Mauritanie: une charte de la diversité et de bonne gouvernance pour les FLAM
Baba Kane – La charte du mouvement des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM) diffusée cette semaine par les réseaux sociaux et le site du mouvement défraie la chronique.
Ce document succinct clair et précis met en lumière de fortes résolutions de bon sens qui a toujours fait défaut aux différents locataires du palais de Nouakchott depuis 1960. Une charte qui s’inspire de la diversité mauritanienne et de sa position géopolitique stratégique entre le monde arabe et africain.
En ces temps de crise politique et de doutes quant à l’avenir du pays cette charte vient au bon moment et rend crédible toutes les consultations du président Samba Thiam avec tous les acteurs de la Mauritanie aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur .Mais ce condensé de vérités historiques et de bonne gouvernance gagnerait mieux à être vulgarisé à l’intérieur du pays.
La partie n’a jamais été facile pour les Flamistes qui ont subi pendant très longtemps l’ostracisme du régime notamment de Ould Taya. Aujourd’hui cet acharnement est derrière le mouvement qui vient à peine d’opérer son redéploiement en Mauritanie.
Son président Samba est rentré au bercail et il a pris son bâton de pèlerin pour expliquer les intentions du mouvement et sa place dans l’échiquier politique d’où les consultations avec la société civile, les partis politiques toutes tendances confondues, les leaders d’opinion, les ONG nationales et internationales, les mouvements citoyens et aussi les acteurs internationaux.
Cette démarche est rendue crédible par la publication d’une charte diffusée sur les réseaux sociaux et le site des FLAM. Une charte de qualité des idées et de bon sens qui a toujours fait défaut aux différents locataires du palais de Nouakchott depuis 1960. Le message que véhicule ce condensé de vérités historiques et de bonne gouvernance vaut d’être martelé dans un pays où les différentes communautés se regardent comme des chiens de faïence.
Il s’agit essentiellement d’inverser la tendance c’est à dire partir de la diversité mauritanienne. La Mauritanie est composée essentiellement d’une communauté noire ( les halpulaaren, sooninkés , Ouolofs, Bambara et Haratins) et d’une communauté arabo-berbère ( les maures). Cette reconnaissance multiculturelle est la base d’une société égalitaire et la construction d’une nation «arc-en-ciel».
Ce qui en dit long sur cette charte qui privilégie l’harmonie dans la différence. En ces temps de crise politique et doutes quant à l’avenir du pays cette charte vient au bon moment et peut être une source d’inspiration des partis politiques à quelques mois des présidentielles.
Les FLAM posent ainsi les jalons d’une présidence et de deux vice-présidents tournants issus de la diversité élus au suffrage universel. Une gouvernance qui pourrait stabiliser les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et stimuler de saines élections. Dans cette perspective l’armée est pointée du doigt .
La charte préconise une armée citoyenne dans les casernes dont le rôle principal est de protéger les citoyens et de participer au développement. Cette bonne gouvernance n’est pas sans l’autonomie des régions ou décentralisation. La charte faisant référence à la prise en charges dans tous les domaines des affaires régionales par les habitants eux-mêmes avec le maître-mot la solidarité.
Raison pour laquelle ce précieux document gagnerait mieux à être vulgarisé à l’intérieur du pays. Bien entendu ce n’est qu’une charte, un outil de travail pour ceux qui veulent le changement donc susceptible de modifications. C’est tout l’intérêt d’une telle réflexion et d’un débat national sur toutes les questions sans tabous pour combattre tous les extrémismes d’où qu’ils viennent. Mais restons optimistes et rêvons un peu.
Yaya Cherif Kane dit Baba-Journaliste-Rouen-France.
Source: cridem