Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 13/02/2013

Drogue: Le président indexé. L’opposition dénonce le silence officiel

altLa Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) en Mauritanie a dénoncé “le silence officiel” face aux “accusations graves” proférées à l’encontre du chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdelaziz, par un député de la majorité française concernant un éventuel “parrainage de trafic de drogue”.

Dans un communiqué rendu public mardi, la COD a affirmé “sa consternation face au silence du gouvernement mauritanien devant les accusations proférées par Noël Mamère (Les Verts – Majorité, NDLR) à l’endroit du chef de l’État qualifié de «parrain du trafic de drogue dans la sous-région »”.

La COD a également exigé que les autorités compétentes (justice, diplomatie, etc.) “se mobilisent immédiatement pour lever le voile sur les soubassements de cette affaire très grave et laver l’honneur bafoué de la Mauritanie, désormais perçue dans le monde entier comme un narco-état. A cet effet, les autorités doivent, soit prouver le caractère mensonger des allégations de Noël Mamère et porter plainte pour diffamation auprès des juridictions compétentes; soit amener Mohamed Ould Abdel Aziz à s’expliquer si l’accusation est fondée”, selon le communiqué.

L’opposition a par ailleurs appelé toutes les forces vives du pays ” à ce qu’elles prennent au sérieux cette question et se mobilisent afin de préserver l’image et la réputation du pays”.

Noël Mamère a lancé cette accusation sur le plateau de l’Arte, le 21 janvier dernier. Elle a été relayée par Kassataya.com et puis par plusieurs sites d’information. Interpelé, le 10 février par Mauriweb.info, le député français a réaffirmé ses accusations, ajoutant, cette fois, qu’il s’agit d’un «secret de Polichinelle».

La COD dit qu’elle avait préféré, au début, s’abstenir à tout commentaire, pour donner le temps au pouvoir en place de répondre à ces accusation préjudiciables à l’image de notre pays et à crédibilité”.  Mais devant le “silence assourdissant” du gouvernement et la persistance de Noël Mamère dans ses accusations “déshonorantes pour notre pays et pour le chef de l’État”, l’opposition a choisi de monter au créneau.

Source: Al akhbar

Biram Ould Dah Ould Abeid, président d ‘Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA), dans une interview exclusive :

alt‘’Nous sommes pour le renversement de l’ordre social en vigueur mais en conformité, d’abord au droit international, ensuite aux lois et règlements de la Mauritanie’’

Le Calame : Vous venez d’achever une marche dite contre l’esclavage dans plusieurs villes et localités du pays. Pourquoi cette entreprise ? Quelle évaluation en faites-vous?

Biram Ould Dah Ould Abeid: En effet, IRA vient d’achever La Marche des Hratin contre l’Esclavage et pour la Liberté, sur un parcours de plus de 2500 km ; cette entreprise répondait à l’attente des populations des villes et villages qui jalonnent la route Nema-Nouakchott ; à diverses occasions, elles sollicitaient, déjà, la présence d’IRA et de son président ; d’autre part, cette action relève de la stratégie d’IRA dont l’un de ses axes majeurs et constants est de délocaliser, décentraliser notre lutte ; nous entendons déployer nos méthode de contestation sociale, idéologique et religieuse, à l’intérieur du pays, Nouakchott, la capitale, ayant été jusqu’à présent le principal champ de notre expérimentation, non sans réussite, Dieu merci.
Cette tournée avait aussi pour objectif, d’enfoncer le ventre mou de l’idéologie de la soumission, de la résignation, des livres et dogmes négriers, tout ce socle de l’hégémonie et de la supériorité ethno-sociale sur lequel reposait l’esclavage mauritanien, depuis des siècles ; nous étions partis au fin fond du pays pour revendiquer, porter et répéter nos coups de massue contre le système de domination féodale et inhumain ; l’évaluation que nous avons fait de cette visite doit se passer de commentaire, car l’accueil populaire, l’enthousiasme des citoyens et leur adhésion massive au combat d’IRA ont été attestés et se sont soldés par la constitution de bureaux et de représentations d’IRA dans toutes les régions, villes ou localités visitées ; donc, l’événement a produit une évolution qualitative, en l’occurrence, l’élargissement de la base sociale d’IRA, sa décentralisation à l’intérieur de la Mauritanie et la dissémination de ses principes idéologiques, religieux, de droit, jusque dans les campagnes isolées.

-Au cours de cette caravane, vous avez eu à connaître des cas avérés d’esclavage. Est-ce à dire qu’en dépit des textes récemment adoptés par le gouvernement, les pratiques persistent. Est-ce que les victimes sont conscientes de l’évolution des textes et qu’elles doivent se battre pour pousser les autorités à appliquer les textes ?

Les autorités mauritaniennes, la classe religieuse et la classe politique, toutes tendances confondues, bref, toutes ces corporations étatiques ou non-étatiques, constituées ou noyautées par les segments dominants esclavagistes, ne font rien, absolument rien, pour que les victimes de pratiques esclavagistes puissent prendre conscience de l’iniquité de la variante pseudo-malékite de l’Islam qui les a maintenus – eux et leurs ancêtres – en dehors de l’Humanité ; bien au contraire, l’État, les partis politiques et le clergé, ont bien montré le degré de leur communion grossière, anti-islamique et hors-la loi, par l’appel au meurtre contre IRA, l’avant-garde et fer de lance des luttes pour les droits et les conquêtes démocratiques ; toutes ces institutions, partis ou corporations, ont rivalisé de zèle, au grand jour, pour jurer être les gardiens et protecteurs des codes d’esclavage, ignobles et d’un autre temps, écrits, légitimés et sacralisés dans les livres visés par notre acte symbolique d’incinération, en avril 2012. Et comme vous le savez vous mêmes, gens du journal Le Calame, votre directeur, Ahmed Ould Cheikh, à l’instar les principaux directeurs et éditorialistes, des principaux organes de presse dits indépendants, Mohamed Vall Oumère de la Tribune, Isselmou ould Moustapha de Tahalil, Alhaiba de Akhbar.info et j’en passe, tous ces praticiens de l’écriture aux prétentions progressistes pompeuses, n’ont pas pu déroger à la règle d’or qui régissait les différentes corporations de l’ethno-classe dominante. Ainsi, lors de la bataille autour de la sacralité des livres négriers, ces hommes se sont allègrement départis de leur vernis de modernisme, pour verser, sur nous, de vénéneuses encres ; à coup de propos, d’articles et d’éditoriaux inquisiteurs ils nous ont qualifiés d’ennemis de Dieu, de la nation et de la société idéale offensée ; le ridicule ne tue pas car cette crème de la crème de cadres classés « progressistes » de la communauté arabo-berbère, en des moments et sur des questions de rupture historique, n’a pas pu se distinguer des aboyeurs professionnels comme ce repris de justice évadé des cachots d’un pays voisin, Cheikh Ould Horma, éphémère ministre, par accident ou faute de mieux ou ce pique-assiette, nourri à la sève du charlatanisme, laudateur de petit acabit, Beitoulah Ould Ahmed Leswed. Je puis en citer, à la pelle, mais la pelle risque de se salir.
Dans toutes ces instances et à tous les niveaux de la production sociale de valeurs, ce sont les groupes dominants esclavagistes qui font l’opinion, tirent et fabriquent les termes de la stigmatisation ; le monopole du savoir religieux, cumulé et renforcé depuis des siècles, auquel s’ajoute la maîtrise des positions statutaires dans l’État, leur permet, au-delà même de la solidarité tribale, d’étouffer toutes les formes de contre-culture ou de contre-morale ; leur ligne de riposte, généralement superficielle, laconique, toujours occasionnelle et pourtant sans appel révèle un début d’anomie, un repli défensif, de moins en moins créatif, presque las. En 20 ans, leur stratégie de négationnisme, de duplicité, d’hypocrisie et de diversion – qu’ils servent à la communauté internationale pour s’attirer une respectabilité indue- n’a pas varié. Ce sont de telles faiblesses que nous sommes allés exposer, à nos concitoyens. Nous voici entrés dans la phase de la remise en question du système, quant à ses fondements ; nous le mettons désormais en demeure de se découvrir, de se défaire des oripeaux, pour défendre sa raison d’exister : le mensonge de la supériorité raciale qui permet, encore, de posséder, de s’enrichir, d’exercer le pouvoir et de mieux vivre, par l’exploitation de l’autre. Et si, finalement, tout cela n’était qu’une vaste et vieille supercherie, pour engraisser, à vie les maîtres et leur descendants, une escroquerie de gens paresseux, veules et finalement si peu musulmans ?!!!! Cette hypothèse, je la partage avec beaucoup de camarades, au sein et en dehors d’IRA. Elle implique, de notre part, une meilleure coordination pour mettre un terme à cette arnaque multiséculaire, dont la violence symbolique et physique frappe des générations d’esclaves, impunément !
Oui, au cour de notre marche nous avons découvert des cas avérés de pratiques d’esclavage par ascendance, des enfants, filles et garçons, séparés de leurs mères, esclaves elles aussi et affectées, à servir d’autres foyers, dans les différentes branche de la famille élargie des maîtres; ces filles et garçons ont témoigné de leur enfance assassinée par la privation de l’affection parentale, la privation de scolarisation, le travail forcé, dur et sans repos, les châtiments corporels et le lot quotient de violences et de viols sexuels ; de Néma, en passant par Guerou (ville du centre du pays), jusqu’à Dar Naim (quartier périphérique de Nouakchott), nous avons statué sur ces pratiques d’esclavages, traditionnel et/ou moderne et saisi les autorités judiciaires, administratives et sécuritaires compétentes ; hélas, le pouvoir chien de garde de la domination, est toujours muré dans sa logique de déni et de recherche systématique d’alibis, pour reproduire, toujours, le même réflexe d’impunité au profit des contrevenants à des lois pourtant explicites ; ces textes édictés et rappelés, dans une démarche de plus en plus futile, ostentatoire, grouillante de mauvaise foi, insultent l’opinion nationale et internationale, par une exhibition inversement proportionnelle à l’application. Cette attitude de ruse, de faux semblants et de partialité dissimulée, des autorités judiciaires et administratives mauritaniennes, devant les crimes d’esclavage, vient s’aligner sur les consignes, explicites, du chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz et ses différents collaborateurs, ministres ou diplomates, à chaque occasion où ils évoquent, en public, le thème de l’esclavage. Avec cette incohérence et inconduite, les premiers responsables du pays, foulent, au pied, les lois qu’ils ont eux mêmes pris la décision souveraine de promulguer, au nom de la République.

-On vous prête l’intention de mettre en place un parti politique pour continuer votre combat. Est-ce à dire que votre ambition dépasse aujourd’hui celle des droits de l’homme?

L’exposition et la montée en flèche de la popularité d’IRA et ses dirigeants, suite à l’action salvatrice et bénéfique d’incinération des livres et référentiels esclavagistes, a permis aux personnalités, cadres, militants et sympathisants d’IRA, d’avoir l’ambition de voir naître un parti apte à défendre, sur la scène politique, les idéaux et principes de liberté, de justice, d’égalité et d’équité ; ce choix s’est davantage imposé lors du constat de la bataille sur la légitimité, véracité et sacralité des codes d’esclavage ; à ce moment-là, tous les partis politiques mauritaniens, hormis le RD de Moustapha ould AbeidArahmane et le MPR de Hamidou Baba Kane, se sont fendus, sans aucune retenue dans le mensonges et la diffamation, des communiqués, des déclarations d’hostilité à notre endroit ; la plupart appelaient à des marches et des mobilisations – restées, malheureusement pour eux, mono-colores, seule la communauté arabo-berbère s’étant mobilisée pour notre inquisition. Ils nous ont craché leur venin, réclamant notre mort, pendaison et autres châtiments, nous reprochant- prétendaient-ils – d’avoir envoyé au bûcher, leurs livres sacrés, leurs croyances, leurs idoles vénérées ; nous, nous avons jeté, au feu purificateur, quatre exemplaires, de leurs écrits esclavagistes qui ont consumé et fait holocauste de notre peuple Hratin depuis bien des siècles; à ma connaissance, ces partis politiques mauritaniens n’ont pas encore exprimé une position de regrets ou de remords sur cette question qui reste posée, pendante et d’acuité ; l’omission implique que l’aile politique d’IRA, indépendante de l’ONG de promotion des droits humains, doit voir le jour pour défier de pied ferme, les formations politiques, prétendues démocratiques, qui revendiquent, avec arrogance, provocation et assurance grossière, la sacralité, la légitimité et le droit de faire valoir, des codes négriers, des visions obscurantistes et des lois inégalitaires en contradiction totale avec tous les normes et conventions internationales.

-Pensez-vous que le gouvernement reconnaîtra votre parti ?

Le manque de reconnaissance du futur parti qui va constituer l’aile politique d’IRA, ne nuira pas, de mon point de vue, à son implantation sa force, sa capacité de mobilisation, ses ressources de résistance, car ce sera une formation née de l’expérience et de la sève du combat d’IRA ; comme vous le savez, IRA est stoïque, sobre, spartiate, dotée de forte capacités d’endurance, de résistance et de survie, dans les épreuves les plus difficiles, les environnements les plus hostiles et les situations les plus désemparées ; durant les moments d’adversités les plus pénibles, nous avons sentis la main de Dieu, la protection divine. Et je ne pense pas que le pouvoir en Mauritanie, répétera, avec le futur parti politique, l’erreur d’appréciation et de stratégie qui l’a conduit à refuser la reconnaissance d’IRA; je crois qu’ils n’ont plus le droit à l’erreur ; au contraire, la logique et le bon sens, ainsi que le minimum d’équité, devrait dicter, à l’État mauritanien, de reconnaître, et IRA Ong, et le parti éponyme. Nous sommes ici pour le renversement de l’ordre social en vigueur mais en conformité, d’abord au droit international, ensuite aux lois et règlements de la Mauritanie.

-Depuis quelques temps on évoque l’éventualité d’organiser des élections municipales et législatives. Pourriez-vous y prendre part ? Que faudrait-il pour y aller ?

La réponse à cette question concernerait ceux qui sont responsables et qui ont la destinée de cette formation politique en gestation, et, moi je n’en fais pas partie.

– Pour permettre l’organisation d’élections apaisées et inclusives, le président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkheir a proposé une solution de sortie de crise laquelle suggère la mise en place d’un gouvernement de large ouverture, ce que d’ailleurs le président Aziz a rejeté. Avez-vous été saisi de cette proposition ? Pensez-vous qu’elle pourrait servir de base de discussions entre la COD et la majorité présidentielle ?

Pour moi, la crise, la vraie, la crise qui couve et se développe dangereusement, c’est celle qui est liée à la persistance du système de domination qui met les Hratin à la marge du bien être social et du développement ; c’est cet état de fait de ségrégation qui éjecte la majorité résignée, soumise et travailleuse, du droit à la propriété foncière dans les zones d’habitations comme dans les oueds ou zone de culture ; c’est cet état de pauvreté et de paupérisation de la main-d’œuvre et classe Hratin, dans des taudis et quartiers délabrés et affamés, qui ceinturent les quartiers résidentiels, riches et chics, où vit et se multiplie, insouciante et repue, l’intelligentsia arabo-berbère, aux commandes du pays ; la crise pour moi, c’est la persistance, massive et multiforme, des pratiques d’esclavage direct, sur plus de 20 pour cent de la population mauritanienne, sans que la classe politique ne s’en émeuve, sans que les instigateurs du crime, les féodalités tribale et cléricale ne s’en repentent, sans que l’État et la justice acceptent de jouer le rôle de garant des droits et de l’intégrité physique et morale des victimes ; la crise pour moi c’est la crise des nationalités et de cohabitation entre ethnies noires de Mauritanie, arabo-berbères et Hratin de ce pays ; c’est la crise qui consiste au refus de l’État et de la classe politique, de solder par des mécanismes conformes aux normes internationales, légaux et transparents, les passifs et actifs lourds, de la tentative de génocide qui a endeuillé les ethnies noires de Mauritanie, pendant les décennies passées; la crise pour moi c’est la crise de l’école, la crise du système judiciaire, la crise de l’économie, celle de l’emploi… .
Ce qui se passe entre les partis politiques qui se font appeler la COD, d’un côté, et ceux, arrimés au pouvoir de Mohamed ould Abdel AZIZ, et qui se font appeler majorité, cette prétendue mésentente dans le système, n’en n’est pas une, il s’agit du leurre habituel de querelles de préséance, à l’intérieur de la même épicerie. Je dirai qu’elle ressortirait bien plus du quotidien d’enfants gâtés, se chamaillant sur un héritage mal acquis.
Quant aux discussions entre la COD et le Pouvoir, elles ne m’intéressent pas en ce sens qu’elles sont des conciliabules entre les deux factions d’une fratrie, entre les représentants d’une seule communauté dominante, les maures, solidaires au fond ; les protagonistes de ces querelles de tente, s’accordent, tous à éviter les sujets de la rupture historique, ce lendemain d’égalité à quoi nous, nous travaillons, pas eux.
Sur le dernier aspect de votre question, je confirme qu’un proche collaborateur du président Messaoud Ould Belkheir, m’avait saisi au début du mois d’octobre pour me demander de lui donner deux noms de dirigeants d’IRA qui doivent avec moi, être conviés à la cérémonie de lancement de l’Initiative en question ; c’est à ce niveau que nous en sommes, encore.

La presse a relayé des informations selon lesquelles vous allez rééditer l’incinération des livres de rite malékite, ce qui vous avait valu une détention de plusieurs mois. Intox ou information ?

IRA ne menace pas, IRA ne gesticule pas, IRA agit.

-L’IRA se bat pour le règlement du dossier du passif humanitaire. Après Inal en 2011, il ya eu Sorimalé et Inal 2012. En quoi ces pèlerinages ont-ils permis de faire avancer le dossier ?

Je pense qu’il est indiscutable que l’irruption d’IRA sur la scène nationale et internationale, a immanquable et assez profondément, bousculé les tabous, fait bouger les lignes et, assez profondément changé la perception des enjeux ; ceci a été valable, pour la question de l’esclavage car, avant IRA, les esclavagistes n’avaient jamais goûté au vécu des postes de gardes à vue ou des cellules de prison ; concernant le passif humanitaire, avant IRA, Inal, Sorimalé, ou tout autre site de deuil, n’ont jamais été commémorés sur le territoire national, au grand et en plein air et, dans la capitale, de surcroît, sur le principal site, souvenir de l’épuration et vecteur de la mémoire ; cette action a produit ses effets, dont l’un, et non des moindres, est d’avoir ouvert, balisé et sécurisé les boulevards aux veuves, orphelins, autres ayant-droits des victimes et toutes les femmes et tous les hommes, de Mauritanie et d’ailleurs, épris de compassion; mais je vous promets que vous allez encore déceler, très clairement, dans le développement futur de la stratégie d’IRA et l’évolution des choses, les résultats positifs des actions d’Inal et de Sorimalé sur le devenir de la Mauritanie égalitaire et multinationale, notre projet, notre mission.

-En dépit des appels au droit de vérité et de justice, le gouvernement a décidé récemment de la clôture de ce douloureux dossier. Pensez-vous qu’il est épuisé, sinon que reste-t-il à faire pour le solder ?

La solution juste est définitive de ce grand dossier va rester tributaire, d’une démarche consensuelle, basée sur la vérité, le droit, la réparation et la mémoire, bref ce qui peut créer les conditions d’une véritable réconciliation ; donc, tout reste à faire. Dieu a interdit de tuer l’innocent. Croyez-vous que l’on peut clore, par décret, autant de meurtres ? Décidément, les dirigeants mauritaniens ne lisent pas ou n’ont jamais eu le sens de la perspective historique !

Propos recueillis par Dalay Lam

Sourec: Le calame

Imposante Marche d’AJD/MR pour l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 : Non à l’impunité, non à la vengeance !

altComme prévu, le parti « Alliance pour la Justice et la Démocratie, Mouvement pour la Rénovation » (AJD/MR) a organisé un meeting pour exiger l’abolition de la loi d’amnistie votée, en 1993, par le Parlement mauritanien, afin de protéger les auteurs des crimes extrajudiciaires perpétrées dans les casernes militaires de 1989 à 1991. Imposante marche, mobilisation exemplaire, sans précédent dans les annales, non seulement, du parti d’Ibrahima Moctar, excepté la présidentielle de 2007, mais, aussi, des autres partis d’obédience négro-africaine. De tous les quartiers, ont accouru les populations noires vers le point de départ de la marche, fixé devant le CFPP de Nouakchott, à côté de la nouvelle Maison des jeunes, où un podium avait été dressé. Le parti avait entrepris une vaste campagne de sensibilisation et de mobilisation dans les différents quartiers de la capitale : la mayonnaise a bel et bien pris.
Avant que l’imposant cortège ne s’ébranle vers l’Assemblée nationale où les attendait le député Kane Hamidou Baba, président du Mouvement pour la Refondation, les rappeurs et autres orateurs se sont succédé sur le podium, pour fustiger les exactions commises pendant la période d’exception. Chaude, chaude ambiance. Ce fut, ensuite, un échange d’allocutions officielles. Le président du PLEJ, Baba Mamadou Alassane, seul président de parti politique ayant répondu à l’invitation de l’AJD/MR, le président du FONADH, Sarr Mamadou, le représentant du MPR, de l’IRA- Mauritanie, le président du COllectif des REscapés MIlitaires (COREMI), Sy Aboubécry, de « Touche Pas à Ma Nationalité » (TPMN), le président du COllectif des VIctimes de la REpression (COVIRE), Kane Mamadou Alhousseinou, le représentant du Mouvement du 25 février, la présidente du collectif des veuves, madame Houleye Sall, ont unanimement salué l’initiative de l’AJD/MR qui va « contribuer à rompre la chape de plomb », condamné, ensuite, la loi scélérate d’amnistie dont le but est de protéger les bourreaux des militaires négro-mauritaniens sous le régime d’Ould Taya, exigé, enfin, leur jugement. « Le gouvernement ne peut pas pardonner à la place des victimes que nous sommes, nous continuerons à nous battre, jusqu’au jugement des auteurs des crimes de sang », a déclaré madame Houleye Sall, mère du lieutenant Sall Abdoulaye, mort sous la torture, en novembre 1991, à Inal. Le vice-président d’IRA-Mauritanie a rappelé les initiatives de son mouvement, sous la houlette de Biram Ould Dah Ould Abeid, visant à dénoncer le silence sur le dossier du passif humanitaire (pèlerinages d’Inal et de Sorimalé). Les organisations de défense des victimes militaires et des rescapés ont indiqué que l’action de l’AJD/MR est un appui important pour leur combat de tous les jours.

Un dossier loin d’être clos

Après avoir rejeté la clôture unilatérale, par le gouvernement, du dossier dit « passif humanitaire », plusieurs orateurs ont déploré l’absence de la composante beïdane, de divers démocrates et de certains organismes de défense des droits humains. Sautant sur l’occasion, Abdoul Birane Wane et Dia Alassane, de TPMN, ont relevé que cette absence de la composante beïdane prouve combien la Mauritanie est divisée. Le représentant du Mouvement du 25 février a justifié sa présence par le souci de défendre les droits de l’Homme. « Ce qui s’est passé en 1991 », a-t-il déclaré, « doit être expliqué aux jeunes mauritaniens dont la majorité ignore ce qui s’est réellement passé, pendant cette période sombre de l’histoire du pays. Nous souhaitons la traduction en arabe de « L’Enfer d’Inal », de Sy Mahamadou, pour une plus ample compréhension de ces terribles évènements ».
Prenant la parole, le président de l’AJD/MR a remercié le public d’avoir répondu massivement à l’appel de son parti. Commentant l’objectif de la marche, le président Sarr a indiqué que « le dossier du passif humanitaire est loin d’être clos, […] la loi d’amnistie de 1993, votée sous l’impulsion des parlementaires négro-mauritaniens, est un obstacle à la consolidation de l’unité nationale, […] il faut, par conséquent, l’abroger car elle consacre l’impunité des bourreaux. Les victimes et rescapés ne crient pas vengeance, ils exigent la vérité et la justice, avant de pardonner ».
Constatant l’absence des autres partis politiques, le président de l’AJD/MR a rejeté le prétexte avancé, comme quoi il avait été préconisé, lors des journées nationales de concertation, en 2006, sous le régime de la première transition, la mise en place d’une commission nationale indépendante pour statuer sur le dossier du passif humanitaire. Or, dira Sarr, « tant que cette loi reste en vigueur, on ne peut engager aucune action en ce sens, il faut donc l’abroger, pour permettre la constitution de ladite commission. Voilà pourquoi nous rejetons l’argument de la COD ».
Comme prévu, le cortège s’est ensuite ébranlé vers l’Assemblée nationale, en passant par le carrefour de la Polyclinique, l’état-major de la Garde nationale et l’ancienne Maison des jeunes. Devant la chambre des représentants du Peuple, le président de l’AJD/MR a remis au député Kane Hamidou Baba, avec une chaude poignée de main, la plateforme revendicative de son parti. Les marcheurs ont loué l’action courageuse du président du MPR. Ce dernier a expliqué que sa présence devant l’Assemblée nationale, pour réceptionner la plateforme de l’AJD, est un message à l’endroit du Peuple mauritanien tout entier, pour dire : non à l’impunité, non à la vengeance !

DL-Le Calame

Encadré: La loi d’amnistie

Journal officiel de la République islamique de Mauritanie: Loi numéro 93-23 du 14 juin 1993 portant Amnistie 
Journal officiel de la République islamique de Mauritanie.
15 juin 1993
Page 369
Présidence de la République
Loi numéro 93-23 du 14 juin 1993 portant Amnistie.
Article premier- Amnistie pleine et entière est accordée :
– 1) aux membres des forces armées et de sécurité auteurs des infractions commises entre le 1er janvier 1989 et le 18 avril 1992 et relatives aux événements qui se sont déroulés au sein des forces et ayant engendrés des actions armées et des actes de violences.
– 2) Aux citoyens mauritaniens auteurs des infractions subites aux actions armées et actes de violences.et d’intimidations entrepris durant la même période.
Art 2 toute plainte, tout procès verbal ou document d’enquête relatif à cette période et concernant une personne ayant bénéficié de cette amnistie, sera classé sans suite.
Art 3 la présente loi sera publiée suivant, la procédure d’urgence et exécutée comme loi d’Etat, au journal officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Nouvelles d’ailleurs : Amnésie collective par Mariem Mint Derwich

alt    29 Mai 1993 : une loi d’amnistie est votée par les parlementaires, loi qui interdit toute poursuite à l’encontre « des membres des forces armées et de sécurité auteurs de délits qui ont rapport avec les évènements qui se sont déroulés au sein de celles ci et qui ont entraîné des opérations armées et des actes de violence pour la période allant du 1er Avril 1989 au 18 Avril 1992 ».
La loi accorde aussi l’amnistie pleine et entière aux citoyens mauritaniens auteurs d’infractions suite aux actions armées et à des actes de violence et d’intimidation entrepris durant la même période…..
« Toute plainte sera classée sans suite ».
Rideau judiciaire sur ce que l’on qualifie poliment de « passif humanitaire », rideau sur les morts, les exécutés, les actes de torture, les disparitions, les viols, les destructions, les chasses à l’homme, les purges au sein de la Grande Muette et de la Fonction Publique. Rideau sur les années de braise qui ont vu toute une frange de la Mauritanie, la communauté négro-mauritanienne, être accusée de tous les crimes.
Des centaines de morts, des centaines d’hommes torturés à Inal, Jreïda…., des centaines de fosses communes, des cadavres jetés à la mer, des hommes rendus à leurs familles estropiés, des centaines d’orphelins, des centaines, des milliers de déportés, des centaines de militaires arrêtés à leur travail, embarqués de force, emprisonnés, soumis à des actes de barbarie, à l’innommable….
Des hommes émasculés, des hommes écartelés entre des jeeps, des hommes pendus, des hommes battus, des hommes brûlés, écorchés, tabassés, massacrés….
Il est utile de rappeler ces faits à l’heure où l’homme de la rue semble plus préoccupé par les péripéties de l’histoire de désamour entre notre président et son ex argentier et où l’opinion publique défile pour soutenir Bouamatou.
Samedi avait lieu la marche contre la loi d’amnistie de 1993, marche organisée par l’AJD/MR et soutenue par quelques associations (FONADH, COVIRE, TPMN, IRA, mouvement du 25 Février, PLEJ, ODH….).
Et, comme d’habitude, a participé à cette marche la communauté négro mauritanienne, quasi exclusivement.
Point de partis politiques d’opposition, point de raz de marée pour réclamer l’abrogation de cette loi de l’impunité.
L’Homo Mauritanicus semble plus prompt à manifester pour la Palestine ou pour Bouamatou que pour la justice.
Comme si l’exigence de justice n’avait qu’une couleur, celle de la peau et ne concernait pas les « blancs » de Mauritanie…
Y aurait-il donc des citoyens de seconde zone chez nous?
Apparemment oui : les malheurs des communautés noires ne pèsent visiblement rien face aux « tracasseries » fiscales d’un Bouamatou sur puissant, ancien soutien du président actuel et homme le plus riche de Mauritanie.
Imaginons un instant, un tout petit instant, que ce soit les communautés maures qui aient été les victimes des exactions et pogroms des années noires. Imaginons un tout petit instant que telle ou telle tribu ait été victime de déportations, de massacres et de tortures. Nous aurions vu se mettre en branle la solidarité tribale, les sit in, les manifs, les grandes messes féodales, femmes hystériques en tête des cortéges. Toute la Mauritanie de la bonne conscience aurait crié au scandale, le Parlement se serait enflammé….
Oui, imaginons l’indignation vertueuse, vertueuse comme celle que l’on voit aujourd’hui se développer pour soutenir Bouamatou…..
Certaines vérités ne sont pas bonnes à dire chez nous.
Par exemple de dire que nous vivons dans une société de racisme banalisé qui se pare de voeux pieux. Que nous vivons dans une société qui « gradue » les impératifs de souffrance et de protestation et où le sort d’un palestinien est meilleur que celui d’un citoyen noir de notre belle république….
Amnésiques nous avons été; amnésiques nous sommes.
Nous tentons de construire une nation sans expurger le passé; nous avons érigé l’impunité comme instrument de concorde nationale.
Nous avons accepté que les bourreaux, les tueurs, les assassins vivent libres sans avoir à répondre de leurs crimes contre l’humanité.
Quand un misérable voleur de portable est condamné à la prison, un violeur ou un tueur est dehors.
Les victimes les rencontrent tous les jours, ces bourreaux blanchis par une république schizophrène qui, en 1993, tout en reconnaissant les exactions, décidait que la paix ne pouvait passer que par l’effacement de l’ardoise.
Souvenez vous du retour rocambolesque du capitaine Ely Ould DAH, mis en examen en France en 1999 pour tortures et actes de barbarie, et qui fut accueilli en grande pompe, après avoir profité de sa libération sous contrôle judiciaire pour s’enfuir, à l’aéroport de Nouakchott par le chef d’Etat major et reçu par Taya…..Le déni de justice jusqu’au bout…..
Il y a bien quelque chose de pourri dans notre royaume : cette faculté que nous avons à nous cacher les yeux pour ne pas voir, à nous boucher les oreilles pour ne pas entendre, à préférer toutes les causes internationales plutôt que de se battre pour les causes nationales, à applaudir au recensement de sahraouis et de touaregs en ignorant certains de nos concitoyens négro mauritaniens niés dans leur mauritanité,
Quelque chose de pourri, jusqu’à la nausée des dénis et des manquements humains.
L’histoire a prouvé qu’elle rattrape toujours les peuples…..
Apparemment nous on s’en fiche….
Pauvre Mauritanie de l’amnésie collective, de la discrimination, du racisme feutré…..
Pauvres de nous incapables d’être justes.
D’être des hommes tout simplement.

Mariem mint DERWICH- LE CALAME

Il était une fois Aziz-Bouamatou-Ely

En 2005, les colonels Mohamed Ould Abdel Aziz et Ely Ould Mohamed Vall descendent le président Ould Taya. Très vite, ils avaient été soutenus et épaulés par le magnat de l’économie nationale, Mohamed Ould Bouamatou. Les trois hommes, – trois cousins – entament une cohabitation non dénuée de suspicion. La richesse et le pouvoir politique qui avaient fondé l’union sacrée, ont mis à rude épreuve la sainte alliance, semant la division au sein de leur propre ensemble tribal, tout en mettant en péril l’avenir de toute une Nation. En s’emparant du pouvoir un certain mois d’août 2005, les colonels Ely Ould Mohamed Vall et Mohamed Ould Abdel Aziz, faisaient d’une pierre deux coups. Répondre à l’aspiration des Mauritaniens en mettant fin à vingt et une années de règne de plomb et réaliser leur propre dessein national. Au fur et à mesure que s’écoulait la transition qui s’étalera de 2005 à 2007, les deux cousins finiront par se regarder en chiens de faïence, Mohamed Ould Abdel Aziz surveillant de près son aîné, de peur de se faire court-circuiter. Il lui reprochera d’ailleurs d’avoir tenté de rempiler par le biais du fameux « vote blanc », et d’avoir « mangé » tout seul une partie du budget du pays qui faiat à l’époque ses premiers pas dans l’ère du pétrole


 
Il était une fois Aziz-Bouamatou-Ely

Le divorce entre les deux hommes éclatera au grand jour, en août 2008, lorsque Mohamed Ould Abdel Aziz, qui n’a jamais accepté de s’éloigner du palais présidentiel, décida de renverser le régime civil de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Cela, Ely Ould Mohamed Vall ne le lui pardonnera jamais, d’autant plus que les militaires s’étaient engagés solennellement durant la transition à quitter définitivement le pouvoir. Le divorce entre lui et Ely atteindra le summum de l’animosité pendant les éléctions présidentielles qui suivront, une année plus tard. Les fréquents bras de fer seront ponctués d’incessantes réunions tribales pour recoller les morceaux.

Entre les deux hommes, la déchirure était béante et définitive. Pendant qu’Ould Abdel Aziz accusait sur toutes les tribunes son cousin de détournement de biens publics, Ely était descendu carrément sur le champ de la contestation à côté de l’opposition, pour réclamer son départ du pouvoir. Entre temps, Mohamed Ould Bouamatou, qui avait remué ciel et terre, utilisé ses fonds et ses relations pour la reconnaissance aussi bien du coup d’Etat de 2005 que celui de 2008 pour desserrer l’étau des sanctions internationales, s’était rangé du côté de Mohamed Ould Abdel Aziz. Il assurera sa victoire aux élections présidentielles de 2009, en injectant des milliards d’ouguiyas dans sa campagne électorale. Naturellement, en tout bon homme d’affaires, il s’attendait au renvoi de l’ascenseur, une fois Aziz élu. Mais ce dernier entreprendra de le détruire à petit feu.

D’abord, Mohamed Ould Abdel Aziz commencera par enlever à Ould Bouamatou les énormes subsides générés par l’assurance de la SNIM. Il déviera ses fonds vers sa propre boîte d’assurance qu’il avait ouverte, via de proches prêtes-non. Deuxième coup porté à Mohamed Ould Bouamatou, le projet de construction du nouvel aéroport international de Nouakchott. Alors que Bouamatou qui avait entre temps mis en place une société de construction, espérait avoir ce projet, il se vit refuser cet honneur. Le projet fut confié à Ould Saleck, le patron de Ciment de Mauritanie. Plus tard, une autre savate était portée par Mohamed Ould Abdel Aziz à Mohamed Ould Bouamatou. C’était l’affaire de Mauritania Airways, une compagnie qui avait eu la chance de bénéficier d’un contexte régional favorable pour son ascension. En effet, la création de cette compagnie mauritano-tunisienne, détenue à plus de 35% par l’homme d’affaires Bouamatou, coïncidait avec la mort d’Air Sénégal, d’Air Ivoire et d’Air Burkina.

Il était une fois Aziz-Bouamatou-Ely

De Nouakchott jusqu’au Congo Kinshasa, il n’y avait plus dans le ciel ouest africain que Mauritania Airways. Seulement, la mauvaise gestion de la compagnie lui sera fatale et elle ne connaîtra jamais l’apogée attendue. Maintes fois, Mohamed Bouamattou devait signaler à l’Etat mauritanie, les défaillances dans la gestion de ses partenaires, mais le pouvoir de Nouakchott n’arrêtait pas de fermer les yeux. Lorsque Mohamed Ould Abdel Aziz décida de créer la compagnie Mauritania Airlines, Mohamed Ould Bouamatou l’aurait contacté pour lui demander d’investir plutôt dans Mauritania Airways, qui est déjà bien implantée.

Mais Ould Abdel Aziz refusera cette proposition. Il créa Mauritania Airlines, signant du coup la faillite de Mauritania Airways, car il est de notoriété qu’aucune compagnie ne peut se développer dans un pays sans le concours de l’Etat concerné. Déçu par tous ses coups que lui a portés Mohamed Ould Abdel Aziz, Mohamed Ould Bouamatou, décida alors de s’exiler au Maroc où il vit maintenant depuis des années et où il compterait rester encore. C’est à partir de sa résidence de Marrakech qu’il dirigeait son empire financier en Mauritanie. Une attitude qui a fini par irriter Mohamed Ould Abdel Aziz qui a décidé de lui faire la guerre, en lançant le fisc contre lui.

Les résultats sont connus, un redressement fiscal dressé à la tête du « client Bouamattou » de plusieurs milliards d’ouguiyas, la menace de fermeture de plusieurs de ses sociétés, le décaissement de tous les avoirs de l’Etat et des entreprises publiques de la Général banque de Mauritanie (GBM). Dernier acte, l’arrestation puis emprisonnement de son bras droit, Mohamed Ould Dabagh pour dit-on « mauvaise gestion », alors que cet homme, qui n’était que président de conseil d’administrtaion, n’avait absolument rien à voir avec la gestion de la Mauritanie Airways. Comme entre ely et Ould µabdel Aziz, la rupture semble établie entre Ould Bouamattou et son cousin Ould Abdel Aziz.

Aujourd’hui, l’ampleur du divorce ayant atteint son paroxysme entre Mohamed Ould Abdel Aziz, Ely Ould Mohamed Vall et Mohamed Ould Bouamatou, le feu de la dissension couve ainsi depuis des jours au sein de la tribu des Oulad Bousbaa. Les partisans de Bouamatou multiplient les marches, pour demander la libération de Ould Dabagh, tout en fustigeant la persécution infondée lancée contre l’homme d’affaires. Aux dernières nouvelles, Mohamed Ould Abel Aziz aurait entamé une procédure domaniale de dépossession à l’encontre du colonel Ely Ould Mohamed Vall, dont une partie des avoirs fonciers à Toujounine aurait été saisie par les pouvoirs publics. Ce bras de fer entre cousins, en plus d’attiser la tension sociale déjà exacerbée, met à rude épreuve la stabilité du pays, à l’heure où la contestation populaire fuse de toute part, avec la marche des Négro-africains pour l’annulation de la loi d’amnistie de 1993 qui avait absous les crimes commis entre 1989 et 1991, ainsi que la protestation des Haratines contre la persistance de l’esclavage.

JOB
Pour l’authentique