Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 12/03/2013

Tensions sur la frontière : La Mauritanie expulse 235 sénégalais

altLe journal électronique Seneweb a révélé que les sénégalais qui vivent actuellement à Nouakchott et à Nouadhibou connaissent un calvaire sans précédent à la suite des tracasseries que la police leur fait subir en termes de recherche, d’arrestation dans les commissariats dans des conditions difficiles avant de procéder à leur expulsion vers la ville de Saint Louis suivant des procédures qui ne respectent ni la réglementation ni les traditions d’hospitalité et de rapports séculaires entre les deux pays. Selon le journal, ces mesures visent aussi des immigrés africains de nationalité malienne, nigérienne, nigérianne, gambienne et guinéenne. Les chauffeurs ressortissants de ces pays sont particulièrement visés. Seneweb a rapporté la vive protestation de certains déportés contre la manière humiliante avec laquelle la sécurité mauritanienne procède à leur renvoi et ont demandé à leur pays d’appliquer le principe de la réciprocité vis-à-vis des mauritaniens vivant dans leur pays en leur imposant au même prix la carte de séjour. De nouvelles tensions dont la Mauritanie pouvait bien se passer en gérant avec plus de diplomatie les dizaines de milliers d’africains de toutes nationalités qui vivent sur son territoire. Cela d’autant plus que plusieurs centaines de Mauritaniens sont éparpillés sur l’espace CEDEAO dont leur pays n’est plus membre depuis déjà plusieurs années. Avec cette nouvelle recrudescence sécuritaire, la Mauritanie se retrouve enfermée dans des malentendus sur la frontière avec le Maroc et le Sénégal et un foyer de guerre entre elle et le Mali. Une situation de mauvais rapports avec les voisins qui empire depuis l’avènement du Président Mohamed Ould Abdel Aziz en 2008 à la suite d’un coup d’état.

Source: Le calame

L’élection de Kenyatta, un savoureux pied-de-nez à la CPI

En élisant Uhuru Kenyatta, accusés par la CPI de crimes contre l”humanité, les Kényans ont voulu défendre jalousement leur souveraineté et leur indépendance nationales.

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Uhuru Kenyatta, Nairobi, le 10 mars 2013. © AFP 

Mise à jour le 11 mars 2013, à 13h30: Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé lundi l’abandon des charges contre le Kényan Francis Muthaura, qui était accusé, avec le président élu Uhuru Kenyatta, de crimes contre l’humanité à la suite des violences post-électorales de fin 2007-début 2008 au Kenya. Cependant, elle maintient ses accusations contre le président élu du Kenya.

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Pour comprendre le Kenya contemporain, et notamment ce qui s’y passe à l’heure actuelle, il convient de se plonger dans l’histoire d’un homme.

Cet homme est encore vivant. Il a grandi dans le Kenya colonial, subi l’humiliation britannique. De 1952 à 1956, il est témoin de la répression barbare et sanglante de la révolte héroïque des Mau Mau.

Avec l’indépendance, en 1963, il comprend très vite que les nouvelles élites du pays n’ont qu’un rêve: perpétuer la domination impérialiste, et surtout néocoloniale du pays. Il entre en résistance. Emprisonné régulièrement, il réussit à échapper à ses bourreaux, quitte le Kenya et choisit l’exil occidental.

Après 22 ans d’exil, il revient dans son pays, et une fois de plus, le régime en place tente de l’assassiner, lui et son épouse, en 2004. Cet homme, c’est l’immense écrivain et homme de théâtre, Ngũgĩ wa Thiong’o.

Dans une de ses pièces de théâtre, il y a un personnage dénommé Wangeci et qui s’exprime ainsi:

«Assez, cette manie de toujours ressasser le passé. Pense à aujourd’hui et à demain. Pense à notre maison.»

Oublier le passer, tout peut s’oublier

En élisant le fils du père de l’indépendance kényane, Uhuru Kenyatta, le peuple kényan a pensé, a priori, à sa maison, mais une maison encore hantée par le souvenir des cadavres de la crise postélectorale de fin 2007 (1.300 morts, plus de 300.000 déplacés).

N’ayons pas peur des mots: la victoire électorale de Uhuru Kenyatta est une bien étrange victoire. Car, elle est inédite.

Comment un candidat qui est poursuivi par la CPI, a-t-il réussi, au vu et au su de tous, à se faire élire, démocratiquement? L’élection d’Uhuru Kenyatta constitue un moyen que les Kényans se sont peut-être trouvé pour se pardonner, entre eux, c’est-à-dire en se donnant un futur. Mais un pardon qui conduit à l’oubli collectif, ce n’est plus, à proprement parler, un pardon. 

Les victimes de la crise postélectorale de fin 2007 sont encore lourdement atteintes dans leur dignité, leur intégrité corporelle et psychologique. Ce pays a été le théâtre de crimes politiques massifs sans précédent dans son histoire.

Or, parmi les criminels présumés et cités à comparaître devant la CPI, il y a Uhuru Kenyatta et son bras droit, probable vice-président du nouveau régime à Nairobi, William Ruto. Avant cette élection, la question judiciaire obsédait, de manière inquiétante, l’ensemble de la classe politique kényane. Et, tout le monde ici, semblait, d’accord qu’il fallait juger tous les responsables des violences postélectorales en vue de faire triompher la vérité et de favoriser la réconciliation nationale.

A l’arrivée, on se retrouve dans une scène à laquelle aurait bien aimé assister l’écrivain afro-américain, Richard Wright, avec ce personnage de son roman, Le Transfuge et qui se nomme Monsieur Menti:

«Il avait violé toutes les promesses qu’il avait faites au monde et aux êtres dans le monde, mais il n’avait jamais prévu que ce monde se retournerait contre lui et violerait à son tour les promesses qu’il lui avait faites.»

C’est dire combien l’élection d’Uhuru est vraiment romanesque. Cela dit, il faut tenter de comprendre cette situation politique inédite.

Au Kenya, tout ce qui touche de près ou de loin la famille du père de l’indépendance, Jomo Kenyatta, est chargé d’une forte dimension affective et émotionnelle. Il y a donc un enjeu symbolique fondamental dans l’élection d’Uhuru Kenyatta.

S’il a été légitimé par le peuple, n’est-ce pas qu’une majorité de citoyens s’identifient à lui, uniquement à cause du passé héroïque de son père, un intellectuel-combattant? Par rapport à la CPI, disons-le net, la préoccupation dominante chez les Kényans peut se résumer de la manière suivante: en poursuivant le chef de l’Etat, nouvellement élu, est-ce bon pour «eux» ou pour «nous»?

Exaspération face à la justice internationale

Les Kényans ont tranché: cette citation à comparaître, lancée par la CPI, n’est pas du tout bonne pour eux. Comme s’ils avaient voulu, face à la CPI, défendre jalousement leur souveraineté et leur indépendance nationales.

Après tout, on pourra, un jour, évoquer l’erreur de jugement politique du peuple kényan. Mais il n’empêche, les Kényans, ainsi qu’une grande majorité d’Africains sont de plus en plus exaspérés par la démarche «unilatérale d’une justice internationale qui ne rêve que de casser du noir».

Si l’on occulte ce sentiment d’exaspération de plus en plus volcanique, demain, il ne faudra pas du tout s’étonner de voir cette expérience kényane faire école sur le continent. Cela dit, si les crimes qu’on reproche à Uhuru Kenyatta étaient déclarés, prochainement, imprescriptibles, la CPI peut le poursuivre, bien que présumé innocent, jusqu’au dernier jour de sa vie.

Quant au vaincu, Raila Odinga, il faut dire que sa défaite constitue aussi une étrange défaite électorale. Tout le monde , surtout ses soutiens occidentaux, le disait favori. Sans reconnaître formellement sa défaite, et, après maintes tergiversations, il a fini par s’en remettre à la justice électorale de son pays.

C’est une démarche politique responsable, digne d’un homme d’Etat. Souvenons-nous qu’en 2007, face au candidat Mwai Kibaki, il avait violemment dénoncé ce qu’il qualifiait de véritable «viol de la démocratie». Il a toujours dit et répété que Kibaki lui avait volé sa victoire électorale, une grave accusation, confirmée de nos jours par plusieurs sources fiables et crédibles.

Défenseur chevronné du droit, Odinga a compris qu’il ne doit, en aucun cas, être l’homme qui, par un entêtement insensé et suicidaire, ferait basculer le Kenya dans une atroce guerre civile.

Finalement, grâce à la sagesse politique dont il a su faire preuve, le Kenya évite ce que nous nommerons ici, «la guerre de la démocratie». Rappelons-le, la démocratie repose sur la maîtrise de la violence. Que cette dernière devienne une machine folle, et c’en est fini pour l’idéal et la société démocratiques!

La société kényane contemporaine est très américanisée, c’est-à-dire consumériste, libérale et majoritairement jeune. Et pour cette jeunesse, la démocratie est une exigence vitale. Mais depuis son indépendance, tous les malheurs de ce peuple sont venus d’une classe politique incompétente et corrompue, incapable de se réformer.

L’angoisse existentielle du Kenya

La démocratie, la paix passent aussi par la justice. Uhuru Kenyatta sera-t-il le président indiqué demandant à son peuple de se tourner vers l’avenir alors que lui-même reste constamment menacé par l’épée de Damoclès, à savoir la CPI?

Il faudra voir si son élection aura réellement un impact décisif sur la réconciliation entre Kényans. En attendant, évoquons ici, chez les Kikuyu, la cérémonie de l’ituika, au cours de laquelle une génération remettait le pouvoir à la suivante: pendant 6 mois, on chante et danse.

Après, la nouvelle génération annonce les lois et les principes à venir. Toute la pérennité de la communauté dépend de ce «divertissement» dont la portée morale et éthique est inépuisable. Et pour comprendre la renaissance démocratique du Kenya , il faut revenir à l’ituika.

Et personne n’a encore réussi à nous faire pénétrer, avec force et magie, dans cet univers politico-spirituel, mieux que l’auteur de Pétales de sang (1977), Décoloniser l’esprit (1986) et Rêves en temps de guerre (2010) que l’enfant de Limuru, Ngũgĩ wa Thiong’o. Lisez-le! Ainsi, vous aurez, enfin, compris l’angoisse existentielle actuelle du peuple kényan.

Le Pays

L’opposition exige 4 impératifs pour une participation électorale

altL’opposition mauritanienne exige quatre impératifs avant sa participation à toute élection législative et municipale: «Une supervision politique crédible, des institutions électorales fiables, la garantie de la neutralité de l’Etat et des attributs de la puissance publique, une préparation technique suffisante».

Pour répondre à ces quatre impératifs, la COD a proposé, lors d’une conférence de presse ce lundi à Nouakchott, la mise en place d’un gouvernement consensuel dirigé par un Premier Ministre investi de tous les pouvoirs nécessaires, est à même d’organiser des élections(…) que le mode de désignation et la composition de ces institutions électorales ainsi que le profil de leurs membres, soit l’objet d’un consensus entre l’ensemble des acteurs politiques(…), la neutralité de l’Etat et des attributs de la puissance publique et la non utilisation par l’arrêt d’utilisation des véhicules et avions de l’Etat, des fonctionnaires civils et militaires, d’argent public au profit du candidat officiel. La COD demande aussi qu’on procéde, comme plan technique de préparation des élections, à la révision des textes électoraux de façon consensuelle.

L’opposition veut également qu’on procède à l’audit du Fichier Electoral, conditionner la convocation des élections par l’avancement du recensement jusqu’à 90% de la population et le retrait des cartes d’identité à 80% des électeurs, faire participer l’ensemble des acteurs à la préparation de la liste électorale, publier la liste électorale avant le dépôt des candidatures et la liste électorale définitive (après les ajouts par ordonnance) 15 jours avant le scrutin, déterminer la date des élections de façon consensuelle.

Source: Al Akhbar

Nous allons vers un mieux

altMettons de côté les cas particuliers de tel ou tel pays et posons-nous la question suivante : le monde, et plus précisément sa partie euro-arabo-africaine, que nous suivons de plus près, va-t-il vers un mieux ? Ou bien assistons-nous, au contraire, à une dégradation ?
Dans les informations qui nous parviennent jour après jour, il y a autant de signes négatifs que positifs, et leur imbrication est telle que l’on a le plus grand mal à trancher : comment savoir lequel des deux l’emportera sur l’autre au bout du compte ?
L’examen auquel je me suis livré m’amène à conclure qu’en dépit de tous les obstacles et de tous les déboires nous allons (ou irons) vers un mieux.
Jugez-en.

1) Spectaculaire diminution 
Un homme dont j’admire le parcours et qui sait de quoi il parle, Bill Gates, nous dit les bienfaits de l’aide au développement et nous apprend qu’elle a un effet éminemment positif sur l’un des indicateurs les plus pertinents du progrès humain :
« L’aide au développement marche plutôt bien. Quelle que soit l’ampleur de la période considérée, elle a joué un rôle central. Même les pays les plus pauvres sont dans une meilleure situation que par le passé. L’un des indicateurs les plus pertinents est la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Il y a cinquante ans, elle dépassait les 20 millions de morts par an. Il y a dix ans, elle s’élevait à 12 millions. Elle est tombée récemment à 7 millions. Compte tenu de la croissance démographique, cela représente une spectaculaire diminution de deux tiers de ce taux de mortalité.
Les vaccins sont probablement responsables pour moitié de cette réduction, avec l’amélioration générale des conditions de vie et de l’alimentation. La variole et la rougeole étaient la cause de 3 millions des 20 millions de décès annuels. La variole a disparu depuis 1970 et la rougeole a beaucoup reculé : elle est à l’origine d’environ 400 000 morts par an. »
 

2) Argument de poids 
Annoncée ce mois-ci, la traduction en justice par le Sénégal de l’ex-dictateur tchadien Hissène Habré est sur les rails. S’achève donc une décennie de tergiversations qui n’honorent personne, et près d’un quart de siècle d’une scandaleuse impunité.
Cela est en soi un accomplissement qui fera date.
Il permet, en outre, et c’est son second mérite, de trancher un débat qui s’est instauré au sein de l’opinion africaine : la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye et donne à beaucoup d’Africains l’impression de rendre une « justice de Blancs », est-elle la mieux indiquée pour juger les dérapages d’hommes politiques africains, dont certains ex-chefs d’État ? Ou bien « les Africains doivent-ils être jugés en Afrique », comme le soutient, avec la majorité de l’opinion, Aminata Touré, la ministre sénégalaise de la Justice ?
Elle a voulu que le procès de Hissène Habré se tienne à Dakar, l’a lancé et entend faire en sorte qu’il soit mené à bien.
Si elle y parvient, la cause sera entendue : Laurent Gbagbo pourrait être le dernier ex-chef d’État africain à comparaître devant la CPI ; et la Libye aurait un argument de poids pour continuer de refuser de livrer à la CPI, qui les réclame, deux dignitaires du régime déchu, Seif el-Islam, le fils de l’ex-dictateur, et Abdallah Senoussi, son maître-espion. 

3) La revanche de l’économie
Après en avoir dit et pensé le plus grand bien, on commence à s’interroger sur lePrintemps arabe et même à déchanter. Était-il si positif qu’on l’a pensé lorsqu’il a éclos il y a plus de deux ans ? Des dictateurs ont été déboulonnés, certes, mais les pays qui s’en sont libérés ne sont-ils pas encore dans le tumulte et l’instabilité ?
On y manifeste à longueur de journée au lieu de travailler, les économies stagnent, le chômage progresse et l’endettement s’aggrave.
Et qui s’est installé au pouvoir dans ces pays « libérés » ? Qui a toutes les chances d’y parvenir dans ceux où « la révolution » n’a pas encore triomphé ?
Immanquablement des islamistes rétrogrades et incompétents, davantage portés à défaire qu’à construire, à éloigner et à décourager les investisseurs qu’à les attirer.
Que se passera-t-il en Égypte et en Tunisie, dans quelques mois, lorsque les réserves de change se seront taries, que les monnaies nationales se seront dépréciées, qu’on ne pourra plus importer pour faire face aux besoins vitaux des citoyens ? 

Chacun de ces deux pays subventionne à coups de milliards de dollars le prix des produits de première nécessité.
La courbe ci-contre de la chute, inexorable et rapide, des réserves de change de l’Égypte, passées de 36 milliards à moins de 10 milliards de dollars, montre, à qui sait voir, que l’échéance financière n’est pas très éloignée. Et lorsqu’on sait que ce pays est le premier importateur mondial de blé – 10 millions de tonnes par an, soit la totalité des exportations annuelles de blé de la Russie -, on frémit à la perspective qu’il ne puisse pas nourrir sa population.

Mais où est le signe positif dans tout cela ?
Comme on le sait, un peuple peut souffrir, être en crise. Mais il ne « faillit » pas pour autant ; comme on vient de le voir, les citoyens tunisiens et égyptiens ne sont pas aussi résignés que l’avaient cru leurs dictateurs.
En revanche, un gouvernement et un régime peuvent aller à l’échec : ceux que les islamistes tunisiens et égyptiens ont mis en place sont à mon avis sur le chemin qui y conduit et devraient arriver à mauvais port dans l’année.
Si cela se réalise, ils auront perdu la confiance que leurs peuples avaient placée en eux – et le pouvoir – en moins de deux ans. Avant d’avoir occasionné trop de dégâts.
Et montré assez vite que si « l’islam est la solution », comme ils le serinent, ce n’est certainement pas celui qu’ils ont choisi de professer. 

Les Américains bougeront-ils pour sauver de la déconfiture ces islamistes dont ils ont fait leurs nouveaux alliés ? Je ne le crois pas. Ils ne l’ont fait ni pour le shah d’Iran en 1979 ni pour Moubarak en 2011, car leur doctrine est celle du Kleenex : on le jette dès qu’il a fini de servir et perdu son utilité.

 
Source:JA