Daily Archives: 18/12/2015
L’Afrique de l’Ouest veut interdire le voile intégral
7sur7 – Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest se sont entendus jeudi pour “interdire” le voile islamique intégral dans leurs pays respectifs, afin de mieux lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes, a déclaré le président de la Commission de la Cédéao Kadré Desiré Ouédraogo.
Les chefs d’Etat doivent “prendre des mesures” pour “interdire” “tous les vêtements qui rendent impossible l’identification d’une personne”, a déclaré M. Ouédraogo, à l’issue d’un sommet de deux jours de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.
Le Tchad a déjà interdit le voile intégral sur l’ensemble de son territoire en juin, à la suite d’un double attentat-suicide à N’Djamena. Le Cameroun et le Niger ont pris des mesures similaires en juillet, dans certaines de leurs régions frappées par des attaques kamikazes.
Les pays d’Afrique de l’Ouest devront agir “en prenant en compte leur propre situation et leur environnement culturel”, a précisé M. Ouédraogo.
L’islam est la religion largement majoritaire dans toute la région sahélienne, qui traverse toute l’Afrique de l’Ouest. Le groupe islamique nigérian Boko Haram a eu de nombreuses fois recours à des femmes, parfois des adolescentes voire des fillettes, pour commettre des attentats-suicides. Ces attaques ont touché non seulement le nord du Nigeria, mais aussi les pays voisins, le Tchad, le sud-est du Niger et le nord du Cameroun.
Le dernier en date s’est produit mercredi à Mafa, dans le nord-est du Nigeria, où quatre jeunes femmes ont attaqué un poste de contrôle. Selon un responsable local, il s’agissait de fillettes âgées de 9 à 12 ans.
Niger: le président Issoufou annonce qu’un coup d’Etat a été déjoué
Au cours d’une allocution télévisée, le président nigérien Mahamdou Issoufou a affirmé jeudi soir qu’une tentative de coup d’Etat avait été déjouée au Niger. Cette annonce, à deux mois du scrutin présidentiel, intervient après l’arrestation de plusieurs hauts gradés lundi.
L’objectif de ces individus était de renverser le pouvoir démocratiquement élu.
« Le gouvernement vient de déjouer une tentative malheureuse de déstabilisation des institutions. » Le président Mahamadou Issoufou l’a annoncé jeudi soir dans son discours à la nation prononcé à la télévision nationale à la veille du 57e anniversaire de la proclamation de la République : le Niger a déjoué une tentative de coup d’Etat.
« Les auteurs ont caché des armes », explique encore le président nigérien. Des armes qui étaient destinés aux soldats sur le front. « Ils envisageaient notamment d’utiliser la puissance de feu des moyens aériens qu’ils ont bloqué délibérément depuis plusieurs semaines à Niamey alors que je les pressais de les envoyer à Diffa sur le front de la lutte contre Boko Haram ».
« Haute trahison »
Mahamadou Issoufou parle de « haute trahison contre les institutions et contre l’armée ». Cette annonce intervient après l’arrestation de plusieurs hauts gradés lundi.
On ne sait toujours pas combien de militaires ont été arrêtés. Le président Issoufou ne l’a pas précisé dans son discours. Il n’a pas donné de nom non plus, mais selon nos informations, parmi les personnes arrêtées figure un ancien chef d’état-major, le général Salou Souleymane, et aussi le commandant de la base aérienne de Niamey, le colonel Dan Haoua, qui aurait déjà été remplacé.
Un des auteurs en fuite ?
« Les principaux auteurs de cette folle aventure ont pu être tous identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul en fuite. La situation est calme et sous contrôle, l’enquête en cours permettra d’identifier les autres acteurs et complices éventuels de ce funeste complot contre la sûreté de l’Etat », assure le président nigérien.
Mercredi, une source proche de l’affaire avait assuré à RFI qu’il s’agissait du lieutenant Hambali. Mais depuis ce jeudi, l’intéressé dément sur sa page Facebook. Awal Hambali rassure ses amis et assure qu’il n’est ni interpellé, ni en fuite. Il précise qu’il a même pris contact avec le commandant de la gendarmerie pour lui donner sa position. Et qu’il répondra à toute convocation qui lui serait adressé.
Mahamadou Issoufou, élu en 2011, un an après un coup d’Etat, brigue un deuxième mandat à l’élection présidentielle du 21 février 2016.
L’opposition sceptique
On ne sait pas en tout cas qui serait le commanditaire du coup d’Etat déjoué par le chef de l’Etat. L’opposition se dit d’ailleurs sceptique. Il y a eu d’autres précédents, notamment en 2011, et finalement les auteurs ont été relâchés, rappelle Ousseini Salatou, un des porte-parole de l’opposition nigérienne.
RFI