardes, il lui suffit d’initier un projet de décret dans ce sens abrogeant les articles 18,19 et 20 du statut, qu’il soumettra, par voie hiérarchique, à la signature du premier ministre qui ne peut rien refuser à un général, au lieu de continuer à naviguer dans une zone de non droit.
Avant de dénoncer publiquement l’irrégularité de ce recrutement d’élèves gardes, j’avais cherché vainement à amener le chef d’état-major de la Garde nationale à se conformer au statut du corps, en commissionnant deux de ses proches, le premier est mon voisin, le colonel chef du troisième bureau qui m’avait promis d’informer l’intéressé.
Le second est le plus ancien et le plus fidèle de ses agents de renseignement, mon frère et ami le brillant lieutenant à la retraite Daouda Jibril Niang, major de notre promotion d’élèves officiers, rescapé du génocide de 1990 et l’une des plus grandes victimes du racisme d’Etat dans notre pays, transformé malheureusement, en négationniste par opportunisme et qui ne sait plus à quel drapeau se vouer, au point de considérer comme un exploit sa participation à la farce de Kaedi.
le calame
L’UMA: 27 ans après, un bilan toujours mitigé et en deçà des aspirations des peuples de la région
MAP – Meriem RKIOUAK – publié le Mercredi 17 Février 2016 à 12:44
Rabat – Vingt-sept ans, jour pour jour, se sont écoulés depuis la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA), le 17 février 1989.
Le bilan reste mitigé: à peine une cinquantaine de conventions signées intéressant principalement les domaines économique, social et culturel, et six Sommets, en tout et pour tout, tenus pendant les cinq premières années de la vie de l’UMA.
A partir de 1994, date de la tenue du dernier sommet maghrébin, les réalisations et le rayonnement de cet ensemble régional sont restés en deçà des aspirations des peuples maghrébins. Pourtant, à ses débuts, l’UMA était vouée à un avenir florissant, forte en cela de plusieurs atouts : une rare proximité entre les cinq pays qui la forment aux niveaux historique, culturel et civilisationnel, une complémentarité des ressources naturelles et économiques, une population jeune, une élite politique et intellectuelle avisée et dynamique, une appartenance bien ancrée à la Oumma arabo-islamique.
Que d’opportunités gâchées et de potentiels galvaudés pour des considérations politico-politiciennes qui font qu’aujourd’hui, 27 ans après la signature à Marrakech du Traité constitutif de l’UMA, les frontières maroco-algériennes demeurent fermées, obstruant la voie à tous les efforts de réanimation de l’UMA et renvoyant aux calendes grecques le projet de (re)construction de ce Grand Maghreb tant désiré.
La responsabilité du pouvoir algérien dans la persistance de ce statu quo est un secret de Polichinelle. Outre les frontières, l’Algérie ferme les canaux de dialogue et multiplie désespérément provocations et manigances à l’encontre du Royaume et de son intégrité territoriale, faisant fi des appels, provenant de l’intérieur comme de l’extérieur, à faire prévaloir l’intérêt des pays et des peuples de la région aux intérêts étriqués d’un régime ou d’une classe dirigeante blasée et égoïste. Tous s’accordent donc à dire que le conflit artificiel autour du Sahara marocain, nourri et entretenu par le régime algérien qui fournit toit, fonds et soutien politique et diplomatique aux séparatistes, est la pierre d’achoppement à toute tentative de relance de l’UMA.
Il n’en demeure pas moins que l’évolution du contexte géostratégique ambiant, sur les cinq dernières années surtout, n’a pas été en faveur de cette entreprise. L’avènement brutal du “printemps arabe” notamment en Tunisie et en Libye, avec son lot de troubles socio-politiques, de risques sécuritaires et de difficultés économiques dont l’intensité diffère d’un pays à l’autre, a bousculé les agendas des Etats et les a amenés à revoir leurs priorités et se concentrer davantage sur le front interne afin de mener à bon port la transition démocratique en marche, combattre le terrorisme, relancer la machine économique et préserver l’unité nationale. En attendant que ces défis soient relevés, le projet d’édification de l’UMA, perçu vraisemblablement comme étant moins urgent, reste aux stand-by.
Force est pourtant de constater que cette vision des choses ne pourrait que s’avérer étroite et contreproductive à moyen et long termes, étant donné que le gel du processus d’intégration maghrébine a, chaque année, un coût politique, économique, social et géostratégique lourd qui se répercute sur chacun des pays de l’UMA. Puisque l’union fait toujours la force, les pays de l’UMA ont beaucoup à gagner, en termes de sécurité, de prospérité économique, d’influence et de positionnement international, de l’édification d’un espace maghrébin solide, cohérent et compétitif où chacun trouve son compte.
En ce sens, l’engagement des cinq pays maghrébins dans le processus, aussi laborieux et délicat qu’il puisse être, de reconstruction du Grand Maghreb, pourrait être la voie incontournable du salut et l’ultime solution aux problèmes des pays de la région, à condition d’y mettre la volonté politique, la bonne foi et les moyens nécessaires, et, surtout, “se concentrer sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous sépare”.
lemag.ma
Dialogue, élections anticipées : Un stratagème pour amadouer l’opposition ?
Le pouvoir travaille à l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition, compte supprimer le Sénat et organiser des élections municipales et législatives anticipées. Du moins c’est cela qu’affirme un membre du bureau exécutif de l’Union pour la république (UPR), le parti au pouvoir.
Quelle est la raison qui pousse le pouvoir à agir ainsi ? Selon notre source il s’agit pour le régime en place de contrer la poussée islamiste devenue la première force politique d’opposition suite aux dernières élections municipales et législatives boycottées par la plupart des grands partis de l’opposition dont le RFD.
Mais d’aucuns pensent que l’idée d’ouverture d’un dialogue et d’organisation d’élections anticipées qui permettraient à l’opposition de se faire représenter dans les mairies et le parlement n’est qu’un stratagème auquel feraient recours les pouvoirs publics pour amadouer les partis politiques contestataires.
De l’avis d’autres analystes, la passe économique et les difficultés d’en venir à bout seraient tout aussi des raisons acculant le régime à lâcher du lest d’autant qu’il est comptable de la situation économique désastreuse et des contingences sécuritaires éventuelles pour le pays.
Les prédispositions dont fait montre le président Ould Abdelaziz pour un dialogue qui pourrait s’entamer le 3 mars prochain sont cependant reçues avec beaucoup de scepticisme tant la crédibilité et la confiance avec les autres acteurs semble s’émousser de jour en jour.
Mauriweb