Monthly Archives: December 2015
LARMOIEMENTS D’UNE PLUME : Toutou la forgeronne
Photo pour illustration Elle appartenait à la caste de la forge, et répondait au nom deToutou, mais tout le monde, même les enfants l’appelaient Toueitou essellala (suceuse de sang). Un diminutif doublé d’un péjoratif à l’intonation méprisante. Il faut dire qu’il ne l’irritait que rarement et seulement quand il venait de la bouche d’un polisson. Mais les rares fois où il l’indignait, il se trouvait toujours comme par hasard parmi les adultes présents un volontaire pour prendre la défense du petit affreux, et remettre la pauvre offensée à sa place. Il suffisait que la diarrhée sévisse chez les nourrissons, ou qu’une grande personne souffre d’une migraine, ou encore que la mort fasse son œuvre pour que tous les regards se dirigent vers son misérable et fantomatique logis qui témoignait de la pauvreté extrême des siens. On se déchargeait sur elles de tous les maux, et on lui prêtait des pouvoirs maléfiques qu’elle niait détenir. Sa taille était petite et fragile, et son corps ravagé par la malnutrition était ridé et squelettique. Et pour couronner le tout elle paraissait trois fois plus que son âge réel. Je crois que c’étaient ses petits yeux larmoyants toujours striés de sang et sa bouche édentée qui lui valurent son fâcheux surnom. Malgré tout cela elle avait des mains de magicienne, et fabriquait presque sans contrepartie tout ce qui rendait viable la vie du campement. Elle aimait beaucoup ma grand-mère, et cette dernière qui le lui rendait bien, recourait souvent à ses services. Et parce qu’elle appréciait à leur juste valeur l’habileté de ses mains et les facultés créatrices de son cerveau, et qu’elle la payait en conséquence, une solide amitié s’était tissée au fil des ans entre ces deux femmes qui au départ tout séparait, et pas seulement la classe sociale, mais aussi la classe d’âge. Contrairement au reste du campement, chez-nous Toutou se sentait toujours en sécurité. Et parce que tout le monde l’appelait par son nom, et mangeait avec elle dans le même plat, elle recouvrait un tant soit peu de sa dignité, et chose étrange, elle faisait montre d’une espièglerie d’esprit, et d’un art inégalables de tourner en dérision – en cachette bien sûr – ceux qui la marginalisaient dans le campement, et Dieu sait qu’ils étaient légion. A force de l’écouter reproduire ses modèles, et rire de ses mimiques je réussissais au grand dam de ma grand-mère à imiter sans m’en rendre compte son style à la fois mordant et démystificateur. Mais mon aïeule qui ne voyait pas d’un bon œil mes dons d’imitateur, avait décidé après avoir recouru à toute sorte de persuasion pour me voir changer de disque que dorénavant on ne m’appellerait plus dans la famille que par le diminutif de Toutou, ce qui n’était pas pour me déplaire. Mais pour faire croire à Mamie que c’était là la sanction appropriée, je ne cessais de lui pomper l’air avec mes cris, et mes larmes affectés. A quelques temps de là, j’assistais une conversation animée entre un petit groupe d’ados assis en ronde à la belle étoile. Elle portait sur leurs plus récents bides affectifs, que chacun d’entre eux s’ingéniait avec art à transformer à sa manière en un succès absolu. Mais le temps qui n’était pas de la partie passait indifférent à leurs boniments. Et quand sous la pression de la fatigue, et du sommeil, ils décidèrent en fin de se séparer, les voix implorantes des veilleurs nocturnes se faisaient entendre un peu partout dans le campement. Comme tous mes petits copains j’avais pris le chemin de chez-moi, mais absorbé comme je l’étais par les dernières retouches que je mettais à une histoire digne de Roméo et Juliette, inventée de toutes pièces, et que je destinais aux potes, lesquels je la leur en foutrai comme une merveilles dés la nuit suivante, je n’avais réalisé que je m’étais éloigné de mon chemin, que lorsqu’un bruit fortuit me tirait de mes pensée. Je restais clouer de panique à la vue dans le noir d’une silhouette familière que je n’eus aucune peine à reconnaitre, et qui était bien la dernière personne que j’aurais manifesté le souhait de rencontrer à cette heure-ci. C’était Toutou la forgeronne, elle s’assoyait à l’abri d’un gros tronc d’arbre, et une bouilloire à la main elle commençait ses ablutions. Malgré l’effroi, je réalisais que je n’étais pas dans son champ de vision, et que je pouvais l’observais à loisir. Ses ablutions finies elle se déshabilla et passa le reste de la bouilloire sur le corps, tout en le frottant de sa main libre. Ce manège terminé elle s’habilla, et avant de rentrer dans la prière elle leva les mains au ciel puis d’une voix cassée par l’émotion prononçait cette supplique que j’entendis cette nuit-là pour la première fois de ma vie : (Je prends Allah en témoin que je ne suis pour rien dans ce qu’ils disent, et je te demande Ô Seigneur de me rendre encore meilleure que ce qu’ils pensent.) Un bien-être s’installa tout à coup en moi, et je me rendis compte que je n’avais plus peur. Je repris ma marche et passai d’un pas assuré tout près de sa tente, et ce que je vis m’avais laissé cette nuit-là sans voix. Son mari que je croyais être un « Dracula » était en prière et récitait le Coran d’une voix mélodieuse. Le lendemain quand je racontais à ma grand-mère mon excursion nocturne, je restais interloqué d’ébahissement lorsque je l’entendis répondre qu’elle savait déjà.
Ely-Salem Ould Abd-Daim
FLAMNET AGORA : Certes, ce n’était qu’un match de football…, par ABOU HAMIDOU SY.
La décision du président Aziz de faire arrêter le match de la super coupe le 28 Novembre dernier à l’heure de jeu, loin d’être un acte insolite banal, est pleine d’enseignements. Elle traduit en effet, d’une part l’inaptitude de la plus part de nos concitoyens à se conformer aux règles et usages qui gouvernent la vie d’un Etat moderne et d’autre part à appréhender la notion même d’Etat et des responsabilités qui en découlent. Ceci s’observe dans nos comportements de tous les jours; faire la queue pour bénéficier d’un service ou d’un produit est pour nous superflue des lors qu’on connait quelqu’un dans les lieux à défaut de passer à force de biceps pour éviter cette corvée inutile. Le code de la route sous nos cieux est un protocole curieux ; pourquoi s’arrêter au feu rouge ou marquer le “stop” alors qu’aucune voiture n’est en vue? Pourquoi exceller alors que le népotisme et le clientélisme sont les seuls critères de sélection?
Pourquoi se torturer à suivre un foutu match de football dont on y comprend rien alors qu’on est le chef de l’Etat?
Seulement ce foutu match est régi par des lois de jeu auxquelles a souscrit la Mauritanie en s’affiliant par le biais de sa fédération de football a la FIFA en 1970. Et la loi 7, relative à la durée du jeu stipule: << le match se compose de deux périodes de 45 min chacune, à moins qu’une durée n’ait été convenue d’un commun accord entre l’arbitre et les deux équipes participantes, tout accord concernant une modification de la durée doit impérativement intervenir avant le coup d’envoi…>>
Bien sur, la FFRIM n’a pas tarder a se fendre en communique plein de détails mais laconique sur la substance : Quand ? Messieurs et dames de la fédération? Avant le match, durant, à la mi-temps ou quelques minutes avant le crépuscule ??? Toujours est-il qu’on n’arrête pas un match par ce que le président veut s’en aller. Qu’il s’appelle Aziz, Al Sissi ou Kim Jong Un; que le match déroule à Nouakchott ou à Noumea, à Moudjeria ou à Mogadisio les lois du jeu doivent être respectées.
Cette désinvolture du premier des mauritaniens est d’autant plus malheureuse qu’elle intervient au jour anniversaire de la naissance de notre pays en tant qu’Etat indépendant. Un demi- siècle après avoir acquis ce statut, la Mauritanie continue à être gérée comme une quelconque escale sur la route des caravanes … C’est a dire un Etat réduit à sa plus simple expression: un groupement de populations vivant sur un même territoire et soumis a une même autorité.
Or, un Etat par essence, se sont des lois, des règles de fonctionnement, des codes de conduit et des méthodes d’organisation.
Pour faire plus simple, citons Montesquieu qui disait :<< l'Etat, c'est à dire une société ou il y a des lois>>. Et le rôle premier de l’autorité est d’amener les citoyens à adhérer à ces règles et codes de conduite. Et c’est à l’aune de cette adhésion que se mesure la force, voire la viabilité même de cet Etat.
La nature de la de dévolution de pouvoir chez nous; succession de coups d’Etat et même de ré-coups d’Etat dans le cas d’espèce fait du président de la république une sorte de primat au-dessus des autres institutions de la république. C’est cette supposée primauté qui en fait le dépositaire de tous les pouvoirs jusqu’a se confondre à l’Etat. Pouvoir de faire emprisonner les militants anti-esclavagistes, pouvoir de refuser la reconnaissance du parti FPC sans arguments fondés, pouvoir de faire arrêter le colonel O.Beibakar pour avoir osé parle des sujets qui fâchent. Quid d’un match de foot? Qui peut le plus ne peut il pas le moins ? Comme se serait écrié Louis XIV il y a 200 ans, notre cher président pense certainement au plus profond de lui:<< l'Etat, c'est moi>>.
La lutte continue.
Abou Hamidou Sy
FPC/Amerique du Nord
Aleg: drogues et armes blanches, saisies sur des prisonniers
ALAKHBAR (Nouakchott)- De la drogue et des armes blanches ont été saisies, lundi, sur des détenus à la prison civile d’Aleg dans le sud de la Mauritanie.
La saisie a été effectuée après la dispersion violente d’un rassemblement des prisonniers protestant contre le placement en isolement de deux codétenus. Les deux avaient échangé des coups de couteau lors d’une bagarre.
Les gardes pénitentiaires ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protestataires qui avaient cassé des portes et mis du feu dans des couloirs de la prison.
La situation a été maitrisée et six chefs protestataires placés en isolement après l’arrivée en renfort d’éléments de la Garde nationale, venus de la capitale Nouakchott.
Tir à la cible : Suite de la série de bourdes de la commission chargée de la préparation de l’Assemblée Générale
Tariouvete – Ce lundi 28 Décembre 2015 restera un jour noir dans les annales de l’histoire du tir à la cible traditionnelle en Mauritanie. En effet c’est ce jour qu’a choisi la Commission chargée par le ministère de la culture et de l’artisanat de la préparation de l’assemblée générale de l’Union Mauritanienne de Tir à la cible traditionnelle pour faire ce pourquoi elle a été composée : porter Mr Khattry Ould Die à la tête de cette organisation.
Dés le matin une compagnie de police et un détachement de la garde ont pris possession des lieux et un officier de police tenait la liste de ceux qui sont censés assister a cette assemblée générale aux allures martiales. On est loin de l’esprit de fraternité et de camaraderie qui caractérisent ce genre de manifestation.
Devant ce déploiement de forces et l’esprit partisan qui règne en ces lieux un groupe de membre de l’UTMCT a décidé de se retirer et de porter ses doléances à la ministre de tutelle. Devant la ministre les points suivants ont été soulevés :
1. Pourquoi les porteurs de voix, légalement mandatés, de l’association Culturelle et sportive de la Snim ont été rejetés et remplacés sur la liste des votants ?
2. Pourquoi 4 équipes refusées aux élections de 2014 par une autre commission du ministère de tutelle ont été validées en 2015 alors que rien n’a changé depuis (les récépissés de ces équipes datent de 2014 et c’est un élément disqualifiant) ?
3. Pourquoi le ministère n’a pas tenu compte des plaintes et observations de plus de 104 équipes qui lui ont été soumises ?
4. Est-ce que la ministre sait maintenant que cette affaire sera portée devant la justice par plus de 104 équipes au lieu d’une seule équipe, celle de kiffa qui a pu avoir gain de cause par on ne sait quel miracle ?
5. Pourquoi la ministre n’a pas abrogé le décret pour élargir le collège électoral pour permettre aux nombreuses autres équipes de jouir de leur droit de vote pour élire qui représentera mieux leurs intérêts et développera la discipline ?
6. Pourquoi devant la partialité et le manque de neutralité avérés des membres de la commission des sept désignés pour régler les problèmes du tir à la cible la ministre n’a pas réagi ? Pour rappel sur ces sept personnes Cinq sont issus de la même région que l’un des candidats, le cinquième étant également capitaine de l’équipe de Kiffa !
7. Sachant que le Président de la République a donné des instructions claires pour régler de façon responsable les problèmes posés au niveau de la famille du tir à la cible, pourquoi la ministre n’a pas supervisé personnellement une opération aussi sensible que l’élection des instances dirigeantes de l’Union de Tir à la cible ?
8. Pourquoi le choix des années de référence pour déterminer le collège électoral s’est porté sur 2012 et 2013 alors que le décret n°118/2013 fixe les années de références aux deux dernières années, donc le choix objectif aurait été de prendre en considération 2013 et 2014 ?
9. Pensez-vous sincèrement que les 13 équipes qui ont voté représentent toute la famille du tir à la cible qui en comptent plus d’une centaine ? Pourtant si on avait respecté le décret cité plus haut beaucoup de ces équipes auraient pu voter.
Dans tous les cas ce groupe rejette formellement les résultats du vote de ce matin qu’il ne reconnait pas et se déclare prêt à entreprendre toute démarche de nature à rétablir le bon droit à l’UMTCT, à rétablir les relations de confiance et de concorde qui doivent régner entre les membres d’une association aussi prestigieuse que l’Union de tir à la cible.
Sidi Hamada
Cridem
« Maouiya a fait plus pour les Harratines qu’Ould Abdel Aziz », dixit Ould Hmein Amar
Invité de l’émission « Hiwar Nouakchott » sur Al Wataniya, l’ancien maire d’Aoujeft, Mohamed El Moktar Ould Hmein Amar ne semble pas être d’accord avec tous ceux qui accablent l’ancien président Maouiya Ould Sid‘Ahmed Taya après l’avoir adulé et applaudi plus de vingt ans. Selon l’emblématique maire, certainement qu’Ould Taya a fait des erreurs gravissimes dont il n’était d’ailleurs pas le responsable, mais il est, déclare Ould Hmein Amar, incontestable qu’il a aussi fait beaucoup de choses pour la Mauritanie. C’est, dit-il, un président qui a quitté le pouvoir sans avoir un terrain, ni une institution ni une maison. Ould Hmein Amar “trouve injuste de vouloir tout mettre sur le dos de Maouiya Ould Sid ‘Ahmed Taya renversé par un coup d’état le 3 août 2005 que rien ne justifiait d’ailleurs”, selon les propos de l’ancien maire de la ville d’Aoujeft. Pour Ould Hmein Amar, les scènes de liesse qui suivent chaque coup d’état ne signifient absolument rien. Lorsque, déclare Ould Hmein Amar, Ould Mohamed Salek et sa junte ont renversé Moktar Ould Daddah, le peuple est sorti joyeux. Exactement comme lorsque Maouiya a renversé Haidalla et qu’un groupe d’officiers a renversé Maouiya. Ce sera encore certainement la même chose lorsque Mohamed Ould Abdel Aziz ne sera plus au pouvoir. Personne ne restera avec lui. C’est comme ça en Mauritanie. Ould Hmein Amar a déploré les regrettables événements des années 1989-1990 et les exactions extrajudiciaires des militaires négro-africains, tout en précisant qu’Ould Taya n’en était pas le seul responsable. Evoquant la question Harratine, Ould Hmein Amar appelle à un règlement rapide de cette question qui constitue selon lui une véritable menace à la cohésion sociale voire à l’existence du pays. Selon lui, Ould Taya a fait beaucoup plus pour les Harratines que Mohamed Ould Abdel Aziz. L’autre invité Ethmane Ould Bidiel, cadre de l’APP a corroboré cette dernière affirmation en ajoutant que Mohamed Ould Abdel Aziz, en plus de ne rien faire pour eux, ne se gêne pas à les jeter en pâture en niant la souffrance et le dénuement d’une importante composante qui représente plus de 45% de la population nationale. Pas d’esclavage et les Harratines n’existent pas, dixit Ould Abdel Aziz dans la conférence de presse du 28 novembre 2015 à Nouadhibou.
le calame