Daily Archives: 04/12/2015
Urgent : Mise en liberté de Ould Beibacar
Oumar Ould Beibacar a été libéré par les autorités après quelques jours de garde-à-vue. Sa sœur Khayratt a confirmé cette relaxe sur sa page Facebook, affirmant qu’il est rentré à la maison.
Plusieurs acteurs politiques, intellectuels et personnalités avaient condamné l’arrestation du Colonel retraité, demandant sa mise en liberté immédiate et inconditionnelle.
Ould Beibacar avait été arrêté au terme d’une conférence animée au siège du parti de l’AJD/MR d’Ibrahima Moctar Sarr.
Depuis, l’élan de solidarité avec l’homme n’a cessé de grandir et de s’élargir, faisant déferler les dénonciations des atteintes à la liberté d’opinion.
Nous y reviendrons
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Afrique – Mauritanie: Le président Mohammed Ould Aziz interrompt un match de football avant son terme –
La décision du chef de l’Etat continue d’alimenter les commentaires sur la toile plusieurs jours après.
Mohammed Ould Aziz fait partie des personnalités dont on parle le plus sur internet depuis quelques jours. Normal, le numéro 1 Mauritanien a pris une décision inédite. Le chef de l’Etat assistait à la rencontre de super coupe de son pays entre Fc Tevragh Zeina et l’ACS du Ksar, traditionnel match qui oppose le vainqueur de la coupe au champion en titre.
Cette année, l’évènement qui s’est tenu le 27 novembre 2015, revêtait un caractère tout particulier. En effet, le match coïncidait avec le 55è anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie. Les autorités avaient donc fait le déplacement de Nouadhibou, la capitale économique, pour la rencontre. C’est donc là-bas que Mohammed Ould Aziz a pris cette décision historique.
Alors que le match était rendu à la 63è minute et que les deux formations étaient à égalité (1-1), il a ordonné, sans autre forme de procès, l’interruption de la partie. La séance des tirs au but a immédiatement suivi. Une séance remportée par Fc Tevragh Zeina qui a été déclaré vainqueur. Ould Aziz a remis le trophée, puis s’en est allé.
Comme on pouvait s’y attendre, l’acte fait les choux gras de la presse depuis. Presque tous les sites internet ont relayé l’information avec parfois des commentaires durs contre le président Mauritanien. Ce qui a poussé la fédération mauritanienne de football à faire une sortie pour faire la mise au point.
Dans le communiqué signé à cet effet, Ahmed Ould Yayha fait savoir qu’« il était matériellement impossible de faire jouer l’intégralité du temps réglementaire et de le ponctuer, comme initialement prévu, de la cérémonie de distribution des trophées et médailles avant la tombée de la nuit , en raison des conditions climatiques qui prévalaient à Nouadhibou, d’une part, et du souci de chaque responsable et joueur des deux équipes de recevoir sa distinction des mains du Président de la République », dit-il en précisant que « la décision d’arrêt a été prise en concertation avec le Directeur du Protocole et le Département de tutelle ».
Difficile de convaincre l’opinion surtout que Mohammed Ould Aziz est coutumier de ce genre d’initiatives. Des sources rappellent par exemple que « le président mauritanien avait suite à un saut d’humeur, ordonné l’arrêt de la retransmission en direct d’une rencontre avec la presse. L’ordre avait été exécuté dans la foulée ».
Jean-Marie Nkoussa
cameroon-info.net
Terrorisme : au sein du G5 Sahel, c’est « donant-donant » en matière d’échange de renseignements
Un système de communication informatisé et sécurisé pour échanger du renseignement sur les terroristes de la sous-région : c’est le projet ambitieux du G5 Sahel, la nouvelle organisation qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Ce 20 novembre, à N’Djamena, les présidents Michel Kafando, Ibrahim Boubacar Keïta (quelques heures seulement puisqu’il a dû rejoindre Bamako en urgence après l’attaque de l’hôtel Radisson), Mohamed Ould Abdelaziz, Mahamadou Issoufou et Idriss Déby Itno se sont réunis en sommet pour faire avancer le projet.
Vont-ils être capables de surmonter leur égoïsme national et de partager l’un des marqueurs de leur souveraineté respective, la collecte du renseignement ? Entre le Mali et la Mauritanie, les relations ont été en dents de scie ces cinq dernières années.
En revanche, entre le Mali et la Côte d’Ivoire – un autre pays menacé par les terroristes -, l’échange de renseignements fonctionne déjà. C’est grâce à cela qu’en août sept jihadistes maliens présumés ont été arrêtés en Côte d’Ivoire puis extradés vers leur pays d’origine.
Pour que cette coopération soit efficace, « l’échange d’informations doit se faire de manière instantanée, pratiquement en temps réel », précise le ministre nigérien de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou.
“Dans le monde du renseignement, c’est « donnant-donnant »”
Dans le monde du renseignement, c’est « donnant-donnant ». Pour recevoir de l’information de la part de son partenaire, il faut être capable de lui en donner. À ce jeu, plusieurs spécialistes disent que le Niger et la Mauritanie sont les meilleurs. « Les services nigériens ont fait un gros effort d’infiltration dans les milieux jihadistes du Nord-Mali », confie l’un d’entre eux.
Le Mali en retard par rapport à ses voisins
Le Mali, en revanche, est à la traîne. Pas de maillage systématique du territoire par les services spécialisés – il n’y a que 4 000 policiers et 4 000 gendarmes pour un pays de plus de 1,2 million de kilomètres carrés… Pas de collaboration avec des associations comme Tabital Pulaaku – l’« Internationale peule » – afin de neutraliser les terroristes du Front de libération du Macina, dans la région de Mopti-Sévaré.
“Aujourd’hui encore, quelques chefs jihadistes qui se livrent à de juteux trafics transsahariens parviennent à établir des connexions avec certaines autorités maliennes, commente un haut fonctionnaire malien”
Par ailleurs, « beaucoup de nos agents sont mobilisés pour espionner le camp politique d’en face et pas les milieux terroristes », regrette un haut fonctionnaire malien. Qui plus est, le professionnalisme laisse à désirer. « Il y a un gros problème d’étanchéité et de préservation du secret, poursuit-il.
À la fin du régime du président ATT [Amadou Toumani Touré], des gens liés à Aqmi avaient réussi à se rapprocher de l’état-major particulier de la présidence.
Aujourd’hui encore, quelques chefs jihadistes qui se livrent à de juteux trafics transsahariens parviennent à établir des connexions avec certaines autorités maliennes. Et quand les militaires français de Barkhane découvrent que les gens qu’ils ont arrêtés se retrouvent en liberté, ils s’arrachent les cheveux. »
Dans ce « donnant-donnant », les services français et américains sont censés apporter du renseignement technologique – images et écoutes obtenues par drones, avions et satellites -, tandis que les services africains doivent fournir du renseignement humain, à l’aide d’espions infiltrés dans les zones jihadistes.
Une méthode payante sur le front anti-Boko Haram
Officiellement, ça marche, notamment sur le front anti-Boko Haram. En mai, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rencontré cinq de ses homologues africains à Niamey. Grâce à ses avions Rafale, la France fournit à l’armée nigériane de l’imagerie analysée.
Les États-Unis, de leur côté, ont annoncé l’envoi dans le Nord-Cameroun de quelque trois cents militaires, spécialisés notamment dans le renseignement. Mais en réalité, l’échange d’informations est loin d’être optimal. « Apporter du renseignement utile aux forces sur le terrain, ça n’existe pas vraiment dans les armées africaines », souffle un spécialiste français. « Nos partenaires occidentaux ne nous disent pas tout », regrette notre haut fonctionnaire malien.
Pas d’échange sans confiance. Et en attendant, les jihadistes continuent de circuler sur toute la bande sahélienne.
jeune afrique