Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 11/02/2013

Un député de la majorité : «L’esclavage existe bien en Mauritanie »

altLe député de Kiffa, Nagi Ould Mohamed Lemine appartenant au groupe parlementaire de la majorité dans une émission intitulée : « le siège parlementaire » diffusée sur la radio libre Mauritanid FM ne va pas par quatre chemins en parlant de l’esclavage. Pour lui, le phénomène existe dans toutes ses manifestations et à travers tout le pays. Comme les séquelles, les pratiques sont légion. Certainement pas comme avant, avec un esclave la corde au cou ou proposé à la vente dans un marché public. Mais, des esclaves empêchés d’hériter ou obligés de racheter leur liberté ou dans l’impossibilité de se marier sans l’aval de leur maître.

Citant plusieurs érudits, notamment Abderrahmane Etombouctou ou Mohamed Yahya Al Walati qui déclarent clairement que l’esclavage qui se trouve en Mauritanie n’a aucune justification légale du point de vue de l’Islam, le téméraire député regrette le silence assourdissant des Oulémas sur cette grave question. Pourtant dit –il : « Ces mêmes Oulémas ont prononcé des fatwas contre l’excision et ont battu campagne à travers toute la Mauritanie pour la combattre comme pratique néfaste ». Le parlementaire, membre du bureau exécutif de SOS Esclaves considère que la lutte contre l’esclavage est la responsabilité de tous.

Selon lui, aucun développement n’est possible tant que plus des deux tiers de la population sont mis ohors jeu. Pour le député, ce ne sont pas les textes condamnant le phénomène qui manquent, mais c’est une réelle volonté politique qui instruirait toute l’administration, judiciaire, sécuritaire à combattre effectivement l’esclavage.

Source: Le calame

FLAMNET-AGORA: Quand le vent se lèvera par Bâ Kassoum Siddiki

altUsure, temps qui passe, gestes d’oubli dans le quotidien d’une banalisation n’ont fait que renforcer l’effervescence protestataire. D’Inal au Parvis des Droits de l’Homme à Paris, les voix et les marches résonnent encore d’hommage. Les consciences se sont aiguisées contre les commémorations fictives, le détournement des pardons, le déni de justice. C’est que l’hybris fut atteint, dans une stupéfaction dont nous ne sommes jamais relevés : des hommes comme offrande dans une profanation inédite des préceptes de l’Islam. Ils étaient vingt huit. Condamnés à mourir dans la nuit du 27 novembre 1990, à la veille de la fête de l’indépendance de la Mauritanie. Ils avaient la possibilité de parler, d’accuser, pour sauver leur vie mais ils se sont tus. Ils n’élevèrent aucune plainte qui puisse abdiquer leur dignité. Ils n’ont ni crié ni courtisé leurs geôliers et bourreaux. Dans le bruit de leur ombre, leur silence clamait l’extrême grandeur de leur humanité. Résistance de la victime amplifiée par la voie sacrée de l’innocence qui enragera les milices et les commis de la mort. Ils étaient simples soldats qui, dans une ultime épreuve, ont choisi la perspective : ne pas faiblir devant l’ennemi. Dans la souffrance contenue de leurs supplices, ils affirmèrent une éthique, celle qui dit non à la mécanique meurtrière d’un racisme d’Etat. Ils ne demandèrent ni pardon ni n’avouèrent, étouffant leur souffrance intérieure de ne revoir l’enfant et l’épouse, la chaleur de la maisonnée, la terre ferme. Ils étaient tels Jean Moulin qui, soumis à la torture, en proie à l’agonie, fait face, trouve cette force tranquille, transparence par elle-même de la déshumanisation du détenteur du fusil et de la baïonnette ; s’obstinant par leur attitude emprunte de retenue à la plus haute affirmation de l’idée de soi.

A tous ceux ensevelis sous-terre sans sépulture, aux corps dispersés dans les sables torrides écumant de préjugés racistes, nous ne cesserons de saluer leur substance d’homme. Devoir de mémoire que l’écrivain guinéen Thierno Monembo, dans l’épitaphe (citant Senghor) de son dernier roman Le terroriste noir, rend touchant :

« On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat inconnu,
Vous mes frères obscurs, personne ne vous nomme
».

Comment alors dire l’après quand le présent nous submerge dans une continuité. La douleur est si lancinante en nous qu’elle rend la narration inaccessible, le récit infirme dans une chute impossible. Il reste alors le souvenir de vingt huit visages, le regard, témoin authentique de vingt huit bannis, quelques uns très jeunes, qui par le mépris de la mort énoncèrent une leçon de sens plus que le tribun révolutionnaire. Dans l’impératif du devoir, ils s’étaient engagés pour défendre leur patrie à la souveraineté très souvent contestée. Mais ils furent réduits à des numéros, à une quantité d’hommes à immoler. Nous les croisions dans les enceintes de nos mosquées, assis sur les mêmes tapis, dans les palabres de nos villages. Au détour des rues, dans les cours de récréation nous nous perdions avec ceux de notre génération dans des camaraderies joyeuses. Les aînés nous grommelaient par de sages conseils. Mais une ingéniosité génocidaire répartit les mauritaniens en Beydanes et Noirs, fit de la différence un absolu alors que toute diversité n’est qu’une variation de l’universel humain.

Ce que les civilisations exprimaient d’éminent, l’un et le multiple, l’addition et la somme, les chiffres et les nombres pour se repérer dans le mobilisme universel furent érigés en Mauritanie en d’innommables opérations de soustraction et de division. Déchiffrer le monde à travers l’ordre et l’organisation pour configurer les éléments, qui fit écrire à Platon devant le frontispice de l’Académie « que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » (mathématicien) fut subverti en négations humaines. Trier, compter pour démembrer, participaient d’une action d’épuration. Le choix d’un symbole, celui de l’indépendance, pour arracher à la vie des hommes qui n’étaient coupables que d’être des Négro-Mauritaniens, de parler Peulh, Soninké, Wolof, constitua une épreuve de plus. Désormais la fête de l’indépendance est ainsi marquée du sceau négatif de ces vies brisées. D’autres exécutions suivront sans faire sourciller les membres de la hiérarchie militaire. C’est dire à quel point la négation d’autrui et de sa dignité fut entreprise comme une besogne d’état par des officiels et leurs fidèles suppôts.

L’Etat porta au paroxysme la prescription d’une identité, une citoyenneté à sens unique, refusa sa dimension plurielle par l’amputation. La Mauritanie comme entité est alors doublement niée dans ses racines africaines et arabes. La singularité des hommes et de leurs cultures devint suspecte et finit par l’assassinat. Dans un riche rappel du sens et de la promotion de la tolérance, Claude Lévi-Strauss nous enseigne dans Race et histoire : « La diversité des cultures humaines est derrière nous, autour de nous, devant nous. La seule exigence que nous puissions faire valoir à son endroit est qu’elle se réalise sous des formes dont chacune soit une contribution à la plus grande générosité des autres.»

Mais la scission l’emporta sur ce « qui scellait » la république. Derrière le carnaval de célébration la mort, dans ce qui était l’annonce d’une espérance, nous nous effondrâmes du naufrage des idées de fraternité et de communauté de destin. Dans l’idéal d’une cohésion des nationalités les forces de division n’ont jamais cessé d’être à l’œuvre. Dans ce qui fut appelé « les événements », dans un trouble saisissant de l’esprit, les plus fines plumes dont le président des maires de l’époque, se mirent à tout justifier dès les premières heures des déportations : l’esclavage, l’expropriation des terres aux habitants de la vallée, la désignation d’une communauté. Le quotidien national Horizons ancien Chaab, censé être dépositaire de la représentation nationale de tout citoyen mauritanien, se répandit dans le journalisme de crispation et d’intolérance. Dans le déchaînement des médias de la haine, les éditoriaux donnaient dans des titres à l’évocation sans équivoque. La volonté des Négro-Mauritaniens de préserver leur patrimoine, la terre, passait pour de « L’Egoïsme enragé ». Volonté qui pour un rédacteur en chef bien en vue n’était destiné qu’à « priver les Pulaars mal nés du Fouta». C’est tel philosophe, écrivain de surcroit, qui dans l’envers du précepte aristotélicien « Je suis davantage amoureux de la vérité »se fit l’interviewer glorieux à la télévision mauritanienne d’un militant de l’extrême droite française.

Ce ne fut donc ni l’œuvre d’un tyran ni de quelques illuminés mais bien d’une pensée qui trouva en Ould Taya l’arme fatale, en son régime le manifeste d’une violence acérée qui nous extorqua le rêve d’une république possible avec toutes ses originalités culturelles. La proscription délibérée de l’entité multinationale s’étalait à tous les niveaux : administration, armée, éducation et culture. Les scènes répressives se répétaient dans une phase toujours ascendante, pour finir par des exécutions extrajudiciaires. Des civilisations qui ont préservé leur personnalité historique depuis les temps anciens furent interdites d’expression.

Un totalitarisme naissant aux accents de douceur et de tromperie guette encore. L’arbitraire ne tient plus à la mitraillette mais à une omission volontaire avec la bénédiction d’en haut : tout tient dans le carnet du fonctionnaire dont les humeurs variables décident qui est mauritanien et qui ne l’est pas, avec l’encouragement du gouvernement. Aucun recours n’est possible contre de tels agissements. Apatrides de l’intérieur par un recensement qui va dépeupler la Mauritanie de sa composante africaine est l’aspect récent de la nouvelle exclusion. L’état civil présenté comme le socle de statistiques fiables, comme proposition d’objectivité, n’est en réalité qu’une fabrique d’une manipulation plus élaborée de la citoyenneté. L’Etat, dans le registre partisan qui est le sien, décide à lui seul des élus et des relégués, se ferme au débat sur une question aussi importante, instaure de fait une fracture entre citoyens d’un même Etat, use de la violence systématique pour toute forme de contestation. Ainsi une figure du Négro-Mauritanien est construite, il devient un schéma : le contraste de l’arabité. S’édifie alors une ligne intérieure, un moule idéologique jamais avoué mais qui inspire toute la politique menée jusqu’ici, à l’exception du courageux pouvoir démocratique du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. La discrimination s’insinue, rend toujours plus marginale la composante négro-mauritanienne. C’est une ligne directrice à laquelle les différents régimes se sont attelés. Intérioriser un non dit, celui de donner toujours plus à la communauté arabe de Mauritanie, principe d’une discrimination négative que Calliclès, dans une incompréhension de l’essence de la justice opposait à Socrate comme ce qui est « l’avantageux au plus fort ». Ould Abdel Aziz ne fait pas exception. Il inaugure même une forme de réparation et d’attention mais dans une volonté de contrôle plus efficace. Conscient que la violence ne peut parfaire une domination, il trouva en l’état civil un moyen plus neutre, plus sûr même, puisqu’accepté par les bailleurs de fond au nom de la lutte contre le terrorisme. Auto-défense d’un système qui absout les crimes par une loi d’amnistie en même temps qu’il l’associe à l’objectif noble d’unité nationale. Ruse d’unité factice quand l’exigence de justice n’est pas le rempart de l’Etat, quand l’Etat de droit fait défaut.

Ainsi c’est à la constitution, résultat d’un contrat multinational, de préserver la coexistence pacifique, inspirée d’une éthique égalitaire. La coexistence de nos différentes nationalités doit découler de leur reconnaissance sans prééminence d’un groupe sur un autre, d’une culture sur une autre. L’Etat est si mal parti qu’il faut le refonder en son caractère multinational en aménageant un dispositif de droits qui garantissent la représentation politique, la langue, la nationalité, l’emploi, une école pour tous où le prétexte d’une unité de culture et de formation ne doit pas servir d’instance ségrégative contre une communauté, notamment négro-mauritanienne. Claude Lévi-Strauss notait dans Tristes tropiques que « Le consentement est à l’origine du pouvoir, et c’est aussi le consentement qui entretient sa légitimité.»

Un tel prérequis d’une configuration dynamique de la cohésion nationale n’est pas d’actualité. Il existe même des signes alarmants d’hégémonie culturelle comme l’attestent les dernières lois sur l’audiovisuel privé où radios et télévisions privées sont obligées d’émettre majoritairement en Hassanya alors que la BBC à Londres a des éditions intégrales, de manière continue, en langues étrangères ; de même qu’aux Etats-Unis nombreux sont les organes de presse éditant uniquement en Espagnol sur le sol américain où pourtant l’Anglais est prépondérant. Ainsi le sésame démocratique n’a mis fin ni à l’esclavage, ni au racisme d’Etat, ni à la gabégie, aux grandes injustices qui gangrènent le pays.

Et Marx, dans le désordre qui caractérisait la montée de la bourgeoisie, écrivait dans une lettre en mai 1843 : « Vous ne direz pas que je me fais une trop haute idée du temps présent, et si malgré tout je ne désespère pas de lui, c’est que sa situation désespérée est précisément ce qui m’emplit d’espoir. »

Je ne pourrai mieux conclure en plaçant cet espoir dans l’engagement de deux figures de proue que sont Birane Ould Abeïd et Abdoul Birane WANE. Incarnation d’une société civile nouvelle, leurs organisations posent les questions fondamentales dont les résolutions détermineront l’avenir serein de notre pays. : rien de plus ni rien de moins qu’une citoyenneté entière pour tous, la primauté généralisée de la règle de droit, en lieu et place des conservatismes arriérés, nulle distinction autre que celle fondée sur l’utilité publique. La société civile, par sa vigilance alerte, se présente ainsi comme notre conscience de soi. Accompagner ce mouvement, comme le font l’AJD et le PLEJ, exige l’émergence d’une force de dépassement dont le nœud est l’opposition à toutes les lois iniques : lois d’amnistie, sur l’éducation nationale pérennisant l’injustice et l’exclusion. Le sens de la modernité démocratique se jaugera en fonction des droits culturels et sociaux effectifs et réels, dans une garantie de la préservation et de l’expression de la culture de chacune de nos nationalités. C’est donc dans une large autonomie du Sud au sein d’une dynamique fédérale que se trouvent les chances d’un ancrage démocratique. En somme il n’ ya de monde que par le territoire. Et c’est quand les hommes et les femmes contrôleront au sein de leur territoire, là où ils vivent, les moyens de production et d’échange, qu’ils pourront avoir le sentiment de la maîtrise de leur existence. Ce jour où l’administration des choses se substituera au gouvernement des hommes où des citoyens décident dans une libre association l’institution du vivre-ensemble, le vent de liberté se lèvera alors à partir de l’Eden matinal de nos souffrances affranchies.

BÂ Kassoum Sidiki- Paris-France

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Exclusif, Noêl Mamère : « J’accuse » !

altNoêl Mamère persiste et signe dans ses accusations contre le président Aziz qu’il soupçonne d’implication dans le trafic de drogue dans la sous-région. Dans un entretien qu’il nous accordé, le parlementaire français ne va pas par quatre chemins et parle d’une affaire de «notoriété publique». Dans cet échange exclusif, Noêl Mamère se fonde sur des relations «suspectes » du président et sur les risques du blanchiment d’argent. Il y évoque aussi la situation au Mali.

Rien ne fait reculer le député Noêl Mamère dans ses accusations proférées contre le président Aziz à l’occasion  de l’émission « 28 minutes » diffusée sur la chaine franco-allemande Arte, lundi 21 janvier 2013. Une émission qui a fait tabac  hors métropole pour son caractère inédit. Dans cette émission, en effet, Noêl Mamère, député Verts, membre de la majorité présidentielle en France, discutant de la crise malienne sur le plateau, avait, sans détour, porté de graves accusations contre le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz. Le député français avait en substance dit parlant de la menace Djihadiste: « est-ce que vous imaginez que les Jihadistes vont disparaître et qu’ils ne vont pas se réfugier … en Mauritanie où il y a un président qui est le parrain d’un trafic de drogue par exemple ?». Le pavé était ainsi jeté dans la marre. On ne jasait plus, depuis cette interview, que de tels propos. Nous avons pu contacter le premier intéressé qui ne s’est pas dérobé à nos questions.

Relations troubles du président Aziz

A la question de savoir s’il se rendait compte de la gravité de ses déclarations et sur quels faits se basait-il pour porter une telle accusation contre le président Aziz, le député français ne s’embarrasse guère des états d’âmes et reste imperturbable réitérant les accusations déjà tenues dans l’émission précitée. « Je vous confirme les propose que j’ai tenus concernant le président de la Mauritanie, qui ne font que confirmer ce qui est de notoriété publique». Il n’y a donc pas de raison pour le député français de reculer dans ses assertions. Et pour les corroborer, le député français cite les relations troubles du président Mohamed Ould Abdelaziz notamment au travers de la grâce présidentielle accordée à Eric Walter Amégan, célèbre trafiquant de drogue, extradé en 2009 par le Sénégal, en Mauritanie. L’affaire avait, en effet, émaillé la justice mauritanienne lorsque la Cour d’Appel avait relaxé tous les détenus dans l’affaire Amégan-Mini Ould Soudani. Le 15 février 2011,  alors que le président Aziz est au Pouvoir, explique Noêl Mamère, le principal accusé bénéficie d’une mesure de grâce présidentielle réduisant de 15 à 10 ans sa condamnation à la réclusion criminelle avant de se voir -comme par enchantement- souligne-t-il, acquitté le 11 juillet 2011.  Dans cette affaire louche Eric Walter Amégan bénéficie d’une sympathie encore inexpliquée du président Mohamed Ould Abdelaziz, martèle Mamère. De telles relations  -tout d’ailleurs comme ses liens avec le consul général de Guinée Bissa, entourent les liens du président Aziz d’un voile très opaque, assure Noêl Mamère. Les mêmes relations poussées avec Hamdi Boucharaya, consul général de Guinée-Bissau, pays aujourd’hui plaque tournante du trafic de drogue, soulèvent encore bien des interrogations indiquent le député Français.   »On ne compte plus ses visites au Palais présidentiel de Nouakchott.  C’est un véritablement secret de polichinelle que de savoir qu’il a pignon à la Présidence mauritanienne et que le président Aziz ne lésine pas sur les marchés publics attribués en sa faveur sous le couvert d’un partenariat avec des sociétés espagnoles comme Atersa photovoltaique, inaugurée récemment par votre premier Ministre », précise Noêl Mamère. «Malheureusement, comme vous vous en doutez, un certain nombre de régimes de la sous-région du Sahel sont impliqués, de manière directe ou indirecte, dans toutes sortes de trafics lucratifs qui nuisent à la nécessaire stabilité politique de pays déjà touchés par une grande pauvreté des peuples », soutient fermement le député français, Noêl Mamère.

Quels enjeux au Mali ?

A la question de savoir, les raisons des tergiversations de la Mauritanie concernant son implication dans le conflit au Mali, Noêl Mamère croit savoir qu’elles ne tiennent pas qu’à ces raisons. « Ce pays a beaucoup agi dans l’élimination des djihadistes (contrairement au Mali), mais il compte sur son territoire de nombreux Touaregs et ne veut donc pas se laisser entraîner dans un engrenage dangereux pour ceux qui sont actuellement au pouvoir ». L’intervention française au Mali concerne directement les pays limitrophes, souligne pourtant Nôel Mamère, mais elle risque d’ajouter à la fragilité de la sous-région. Mais comme c’est une guerre « asymétrique » (une armée contre des groupes mobiles et bien armés), elle risque de s’enliser dans les sables du désert, indique Nôel Mamère tout en précisant qu’à l’exception du Tchad, aucune armée Africaine n’est formée à la guerre du désert. Le député « Verts » rappelle cependant que dans la continuité de sa politique Africaine, la France a choisi l’option militaire (peut être inévitable), résultat de graves défaillances dans sa politique d’aide au développement en direction de ses anciennes colonies précisant que la seule question qui vaille est de savoir quelle politique Africaine de la Gauche? Veut-elle la rupture avec la France-Afrique ou continuer à protéger ses intérêts coûte que coûte? Il met enfin en garde contre les appétits et les convoitises de certaines entreprises pour les gisements potentiels de gaz et de pétrole dans la région, soulignant que c’est là le véritable enjeu et que notre pays est dans la même tourmente.

 

Source: Mauriweb

Marche pour l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 : “Une loi scélérate qui empêche la paix des coeurs”

Samedi 9 février, à l’initiative de l’AJD/MR d’Ibrahima Moctar Sarr, suivie par une partie de la société civile, de mouvements sociaux, et quelques partis politiques, une foule d’un peu plus d’un millier de personnes s’est mise en branle à partir de la mosquée marocaine de Nouakchott, jusqu’à l’assemblée nationale, pour remettre aux députés une lettre demandant l’abrogation pure et simple de la loi d’amnistie de juin 1993, pour permettre la poursuite en justice des criminels liés aux évènements de 1989 notamment.


La loi d'amnistie de 1993 empêche les familles des victimes de voir leurs plaintes recevables par la justice mauritanienne. Crédit : Noorinfo/MLK

La loi d’amnistie de 1993 empêche les familles des victimes de voir leurs plaintes recevables par la justice mauritanienne. Crédit : Noorinfo/MLK

 

A peine quelques centaines de personnes, à l’entame du rassemblement sur le grand espace qui jouxte la mosquée marocaine de Nouakchott. Au fur et à mesure d’une animation très revendicatrice par rapport à la loi de 1993, ponctuée d’interventions de rappeurs de la capitale, la foule se masse et se gonfle, arborant pancartes aux slogans sans équivoques, entre «non à l’impunité», «abrogation de la loi d’amnistie», «non au racisme d’état» et d’autres moins courtoises.

Mais un constat s’impose dans cet amas humain, que tout le monde fait : il n’y a que des négro-mauritaniens, à l’exception de quelques rares maures issus du mouvement du 25 février, venu pour l’occasion réclamer aussi la fin d’une «loi scélérate», à travers notamment son représentant Abdel Vettah Ould Habib qui soutient à la tribune qu’ «Aziz est un clone de Taya, qui reconstruit le même système bâti sur un racisme d’état répugnant».

«C’est dommage qu’il n’y ait que des négro-mauritaniens, c’est une cause et une injustice nationales» dit désolé, un journaliste radio de la place, venu couvrir l’occasion.

 


Les chaises vides des partis invités. Crédit : Noorinfo/MLK

Les chaises vides des partis invités. Crédit : Noorinfo/MLK

Même les partis majeurs ne sont pas là, de l’opposition ou d’une certaine majorité. Ce que le président de l’AJD ne manquera pas de souligner dans son intervention musclée à la tribune chauffée à blanc par les précédents intervenants : «La plupart des partis de l’opposition ont décliné l’invitation qui leur était faite, notamment l’UFP, qui ont prétexté l’argument fallacieux que c’est une question déjà évoqué lors des réunions de concertation nationale» argue-t-il, avant de clore par ses propos en exhortant la foule à participer à l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir qui débute lundi, car dit-il, «l’avenir de ce pays se construira ensemble, ou ne se fera pas».

«Pourtant on voit nos frères maures mobilisés pour la question palestinienne. Malheureusement ils ne se mobilisent que pour les questions arabes, et c’est cela qui doit changer si on veut réconcilier les cœurs ici» avance pour sa part, Fatim Sall, jeune étudiante à l’université de Nouakchott, et orpheline de Baydi Sall, officier torturé et mort en prison durant les années dites de braise.

 


Leaders politiques, sociaux, et associatifs négro-mauritaniens se sont réunis à l'appel de l'AJD-MR. Crédit : Noorinfo/MLK

Leaders politiques, sociaux, et associatifs négro-mauritaniens se sont réunis à l’appel de l’AJD-MR. Crédit : Noorinfo/MLK

Une «loi scélérate»

La loi «N° 93-23 du 14 juin 1993 portant amnistie» dont l’article 1er disposait qu’une «amnistie pleine et entière est accordée aux membres des forces armées et de sécurité auteurs des infractions commises entre le 1er janvier 1989 et le 18 avril 1992 et relatives aux événements qui se sont déroulés au sein de ces forces et ayant engendré des actions armées et des actes de violence».

Pourtant cette loi est reconnue par les avocats qu’elle n’est pas valable. «Elle repose sur une conception erronée de la notion même d’amnistie et viole des normes impératives du droit international auxquelles il ne peut être dérogé. Elle ne peut, donc, faire obstacle à la recevabilité de plaintes, l’investigation des faits, la poursuite, l’arrestation et la punition des auteurs de ces violations» explique l’avocat Omar Ould Dedde Ould Hamady.

Le président du collectif des victimes de la répression (COVIRE), Mamadou Kane, victime lui-même de la répression d’état de 1992, va au-delà de cet aspect illégal de cette loi d’amnistie : «On parle d’unité depuis quelques années maintenant dans ce pays. Allez voir ces orphelins et veuves qui sont à dix mètres de nous, qui n’ont jamais pu prier sur le corps de leur parent. Allez leur dire qu’il n’y aura ni vérité, ni justice, ni réparation décente, ni mémoire pour le mal innommable qui leur a été fait. C’est cela que cette loi empêche : déposer des plaintes pour mettre en branle ces quatre points qui constituent la base de la réconciliation dans ce pays».

 


crédit : Noorinfo/MLK

crédit : Noorinfo/MLK

Une impunité «enrageante»

A la tribune où se succèdent des ténors de la lutte sociale, politique ou associative mauritanienne, la plupart mettent le doigt sur l’impunité «écoeurante», pour Abdoul Birane Wane, coordinateur du mouvement Touche pas à ma nationalité, «enrageante» selon Brahim Ould Abeid, représentant d’IRA-Mauritanie.

«Nous marchons dans la rue et nous voyons des généraux, des colonels, des vice-présidents d’assemblée nationale qui ont les mains pleines de sang et qui ne sont pas inquiétés. C’est une insulte à ceux qu’ils ont torturés et tués, et à leurs familles» crie Brahim Ould Abeid.

Cette impunité est le fruit d’un «racisme d’état maintenu» en Mauritanie souligne au micro, Dia Alasane coordinateur de «l’autre» TPMN.

 


Souleymane (avec la capuche) témoigne que son père était un des 15 sous-officiers tués par Ould Jiddeine. Crédit : Noorinfo/MLK

Souleymane (avec la capuche) témoigne que son père était un des 15 sous-officiers tués par Ould Jiddeine. Crédit : Noorinfo/MLK

Le cas symbolique d’El Arby Ould Sidi Aly Ould Jiddeine

L’ex-colonel El Arby Ould Sidi Aly Ould Jiddeine, actuel vice-président de l’assemblée nationale, est symbolique et significatif à plus d’un titre, il est un des rouages essentiels de l’institution qui devrait permettre l’abrogation de cette loi d’amnistie, et dans le même temps, le COVIRE le dénonçait clairement et précisément, par rapport aux officiers torturés et abattus, dans une liste de ses victimes parue il y a deux ans.

«Il a sur les mains le sang de 89 personnes. 89 Bon Dieu ! Et il se trémousse librement sur son fauteuil à chaque session de l’assemblée nationale !» enrage Aboubacri Sy, représentant du collectif des rescapés militaires, (COREMI).

 


Ibrahima Moctar Sarr, à la tribune avant la marche, samedi 9 février. Crédit : Noorinfo/MLK

Ibrahima Moctar Sarr, à la tribune avant la marche, samedi 9 février. Crédit : Noorinfo/MLK

«Plus jamais ça»

Pour que cela ne se reproduise plus, le doyen de l’événement, Bâ Mamadou Alassane, président du PLEJ, insiste sur le fait que les communautés noires du pays doivent être plus unies. «Les consciences doivent être plus aigues pour permettre une unité forte qui ne pourra que porter ce combat».

«L’unité et la réconciliation sont possibles dans ce pays, mais d’abord les cœurs doivent être apaisés, et les gens doivent se parler, pour que tout puisse être pardonné et pouvoir passer à autre chose. On se fout de notre gueule quand on voit des ministères organiser on ne sait pour qui, des festivals dits d’unité nationale. Il n’y aura unité et réconciliation que lorsqu’il y aura vérité !» soutient Mamadou Sarr, SG du forum national des droits humains (FONADH).

 


 Près de 2000 manifestants ont marché vers l'assemblée nationale. Crédit : Noorinfo/MLK

Près de 2000 manifestants ont marché vers l’assemblée nationale. Crédit : Noorinfo/MLK

Une marche et un député

Après plus d’une heure et demi de tribunes et d’animations musicales, la foule composée maintenant de près de 2000 personnes à 18h30, se met en mouvement vers le Parlement, où un seul député, Kane Hamidou Baba, du Mouvement pour la refondation, recevra des mains d’Ibrahima Sarr, la lettre demandant l’abrogation de la loi d’amnistie de 1989.

«Malouma Mint Bilal devait être là mais son enfant est souffrant, il se pourrait qu’elle revienne. Et d’autres députés qui ont des contretemps ou ne sont pas sur place» justifie sa solitude, le président du MPR.

Ce que quelques manifestants en colère souligneront et commenceront à crier après la remise la remise de la lettre, et que la foule se dispersait : «Il faudra nous dire clairement si on peut vivre ensemble dans ce pays, et qu’on en tire les actions qui s’imposent».

Mamoudou Lamine Kane

 
Source: noorinfo

 

Mathieu Guidere:

altIntervention française contre les islamistes au Mali, opération commando en Somalie, islamisme au Maghreb, leçons du Printemps arabe… Mathieu Guidère, professeur d’islamologie à l’Université de Toulouse-II et ancien professeur à l’école militaire de Saint-Cyr, éclaire les positions des différents groupes islamistes extrêmistes en Afrique, du Sahel au Maghreb.
Né en Tunisie, Mathieu Guidère est titulaire d’un double doctorat d’arabe et de lettres françaises. Aujourd’hui professeur d’islamologie à l’université de Toulouse, il a publié, en janvier, Les Cocus de la révolution, récit très personnel autant qu’analyse politique qu’il situe volontiers dans la lignée des périples orientalistes du XIXe siècle.
Jeune Afrique : La coalition islamiste est-elle assez solide pour résister à l’offensive française ?
Mathieu Guidère: L’offensive se cantonne pour le moment à des frappes aériennes : il n’y a donc pas de confrontation au sol et la question de la capacité de résistance des islamistes ne se pose pas encore vraiment. Les trois groupes qui se partagent le Nord-Mali sont très différents dans leurs idéologies et leurs objectifs mais, en ce moment, ils constituent une alliance de fait contre l’ennemi commun. Ils peuvent résister efficacement car le territoire malien et leurs spécialisations militaires respectives sont bien réparties entre eux. Ces trois groupes sont aussi tactiquement complémentaires, Ansar Edine évoluant en colonne comme une armée régulière, les deux autres groupes fonctionnant en commandos et en troupes de choc. Ils ont donc tout-à-fait la capacité de résister à une confrontation au sol qui se produirait, non avec l’armée française, mais avec les troupes africaines de la force commune.
D’abord parce qu’un travail diplomatique très important a été effectué par la France avec la visite d’État du président François Hollande et de nombreuses visites ministérielles. La France a ainsi manifesté concrètement sa volonté de plaire à l’Algérie et d’arrondir les angles diplomatiques. Les États-Unis ont également beaucoup œuvré pour infléchir la position algérienne, promettant une aide militaire importante. Et les Maliens ont, eux, fini par faire allégeance à Alger, alors qu’ils étaient les seuls de la région à ne pas l’avoir fait – Amadou Toumani Touré avait ainsi refusé toute collaboration contre les islamistes au moment de la guerre civile algérienne. Depuis quelques mois, Bamako a envoyé de nombreuses délégations à Alger pour tenter d’assouplir sa position. Mais tout cela n’a pas empêché les Algériens de déployer deux nouvelles brigades aux frontières au cas où les combattants seraient tentés de fuir sur leur territoire. 
L’intervention, répondant à l’urgence, n’est-elle pas prématurée compte tenu de la situation précaire dans laquelle se trouve l’État central malien et son armée ?
Oui et non : le plan de guerre avait été préparé longuement et il était prêt. Les états-majors attendaient juste le bon moment pour le mettre en œuvre. L’offensive des islamistes au-delà de la ligne de démarcation n’a fait qu’accélérer le processus. Sans cette intervention, l’État malien tombait et nous nous retrouvions avec un État défaillant à la somalienne, livré aux bandes et à la guerre civile.
Les menaces jihadistes de “frapper le coeur de la France” sont-elles sérieuses et réalisables ?
Il faut d’abord voir qui les brandit. Il y a des menaces précises venant de quatre groupes différents. Celle des shebab somaliens visés par l’opération commando qui a échoué à libérer l’otage français, celle d’Aqmi, celle du Mujao tombée et celle d’Ansar Eddine. Ce sont quatre menaces différentes, mais qui se concentrent de manière inédite sur la France. Elles sont crédibles pour les ressortissants et les intérêts français en Afrique, mais beaucoup moins sur le territoire, ces groupes n’ayant pas de réseaux, pas de prolongements en France. Un risque subsiste cependant dans l’hexagone : certains Français partis faire le jihad au Mali pourraient revenir pour mener des opérations et des Maliens résidants en France pourrait être tentés d’agir. Mais il s’agirait-là de terrorisme intérieur, et pas opéré de l’extérieur.
Qu’est-ce que cette intervention révèle de la politique de la France en Afrique et de son traitement des prises d’otages?
Sur le plan politique, on nage en pleine contradiction avec les grandes déclarations sur la fin de la Françafrique et de l’ingérence française en Afrique…  Concernant les otages, Hollande a tenté plusieurs options, de la négociation à l’opération commando à laquelle on vient d’assister en Somalie. Dans ce domaine, la France a paré au plus urgent et décide au cas par cas de la meilleure solution. Mais ces jours-ci, il n’y a pas de doctrine précise sur la politique africaine générale comme sur l’attitude à avoir vis-à-vis des prises d’otages : on est dans le traitement de l’urgence, au coup par coup.
Vous venez de publier un ouvrage intitulé Les cocus de la révolution, en parlant du Printemps arabe. Qui sont-ils ?
Ce sont ceux qui l’ont faite : les jeunes libéraux, les chômeurs, les femmes, les intellectuels. Ils ont sincèrement pensé que la révolution amènerait un changement immédiat, sans attendre un processus transitoire dont on annonce qu’il pourrait durer entre cinq et dix ans.
Vous écrivez : « Le retour à la religion est vécu dans ces pays comme une véritable libération »…
C’est le paradoxe : les anciens régimes avaient instrumentalisé la sécularisation des sociétés, de manière parfois très radicale, comme en Syrie où en Tunisie. Bien que l’article premier de l’ancienne Constitution tunisienne stipulait que l’islam est la religion de la Tunisie, le régime restreignait toute manifestation de religiosité : le port du voile, de la barbe, l’ouverture des mosquées hors des heures de prière. Avec les révolutions, ces éléments sont devenus des signes de libération. Associée à la démocratie en Occident, la laïcité l’est à la dictature dans les pays arabes : ces révolutions se sont ainsi finalement révélées conservatrices.
Faut-il craindre l’avènement d’une ­théocratie en Tunisie ?
En Tunisie, pays de rite sunnite malékite, il ne peut y avoir de théocratie, parce qu’il ne peut y avoir un religieux à la tête de l’État. On assiste en Tunisie à une bataille interne à l’islamisme entre un parti majoritaire qui est Ennahdha, de tendance « frériste » [des Frères musulmans, NDLR], et la tendance salafiste, qui peut être violente. Il fallait que la tendance frériste trouve son ancrage en s’alliant avec les salafistes ou avec le centre. Elle a tenté de s’allier avec les salafistes mais constate aujourd’hui qu’elle a beaucoup plus intérêt à s’allier avec le centre. Devenus opposants, les salafistes veulent casser Ennahdha.
En Libye, on avance souvent que les libéraux l’ont emporté sur les islamistes, est-ce exact ?
On a en Libye une perception faussée de la situation. C’est un État islamique dans lequel la charia est appliquée depuis 1993. La révolution a tout de suite étendu le champ de son application. Toutes les tendances, des extrémistes aux modérés, y sont islamiques, et les libéraux s’inscrivent dans ce paysage. La question est de savoir si la Libye va devenir un sanctuaire islamo-jihadiste. Je pense que non, car lorsque l’ensemble du champ politique est islamique, les radicaux passent inaperçus.
Au Maroc, la révolution n’aurait ainsi pas eu lieu parce que les autorités n’ont jamais dissocié l’islam de la pratique du pouvoir ?
Exactement. Le roi n’a jamais dissocié et ne dissociera jamais le politique du religieux. Il est légitime dans ces deux domaines, et l’opposition doit choisir entre s’opposer à la dimension politique du régime ou à sa dimension religieuse. On a donc une rupture entre les opposants qui veulent la fin du symbole religieux et ceux qui veulent l’atténuation du pouvoir royal. La monarchie joue très bien sur cette rupture, qui permet la perpétuation du système.
Quant à l’exception algérienne…
Je parlerais plutôt de traumatisme algérien, qui a abouti à un rejet des deux protagonistes des années de plomb, les militaires et les islamistes. Le jour où ces deux-là dégageront, l’Algérie pourra probablement trouver une voie de fonctionnement et de développement normale. Personne n’est dupe : ce n’est pas parce que l’Algérie est un pays merveilleux qu’il ne s’y est rien passé.
 
Source: JA