Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 19/02/2014

FLAMNET-RÉTRO: Quand le président des Flam parlait de la prison de Oualata et de son exil

altFLAMNET : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant ce “long chemin vers la liberté “pour parler comme le président Mandela, la prison de walata, l’exil ou autre chose?

 

PRÉSIDENT SAMBA THIAM :     Je n’aime pas vraiment parler de moi. Je préfère plutôt en laisser le soin aux autres. Les rares fois que je le fais j’ai l’air de quelqu’un qui cherche où se fourrer; alors j’ai toujours hâte d’en finir au plus vite . Mais enfin, allons-y !

Face aux multiples épreuves de la vie, il n’est pas toujours aisé de retenir toutes celles qui vous ont marqué.,surtout lorqu’on a eu une existence quelque peu heurtée. Toutefois, je crois que la prison a été de celle-là .

La prison fut pour moi à la fois un choc, pour être franc, et une Ecole. Je la découvrais pour la première fois,et ce premier contact reste gravé dans la mémoire . Elle fut, comme j’ai dit une Ecole où je redécouvrais les notions de liberté et “d’instinct de conservation”. Pour comprendre réellement le sens et la portée du mot LIBERTE il faut en avoir été privé, pendant un certain temps. Autrement on verse dans le discours abstrait.

J’ai également mieux compris, pour l’avoir observé ce qu’on appelle généralement “instinct de conservation”, et la notion de “régression primaire “. Placé dans certaines conditions, l’homme a tendance à perdre ses valeurs de référence; J’ai eu l’impression que la prison rendait la proximité entre l’homme et l’animal plus visible, plus lisible. Il se produit un dysfonctionnement de la dynamique du groupe qui n’obeit plus aux mêmes règles classiques, et qui éclate en segments ressoudés autour de valeurs “primaires” que l’on croyait dépassées.

 

La prison m’a aussi révélé une certaine psychologie du prisonnier, pour lequel le monde s’arrêtait de tourner parce qu’il était là “immobilisé”. Tout, derrière les murs, se colportait et se lisait à travers le prisme de sa vie carcérale. Les séances matinales quotidiennes de divination de rêves dont parlait BOYE ALASSANE dans son livre, renvoient, en fait, à cette psychologie.

 

D’un autre côté, je puis dire que la prison a accru ma détérmination; si j’ai survécu c’est parce que J’étais, comme bon nombre de camarades, moralement armé; convaincu qu’il serait absurde de mourir tous en détention, ce qui donnerait un immense plaisir au tyran, il fallait absolument l’en priver !

 

Derrière les barreaux, je réalisais avec M GRAY ” la force qu’un homme peut avoir en lui; s’il veut il peut mourir sans un cri, s’il veut il peut survivre”. C’est donc un peu par défi, si j’ai survécu. La prison c’est aussi un immense gâchis de temps, dans l’inaction ! 4 ans entre 4 murs à ne rien faire, alors que la situation était mûre!

 

Autre chose enfin, qui n’a pas moins marqué ma vie d’exilé; C’est ce sentiment ambivalent que partagent peut-être, ensemble les lutteurs ou les combattants de la libérté, et que MANDELA décrivait ainsi: “Ces Noirs nous considéraient non comme une menace à la structure du pouvoir Blanc, mais comme une menace aux interêts des Noirs; car les BLANCS maltraitaient tous les NOIRS à cause de quelques agitateurs de la sorte “. Ce que BEGIN face à l’armée britannique, résumait par ces mots “devant, le feu de l’ennemi ,derrière, le dénigrement de tes frères “.

Je me console toutefois à l’idée,comme le montrent souvent les nombreuses experiences historiques, que demain, quand la victoire changera de camp, cette attitude aussi changera; c’est la vie.”

 

Extrait de l´interview accordée à FLAMNET LE 14 MARS 2002.

 

Propos recueillis par Kaaw Touré et Abdoulaye Thiongane.

WWW.FLAMNET.INFO

 

Aide japonaise de 900 millions au profit des rapatriés et des communautés d’accueil dans la vallée du fleuve Sénégal

 Une convention de financement du projet : “moyens de substances durables pour les rapatriés et les communautés d’accueil dans la vallée du fleuve Sénégal” a été signée conjointement mardi à Nouakchott par le Ministre des Affaires Economiques et du Développement, M. Sidi Ould Tah et le Représentant de la Banque Mondiale en Mauritanie, M. Moktar Thiam.

Don du Japon par l’intermédiaire de la Banque Mondiale, le projet vise essentiellement à promouvoir la sécurité alimentaire, à renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale et à valoriser la compétence technique des producteurs, en ciblant au premier rang les jeunes et les femmes établis au niveau de 14 localités d’accueil dans les wilayas du Brakna et du Trarza.

Le Ministre des Affaires Economique a souligné que cette aide, offerte par le fonds japonais de développement social, va contribuer à l’amélioration des conditions économiques des familles rapatriées par le biais des activités génératrices de revenus, tout comme il renforcera les efforts entrepris par le Gouvernement en vue rehausser l’état de vie de ces communautés.

Pour sa part, le Représentant de la Banque Mondiale en Mauritanie, M. Moktar Thiam, a souligné que le projet aidera les rapatriés et les membres des communautés d’accueil vulnérables à prendre les rênes de leur propre avenir et de faciliter la transition d’une assistance purement humanitaire à une étape de développement .

Pour sa part, l’ambassadeur du Japon à Nouakchott, SEM. Jan Yushida, s’est dit heureux de superviser la remise de cette aide qui va permettre de lutter contre la pauvreté au sein de communautés des rapatriés.

La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du Directeur Général de l’Agence Nationale TADAMOUN pour la lutte contre les Séquelles de l’Esclavage, l’Insertion et la Lutte contre la Pauvreté, Me Hamdi Ould Mahjoub.

 

Source: AMI