Daily Archives: 12/04/2019
Imposante marche de l’opposition pour une élection présidentielle transparente
Plusieurs milliers de personnes ont marché jeudi en fin d’après midi et début de soirée dans les rues de Nouakchott, à l’appel de 4 candidats de l’opposition, pour exiger une élection présidentielle 2019 « libre, démocratique et transparente » en Mauritanie. L’agenda constitutionnel de la Mauritanie, rappelle-t-on, prévoit un scrutin présidentiel au mois de juin 2019.
Les manifestants du jeudi, à l’image de Samory ould Beye, Secrétaire Général de la Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM), ont formulé plusieurs exigences: « une refonte paritaire de la
Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), composée exclusivement de personnalités favorables au candidat soutenu par le pouvoir actuel.
Une révision du fichier électoral, l’arrêt des manipulations frauduleuses et de l’usage des moyens de l’Etat au profit d’un candidat, la neutralité des forces armées, de sécurité et de l’administration, l’arrêt des promotions effrénés à caractère politique au sein de la haute administration….. ».
Partie de 3 endroits, les marcheurs ont convergé vers la place « Ben Abass » pour la lecture d’une déclaration contenant toutes les revendications.
Les 4 candidats dont les partisans ont marché jeudi, sont Biram Dah ould Abeid, leader antiesclavagiste (coalition SAWAB/RAG), Sidi Mohamed ould Boubacar, candidat indépendant (soutenu par une partie de l’opposition), ancien premier Ministre, Mohamed ould Maouloud, leader de l’Union des Forces de Progrès (UFP)- porté par une Coalition des Forces Démocratiques pour le Changement (CFCD) –« Changeons d’Ere » et Kane Hamidou Baba (coalition de mouvements à sensibilité négro-africaine).
Les manifestants ont dénoncé les « faveurs » faites au candidat Mohamed ould Cheikh MohamedAhmed dit Ghazouani, général à la retraite, ancien chef d’état major, ex ministre de la défense, soutenu par Mohamed ould Abdel Aziz, président en exercice, frappé par la limitation constitutionnelle des mandats.
Candidat de la majorité, Ghazouani serait également celui de l’armée, qui occupe une position centrale dans le jeu politique du pays depuis plus de 40 ans.
le calame
Soudan : Béchir destitué par l’armée (Défense)
Le dirigeant soudanais Omar el-Béchir a été destitué par l’armée, quatre mois après le début d’importantes manifestations dans le pays.
Jeudi matin, l’armée avait prévenu d’une annonce «importante» qui avait provoqué la liesse parmi de nombreux Soudanais descendus dans la rue, persuadés de l’imminence de la fin du régime. L’armée a confirmé quelques heures plus tard avoir destitué Omar el-Béchir, quatre mois après le début d’importantes manifestations dans le pays.
«J’annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef», a déclaré le ministre de la Défense Awad Ahmed Benawf. Il a annoncé la création d’un «conseil militaire de transition» qui assurera l’intérim pendant deux ans. Jusqu’à nouvel ordre, les frontières et l’espace aérien ont été fermés et un cessez-le-feu a été décrété sur tout le territoire.
Selon le puissant service de renseignement du pays (NISS), qui a pourtant été le fer de lance de la répression des manifestations qui secouent le pays depuis décembre, tous les prisonniers politiques du pays ont été libérés. Le QG de ce même service avait été pris d’assaut dans la matinée par des manifestants.
Poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide
Omar el-Béchir, 75 ans, dirige le Soudan depuis 1989 et un coup d’Etat contre le gouvernement démocratiquement élu de Sadek al-Mahdi, réalisé avec le soutien des islamistes. L’armée a d’ailleurs annoncé un raid dans les locaux du Mouvement islamique, la branche idéologique du Parti du Congrès National (NCP), le parti d’Omar el-Béchir.
Depuis 2009, Omar el-Béchir est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité», des faits remontants à la violente répression d’une rébellion au Darfour, en 2003, un conflit qui a fait plus de 300 000 morts selon les Nations unies. En 2010, l’accusation de «génocide» a été ajoutée, n’empêchant pas sa réélection la même année puis en 2015.
En 2011, l’indépendance proclamée du Soudan du Sud a entraîné la perte des trois quarts des réserves pétrolières du Soudan. En décembre dernier, le triplement des prix du pain ont entraîné d’importantes manifestations dans différentes villes du pays. La proclamation de l’état d’urgence, le 22 février dernier, avait ralenti le rythme des protestations. Mais ces dernières ont repris en intensité la semaine dernière, débouchant sur cette destitution d’Omar el-Béchir par l’armée.
Kahina Sekkai, avec AFP