
Daily Archives: 07/03/2013
L’insoutenable nostalgie du communisme

Mali: création officielle d’une “Commission dialogue et réconciliation”

Quand le Maroc cachait des terroristes dans des caisses de tomates.
Alors qu’il tentait de persuader l’Europe d’ouvrir son marché aux exportations, Hassan II, le père de l’actuel roi du Maroc, fit une drôle de menace, il y a 20 ans: exporter des terroristes.

«J’ai cinq millions de fermiers qui produisent des tomates pour l’exportation», dit le roi.
Delors bredouille quelque chose au sujet des fermiers espagnols, et de leur opposition à l’ouverture à la concurrence des marchés de l’union européenne.
«Très bien, dit le roi. Si le Maroc ne peut exporter ses tomates, dans dix ans nous exporterons des terroristes.»
Et en 2004 (le 11 mars, Ndlr), des islamistes marocains ont effectivement placé des bombes dans la principale gare de Madrid, Atocha, tuant 191 personnes et en blessant 1.800 —le 11-Septembre européen.
En 1995, signe avant-coureur du massacre d’Atocha et des attentats de Londres de 2005, des islamistes algériens avaient placé une bombe dans le métro parisien, tuant 8 personnes et en blessant 80 autres.
À cette époque, hormis une poignée d’universitaires obscurs, personne ne prenait l’idéologie islamiste au sérieux. Le cerveau du groupe terroriste islamiste algérien s’appelait Rachid Ramda.
En fuite à Londres, il fut rapidement arrêté, au vu des preuves indiscutables fournies par la police française. Avant d’être enfin extradé en 2005, il fut néanmoins protégé pendant une décennie par des avocats et des ministres du gouvernement. Il est aujourd’hui en prison à perpétuité.
Le jeune conseiller en chef du ministre de l’Intérieur qui refusait d’extrader Ramda se nommait David Cameron. En janvier, ce dernier est allé en visite en Algérie —une première pour un Premier ministre britannique— pour plaider en faveur d’une coopération totale, en vue de combattre le terrorisme islamiste dans la région.
Personne ne fit gaffe à l’alerte
Dans les années quatre-vingt-dix, Rached Ghannouchi, nouveau leader islamiste de la Tunisie, était en exil à Londres, où il a fondé Ennahda, parti qui aujourd’hui dirige la Tunisie.
Dans une tribune publiée dans le Guardian de Londres, en janvier 2013, il affirme «asseoir l’Etat de droit et les libertés individuelles». Des idées libérales qui contrastent avec les incessantes agressions des islamistes associés à Ennahda envers les syndicats tunisiens, ou les attaques plus larges de la part des fanatiques islamistes de l’extrême-droite d’Ennahda à l’encontre de toute incarnation de l’Etat tunisien laïc qui obtint, en 1954, l’indépendance de la France.
Les temples soufis sont profanés. Les étudiantes à l’université sont agressées si elles ne couvrent pas leur visage du niqab. Le tourisme, l’une des principales sources de devises pour la Tunisie, est progressivement étranglé, tandis que le comité de protection de la révolution parrainé par Ennahda tente d’interdire toute vente d’alcool dans un pays qui possède des vins qui comptent parmi les meilleurs de toute la Méditerranée.
L’Europe, aussi bien ses leaders nationaux que les élites bruxelloises à la tête de sa politique étrangère, a bien publié quelques communiqués de presse çà et là, afin de faire part de sa préoccupation, mais de retentissants cris d’alarme, point. Le Royal Institute of International Affairs (Chatham House) a élu Ghannouchi homme de l’année en 2012.
Vis-à-vis des Tunisiens qui auraient souhaité voir l’Europe affronter la nouvelle élite au pouvoir à Tunis et s’engager pour la modération, il semble que l’UE ait oublié son devoir de promotion des droits de l’homme et de l’Etat de droit.
La descente de la Tunisie dans l’autoritarisme corrompu du régime Ben Ali n’a pas affaibli le nationalisme laïc en vertu duquel les femmes disposaient de droits considérables en comparaison de leurs sœurs vivant plus à l’est, dans les états islamiques du golfe.
Le meurtre de sang-froid, devant sa maison, de Chokri Belaid, avocat tunisien des droits civiques, homme politique laïc et ancien leader de l’opposition étudiante, est la dernière manœuvre des islamistes, en vue de créer une stratégie de la tension pouvant justifier une islamisation à grande échelle de la Tunisie, à la façon de l’Iran.
Avant la visite de Cameron en Algérie et en Lybie, le président français, François Hollande, et son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avaient visité l’Algérie et la Tunisie en décembre 2012.
Après le Mali et l’attaque suivie de la prise d’otages dans une installation gazière dans le sud de l’Algérie, l’Europe s’est réveillée et prend la mesure du cauchemar que représente la transformation de son flanc sud en zone d’instabilité, d’assassinats politiques, de réfugiés en fuite et d’attaques islamistes sur les droits de l’homme, bien pire qu’aux temps des vieux dictateurs avides et vaniteux comme Ben Ali, Khadafi ou Moubarak.
La prémonition d’Hassan II
Pendant que Cameron et Hollande parlent sécurité et envoient les troupes, toutefois, la véritable tâche qui incombe à l’Europe est sans doute de trouver des façons inédites d’amener ses voisins du sud de la Méditerranée dans une nouvelle relation avec l’UE —tout comme les autres pays de l’Europe élargie, débarrassés de la pauvreté et de leurs régimes brutaux et corrompus, ou en voie de le faire, se sont mis à exporter des marchandises plutôt que de l’idéologie.
L’anecdote de cet appel prémonitoire du roi Hassan II à Delors figure dans le nouveau livre de Jean-Louis Guigou, qui a assisté à la conversation entre le roi et le président de la commission européenne.
Époux de la femme politique socialiste Elisabeth Guigou qui préside la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, et haut fonctionnaire comptant parmi les plus influents en France, Guigou a l’oreille du président Hollande, qu’il a accompagné lors de sa visite en Algérie, avant Noël.
Jean-Louis Guigou fait aujourd’hui figure de prophète dans le désert, et presse l’UE avec une éloquence toute cartésienne de définir une stratégie pour la rive sud de la Méditerranée, avant qu’il ne soit trop tard.
Dans son dernier livre, Le nouveau monde méditerranéen, Guigou plaide pour un new deal économique pour les Etats de Méditerranée du sud.
Il préside un cercle influent d’hommes d’affaires, d’économistes, de banquiers et de hauts fonctionnaires marocains, tunisiens, algériens, égyptiens et libanais au sein de l’IPEMED (Institut de prospective économique du monde méditerranéen).
L’Ipemed milite en faveur du développement économique autour de la Méditerranée et le livre de Guigou abonde en propositions, qui vont du développement de l’énergie solaire pour fournir à une Allemagne dénucléarisée l’énergie dont elle a besoin, à l’extension vers la Méditerranée du sud de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui dans les années soixante-dix et quatre-vingt a permis aux états communistes et occidentaux de communiquer et de coopérer.
L’EU a déjà essayé. En 1995, elle a mis en place le processus de Barcelone, destiné à promouvoir le dialogue UE-Méditerranée.
Puis, en 2008, Nicolas Sarkozy a créé l’Union pour la Méditerranée, avec 47 pays. Mais l’Europe était plus préoccupée par ses nouveaux membres à l’est et dans les Balkans et après moult déclarations et discours, l’intérêt porté à la Méditerranée s’est dissipé.
Le printemps arabe est aussi passé par là
Le Maroc n’exporte toujours pas ses tomates. La Turquie et l’ex-Yougoslavie reçoivent dix fois plus d’aide par tête que les pays du sud de la Méditerranée.
Les leaders de l’Union européenne, emmenés par David Cameron et Angela Merkel, ont convenu de coupes budgétaires qui vont encore réduire les maigres fonds octroyés par l’Europe à des pays comme la Tunisie, le Maroc ou l’Algerie.
La France a insisté, et obtenu, le maintien en l’état de la Politique agricole commune (PAC), ce qui interdit aux fermiers marocains et tunisiens de développer leur économie en exportant vers l’Europe.
Les leaders européens ont salué le printemps arabe comme preuve que les valeurs européennes de démocratie et de liberté pouvaient s’exporter au-delà de la Méditerranée.
Mais à moins que l’Europe n’ouvre ses frontières aux importations, organise la circulation vers le sud des investissements créateurs d’emplois —ce que Guigou appelle la co-localisation— et facilite l’octroi de visas aux étudiants et aux grands hommes d’affaires, la vie politique dans la région ne pourra que glisser vers l’extrémisme idéologique des islamistes
Denis MacShane est l’ancien ministre de l’Europe de la Grande-Bretagne .
Source: Slate Afrique
Nord du Mali : Participation de la Mauritanie Duplicité et sournoiserie ?
Le président mauritanien, récemment, a affirmé devant son homologue nigérien que la Mauritanie pourrait participer à la force africaine d’intervention à condition que celle-ci soit placée sous mandat onusien. Une manière de dire que son armée n’est pas prête à combattre, à faire la guerre, et que ses soldats ne sont pas prêts à mourir pour le Mali, à la place des soldats maliens.

Parce que, comme l’a si bien dit le président nigérien, pour l’heure, il s’agit plutôt de faire la guerre, la paix viendra plus tard. De faire la guerre à tous les groupes terroristes, qu’ils soient islamistes ou indépendantistes, qui ont pris les armes contre l’autorité centrale. De faire la guerre pour les capturer et les mettre à la disposition de la justice ou de les mettre hors d’état de nuire. Mais ça ne semble pas être le plan de la Mauritanie car ce pays préfère veut se draper d’un mandat onusien pour soustraire ses affidés indépendantistes du courroux de la justice malienne ou internationale.
De toutes les manières, une telle attitude du président mauritanien ne surprend personne, son pays servant toujours de sanctuaire aux terroristes du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad). Tout comme la France où parade un certain Moussa Ag Assarid, porte-parole du Mnla.
Traque des groupes terroristes
A quoi bon oublier le Mnla ?
Moussa Ag Assarid, porte-parole du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad), comme pour donner raison à ceux qui pensent que son mouvement n’a jamais renoncé à diviser le Mali en deux, ne parle que de l’Azawad, s’agissant des trois régions du nord, et des Azawadiens, concernant les habitants de cette zone, faisant fi de la République du Mali dans son intégrité territoriale. Il est même parvenu à convaincre la France que son mouvement pourrait être un supplétif utile et nécessaire aux armées françaises et tchadiennes dans la guerre de libération du nord. Mais ce que tout le monde oublie, assez facilement, d’ailleurs, c’est que pour lancer ses attaques contre les forces armées et de sécurité maliennes, le Mnla a eu besoin de s’allier aux groupes armés islamo-narco-terroristes qui écumaient le nord malien, et qu’ensuite, quand il a voulu imposer son leadership à ces mêmes groupes armés islamo-narco-terroristes, il a été proprement chassé de tout le nord par ceux-ci. On oublie aussi, assez facilement d’ailleurs, que le même Mnla, contrairement aux vœux des populations pour lesquelles il demande une indépendance, contrairement aux vœux de ses partenaires africains et occidentaux qui ne veulent pas entendre parler d’un Etat islamiste dans le Sahel, contrairement aux vœux de l’internationale amazigh fortement attachée à l’esclavagisme et au féodalisme, le même Mnla était prêt à sacrifier la laïcité pour un Azawad indépendant, mais soumis à la charia dans toute sa rigueur. Et que pour cela, quelques jours encore avant le déclenchement de l’opération Serval, certains des responsables étaient en discussion avec Ansar Eddine d’Iyad Ag Ghaly.
Mais si les autorités maliennes, qui ont encore besoin de la France, hésitent à se lancer à la chasse des indépendantistes, il y en a qui ne se trompent point. Il s’agit du lieutenant-colonel major, Alladji Gamou. L’officier loyaliste a déclaré sur les antennes de Rfi que lui ne faisait pas la distinction entre les groupes armés qui ont assassiné des civils et des militaires dans le nord. Autrement dit, pour lui le Mnla est aussi criminel et terroriste qu’Aqmi, Ansar Eddine ou Mujao. Leurs éléments doivent être traités de la même manière sinon il y aurait forcément une injustice qui pourrait aboutir à une justice privée et expéditive.
Quel crédit des individus comme Moussa Ag Assarid et ses camarades peuvent-ils encore avoir ?
Exactions et brimades
Un double traitement ?
L’Aef (Audiovisuel extérieur de la France), incarné par le mariage forcé de Rfi (radio) à France 24 (télévision), quelques lobbyistes touareg planqués en Europe ou ailleurs et les organisations de défense des droits humains sont prompts à dénoncer des «exactions et brimades» à chaque fois qu’un Arabe ou un Touareg est appréhendé par l’armée malienne, soupçonné de collaboration ou d’aide en faveur des groupes islamistes terroristes. Quoi de plus normal et de naturel que d’appréhender des Arabes et des Touareg quand on sait c’est le Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad), composé essentiellement de Touareg, qui introduit le ver dans le fer, que le Mnla a été le complice des terroristes pendant des mois, que tous les membres du Mnla n’ont pas eu le temps de fuir et que certains se terrent encore dans certaines localités du nord. Il n’y a rien de plus normal et de naturel, surtout que beaucoup de ces Arabes et Touareg sont interpellés suite aux dénonciations des populations qui sont restées, pendant toute la crise, dans les localités du nord où chacun connait chacun.
Rien de plus normal également si l’Aef a fait part de l’arrestation, dans l’île de Kadji, près de la ville de Gao, de plusieurs dizaines d’individus soupçonnés d’avoir collaboré avec les islamistes, de les avoir aidés ou cachés. Mais ni Rfi ou France 24 ni les lobbyistes touareg ni les organisations de défense des droits de l’homme n’ont levé la voix pour parler d’exactions ou de brimades sur des citoyens innocents. Est-ce parce que ces interpellés de Kadji sont des sédentaires à la peau noire ? Il faut le croire car il est certain que si un seul Targui figurait parmi eux, on aurait encore crié au scandale que les prétendus amis du Mali et les soi-disant défenseurs des droits humains sont prompts à dénoncer. Parce qu’ils se soucient très peu de la violation des droits des Noirs. Double traitement.
Cheick Tandina
SOURCE: Le Prétoire
Venezuela – Hugo Chávez : mort de la légende du siècle
Le président vénézuélien vient d’être emporté par son cancer. Retour sur la vie mouvementée d’un chef d’État devenu une légende pour son peuple.
Depuis quelques jours, l’issue ne faisait guère de doute. En dépit de communiqués “officiels” rassurants, le Venezuela s’était préparé à la mort de son héros. Les allers et retours de Hugo Chávez entre Caracas et La Havane ne trompaient plus personne. L’état de santé du Comandante était désespéré. Fin février, on apprenait que “son insuffisance respiratoire n’évoluait pas favorablement”. Le 1er mars, le vice-président Nicolás Maduro estimait : “Notre président lutte pour sa vie.” La semaine dernière, des rumeurs affirmaient qu’il était cliniquement mort. Qu’à cela ne tienne, les Vénézuéliens sont sous le choc. “Un mythe est mort”, explique les larmes aux yeux Johan Novoa, un jeune commerçant coiffé d’une casquette Fidel Castro-Che Guevara-Hugo Chávez, tout en priant pour “rendre l’amour [qu’il a] reçu”.