Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 10/04/2019

Mauritanie : L’opposition va marcher pour la transparence des élections

ALAKHBAR (Nouakchott) –  L’opposition mauritanienne va organiser une marche jeudi prochain dans la capitale Nouakchott pour exiger sa participation à la supervision des élections présidentielle de 2019.

La marche été autorisée par les pouvoirs publics. Les participants partiront de différents endroits de la capitale. 

L’opposition exige la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour une représentation équilibrée entre le pouvoir et l’opposition.

 

Alakhbar

 

Lors d’une conférence de presse : Biram propose un pacte aux candidats de l’opposition

altBiram Dah Abeïd, le candidat indépendant national,  a convié, lundi 8 Avril, en conférence de presse, les trois candidats dits de l’opposition : Sidi Mohamed ould Boubacar, Kane Hamidou Baba et Mohamed ould Maouloud ; à sceller  tout de suite un pacte. « On ne doit pas ouvrir la porte aux négociations après le premier tour. Ce n’est pas conforme à l’urgence de la conjoncture qui appelle à  une unité, une concertation totale et systématique, entre les quatre candidats. La position sentimentale de dégager une candidature unique était sans lendemain. Apparemment, chacun pensait être le candidat unique, jusqu’à partir, finalement, candidater  ou se faire candidater. Nous sommes cependant heureux que l’opposition ait pu cerner les quatre coins de la Mauritanie. Je pense que les rangs de l’opposition sont ainsi compacts, avec l’émergence de ces quatre candidats ».

Et le dirigeant abolitionniste d’appeler tous  les Mauritaniens, notamment ses  militants  et sympathisants, à se concerter et s’entraider, avec les soutiens de Sidi Mohamed ould Boubacar, Kane Hamidou Baba, et Mohamed ould Maouloud, partout dans le pays, autour d’un seul objectif fondamental : faire barrage au candidat du pouvoir. « Nous devons avoir les mêmes états-majors et  nous partager  les bureaux de vote dont le manque de couverture est une porte pour la fraude. Il faut qu’on se partage les départements, les communes rurales. […] Nous sommes maintenant en mesure de parler d’un véritable face à face, entre l’opposition et le pouvoir. Non, l’opposition n’est pas faible. Le peuple est opposant. Sans distinction d’ethnie ou de caste, le peuple  est victime de la mauvaise gouvernance d’Ould Abdel Aziz ».

Assurer le blocage

Biram et ses amis se sont félicités de la quatrième candidature qui est ancrée dans l’opposition : celle de Kane Hamidou. Une délégation du courant RAG/Sawab, conduite par le leader haratine et comprenant : Abdessalam ould Horma, le vice-président Ahmed Obeïd, Oumar ould Yali, la députée Coumba Dada Kane, Balla Touré, Ahmed Hamdi et Hamady ould Lehbouss, s’est rendue auprès de Hamidou Kane, Samba Thiam et Ibrahima Sarr. Ils les ont félicités et leur ont  tendu la main. « L’état normal des choses, c’est que l’opposition mauritanienne présente trois candidats, au minimum ; quatre, au maximum. C’est ce qui reflète sa configuration compartimentale. Ainsi se révèle le véritable challenge, le véritable défi pour le candidat du pouvoir, l’expression réelle des aspirations de tous les Mauritaniens. Il faut oser la vérité : Les Mauritaniens ne sont pas unis, ils sont divisés. Depuis 1978, le pouvoir en Mauritanie  s’est employé à creuser les dissensions entre les Mauritaniens, à susciter la peur  entre les factions. Il faut donc plusieurs candidatures pour ratisser large et assurer le blocage, au premier tour, du candidat du pouvoir ». Et d’insister, en rappelant combien la candidature unique prônée par l’opposition était une «  mauvaise option » : le premier tour doit permettre, aux Mauritaniens, de choisir le meilleur challenger et le second, d’éliminer le tenant du titre.

Pour Biram, l’opposition a donc bien relevé le défi. « Elle est forte. Nous sommes assurés que le candidat du pouvoir ne passera pas au premier tour. Il sera recalé au deuxième. Nous voulons que les Mauritaniens, encore enchaînés par la mégalomanie, les gesticulations et les mesures de rétorsion du pouvoir, soient enfin libérés, à l’issue de cette consultation nationale. Le second tour offrira, à ceux qui soutiennent le pouvoir mais veulent la défaite d’Ould Ghazwani, l’opportunité de prendre  place parmi nous. Aujourd’hui obligés de soutenir le candidat de la continuité du malheur et de l’appauvrissement des Mauritaniens,  de l’esclavage et du racisme, ils seront, demain, avec tous les Mauritaniens qui lui feront subir un refus catégorique ».

Et d’enfoncer le clou : « Le pouvoir n’est plus en confiance. Il l’était, en 2009 et 2013, lorsqu’Ould Abdel Aziz céda la présidence de la CENI à l’opposition. Il ne l’est plus, en 2019, en maintenant une Commission Electorale Nationale « Intradépendante », ironise Biram, souteneuse du pouvoir, excepté l’APP. Le 15 Avril marquera la fin de toute possibilité de changement de cette structure. Toutes les requêtes de l’opposition visant à la rendre paritaire sont restées lettre morte. Biram  dénonce « l’attitude du pouvoir qui panique, face à la force de frappe électorale de l’opposition et la détermination du peuple mauritanien à bouter, hors du pouvoir, le clan de la gabegie qui a transformé la Mauritanie en une grande prison ».

Manque de sérénité du pouvoir

Autre signe de ce manque de confiance, les pressions exercées par le pouvoir,  sur les conseillers et les maires, pour qu’ils ne parrainent aucune candidature indépendante. Lorsque l’équipe de Biram  s’est ainsi présentée, pour faire valider leur parrainage, devant l’autorité légale, cette dernière – en l’occurrence, le chef de brigade de la gendarmerie – l’a refoulée et aurait « menacé les conseillers de Male », révèle le député-candidat. « Le pouvoir et ses tenants se gargarisent d’avoir gagné à l’avance, prétendant que leur candidat est celui du consensus national. Alors, de quoi ont-ils donc peur, en faisant pression sur des conseillers ? Pourquoi chercher à fausser ainsi la compétition ? Lâche et antidémocratique attitude », dénonce Biram, « que de valider une CENI unidimensionnelle et d’empêcher les maires et les conseillers de parrainer  les candidats de l’opposition ».

Le député abolitionniste convie aussi les Mauritaniens à se dresser contre « la » grande escroquerie, « cette manœuvre qui constitue à présenter un candidat pour la pérennité du pouvoir, en peau soit disant neuve. Il faut faire échec à ces tentatives et répondre sévèrement, à ceux des ex-opposants qui les soutiennent et qui n’étaient opposants, apparemment, que faute d’avoir été cooptés par Mohamed ould Abdel Aziz : le pouvoir ne cherche un nouvel habit que pour reproduire la même oppression des libertés publiques, la même gabegie sur l’économie nationale et les deniers publics. Ould Ghazwani ne va pas gouverner : Ould Abdel Aziz sera toujours derrière les rideaux, à tirer les ficelles. Le premier est sous les ordres du second. Ould Ghazwani n’est qu’une marionnette. S’il obtient victoire, les Mauritaniens vont devoir encore subir une décennie  de (mal)gouvernance d’Ould Abdel Aziz.  Chaque jour, les pratiques du pouvoir renseignent combien celui-ci est seul maître à bord. Ses méthodes sont omniprésentes ».

Et de citer en illustrations,  la détention arbitraire et l’emprisonnement arbitraire de Cheikh ould Jiddou et d’Abderrahmane ould Weddady, ou, encore, la dissolution de deux ONG humanitaires : « Main dans la main » et « Al Islah » ; dont le travail profitait à une bonne partie des plus pauvres. Un signe, dit Biram, du « pouvoir  dictatorial d’un Ould Abdel Aziz allergique à toute expression libre.  Nous dénonçons, avec la plus extrême vigueur, la dissolution de ces ONG ».

Puis le député-candidat invite  les Mauritaniens à une beaucoup plus sensible attention au génocide qui frappe les Peulhs du Mali. « Ce doit être un motif de révolte,  pour tous les Mauritaniens. Le sang d’innocents est versé. Nous appelons la CPI à intervenir pour que les coupables soient traduits devant les tribunaux ; l’UA et l’UE à  mener les enquêtes nécessaires. C’est notre devoir, en tant qu’humain et musulman, d’être solidaires des victimes de ce génocide ». Et de conclure en reconnaissant que l’Etat mauritanien a failli à son devoir de vérité, justice et réparations de ce que les Peulhs ont subi, en Mauritanie, durant les années de braises.

Compte-rendu THIAM

le calame

Mauritanie – Présidentielle : La Police judiciaire valide 2 parrainages de O. Bouamatou

Mauritanie - Présidentielle : La Police judiciaire valide 2 parrainages de O. BouamatouUn officier de la Police judiciaire a validé le parrainage de deux conseillers municipaux en faveur du milliardaire et opposant mauritanien en exil, Mohamed Ould Bouamatou, en vue de son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2019.

Alakhbar a pu confirmer cette information. Selon les dispositions de la loi, le candidat à l’élection présidentielle doit obtenir la signature de 100 conseillers municipaux dont 5 maires. Ces signatures doivent être validées par le waly (Gouverneur), le hakem (préfet), un commandant de la Gendarmerie ou un commissaire de police.

Mohamed Ould Bouamatou est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par les autorités de Nouakchott. L’opposition demande l’annulation de ce mandat d’arrêt qu’elle considère comme un “règlement de compte politique”.

Depuis novembre 2011, Interpole a annulé les « notice rouges » relayant les mandats d’arrêt internationaux délivrés contre Mohamed Ould Bouamatou et son proche collaborateur Mohamed Debagh.

alakhbar

Evénements 89 Sénégal-Mauritanie : 30 ans après, les conséquences se font toujours sentir

Evénements 89 Sénégal-Mauritanie : 30 ans après, les conséquences se font toujours sentirL’interprétation tendancieuse des faits liés aux événements de 1989 entre nos deux pays par certains de nos confrères sénégalais ravive une douleur encore vivace et profonde où de paisibles citoyens innocents ont fait les frais d’une hystérie gouvernementale des deux côtés.

La Mauritanie et le Sénégal avaient rompu leurs relations diplomatiques le 21 août 1989. Une date qui correspond aux conséquences d’un conflit nourri et exécuté par les gouvernements des deux pays.

Si nos confrères sénégalais retrouvent la mémoire quant à l’origine de ce conflit dans une dispute banale entre bergers peuls mauritaniens et des agriculteurs sénégalais, ils restent évasifs sur les origines politiques profondes de ce pan inhumain de notre histoire commune.

Mais à y bien réfléchir, sénégalais et mauritaniens savent pertinemment que les troubles politiques au Sénégal, le Sopi était en vogue, en cette période, et la tentative de coup d’Etat avortée des Flam et des Bathistes en Mauritanie, la fin des années 80, ont servi de prétexte pour les deux gouvernements afin de détourner les populations de leurs véritables problèmes, tentant de les dresser les unes contre les autres. Une diversion qui a bien pris trois ans durant.

Pire encore, ce qui au départ, n’était qu’une dispute ordinaire a été présentée par une certaine presse à l’époque comme un conflit ethnique entre négroafricains du Sénégal contre arabes en Mauritanie.

Le gouvernement Abdou Diouf, tout comme celui de Taya, ont jeté l’huile sur le feu embrasant encore davantage la situation qui couvait encore. Il faut reconnaitre au régime mauritanien un long mutisme sur l’affaire avant que le président Abdou Diouf, en larmes feintes ou réelles, n’apparaissent sur le petit écran, pour donner une dimension encore plus sournoise à une situation déjà déplorable et accablant par la même notre pays incapable de présenter une autre image que celle dont l’ont acculé les médias.

Pourtant, à Dakar, comme à Nouakchott, et en période de Ramadan, de paisibles citoyens des deux bords ont été sacrifiés à l’autel de la vindicte gouvernementale. Une histoire de communication pour le gouvernement sénégalais, pays de liberté pendant que dans notre pays c’était une junte militaire qui assumait le pouvoir manu militari. L’animosité existentielle de certains médias occidentaux trop enclins à présenter le conflit sous une coloration de peau a finalement donné la fausse perception qu’il s’agissait d’un conflit nourri par les clivages ethniques entre négro-africains et arabes.

Une histoire douloureuse pour laquelle les deux régimes de l’époque ont les mêmes responsabilités. Le bilan des pertes dans cette folie meurtrière est inestimable en vies humaines perdues ou définitivement ébranlées.

Les états d’urgence et les couvre-feux instaurés n’ont en définitive servi que pour des purges et des déportations de citoyens à part entière notamment chez nous sous la poussée de mouvements xénophobes.

Mais les développements politiques qui ont suivi et le parrainage par le Sénégal d’attaques contre la Mauritanie ont encore fortifié le sentiment d’animosité entre les deux pays avant qu’ils ne reviennent à la raison en 1992 pour sceller leurs retrouvailles.

Des retrouvailles qui seront encore remises en cause avec l’affaire des vallées fossiles et la crise humanitaire qui s’en est suivie avec le renvoi de milliers de sénégalais vers leur pays.

Mais aujourd’hui encore, la Mauritanie supporte le lourd tribut de ce conflit avec les innombrables effets pervers sur son Unité nationale en dépit du « Pardon » invoqué par l’Etat et des opérations de retour au pays natal de milliers de mauritaniens parqués de longues années dans des camps de réfugiés au Sénégal, les cicatrices restent là pour rappeler où peut mener la folie des hommes.

Trente ans après, les mêmes problèmes d’osmose communautaire reviennent avec la même résonnance. Le legs du conflit avec le Sénégal a beaucoup entaché l’image du pays dans le reste du monde et créé durablement des séquelles au sein d’un même Peuple.

J.D

Mauriweb