Daily Archives: 24/02/2014
La Charte des Forces de Libération Africaines de Mauritanie
Mauritanie: une charte de la diversité et de bonne gouvernance pour les FLAM
Baba Kane – La charte du mouvement des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM) diffusée cette semaine par les réseaux sociaux et le site du mouvement défraie la chronique.
Ce document succinct clair et précis met en lumière de fortes résolutions de bon sens qui a toujours fait défaut aux différents locataires du palais de Nouakchott depuis 1960. Une charte qui s’inspire de la diversité mauritanienne et de sa position géopolitique stratégique entre le monde arabe et africain.
En ces temps de crise politique et de doutes quant à l’avenir du pays cette charte vient au bon moment et rend crédible toutes les consultations du président Samba Thiam avec tous les acteurs de la Mauritanie aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur .Mais ce condensé de vérités historiques et de bonne gouvernance gagnerait mieux à être vulgarisé à l’intérieur du pays.
La partie n’a jamais été facile pour les Flamistes qui ont subi pendant très longtemps l’ostracisme du régime notamment de Ould Taya. Aujourd’hui cet acharnement est derrière le mouvement qui vient à peine d’opérer son redéploiement en Mauritanie.
Son président Samba est rentré au bercail et il a pris son bâton de pèlerin pour expliquer les intentions du mouvement et sa place dans l’échiquier politique d’où les consultations avec la société civile, les partis politiques toutes tendances confondues, les leaders d’opinion, les ONG nationales et internationales, les mouvements citoyens et aussi les acteurs internationaux.
Cette démarche est rendue crédible par la publication d’une charte diffusée sur les réseaux sociaux et le site des FLAM. Une charte de qualité des idées et de bon sens qui a toujours fait défaut aux différents locataires du palais de Nouakchott depuis 1960. Le message que véhicule ce condensé de vérités historiques et de bonne gouvernance vaut d’être martelé dans un pays où les différentes communautés se regardent comme des chiens de faïence.
Il s’agit essentiellement d’inverser la tendance c’est à dire partir de la diversité mauritanienne. La Mauritanie est composée essentiellement d’une communauté noire ( les halpulaaren, sooninkés , Ouolofs, Bambara et Haratins) et d’une communauté arabo-berbère ( les maures). Cette reconnaissance multiculturelle est la base d’une société égalitaire et la construction d’une nation «arc-en-ciel».
Ce qui en dit long sur cette charte qui privilégie l’harmonie dans la différence. En ces temps de crise politique et doutes quant à l’avenir du pays cette charte vient au bon moment et peut être une source d’inspiration des partis politiques à quelques mois des présidentielles.
Les FLAM posent ainsi les jalons d’une présidence et de deux vice-présidents tournants issus de la diversité élus au suffrage universel. Une gouvernance qui pourrait stabiliser les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et stimuler de saines élections. Dans cette perspective l’armée est pointée du doigt .
La charte préconise une armée citoyenne dans les casernes dont le rôle principal est de protéger les citoyens et de participer au développement. Cette bonne gouvernance n’est pas sans l’autonomie des régions ou décentralisation. La charte faisant référence à la prise en charges dans tous les domaines des affaires régionales par les habitants eux-mêmes avec le maître-mot la solidarité.
Raison pour laquelle ce précieux document gagnerait mieux à être vulgarisé à l’intérieur du pays. Bien entendu ce n’est qu’une charte, un outil de travail pour ceux qui veulent le changement donc susceptible de modifications. C’est tout l’intérêt d’une telle réflexion et d’un débat national sur toutes les questions sans tabous pour combattre tous les extrémismes d’où qu’ils viennent. Mais restons optimistes et rêvons un peu.
Yaya Cherif Kane dit Baba-Journaliste-Rouen-France.
Source: cridem
Communiqué à l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle
A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle, ce vendredi 21 février 2014, Touche pas à ma nationalité tient à rappeler l’Etat raciste et esclavagiste de Mauritanie à ses responsabilités quant à la place de plus en plus exigüe réservée aux langues négro-africaines et aux cultures qu’elles véhiculent dans l’espace public national.
Non content d’exclure ces langues de la sphère scolaire par l’arrêt de leur expérimentation dans l’enseignement primaire et la transformation de l’Institut des Langues Nationales en un département folklorique de l’Université de Nouakchott au mépris des différentes expertises tant nationales qu’internationales ayant toutes conclu au succès de l’expérience, voici que dans le cadre de la libéralisation des ondes l’Etat interdit à leurs locuteurs la possibilité d’ouvrir des stations privées de radio ou de télévision. Ces langues en effet feraient désordre dans le paysage audiovisuel mauritanien entièrement dévolu à la promotion de l’arabité du pays.
Touche pas à ma nationalité réitère l’exigence de la promotion et de l’officialisation de toutes les langues de Mauritanie sans exclusive pour qu’elles trouvent pleinement leur place non seulement dans le système éducatif mais aussi dans tous les domaines de la vie nationale.
L’Etat mauritanien se doit donc de se départir de ce racisme primaire qui sous-tend ses fondements et qui confine tous les citoyens non arabes au rang de citoyens de seconde zone. Il est impératif, pour éviter à la Mauritanie le sort peu enviable des pays qui se déchirent à travers le continent, que l’Etat raciste et esclavagiste qui nous gouverne fasse de la reconnaissance du droit à la diversité culturelle une réalité palpable seul gage d’une Mauritanie une et plurielle, conformément à ses engagements nationaux et internationaux.
Nouakchott, le 20 février 2014
Source: Le Calame
Expropriation des terres de la vallée : Chassez le naturel, il revient au galop !
C’est la désolation entière dans la vallée du fleuve Sénégal, où le spectre de l’expropriation des terres, opéré à grande échelle à l’époque, par des mauritaniens contre leurs propres compatriotes, pendant les années de déportation massive des négro-mauritaniens vers le Sénégal et le Mali dans les années 80 et 90, vient de reprendre de plus belle.
Mais, cette fois, ironie du sort, après le processus de rapatriement des réfugiés organisé avec un demi-succès par l’actuel pouvoir, on assiste dans la consternation totale, à une expropriation silencieuse de grande envergure des richesses foncières de la vallée du fleuve.
Une opération menée avec le consentement coupable de l’Etat en connivence avec des consortiums saoudiens sous le fallacieux pseudo de la mise en valeur de ces terres, qui intervient au moment où certains revenants réclament toujours mais en vain, la restitution de leurs anciennes habitations ainsi que de leurs périmètres arables confisqués à l’époque.
Une politique de pillage systématique du potentiel agropastoral s’inscrivant dans le cadre de la politique non avouée des investisseurs de placer leurs capitaux dans des paradis non pas seulement fiscaux tels qu’offert gracieusement par le régime de Nouakchott, mais également fonciers comme l’illustre cette volonté de rétrécir le droit de propriétaires des terres de leurs richesses et de leurs ressources de vie depuis des siècles.
Une politique suscite de plus en plus de l’indignation et de la stupéfaction pour des communautés importantes d’éducation agropastorale, dépossédées de leurs biens fonciers pour la réalisation d’intérêts particuliers et incontestablement étrangers, dés lors où les investissements quelque soient leur faiblesse sont de l’argent qui appelle de l’argent.
Plusieurs voix se sont élevées hier, aujourd’hui et se feront entendre demain pour dénoncer donc cette mascarade foncière qui s’annonce catastrophique à moyen et long terme pour les populations locales qui n’ont de sources de vie que l’exploitation de ces terres.
C’est dans ce cadre aussi que les FLAM se sont érigées « avec force contre cette décision pernicieuse » mettant en garde le gouvernement sur les tentatives, en coulisse, « de légaliser ces spoliations de terres par l’octroi de titres fonciers aux prédateurs ».
Le mouvement exprime également son soutien et toute sa solidarité aux populations victimes de cette politique d´occupation, en particulier à celles de Donaye, appelant les autorités administratives à mesurer le danger de telles pratiques à la limite de provocation.
« On ne peut initier des projets de développement qui se veulent viables, sans associer les acteurs ruraux concernés » disent les FLAM paraphrasant feu Nelson Mandela quand il dit : « ce qui est fait pour nous, que d’autres ont décidé sans nous, est en réalité contre nous », rappelant que si « le Système a changé de visage » il continue de garder au vu et au su de tous le même message.A propos de cette expropriation, notons que l´Etat mauritanien vient encore d’octroyer des terres des populations paisibles de la zone Boghé à des hommes d´affaires Saoudiens.
« Cette décision, dangereuse, s’inscrit dans la droite ligne de la réforme foncière scélérate de 1983 (Ordonnance numéro 83127 du 05 juin 1983) qui vise, rappelons-le, à déposséder les populations paysannes de la vallée du fleuve, pour les transformer en ouvriers agricoles sur leurs terres ancestrales » indiquent les FLAM selon lesquelles cette nouvelle décision ignore l’avis et les intérêts des populations concernées et constitue, de fait, un déni du droit de propriété.
Le projet agricole mauritano-saoudien
Les autorités ont tenu récemment une réunion dans la ville de Boghé avec les agriculteurs de la wilaya du Brakna. Elles ont rappelé à cette occasion que le secteur rural a réalisé d’importantes productions au cours des dernières années grâce aux améliorations apportées au niveau de cette filière, précisant que ces efforts ont permis la couverture de 60% des besoins nationaux en riz.
Elles ont évoqué aussi une situation d’incertitude dans laquelle vivait le secteur avant 2009, les dettes des agriculteurs, le manque des outils agricoles et l’absence de professionnalisme dans leur exploitation.
Les autorités ont parlé également de la vente prochaine d’outils et d’équipements dont des moissonneuses et tracteurs au profit des agriculteurs à des prix préférentiels avant le mois d’avril prochain pour permettre une maîtrise de l’agriculture et pour accorder la priorité aux franges démunies, soulignant les liens entre le secteur et la caisse de dépôt et de développement qui exige selon eux des garanties pour bénéficier des prêts après l’obtention de la propriété foncière.
Elles ont rappelé aussi la recherche en cours d’un mécanisme d’assurance agricole contre les catastrophes naturelles, rassurant les habitants de Boghé sur la viabilisation des anciens périmètres de la ferme de Boghé couvrant 790 ha.
Evoquent le projet agricole mauritano-saoudien proprement dit, ces autorités ont indiqué après avoir évoqué les mesures prises pour l’annulation des dettes des agriculteurs et des conditions devant être réunies pour obtenir des crédits agricoles, qu’il s’agit d’un projet de développement important comportant des parties se trouvant ans les wilayas du Trarza et du Brakna.
Le projet vise à combler le déficit enregistré dans la production du blé mauritanien avec un objectif de récolte de 200 mille tonnes par an en plus de la production d’autres produits comme sorgho et l’aliment bétail. D’une durée de 5 ans, son coût est d’un milliard d’ouguiyas avec un bail des périmètres exploités. Ils ont rassuré enfin les agriculteurs de la construction prochaine d’une usine laitière à Boghé et d’une unité d’emballage des dattes en Adrar.
Md O Md Lemine
Source: Le Renovateur
L’ONU se préoccupe de l’esclavage en Mauritanie.
MondAfrique – La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines de l’esclavage, Gulnara Shahinian, a annoncé jeudi qu’elle se rendrait en mission de suivi en Mauritanie du 24 au 27 février 2014 afin d’évaluer les développements survenus depuis sa première mission dans ce pays en 2009 notamment concernant des initiatives développées par les autorités en réponse à ses recommandations.
« Cette visite me permettra de discuter de l’adoption de la feuille de route relative à l’éradication des formes contemporaines de l’esclavage en Mauritanie qui a été développée en collaboration avec le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme », dit Mme Shahinian.
« Son adoption et sa mise en œuvre constituerait une étape importante vers l’éradication de l’esclavage dans le pays », a souligné l’experte indépendante chargée par le Conseil des droits de l’homme de surveiller les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences.
La mission avait initialement été programmée pour janvier mais elle avait dû être reportée en raison d’une urgence médicale. Le mandat de la Rapporteuse Spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage comprend également des questions telles que le travail forcé, les pires formes de travail des enfants, les mariages serviles et la servitude domestique.
Pendant les quatre jours de sa mission à Nouakchott, Mme Shahinian rencontrera des représentants du gouvernement, des ONG et des syndicats. La Rapporteuse Spéciale est en mission en Mauritanie à l’invitation du gouvernement de ce pays. Les résultats de la visite et les recommandations seront présentés au Conseil des droits de l’homme en septembre 2014.
Par Nicolas Beau
Source: cridem