Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: March 2013

Tunisie:report du verdict dans le proces du doyen de l’universite oppose au niqab

altEn Tunisie, le verdict du procès du doyen d’une faculté, accusé d’avoir agressé une étudiante, vient d’être reporté pour la quatrième fois.
Le tribunal de première instance de la Manouba a annoncé, jeudi 28 mars, le report au 4 avril du verdict dans le procès d’Habib Kazdaghli, doyen d’une faculté tunisienne, accusé d’avoir agressé une étudiante. La décision est motivée par le mouvement de grève des magistrats, au sein de la juridiction, réclamant la création d’une instance professionnelle totalement indépendante du pouvoir exécutif. « Je suis solidaire avec les magistrats en grève pour leur indépendance, c’est la preuve qu’ils souffrent, eux aussi, de l’ingérence des pouvoirs politiques », a déclaré M. Kazdaghli à l’AFP.
Le doyen risque jusqu’à cinq ans de prison, pour acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, selon ses avocats. Au mois de mars 2012, une étudiante est exclue de la faculté pour avoir porté le voile intégrale. L’étudiante et une amie ont alors décidé de saccager le bureau du doyen en représailles. L’une d’elle accuse, M. Kazdaghli de l’avoir giflée.
Bras de fer
« Nous rejetons les pressions, qu’elles viennent des religieux ou des pouvoirs politiques », a indiqué le doyen, en référence au bras de fer opposant depuis novembre 2011 la direction de sa faculté aux salafistes revendiquant le port du niqab pour les filles. Le procès de M. Kazdaghli est dénoncé par le corps enseignant, la société civile et l’opposition de gauche qui accusent le gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahdha de vouloir islamiser la société tunisienne.
Un comité de soutien « Habib Kazdaghli » organise actuellement des interventions au Forum social mondial 2013 qui a lieu du 24 au 30 mars à Tunis. « Le partage des valeurs de liberté est au cœur du forum », a lancé M. Kazdaghli, entouré de sympathisants de plusieurs nationalités, notamment des Européens.
 
Source: JA

Senegal:retropedalage en Casamance

altLes négociations entre la communauté de Sant’Egidio et Salif Sadio ont heurté la susceptibilité des autres chefs du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Dont le principal rival de Sadio, César Atoute Badiate.
La communauté de Sant’Egidio, qui a engagé l’an dernier une médiation, et l’État du Sénégal ont dû revoir leur copie en Casamance. Partant du principe qu’on fait la paix avec ceux qui font la guerre, les médiateurs avaient, dans un premier temps, concentré leurs efforts sur le front nord du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), de loin le plus opérationnel, que dirige Salif Sadio. Mais ce faisant, ils ont froissé la susceptibilité d’Ousmane Niantang Diatta et de César Atoute Badiate, les dirigeants du front sud. Moins belliqueux ces derniers temps, ces derniers n’en conservent pas moins une forte capacité de nuisance, surtout depuis leur réconciliation, il y a six mois. « Ils regroupent environ 80 % des combattants, et sont relativement bien armés », confie un médiateur. Décision a donc été prise de les associer aux pourparlers. Et d’y impliquer les autorités bissau-guinéennes et gambiennes. Problème : si tout le monde dans le maquis est d’accord pour discuter avec l’État du Sénégal, Badiate et Sadio continuent de se disputer le leadership de la rébellion. Avant de négocier avec Dakar, le premier veut organiser des assises inter-MFDC. Le second exclut toute réconciliation.

Sebkha «en état de siège», des jeunes crient à la désobéissance civile

Depuis quelques semaines, la commune de Sebkha est sous le coup de ce que la plupart de ses habitants appellent maintenant un «état de siège à l’encontre des négro-mauritaniens», par des éléments de la garde nationale.

Nouakchott : Sebkha «en état de siège», des jeunes crient à la désobéissance civile
 

 

Une scène surréaliste à l’entrée de Basra, à proximité du cinéma Sada, à 21h seulement : une cinquantaine de jeunes, tous noirs, assis à même le sol, les genoux recroquevillés, deux mitraillettes de gardes, négligemment tournés vers eux, tandis que les deux autres, au bord du goudron, arrêtent systématiquement les voitures qui passent, contrôlant au faciès.

Parmi la cinquantaine d’individus arrêtés, quelques filles, mauritaniennes, qui «allaient acheter du pain». D’autres jeunes hommes qui se promenaient simplement. Mauritaniens aussi. Et quelques étrangers également. Des sénégalais et quelques maliens.

Ces derniers, officiellement, sont le prétexte de ce branle-bas de combat à Sebkha, où les autorités disent lutter contre les étrangers en situation irrégulière en Mauritanie. Or, vous ne verrez ces situations qu’à Sebkha. Exclusivement.

«Je connais des étrangers maghrébins, ou arabes qui sont tout autant en situation irrégulière administrativement, et qui ne sont pas inquiétés. Avez-vous vu un seul, je dis bien un seul clair de peau lors des files d’attente hallucinantes d’étrangers devant le stade olympique, ou devant les commissariats il y a quelques mois, pour se procurer une carte de séjour ? Pas un, non. Il s’agit bien, et je le dis clairement d’une chasse aux étrangers noirs» martèle Abdoul Birane Wane, coordinateur du collectif Touche pas à ma nationalité.

Parmi la cinquantaine de jeunes cités plus haut, certains ont été arrêtés avec une pièce d’identité mauritanienne, mais datant du recensement précédant celui en cours. « Ça ne justifie plus qu’ils sont mauritaniens » lance laconique, et avec un aplomb à rendre muet un griot, un des gardes qui stoppait les voitures, fort sympathique au demeurant, mais qui dit «suivre des ordres de sa hiérarchie».

«À chaque fois qu’il y a des mesures a priori juste par rapport à une situation, que ce soit par rapport au recensement, ou la par rapport à des questions de sécurité, il y a un noyau cancéreux dans les autorités qui profitent de ces occasions pour faire la misère aux noirs» affirme Abdoul Birane Wane.

Pour lui le silence des autorités est un “silence intolérable”. «On peut de moins en moins parler de réconciliation et d’unité nationale dans ces circonstances, ou pas une voix civile autorisée ou religieuse ne s’élève pour critiquer ce racisme qui ne se cache plus. Pourtant ils ont tous été prompts à critiquer les injustices et les crimes commis à l’endroit des Touaregs. Mais où sont-elles quand il s’agit de leurs concitoyens, de leurs supposés frères? Cette même situation que les Touaregs vivent au Mali, nous la connaissons ici” développe-t-il.

Appels à la désobéissance civile

Souley avait été des groupes spontanément formés durant les violentes manifestations de l’été 2011, durant lesquelles TPMN avait mobilisé la jeunesse pour dénoncer un recensement dit discriminatoire alors.

Avec une bande d’amis issus du quartier de Cinquième, il était en première ligne pour crier contre le racisme d’état du pays. Et pour lui la patience d’une frange de la jeunesse négro-mauritanienne, commence à atteindre une certaine limite.

«Nos ainés nous disent de ne pas céder à la violence, mais ce qu’on nous impose ici, c’est une humiliation qu’on tient de moins en moins» murmure-t-il sur le palier de la boutique d’Abdel, le commerçant maure de son pâté de maisons, à une trentaine de mètres du cinéma Sada.

Ce n’est pas une vie ça. Ce que nos ainés ont accepté dans le passé, nous ne l’accepterons pas. Peur ? Peur de quoi ? Que peut nous prendre cet état ? Nous n’avons plus rien ! Plus d’emplois, pas d’accès au crédit, écartés de l’administration aujourd’hui. C’est eux qui ont tout à perdre » s’enflamme le jeune trentenaire.

«Nous nous organiserons pour appeler à la désobéissance civile dans notre quartier, si ces humiliations continuent» soutient Malick, un ami de Souley.

«Nous pouvons aller ensemble maintenant sur le nouveau goudron de Cinquième, qui était il y a quelques semaines encore la rue la plus vivante, la plus populaire de tout Nouakchott. Il n’y a plus un rat à partir de 20h. Les étrangers craignent les rafles brutales, et les mauritaniens craignent ces injustices et ces humiliations permanents où leur mauritanité est mise en doute» continue-t-il.

Pour les deux amis, qui observent de loin les contrôles des gardes qui continuent, et le groupe de jeunes arrêtés qui gonfle, «Une prise de conscience des jeunes négro-mauritaniens est en cours». «Maintenant il y a des sujets qui ne peuvent plus être tabou, il s’agit de savoir si on peut vivre ensemble ou non, si ce racisme d’état peut cesser ou non. Et prendre acte» soupire Malick.

Mamoudou Lamine Kane

 

Noorinfo



Arrestation de quatre militants d’IRA

altQuatre militants d’IRA-Mauritanie ont été placés en garde à vue ce jeudi au commissariat du Ksar 1 à Nouakchott, suite à leur participation à un sit-in devant le même commissariat, pour empêcher la libération des présumés esclavagistes.

Les militants d’IRA avaient déposé une plainte auprès du procureur de la république contre une famille originaire de Titanate laquelle aurait maintenu deux cousines Harratines en esclavage. Le procureur a par la suite renvoyé les présumés esclavagistes au commissariat du Ksar 1 pour approfondir l’enquête.

Pour empêcher la libération des présumés esclavagistes, les militants d’IRA ont encerclé, selon une source sécuritaire, le commissariat obligeant les la police à faire appel aux éléments anti-émeute qui ont dispersé le sit-in. Bilan: des blessés et quatre arrestations.

Source: Al Akhbar

Lutte contre les séquelles de l’esclavage : L’art de panser la blessure sans la soigner

La création d’une agence chargée de la lutte contre les séquelles de l’esclavage, sur les cendres encore fumants d’une autre agence destinée aux réfugiés, continue d’alimenter la polémique au sein de l’opinion nationale. Si les partisans du pouvoir en place magnifient une décision longtemps attendue et qui servira selon eux à solder un douloureux passé, d’autres y voient une hypocrisie qui consisterait à panser une blessure sans la soigner. A ceux qui crient au scandale face à la résolution bâclée des problèmes des rapatriés, répondent ceux qui croient que l’esclavage et ses séquelles constituent d’abord un problème de droit avant d’être une affaire de sous et d’insertion matérielle.


Jeune harratine du Guidimakha. Crédit : Noorinfo/mlk

Jeune harratine du Guidimakha. Crédit : Noorinfo/mlk

 

 

Le dernier conseil des ministres a été marqué par une décision qui laisse encore perplexe les défenseurs des droits humains et certains juristes, si l’on considère que l’acte de décès de l’ANAIR a servi d’acte de naissance à une autre agence chargée des séquelles d’un phénomène dont l’existence est paradoxalement occultée. A moindre frais, l’asile aux réfugiés devient par une baguette magique un parc pour anciens esclaves en voie de liberté. Et tant pis pour ceux qui souffrent encore dans l’asservissement. La Mauritanie pudique ne les reconnaît pas.

Ainsi, la résolution de cette équation aussi complexe occupera encore pendant longtemps les esprits les plus cartésiens, comme si dans un mépris des règles de droit et de la morale, le gouvernement qui a pondu une telle incongruité chercherait quelque par à battre un quelconque record d’absurdité. Personne ne comprend ainsi cette velléité des autorités nationales à se mettre à dos aussi bien les rapatriés, confrontés encore à l’inextricable problème des terres spoliées, des pièces d’état-civil et d’une intégration mal ficelée, que les personnes encore sous le joug de l’esclavage et dont l’existence est niée par la République.

L’avis des intéressés

Interrogée à ce propos, le président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA), Birame Ould Dah Ould Abeid trouve indécent et immoral d’ériger sur la plaie encore béante des victimes du Passif humanitaire, pris en charge jusque-là par l’ANAIR, la souffrance de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants encore sous le joug de l’esclavage et que l’agence nouvellement créée ne prend même pas en compte. S’il trouve l’idée bonne, Birame considère que l’Etat continue de persévérer dans sa logique négationniste de l’esclavage, malgré les cas avérés qui continuent à pleuvoir devant la justice. Il a préconisé une campagne de sensibilisation sur le terrain pour demander la libération des esclaves sur la base d’une enquête quantitative sur la persistance du phénomène.

Avant de s’attaquer aux séquelles, les défenseurs des droits humains considèrent qu’il faudrait d’abord mener une lutte sans merci contre la persistance de l’esclavage, non seulement dans ses pratiques mais aussi dans son idéologie de base. Ici, les exigences du mouvement El Hor, qui vient de publier un communiqué dans ce sens rejoignent celles d’IRA. En effet, si El Hor appelle les Ulémas à prendre leurs responsabilités dans la persistance de l’esclavage en se prononçant clairement sur la question, Birame Ould Dah Ould Abeid demande carrément l’amendement de la Constitution qui continue à s’appuyer sur une jurisprudence religieuse fondée sur les livres du Code Noir qui continuent de légitimer l’esclavage et de le magnifier. Non seulement, la mise en place d’une telle agence s’est faite unilatéralement sans aucune concertation avec les acteurs clés de la problématique, en l’occurrence les acteurs de la société civile et les partis politiques, notamment SOS Esclaves, IRA-Mauritanie et El Hor, mais encore, les contours de la mission dévolue à cette agence et la composition de son directoire ainsi que les moyens qui seront mis à sa disposition restent encore méconnues, dénoncent les organisations concernées.

Celles-ci déclarent que toute lutte contre l’esclavage passe d’abord par la reconnaissance de son existence avant d’évoquer ses séquelles, ajoutant que les esclaves et leurs descendants ont plus besoin aujourd’hui de droit à l’égalité et à l’équité, mais aussi à la levée de l’impunité contre les maîtres esclavagistes pris en flagrant délit, plutôt qu’à des programmes d’insertion qui ont déjà montré leur vacuité. Et de rappeler les résultats jusque-là nuls du Programme d’Eradication des Séquelles de l’Esclavage (PESE) d’abord logé au Commissariat aux Droits de l’Homme avant d’être placé sous la tutelle de la présidence de la République. Malgré un budget faramineux, cette cellule n’a jamais libéré un esclave ni pris en charge ceux que les organisations abolitionnistes, comme IRA et SOS Esclaves parviennent à arracher des griffes de leurs maîtres. Ces nouveaux affranchis deviennent une charge désespérée entre les mains de ces organisations, sans aucun droit au budget en place au sein du PESE. Ainsi, que ce PESE se mue en Agence nationale de lutte contre les séquelles de l’esclavage ne changera pas la donne, selon les abolitionnistes qui considèrent que tant qu’une réelle volonté politique destinée à soigner le mal et à l’extirper du corps social n’est entamée, le marché de l’esclavage continuera à prospérer avec la bénédiction des religieux.

Le silence des religieux

Dans un pays profondément religieux comme la Mauritanie, la voix des érudits reste prépondérante. Leur silence couve, selon les défenseurs des droits de l’homme, le feu de dissensions sociales qui risquent d’être plus coûteuses pour la Mauritanie qu’une simple Fatwa destinée à résorber le mal. En effet, l’absence des religieux dans le débat sur l’esclavage ne fait que conforter les féodalités dans leur propension à s’attacher à leur cheptel humain. Si certains Ulémas ont osé dénoncer l’illégalité de la pratique, en l’absence de tout fondement religieux, d’autres croient que l’abolition de l’esclavage doit obéir à l’évolution du temps, prenant comme exemple la sagesse coranique dans l’interdiction du vin. Ainsi, selon le président d’IRA, une interprétation rigoriste codifiée dans les livres de chevet d’une certaine nomenklatura religieuse continue de considérer l’esclavage comme un pilier de l’Islam. Ce qui selon le communiqué du mouvement EL Hor est contraire à l’esprit de la religion qui est venue pour libérer l’homme et lui restituer sa grandeur plutôt qu’à le réduire au stade animal.

Une lecture plus pernicieuse voit, dans la mise en place de l’Agence nationale chargée de la lutte contre les séquelles de l’esclavage, une intrusion déguisée du système féodalo-religieux en place dans le jeu des organisations abolitionnistes pour les concurrencer dans le sens le plus négatif. En plus de servir la consommation extérieure, la mise en place de cette agence viserait, pour des considérations électoralistes, à capter la grande masse des Harratines, en leur jetant en pâture un tel os.

Cheikh Aïdara
Pour l’authentique

 
Source: noorinfo