Monthly Archives: February 2016
En Mauritanie, des apatrides dans leur propre patrie !

Dans les textes, tous les Mauritaniens sont égaux en droits et en devoirs. Dans les faits, c’est hélas encore loin d’être le cas. Entre les mains des « blancs » (maures, Ndlr), l’administration refuse encore dans certaines localités d’enrôler les populations de race noire.
En somme, celle-ci n’ont pas le droit d’avoir des papiers d’identité biométriques. Cette pratique d’un autre âge à conduit, à la longue, à construire une société à deux vitesses. Une société dans laquelle certains jouissent de tous les droits alors que d’autres sont relégués au rang de citoyens de seconde zone juste bon à d’obéissants serviteurs.
C’est une ségrégation raciale qui ne dit pas son nom. Même les enfants sont victimes de ce racisme inique. «Le directeur de l’école primaire du quartier a refusé d’inscrire notre fils de 7 ans. Pourquoi? Tout bonnement parce que le petit n’avait pas de papiers d’enrôlement», témoigne Hawa Mamadou.
Assise sous un hangar près de son époux et de ses trois enfants, la vielle femme ne comprend pas comment un directeur d’école peut interdire à un gamin de s’instruire, de surcroit lorsque ce gamin est aussi mauritanien que lui.
El Hadj Mamadou Thiam, né en 1976 à Kiffa, possède un acte de naissance portant le N°030011580570. Il est Mauritanien mais ne parvient toutefois pas à se faire enrôler dans le fichier biométrique. Sa sœur, Aîssata Mamadou, et son demi frère, Sileymani Sow, cherchent aussi à se faire enrôler depuis 4 ans mais en vain.
Pourtant, les actes d’état civil de El Hadj Mamadou Thiam, de ses frères et de ses sœurs ont été signés par l’actuel ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation,Ahmedou O Abdallah qui avait servi comme préfet à Kiffa. C’est à ne rien comprendre.
Ce traitement à deux vitesses touche également les plus fidèles serviteurs de l’Etat comme c’est le cas de Bâ Amadou Samba, un ancien militaire. A 59 ans, l’ex-sergent qui a combattu dans l’armée Mauritanienne contre le Sahara occidental durant 4 longues années ne comprend pas le traitement qui lui est réservé après tous les sacrifices qu’il a consentis pour défendre la partie. Ses enfants : Marième, Samba et leur grande sœur aînée Souadou âgée de 21 ans, mariée et mère d’un garçon, n’arrivent également pas à se faire enrôler.
Les cas de Mauritaniens que l’administration mauritanienne refuse de reconnaitre comme citoyens, car c’est de cela dont il s’agit, sont très nombreux. Et souvent ces refus provoquent des drames et brisent des carrières ou des vies.
Halima Alassane N’Gaîdé, ancienne élève du Lycée de Boghé s’est elle aussi vue interdire de passer son examen du baccalauréat en juin 2013 par la Direction des examens et des concours relevant du ministère de l’Education nationale.
La raison ? Elle n’avait pas été enrôlée. Et pourtant, elle était l’une des plus brillantes de son lycée. Son acte de naissance a été établit en 1994 au centre d’état civil de Téyarett à Nouakchott. «C’est avec le même document que je me suis présentée au concours d’entrée au collège en 2006 et à l’examen du Brevet d’Etudes en 2010.
Et j’ai été admise», déclare Halima avant de renchérir la mort dans l’âme : «Je ne comprends pas qu’on m’interdise de me présenter au Bac avec le même document d’état civil. C’est scandaleux et injuste !». Convaincue que l’administration ne veut pas de gens comme elle à l’université, Halima a décidé de ranger ses cahiers et de…se marier.
S.L. est une jeune femme originaire de la localité de Bababé. Désemparée, elle a tenu à conserver l’anonymat. Elle peine à enrôler son enfant né d’une relation hors mariage à l’état civil bien qu’elle ait une existence tout ce qu’il y a de«légale». «Mon fils est né suite à une relation hors mariage.
Il s’appelle Ali et a 10 ans. Il a été enregistré à l’état civil de la mairie à sa naissance en 2005. Lorsque j’ai voulu l’enrôler, on m’a exigé le certificat de mariage avec son père. J’ai dit que je n’en avais pas. On m’a dit d’aller l’établir au tribunal du Cadi. Hélas, comment peut-on établir un document pour un mariage qui n’a jamais existé», se lamente-t-elle.
Aîchetou, Oumnasri et Toutou sont trois sœurs. Elles sont aussi arrivées dans une impasse. Une impasse appelée administration. Elles habitent le quartier deTalha, derrière le lycée Technique de Boghé. Aucune d’elles ne dispose d’un extrait du registre national des populations.
L’aînée, Aîchettou, est âgée de 23 ans. Son acte de naissance porte le numéro 130202219921745. Elle est aujourd’hui mère de trois enfants : Mohamedou, Khadjettou et Wouratou. Mohamed, leur père, n’est toujours pas enregistré dans le fichier biométrique, ce qui risque de compromettre la scolarité de Oumnasriqui est au collège et de Toutou qui prépare son CEPE.
Que pense l’administration de ce que la population qualifie d’«injustice» ? Le sous-préfet du département de Boghé tient d’abord à minimiser le problème. Pour lui, le nombre de personnes n’ayant pas été enrôlées n’est pas élevé. «La grande majorité des Mauritaniens a été enrôlée.
Ceux qui ne le sont pas ne réunissent pas les conditions requises », tranche-t-il sans toutefois dire ce qu’il adviendra des gens qui n’ont pas pu se faire inscrire dans le fichier biométrique. «Ce n’est pas par manque de considération qu’ils ont été laissés en rade mais cela relève de la responsabilité des intéressés et pas de l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés(ANRPTS) et encore moins des pouvoirs publics», prévient-il.
L’attitude de l’administration révolte Samba Fall, expert-consultant en développement, président du Réseau de la Promotion de la Citoyenneté et de la Bonne Gouvernance (RPCB) et responsable de l’ONG New Vision.
Il soutient que l’inscription sur les registres de l’état civil est un «droit fondamental » et un «principe universel des droits de l’homme». «Les mesures imposées aux citoyens doivent être simplifiées. Tous reconnaissent qu’il y’a dans cette opération d’enrôlement des citoyens deux poids et deux mesures.
Il s’agit d’une discrimination qui se fait au grand jour. Il est inconcevable dans un pays de voir certains citoyens disposer de leur état civil et d’autres pas du fait des procédures d’enrôlement illégales», s’insurge-t-il. M. Fall prévient que «l’injustice engendre la révolte qui est source de répression qui à son tour génère la guerre et la destruction».
DunesVoices
L’Adrar est le coeur politique de la Mauritanie
Pierre Messmer , ancien administrateur colonial du cercle de l’Adrar mauritanien ( 1950-1952), gouverneur de la Mauritanie (1952-1954) ancien Ministre des Armées ,et Premier ministre de la France a dit :
« L’Adrar (et surtout Atar), est le cœur politique de la Mauritanie. L’ile-de-France par rapport à la France, le lieu à partir duquel la République Islamique de Mauritanie s’est peu à peu constituée ».
La déclaration de ce Chancelier de l’ordre de la Libération , membre de l’Académie française , prononcée bien avant l’accession de la Mauritanie à l’indépendance nationale, s’est avérée « assertion vraie » ,scientifiquement parlant .
En jetant en effet, un regard rétrospectif sur la vie politique en Mauritanie depuis le retour en France de Pierre Messmer, le constat est évident.
C’est en Adrar qu’est né a Atar le 13/09/1916 Sid’El Moctar N’Diaye, le véritable fondateur de la République Islamique de Mauritanie dans ses frontières et indépendance actuelles :
Député de la Mauritanie à L’Assemblée Nationale française de 1951 à 1959 ; Président de l’Assemblée territoriale de Mauritanie de 1952 à 1958 ; Président de l’Assemblée Constituante de la RIM du 28 novembre 1958 à mai 1959 ; Président de l’Assemblée Nationale de Mauritanie de mai 1959 à mars 1961.C’est lui qui a signé le 28/11/1958 le document officiel proclamant la création officielle de la République Islamique de Mauritanie.
Et c’est ce Sid’El Moctar N’Diaye qui a choisi l’autre « père de la nation » , Moktar Ould Daddah pour diriger les destinées de la Mauritanie :
« … Sidiel à qui je rétorquais qu’il était lui, le leader politique, tout désigné me répondit, sans ambages, qu’il ne voulait pas exercer de responsabilité dans le domaine exécutif… (et) que donc il ne voyait que moi pour être ce homme politique « nouveau » appelé à diriger la Mauritanie « nouvelle … »dixit Moktar dans ses mémoires « contre vents et marées »
http://cridem.org/C_Info.php?article=650645
Pour concrétiser son choix sur le terrain , Sid’El Moctar a mis en jeu tout son charisme et réputation pour que Ould Daddah parvienne à se porter candidat au poste de conseiller territorial . Chose difficile en son temps car la circonscription administrative de Boutilimit par laquelle pouvait passer la candidature de Moktar est barrée par son parent, l’éminent notable Souleymane Ould cheikh Sidiya . Pour Sid’El Moctar, il fallait passer autrement.
L’anecdote que se content les Atarois est la suivante : « Par un soir de 1957, Ould Yahya N’Diaye (ainsi l’appelle-t-on à Atar) arrive par avion en compagnie de son ami Moktar daddah.
De l’aéroport, le président de l’assemblée territoriale de la Mauritanie, envoya un message verbal à Ehel ( gens d’) Adrar : « Je suis venu avec mon jeune ami Moktar . Je cherche à le proposer au poste de conseiller territorial. Si cela est possible, tant mieux. Si, non, je vais continuer ma route ». Le messager courut à pied et vint communiquer l’information au grand notable et richissime commerçant Homody Ould Mahmoud , beau père de Sid’El . Expectative !!! Casse-tete !!!
L’auguste Homody sait que la Jemaa de l’Adar a déjà choisi ses candidats aux postes de conseillers territoriaux , et non des moindres, en la personne de Dey Ould Sidi Baba , Sid’Ahmed Kabach pour Atar et Ould El Mounir pour Chinguetti .
Des « mastodontes politiques » aussi illustres et prestigieux, aux yeux d’Ehel Adrar , que Souleymane Ould Cheikh Sidiya pour Ehel Boutilimit. Que faire alors ?
Ne dit-on pas que : derrière chaque grand homme, se cache une femme. Salka Mint Ebdebba qui a tout entendu de la conversation entre son mari et l’envoyé de Sid’El , n’attendit pas la minute pour lancer toute son autorité, sa force d’âme, son intelligence, son aura, sa sagesse et ses nombreuses relations amicales pour que la Jemaa de l’Adrar se réunisse extraordinairement dans les plus brefs délais et que son gendre ait gain de cause.
Grace a la noblesse de sentiments, clairvoyance, ouverture d’esprit , amitié sincère ambiante entre les grandes notoriétés de l’Adar ( Allah Yarham Houm Jemi3an) , l’assemblée accepta sur proposition d’Ehel Chinguetti que Ould EL Mounir retire sa candidature pour permettre à Moktar Ould Daddah de porter le flambeau de représentation de la 7eme ville sainte, dont le nom est aujourd’hui fierté, porté par tous les Mauritaniens ou Chenaghita . »
Ainsi donc Moktar Ould Daddah est élu en mars 1957 conseiller territorial de l’Adrar.
Depuis lors ; il n’a cessé de manifester sa reconnaissance à l’endroit d’Ehel Adrar . Dans son discours fondateur le 1er Juillet 1957 à Atar (justement), il disait en guise d’introduction :
« Mes chers amis, mes chers compatriotes, C’est avec une émotion toujours renouvelée, que je me retrouve dans ce cadre de l’Adrar immortalisé par le poète qui a chanté les noms prestigieux de « Gour Hamogjar, du Batem, du Dhar Tiffojjar » et surtout au milieu de vous tous à qui je dois la place que j’occupe maintenant. Je tiens à vous remercier à nouveau de la confiance que vous m’avez accordée, me permettant ainsi d’accéder aux plus hautes responsabilités. Je puis vous assurer que cette confiance ne sera pas déçue. Je veux aussi remercier tout particulièrement l’Emir de l’Adrar à l’hospitalité duquel nous devons de nous retrouver tous ensemble ce soir. Je lui suis reconnaissant de vous avoir rassemblés ici pour entendre ce que j’ai à vous dire.
http://mauritanie-ouldkaige.blogspot.com/2012/12/un-discours-fondateur-celui-du.html
En mai 1957, Moktar Ould Daddah devient vice-président du conseil de gouvernement de la Mauritanie. Il fait alors décider le transfert de la capitale mauritanienne en territoire national, mettant fin à la situation surprenante d’un pays dont l’administration et les pouvoirs publics siègent à l’extérieur, à Saint-Louis, chef-lieu commun du Sénégal et de la Mauritanie à l’époque coloniale.
L’autonomie adoptée par référendum en novembre 1960 fait de Moktar le Premier ministre de la République islamique de Mauritanie. Ould Daddah est ensuite élu président de la République par l’Assemblée en 1961.
Comme pour justifier les propos de Pierre Messmer qui parle du Grand Adar, couvrant en son temps l’Inchiri, Nouadhibou et Tiris Zemmour, la Mauritanie continue, après la proclamation de son indépendance en 1960, de battre au rythme du cœur de l’Adrar.
Ainsi , les cinq principaux présidents qui ont réussi a tenir la barre de commandement du pays et marquer de leur passage l’évolution du pays, sont issus de l’Adrar ou de localités qui lui sont satellites.
Moktar Ould Daddah « adoptif politique de l’Adrar » , le pays a connu les hauts et bas diplomatiques pour sa reconnaissance ; La sortie de la zone franc ; La Nationalisation de Miferma ; L’ entrée dans la guerre au Sahara. …
Mohamed Khouna Haidalla : Application de la Chari3a islamique et loi sur l’esclavage…
Maaouiya Ould Taya : Relation diplomatique avec Israël, événements sanglants 89-91 ; Introduction des technologies de communication :Internet ; premières élections municipales, parlementaires et présidentielles….
Ely Ould Mohamed Fall : transition démocratique et remise du pouvoir au civil….
Mohamed Ould abdel Aziz ……
L’Adrar a offert en martyr le premier maire de la ville d’Atar , Abdellahi Ould Oubeid pour avoir osé interdire aux soldats Français dés l’indépendance du pays, d’organiser des manifestations perverses dans sa commune les obligeant à se cantonner dans leurs casernes.
Tout comme l’Adrar a donné à la capitale du pays Nouakchott, son premier maire en la personne de Mohamed Ould Khayar….
Mais l’Adrar n’est pas que le cœur politique pour la Mauritanie. Il est aussi son cœur culturel : Hamam Fall , fils d’Atar, le fondateur du théâtre et cinéma modernes, Jeich Ould Seddoum avec sa troupe artistique , initiateur du « Jaguar » devenu universel; Brour Ould Mahmoud et la percée du Med’H et du Bendje ….La Guetna et cérémonies festives ; Baptêmes ; Gastronomie, Tajine à base de kebdé …..Dattes , Henné et D’Hinn (beurre)Adrar etc….sont devenues aujourd’hui culture partagée par tous les Mauritaniens .
Un autre sujet à aborder ultérieurement…
Ely Salem Khayar
adrar-info
Cinq vérités concernant le terrorisme

La politique américaine est prise en otage par le terrorisme. En décembre 2015, les sondages indiquaient qu’un Américain sur six, soit environ 16% de la population, plaçait désormais le terrorisme en tête des problèmes du pays – une augmentation de 3% en un mois. Depuis dix ans, jamais tant d’Américains ne s’étaient à ce point préoccupé du terrorisme, même si leur nombre est encore très inférieur aux 46% enregistrés au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Les conséquences de cette évolution dans l’opinion publique se sont surtout fait sentir lors de la primaire des Républicains pour l’élection présidentielle. La candidature de Donald Trump, dont la rhétorique anti-musulmans est particulièrement enflammée (sinon incendiaire), en a sans aucun doute profité. Certains hommes politiques s’autorisent à parler de la bataille contre le terrorisme comme de la « Troisième Guerre mondiale ».
Le terrorisme est un problème pour les États-Unis, comme l’a montré l’attentat de San Bernardino, en Californie, au mois de décembre de l’année dernière. Mais dont les candidats à l’élection présidentielle, tout comme certains médias, adeptes du vieil adage « si ça saigne, ça fait la une », ont exagéré les proportions. Pour replacer le terrorisme dans sa véritable perspective, les Américains devraient – comme d’autres – avoir en tête les considérations suivantes :
Le terrorisme est une sorte de théâtre. Les terroristes s’inquiètent plus de retenir l’attention et d’accaparer l’actualité politique que du nombre, en soi, de leurs victimes. L’État islamique (EI) prend grand soin de sa mise en scène. Les décapitations barbares diffusées sur les réseaux sociaux sont destinées à déstabiliser et à scandaliser – et par conséquent à monopoliser l’attention. Exagérer leurs conséquences et faire des gros titres avec chaque action terroriste, c’est jouer le jeu des terroristes.
Le terrorisme n’est pas la plus grave menace pesant sur les populations des pays développés. Le terrorisme tue beaucoup moins que les accidents de la route ou que la cigarette. De ce point de vue, le terrorisme n’est même pas une véritable menace – ni majeure, ni mineure. On a plus de chances d’être frappé par la foudre que d’être tué par un terroriste.
La probabilité qu’un citoyen américain soit assassiné par un terroriste est, selon les experts, d’une unité sur 3,5 millions. Les américains courent plus de risques de mourir dans leur baignoire (une probabilité sur 950 000), d’un accident provoqué par un appareil domestique (une probabilité sur 1,5 million), par une biche ou un cerf traversant la route (une probabilité sur 2 millions) ou dans le crash d’un avion de ligne (une probabilité 2,9 millions). Six mille Américains meurent tous les ans au volant en tapant un texto ou en conversant sur leur téléphone portable. C’est plusieurs centaines de fois le nombre de ceux qui meurent du terrorisme. Le terrorisme radical islamique tue moins d’Américains que les attaques perpétrées par des employés mécontents ou que les fusillades de masse dans les universités ou les écoles. Le terrorisme n’est pas la Troisième Guerre mondiale.
Le terrorisme mondial n’est pas nouveau. Il faut souvent une génération pour éteindre une flambée terroriste. Au début du XXe siècle, le mouvement anarchiste a tué un certain nombre de chefs d’État au nom d’idéaux utopiques. Au cours des années soixante et soixante-dix, les Brigades rouges et la Fraction Armée rouge, issues de la gauche « autonome », ont détourné des avions hors des frontières nationales et kidnappé ou tué des chefs d’entreprise ou des dirigeants politiques (mais aussi des citoyens ordinaires).
Les extrémistes djihadistes d’aujourd’hui sont un vieux phénomène politique drapé dans un costume religieux. Beaucoup de leurs dirigeants ne sont pas fondamentalistes au sens traditionnel, mais des gens à l’identité détruite par la mondialisation, qui cherchent un sens dans la communauté imaginaire et pure d’un califat islamique. Il faudra pour les vaincre du temps et des efforts, mais la nature restrictive de l’EI limite son champ d’attraction. Ses attaques sectaires l’empêchent déjà de s’adresser à tous les musulmans, a fortiori aux hindous, aux chrétiens ou aux autres croyants. L’EI sera finalement vaincu, tout comme l’ont été les terrorismes transnationaux qui l’ont précédé.
Le terrorisme est comme le jiu-jitsu. Le plus faible des deux adversaires utilise la force du plus fort pour le vaincre. Aucune organisation terroriste n’a la puissance d’un État, et peu de mouvements terroristes sont parvenus à en renverser un. Mais s’ils réussissent à choquer et à provoquer suffisamment les citoyens d’un État pour les pousser à des actions vaines, ils peuvent espérer prendre l’avantage. En 2001, Al-Qaida est parvenue à attirer les Américains en Afghanistan. L’EI est né dans les décombres de l’invasion de l’Irak conduite par les États-Unis, qui a suivi l’intervention en Afghanistan.
Pour vaincre le terrorisme, il faut une puissance intelligente (smart power). Une puissance intelligente est capable d’associer la puissance coercitive (hard power) de l’armée et de la police à la puissance d’influence (soft power) de la séduction et de la persuasion. La puissance l’influence est également nécessaire si l’on veut vacciner ceux qui sont en périphérie et que les irréductibles cherchent à recruter.
C’est pourquoi l’attention portée au récit des événements et à la façon dont l’action des États-Unis est commentée sur les réseaux sociaux est aussi importante et nécessaire que les frappes aériennes de précision. La rhétorique de l’affrontement, qui montre du doigt les musulmans et nous aliène les bonnes volontés qui nous permettraient d’obtenir des informations cruciales, nous met tous en danger. Raison pour laquelle la posture anti-islam de certains des candidats actuels à l’élection présidentielle est tellement contre-productive.
La question terroriste est sérieuse, et elle mérite d’être placée parmi les priorités de nos services de renseignement et de police, de nos forces armées et de notre diplomatie. Elle constitue une donnée importante de notre politique étrangère. Et il est essentiel de maintenir hors de portée des terroristes les armes de destruction massive.
Mais nous ne devons pas tomber dans le piège tendu par les terroristes. Ne remplissons pas le théâtre où se déroulent les actions menées par des brutes et des voyous. Si nous leur abandonnons la grande scène de notre parole publique, nous amoindrirons la qualité de notre vie civique et dévoierons nos priorités. Notre force serait alors utilisée contre nous.
Par Joseph S. Nye Jr.
Traduction François Boisivon
Joseph S. Nye est professeur à Harvard et auteur du récent ouvrage Is the American Century Over? (« Le siècle américain s’achève-t-il ? », 2015).
Copyright: Project Syndicate, 2016.
www.project-syndicate.org
NÉCROLOGIE ET CONDOLÉANCES DES FPC
Nous venons d´apprendre avec une grande tristesse le décès de notre jeune camarade Abdoulaye Ba dit Laye Ba de la ligue des jeunes FPC, décès survenu ce vendredi à Dakar.
Le BEN des FPC et à travers lui tous nos militants et sympathisants présente ses condoléances les plus attristées à la famille du camarade, aux ressortissants de Bababé et aux jeunes de la ligue des jeunes des FPC pour cette lourde perte.
Qu´Allah l´accueille en son Saint Paradis et que la terre lui soit légère.
Camarade «Ta vie fut combattante, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle». ADieu camarade et la lutte continue!
Saisie de drogue : un coin du voile se lève
Les autorités viennent de lever un coin du voile à propos de l’affaire de la drogue qui ne cesse de défrayer la chronique à travers le pays. Trois ministres sont montés, ce vendredi 5 février, au créneau pour expliquer les contours et les détails de l’opération.
Ahmed Ould Abdallah, le ministre de l’intérieur et de la décentralisation a indiqué que les services de renseignement ont appris l’entrée au pays d’une quantité de drogues via les eaux sous-régionales et ont aussitôt engagé les investigations nécessaires pour la saisie de la quantité et l’arrestation de la bande de
trafiquants.
”L’opération exécutée par les forces de sécurité du 29 au 31 janvier 2016 s’est soldée par la saisie de 1300 kg de drogues et l’arrestation des trafiquants. Ces quantités sont entrées par les eaux territoriales aux environs de Nouadhibou avant d’être déchargées dans la zone de M’Heijratt où se trouvaient déjà des membres du groupe équipés en voitures 4X 4”, explique le ministre de l’intérieur.
Au sujet des prévenus, Ould Abdallah a précisé qu’ils sont au nombre de 17 personnes dont 3 se trouvent en dehors du pays et contre lesquels un mandat d’arrêt international a été délivré et que 14 sont transférées à la justice.
Le ministre a cité les noms des membres du groupe qui étaient sur le site de déchargement des quantités de drogue de l’embarcation : Sidi Mohamed Ould Mohamed Khouna Ould Haïdalla (coordinateur de l’opération), El Maaloum Ould Ahmed Ould Blal, Ely Cheikh Ould Haidalla, Mohamed Ould Blal, Baba Ould Sidi Ould Ely, Hamdy Ould Aboubacar, Hamady Boubou Sarr, Moustapha Sall, Ethmane Diop et Ahmed Ould Moctar.
Ahmed Ould Abdallah a, enfin, donné des précisions sur le processus du déroulement de l’opération et les mesures prises par la bande pour le transport du produit et son acheminement, bien qu’il soit destiné à l’exportation vers une autre destination, notant que les membres du groupe avaient effectué des contacts et recruté des individus pour superviser l’embarcation qui transportait la cargaison.
De son côté, le ministre de la justice a précisé que les prévenus ont été transférés au juge d’instruction dont dix incarcérés et trois mis en liberté provisoire sous contrôle judiciaire.
Il a rappelé le décret adopté dernièrement par le conseil des ministres qui stipule que tout véhicule appréhendé transportant de la drogue sera confisqué, vendu et son prix versé dans un compte au trésor public, notant que 50 % du prix est une propriété publique, 25% octroyés aux équipes ayant opéré la saisie et le reste au profit des autres services en charge de ces questions.
le calame