Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Nous allons vers un mieux

altMettons de côté les cas particuliers de tel ou tel pays et posons-nous la question suivante : le monde, et plus précisément sa partie euro-arabo-africaine, que nous suivons de plus près, va-t-il vers un mieux ? Ou bien assistons-nous, au contraire, à une dégradation ?
Dans les informations qui nous parviennent jour après jour, il y a autant de signes négatifs que positifs, et leur imbrication est telle que l’on a le plus grand mal à trancher : comment savoir lequel des deux l’emportera sur l’autre au bout du compte ?
L’examen auquel je me suis livré m’amène à conclure qu’en dépit de tous les obstacles et de tous les déboires nous allons (ou irons) vers un mieux.
Jugez-en.

1) Spectaculaire diminution 
Un homme dont j’admire le parcours et qui sait de quoi il parle, Bill Gates, nous dit les bienfaits de l’aide au développement et nous apprend qu’elle a un effet éminemment positif sur l’un des indicateurs les plus pertinents du progrès humain :
« L’aide au développement marche plutôt bien. Quelle que soit l’ampleur de la période considérée, elle a joué un rôle central. Même les pays les plus pauvres sont dans une meilleure situation que par le passé. L’un des indicateurs les plus pertinents est la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Il y a cinquante ans, elle dépassait les 20 millions de morts par an. Il y a dix ans, elle s’élevait à 12 millions. Elle est tombée récemment à 7 millions. Compte tenu de la croissance démographique, cela représente une spectaculaire diminution de deux tiers de ce taux de mortalité.
Les vaccins sont probablement responsables pour moitié de cette réduction, avec l’amélioration générale des conditions de vie et de l’alimentation. La variole et la rougeole étaient la cause de 3 millions des 20 millions de décès annuels. La variole a disparu depuis 1970 et la rougeole a beaucoup reculé : elle est à l’origine d’environ 400 000 morts par an. »
 

2) Argument de poids 
Annoncée ce mois-ci, la traduction en justice par le Sénégal de l’ex-dictateur tchadien Hissène Habré est sur les rails. S’achève donc une décennie de tergiversations qui n’honorent personne, et près d’un quart de siècle d’une scandaleuse impunité.
Cela est en soi un accomplissement qui fera date.
Il permet, en outre, et c’est son second mérite, de trancher un débat qui s’est instauré au sein de l’opinion africaine : la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye et donne à beaucoup d’Africains l’impression de rendre une « justice de Blancs », est-elle la mieux indiquée pour juger les dérapages d’hommes politiques africains, dont certains ex-chefs d’État ? Ou bien « les Africains doivent-ils être jugés en Afrique », comme le soutient, avec la majorité de l’opinion, Aminata Touré, la ministre sénégalaise de la Justice ?
Elle a voulu que le procès de Hissène Habré se tienne à Dakar, l’a lancé et entend faire en sorte qu’il soit mené à bien.
Si elle y parvient, la cause sera entendue : Laurent Gbagbo pourrait être le dernier ex-chef d’État africain à comparaître devant la CPI ; et la Libye aurait un argument de poids pour continuer de refuser de livrer à la CPI, qui les réclame, deux dignitaires du régime déchu, Seif el-Islam, le fils de l’ex-dictateur, et Abdallah Senoussi, son maître-espion. 

3) La revanche de l’économie
Après en avoir dit et pensé le plus grand bien, on commence à s’interroger sur lePrintemps arabe et même à déchanter. Était-il si positif qu’on l’a pensé lorsqu’il a éclos il y a plus de deux ans ? Des dictateurs ont été déboulonnés, certes, mais les pays qui s’en sont libérés ne sont-ils pas encore dans le tumulte et l’instabilité ?
On y manifeste à longueur de journée au lieu de travailler, les économies stagnent, le chômage progresse et l’endettement s’aggrave.
Et qui s’est installé au pouvoir dans ces pays « libérés » ? Qui a toutes les chances d’y parvenir dans ceux où « la révolution » n’a pas encore triomphé ?
Immanquablement des islamistes rétrogrades et incompétents, davantage portés à défaire qu’à construire, à éloigner et à décourager les investisseurs qu’à les attirer.
Que se passera-t-il en Égypte et en Tunisie, dans quelques mois, lorsque les réserves de change se seront taries, que les monnaies nationales se seront dépréciées, qu’on ne pourra plus importer pour faire face aux besoins vitaux des citoyens ? 

Chacun de ces deux pays subventionne à coups de milliards de dollars le prix des produits de première nécessité.
La courbe ci-contre de la chute, inexorable et rapide, des réserves de change de l’Égypte, passées de 36 milliards à moins de 10 milliards de dollars, montre, à qui sait voir, que l’échéance financière n’est pas très éloignée. Et lorsqu’on sait que ce pays est le premier importateur mondial de blé – 10 millions de tonnes par an, soit la totalité des exportations annuelles de blé de la Russie -, on frémit à la perspective qu’il ne puisse pas nourrir sa population.

Mais où est le signe positif dans tout cela ?
Comme on le sait, un peuple peut souffrir, être en crise. Mais il ne « faillit » pas pour autant ; comme on vient de le voir, les citoyens tunisiens et égyptiens ne sont pas aussi résignés que l’avaient cru leurs dictateurs.
En revanche, un gouvernement et un régime peuvent aller à l’échec : ceux que les islamistes tunisiens et égyptiens ont mis en place sont à mon avis sur le chemin qui y conduit et devraient arriver à mauvais port dans l’année.
Si cela se réalise, ils auront perdu la confiance que leurs peuples avaient placée en eux – et le pouvoir – en moins de deux ans. Avant d’avoir occasionné trop de dégâts.
Et montré assez vite que si « l’islam est la solution », comme ils le serinent, ce n’est certainement pas celui qu’ils ont choisi de professer. 

Les Américains bougeront-ils pour sauver de la déconfiture ces islamistes dont ils ont fait leurs nouveaux alliés ? Je ne le crois pas. Ils ne l’ont fait ni pour le shah d’Iran en 1979 ni pour Moubarak en 2011, car leur doctrine est celle du Kleenex : on le jette dès qu’il a fini de servir et perdu son utilité.

 
Source:JA
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