Daily Archives: 02/02/2014
L’autocensure prudentielle est une lâcheté démocratique!
Maintenant qu’il est admis que l’on peut participer aux élections sans être un renégat de la cause noire, maintenant que le droit à la stratégie et à la tactique semble être reconnu à tous, qu’importe si d’aucuns en ont fait les frais il y a seulement deux mois… Qu’importe si cela est injuste vis à vis des “éternels injuriables du net”. Ceux qu’on peut traîner dans la boue juste parce qu’ils font ce pourquoi ils croient être leur vocation de parti, sans que cela ne soulève les boucliers de la noble bien-pensance du net. Ceux pour lesquels la pudibonderie des vierges effarouchées s’est tue de lâcheté. Qu’importe tout cela, car s’ouvre enfin pour nous le droit à un débat sans ambages, sans détour. La période préélectorale nous donnera l’occasion d’un échange franc et honnête, loin des clichés et des slogans qui se veulent vérités absolues.
De façon sereine mais frontale, nous allons pouvoir porter un débat d’ensemble. Débat sur les projets. Débat sur la sincérité. Débat sur les parcours, car il s’agit d’une élection présidentielle. Et une élection présidentielle, c’est la rencontre entre un homme et un peuple; et tout peuple a le droit de connaitre l’homme ou la femme qu’il installe au cockpit de sa destinée. Il va falloir aux candidats et à leurs soutiens une grande capacité à accepter les critiques et les remises en cause, car cadeau ne sera fait à personne. Je pense profondément que le test de l’adhésion à l’esprit démocratique s’éprouve davantage dans la conquête du pouvoir que dans son exercice. Le débat sera donc difficile mais ô combien passionnant! J’y prendrai toute ma place, c’est promis.
Bocar Oumar BA
Mali : la France commence à s’inquiéter des intentions du président IBK
Ce n’est pas encore le désamour, mais l’enthousiasme des premières semaines n’y est plus. Entre la France et le nouveau président malien Ibrahim Boubakar Keïta (IBK), le manque de confiance s’est installé.
A peine un an après le début de l’opération Serval, quand l’armée française a volé au secours d’un Etat malien effondré, ce n’est pas bon signe. « C’est un vrai patron, mais il est un peu en lévitation », entend-on désormais du côté français.
Celui que l’on appelle au Mali « son Excellence, Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République, chef suprême des armées » « se prend un peu pour le De Gaulle malien » ajoute une autre source, alors qu’une troisième estime carrément que « la confiance n’y est plus vraiment. On craint qu’il nous refasse la même politique qu’ATT », Amadou Toumani Touré, l’ancien président, déposé en 2012, avec lequel les relations étaient compliquées, notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste.Or, celle-ci continue de battre son plein dans le nord du pays. Ainsi, la semaine dernière, dans la nuit du 22 au 23 janvier, une katiba djihadiste est tombée sur un détachement des forces spéciales françaises à une centaine de kilomètres au nord de Tombouctou. Au cours d’un violent accrochage, dix djihadistes ont été tués et un autre fait prisonnier, alors qu’un militaire français était blessé à la cuisse.
« Les djihadistes ne se rendent pas et ils combattent durement jusqu’à la mort », indique une source militaire. La région du nord-ouest du Mali est toujours le théâtre d’une guerre secrète entre l’armée et les services de renseignement français contre les katibas. En décembre, 19 djihadistes avaient été tués. Plusieurs dirigeants sont traqués, en particulier l’algérien Mokhtar Belmokhtar, à la tête d’une nouvelle organisation baptisée les Mourabitounes. « Ils reviennent dans ce secteur, parfois depuis la Libye, parce qu’ils y ont désormais des liens familiaux », explique un spécialiste du dossier.
La France réorganise son dispositif militaire dans le Sahel où elle prévoit de maintenir en permanence 3 000 hommes autour de quatre bases principales : Gao, Niamey, N’Djamena et Ouagadougou. L’installation d’un état-major régional, à N’Djaména (Tchad) devrait être effective en juillet. Pour donner un cadre juridique stable aux opérations antiterroristes de l’armée française, un accord de défense doit encore être signé entre le Mali et la France. Le texte est prêt, mais le président IBK ne l’a toujours pas signé.
Il a prétexté, le lundi 20 janvier, de la « Fête de l’Armée » pour en repousser le paraphe, attendant maintenant la formation d’un nouveau gouvernement. A Paris, on s’impatiente un peu. Pour assister à ce défilé de 4 000 hommes sur l’avenue de l’Indépendance, à Bamako, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian effectuait son septième déplacement au Mali depuis un an… Et il a dû attendre de longues heures avant de pouvoir rencontrer IBK, de retour d’Alger.
La crainte exprimée mezzo voce par les autorités françaises est qu’IBK, un socialiste élu triomphalement (77 % des voix) en août dernier, ne chausse aujourd’hui les bottes d’ATT. Un proche du dossier explique ce que cela signifie : « ATT s’entendait avec les terroristes d’AQMI qui trouvaient refuge dans le nord du pays, dans une sorte de pacte de non-agression. En revanche, les mouvements touaregs, comme le MNLA, restent le véritable ennemi de l’Etat malien ».
Autant dire que la « réconciliation », prônée par la France, entre l’Etat malien et les mouvements séparatistes du nord, est à la peine… Or, Paris s’est beaucoup engagé sur ce terrain, ne serait-ce que parce que, durant les combats du premier semestre 2013, des officiers de liaison étaient dépêchés auprès du MNLA pour lutter contre les djihadistes.
Dans les milieux diplomatiques de Bamako, on explique aujourd’hui que « la réconciliation prendra une génération » et qu’il ne faut pas se focaliser uniquement sur cette question, au détriment du « développement ». Le Mali reste l’un des pays les plus pauvres du monde et le Nord a, depuis l’indépendance, été particulièrement négligé. Immense pays en grande partie désertique, le Mali est profondément divisé entre un Sud (90 % de la population) peuplé de Noirs et un Nord avec des populations touaregs, maures ou arabes.
Une bombe à retardement est programmée au coeur du processus – déjà en panne – de réconciliation : l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye sur le massacre d’Aguelhok, en janvier 2012, l’épisode qui a déclenché l’effondrement de l’Etat, le partage du pays, puis la guerre de 2013. Un charnier d’environ 80 corps de militaires, souvent décapités après s’être rendus, est en cours d’investigation. Des procédures judiciaires pourraient être engagées en juin prochain pour « crimes de guerre ».
Contre qui ? C’est toute la question. S’en prendre aux méchants djihadistes arrangent tout le monde, mais ils ne sont sans doute pas les seuls impliqués dans ce massacre. La CPI devra faire la lumière sur la participation du MNLA, le mouvement touareg, voire des éléments de l’armée malienne elle-même.
En attendant, la communauté internationale tente de consolider la situation. Elle s’appuie sur plusieurs outils. L’opération française Serval d’abord. Elle compte encore 2 300 hommes et devrait passer à 1 000 hommes « à la fin du printemps », c’est-à-dire avec six mois de retard sur le calendrier initialement annoncé par François Hollande. L’essentiel des moyens sera concentré à Gao.
L’EUTM-Mali, ensuite. Il s’agit d’une opération de l’Union européenne à laquelle participe 570 militaires issus de 23 nations différentes sous les ordres du général français Bruno Guibert. L’EUTM- Mali constitue la nouvelle armée malienne. Trois bataillons interarmes de 730 hommes ont été formés en un an et un quatrième est entre les mains des instructeurs. Le mandat de l’EUTM-Mali doit être prolongé de deux ans, pour constituer au total 8 bataillons, soit une force de plus de 5 000 hommes.
La Minusma, enfin. Cette opération des Nations Unies agit dans trois domaines : militaire, policier et civil. Si ces résultats en matière de sécurité sont appréciables, le volet civil – celui du développement et de la reconstruction politique – semble très déficient.
Les effectifs de la Minusma devait atteindre 12 000 hommes. On sait désormais que cet objectif ne sera pas atteint. Les plus optimistes tablent sur 8 000 hommes. La majorité est fournie par les Etats africains de la région, mais on y trouve aussi des militaires chinois. 400 Hollandais doivent arriver prochainement avec des moyens importants (forces spéciales, renseignement, hélicoptères de combat). Ce qui n’est pas sans inquiéter les militaires français.
Source: Mali Actu
Le Maroc s’allie au MNLA pour supplanter l’Algérie dans la crise malienne
Mali Actu – La crise malienne engendre une véritable guerre diplomatique entre les pays maghrébins en vue d’étendre leur influence au sud du Sahara.
Si la communauté occidentale s’active dans les domaines militaire et humanitaire pour accroître sa présence dans le sahel, l’Algérie et le Maroc s’intéressent, eux, aux négociations pour la résolution du conflit entre le Mali et ses groupes armés. A cet effet, chacun cherche à s’attirer les bons regards de l’une des parties.
L’Algérie a de tout temps été impliquée dans les conflits armés au nord du Mali. Elle est tantôt citée comme la main déstabilisatrice, tantôt comme la « faiseuse de paix ». Il n’empêche qu’elle arrive toujours à bien se positionner pour garder son leadership dans notre pays.
Cependant, depuis que la paix commence à se rétablir au Mali, le Maroc noue de plus en plus l’envie de ne pas laisser le terrain à l’Algérie. C’est ce qui explique ses différentes offensives diplomatiques entreprises depuis lors. On se souvient, au déclenchement de Serval, que le Maroc, à l’opposée de tous les pays arabes, a été le seul à saluer publiquement l’intervention française au Mali.
Mais l’actualité sécuritaire porte, aujourd’hui, sur les négociations entre l’Etat malien et les groupes armés du nord. Le Maroc n’entend pas passer à coté d’une telle occasion qui pourrait lui permettre de supplanter sa rivale. C’est ainsi que Mohammed VI (Roi du Maroc) a reçu, vendredi, une délégation du MNLA.
Selon le communiqué du Cabinet Royal : « Cette audience s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus et permanents de Sa Majesté le Roi, en vue d’instaurer durablement la paix et la stabilité dans ce pays frère et de contribuer à un règlement de la crise malienne, et ce, depuis son déclenchement, en janvier 2012. »
Au-delà de cette rencontre, on apprend dans la presse marocaine que les services de renseignement du Royaume sont très actifs sur le territoire malien. Leur chef, Mohamed Yassine Mansouri faisait partie de la délégation qui accompagnait le Roi lors de sa dernière visite au Mali. Il est actuellement présent dans toutes les discussions du Roi avec le MNLA.
Il est important de rappeler que Burkina Faso, le pays où a été signé l’accord permettant l’ouverture des négociations, est désavoué par le pouvoir malien. Et le MNLA, constatant l’inéluctable réalité, se cherche de nouveaux alliés car la partie malienne a déjà trouvé un partenaire de taille qui est l’Algérie. Un pays que le MNLA désapprouve, préférant le Burkina qui est plus sensible à ses caprices.
Ces manœuvres prouvent à quel point la crise malienne touche ses voisins, et même tous les pays du Sahara dans une large mesure. Elle dessinera, sans nul doute, une nouvelle carte politique de la région.
Aliou Hasseye
Source: Mali actu
Un combattant de la liberté, un patriote s´en est allé.
Avec la disparition du camarade Ousmane Malal Ba, la Mauritanie vient de perdre un de ses plus dignes fils, Djeol, son village natal un vaillant pilier et nous un compagnon de lutte et un grand conseiller.
Le doyen Ousmane Malal Ba, Baa pour les intimes est un des pionniers de la lutte du mouvement noir en Mauritanie. Engagé dans ce combat depuis l´université d´Al Azhar où il étudiait au début des années 60 avec ses compagnons de lutte feu Aboubackry Khalidou Ba, feu Djigo Tafssirou, Oumar Housseïnou Sow, feu Souleymane Sow, Baa a toujours été de tous les combats jusqu´à son dernier souffle.
Militant de l´ombre, homme d´action loin des projecteurs mais efficace et pragmatique.
Pendant les années de braise et de la chasse des militants et sympathisants des Flam, il faisait partie de l´un des rares cadres Négro-mauritaniens organisés de l´intérieur à maintenir la flamme de la résistance et à garder le contact avec le mouvement en exil. Il nous fournissait régulièrement des informations sur la situation politique nationale et des rapports sur des violations permanentes des droits de l´homme dans la vallée qui nous ont permis de saisir les organisations de défense des droits humains et d´alerter l´opinion internationale sur la nature violente du régime raciste de Nouakchott.
Nationaliste dans l´âme, après la bataille historique du mouvement noir en 1979 qui a abouti à l´introduction des classes d´expérimentation des langues nationales dans l´enseignement et la création de l´Institut des Langues Nationales(ILN), camarade BAA avait ouvert dans sa propre maison, près de l’école 7, dans la Capitale, une classe d´alphabétisation en pulaar où beaucoup de cadres, étudiants, élèves, commercants, simples chômeurs se retrouvaient pour apprendre leur langue et échanger sur l´avenir de notre peuple. Et comme l´a témoigné un des camarades et ancien rescapé de Oualata :”Des générations d’étudiants de l’ENS ont connu cet ancien “général”, surveillant généreux, meneur des “sandaaji” vers le savoir, bon père”.
Tout récemment au retour des Flam après 27 d´exil, quoique malade, diminué et convalescent, il ne voulait pas manquer à l´évènement. ” Je suis malade mais j´ai des enfants, des neveux, des petits-fils et des amis, ils ne manqueront pas à l´appel”, Il mobilisa toute la famille pour participer à l´accueil triomphal et historique du 24 septembre à Nouakchott.
Feu Baaba Ousmane Malal était un homme de Dieu, très pieux, très sage et intellectuel avisé mais très enraciné et attaché à sa culture pulaar. Partisan de l´authenticité il donnait toujours à ses enfants des noms authentiques peuls comme Nguurnaandi, Beydaari, Baaba Joobo pour ne citer que quelques uns.
Camarade Ousmane Malal était un homme fidèle aux principes, à l´amitié, au respect et à la consolidation des liens de parenté et a vécu humble, courtois et surtout militant et homme de refus.
Qu´Allah le tout puissant l´accueille en son Saint paradis et que la terre lui soit légère.
A tout Djeol dans son ensemble, à sa veuve Fatimata Baba Touré , à ses enfants, aux familles BA et Touré, à son ami et confident Samba Thiam des Flam, à tous nos militants et sympathisants et à toute la Mauritanie, nous présentons nos condoléances les plus attristées.
A la mémoire de tous ceux tombés pour les causes justes, nous répéterons après d’autres, cette oraison funèbre devenue classique: ” Ta vie fut combattante, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle». Seydi Bah pullo!