Daily Archives: 06/06/2018
Le sommet de l’Union Africaine à Nouakchott : Au Ministère des Affaires étrangères et de la coopération de Mauritanie : quand le racisme diplomatique, l’exclusion des diplomates noirs deviennent un trompe œil !
A L’approche de ce sommet des états africains prévu du 1 au 2 juillet 2018 à Nouakchott, la diplomatie mauritanienne
Aujourd’hui pour les préparatifs du sommet de l’union africaine prévu à Nouakchott dans le mois juillet 2018, il se passe un phénomène qui vise à occulter le système diplomatique et politique raciste du gouvernement de Ould Abdel Aziz.
Le Ministère des affaires étrangères et de la coopération s’active à mettre en place des postes trompe œil pour nommer les diplomates noirs.
Le Ministère des Affaires Étrangères et de la coopération (MAEC) utilise les diplomates noirs pour sauver sa face à l’égard de la diplomatie africaine. Ainsi, il en existe une trentaine de conseillers des affaires étrangères au (MAEC) sortants de l’ENA de Nouakchott entre 2011 et 2014 qui sont de façon discriminatoire livrés à eux-mêmes dans les péripéties ténébreuses diplomatiques du MAEC sans aucune possibilité d’avancement ou de promotion malgré leurs compétences.
Actuellement, aucune traçabilité de ces diplomates noirs mauritaniens de catégorie A de la fonction publique, dans les ambassades bilatérales mauritaniennes, car ils sont privés de postes d’affectation. Invisibles, exclus, discriminés et réduits au silence.
L’État mauritanien les a recrutés pour s’en servir comme une fausse preuve d’intégration des noirs dans la diplomatie mauritanienne. Ce qui est révoltant d’ailleurs c’est qu’aucun parmi eux n’occupe un poste plus élevé que celui de chef de services.
On est en droit de se demander à quoi bon recruter des conseillers des affaires étrangères pour enfin les soumettre à un système de discrimination raciale ou les mettre au chômage technique forcé prolongé ?
En effet, ces diplomates noirs, discriminés par leur propre pays, ne sont utiles que pour rien si ce n’est que les tenants du système qui ont décidé de les exposer devant les délégations des pays africains qui vont assister aux travaux du Sommet de l’Union africaine prévu du 1 au 2 juillet 2018.
Pour divertir les délégations diplomatiques africaines, le MAEC a enrôlé tous les diplomates noirs sans travail dans les commissions d’accueil pour ainsi les rendre visibles, trompant les observateurs internationaux qui sont soucieux de la triste réalité de l’exclusion raciale dont sont victimes les noirs en Mauritanie. Ce stratagème a pour objectif de montrer aux délégations des pays africains, qu’ils existent des noirs dans la diplomatie pour s’opposer à cette tendance qui porte à croire qu’il y a du racisme en Mauritanie. Les conseillers ou diplomates noirs assignés aux services du protocole en sont la preuve irréfutable. On comprendra sans doute, que tout ceci n’est que de la poudre aux yeux, une bouffonnerie de mauvais goût, puisque ces diplomates noirs assignés à ce service d’accueil déjà composé n’occupent en réalité aucun poste de responsabilités au MAEC.
Ces diplomates noirs confient qu’ils sont outrés, indignés par ces procédés vicieux, racistes qui s’inscrivent dans la logique de l’exclusion d’une communauté, de manipulation diplomatique afin de camoufler la situation des cadres noirs en Mauritanie.
Cette cohabitation que certains leaders noirs de la Mauritanie branlent tous les jours pour une Mauritanie réconciliée ou la tolérance, la différence et l’acceptation de l’autre n’a jamais heurté la conscience des dirigeants de ce pays.
Il est urgent d’alerter ce stratagème sournois qui illustre le très fond du système diplomatique, social, professionnel et éducatif de cette Mauritanie qui exclue de plus en plus des noirs au plus haut niveau à cause de ce qu’ils sont.
A.B. Ba
El Hussein DIENG à propos de l’accord IRA-SAWAB : “Il fallait atterrir à l’UPR plutôt qu’au SAWAB….
Initiatives News – …qui ne se cache pas de son extrémisme encore moins de son idéologie.”
El Hussein DIENG est un activiste des droits de l’homme. Il se définit comme membre fondateur du mouvement IRA « pour avoir signé le premier procès verbal et le seul entendu avec Biram Dah Abeid dans le cadre de l’enquête de moralité du dossier de demande de récépissé (Commissariat El Mina) déposé au Ministère de l’intérieur) ».
Ancien Secrétaire Général de l’Ira (Initiative pour la Résurgence du mouvement abolitionniste), El Hussein Dieng est aujourd’hui Président de l’Initiative Mauritanienne des Droits de l’Homme (IMDH). Il a souhaité réagir à la récente signature d’accord entre le mouvement anti-esclavagiste IRA et le parti nationaliste baasiste SAWAB. Interview.
Initiatives News : En tant qu’ancien membre du mouvement IRA, quelle réaction avez-vous suite à l’accord signé entre Biram Dah Abeid et le parti SAWAB ?
El Hussein DIENG: Permettez-moi de demander aux musulmans du monde entier pardon à l’occasion de ce mois béni de ramadan, en particulier mes compatriotes. Je profite de l’occasion aussi pour saluer la qualité du travail de votre rédaction. En tant que membre fondateur du mouvement Ira, je ne peux qu’être sidéré par ce mariage de raison ou de cœur qui vient ternir l’image d’une Initiative que nous avions mise en place pour faire face aux nombreuses problématiques des droits de l’homme, en particulier la lutte contre l’esclavage, le passif humanitaire et les errements des régimes précédents.
“Quand je quittais en 2012 ce bateau, j’avais été taxé de traître et pourtant j’avais vu venir et aujourd’hui l’histoire me donne raison…”
On peut constater aujourd’hui que le combat du mouvement a été trahi dans son essence. Comment justifier une alliance avec un parti qui a été toujours combattu du fait de son idéologie? Au nom de tous les membres fondateurs du mouvement Ira et dissidents, nous dénonçons jusqu’à la dernière énergie un tel pacte et appelons toutes et tous à voter contre pour toutes les élections à venir. Quand je quittais en 2012 ce bateau, j’avais été taxé de traître et pourtant j’avais vu venir et aujourd’hui l’histoire me donne raison que ceux qui pilotent l’initiative se focalisent sur leurs intérêts personnels au détriment de la cause. Combien de militants ont quitté pour les mêmes raisons?
“Nous dénonçons ce pacte insultant pour la mémoire de tous ceux qui sont assassinés à cause de l’idéologie baasiste.”
Initiatives News : Vous avez quitté IRA en 2012, d’autres ont quitté le bateau comme vous dites. La plupart, comme vous, ont eu une contrepartie confortable…N’est ce pas symptomatique d’un jeu d’intérêt personnel après tout? Un peu comme ce que vous êtes en train de reprocher à votre ami Biram?
El Hussein DIENG: Les approches ne sont pas les mêmes. Tous les gens qui ont quitté sont des hommes et des femmes de valeurs. Ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Ils ne peuvent pas tous quitter pour des intérêts personnels. Tous ces gens ont claqué la porte le plus souvent à cause de la gestion unilatérale et trop partisane du mouvement. Ils ont compris que ceux qui pilotent l’initiative avaient des intérêts qu’ils ne dévoilaient jamais aux militants.
Je parle sous le contrôle de mes doyens, frères et amis qui, tous, ont constaté l’opacité qui entourait le fonctionnement du mouvement, donc des intérêts tirés d’ailleurs et des prix obtenus par la sueur des militants. Et les gens qui ont rejoint le président de la république dans son projet ont constaté une volonté. Combien de fois, les autres ont rencontré le président de la République pour soutenir des intérêts cryptos personnels sans jamais informer l’opinion?
“Ceux qui ont rejoint le régime assument leur choix.”
Initiatives News : Ce qui est saisissant, c’est que vous-vous êtes tous, ou presque, retrouvés dans le camp du pouvoir, ou, à défaut, dans une espèce de neutralité, une passivité quasiment douteuse….
El Hussein DIENG: Non, il y en a qui gardent encore leur neutralité. Je veux nommer Brahim Ramdan, Diop Amadou Tijane (dont le parti n’a pas été reconnu) entre autres. Ceux qui ont rejoint le régime assument leur choix. Ils l’ont fait car ils ont constaté une volonté du pouvoir de prendre en charge les préoccupations du mouvement. Les autres qui sont restés ont aussi trouvé à leur niveau des robinets bien ouverts d’ailleurs.
“Les récépissés de deux partis politiques récemment reconnus doivent être retirés car ils divisent et ne rassemblent pas les citoyens autour de valeurs de citoyenneté et de patriotisme. Il s’agit du parti Nidal Al Watan (appel de la nation) de Daoud Ould Ahmed Aicha et du parti du Ribat National pour la défense des droits et la construction des générations de Saad Ould Louleid. La volonté de l’Etat d’assainir les partis politiques doit aller dans ce sens.”
Initiatives News : Que reprochez-vous concrètement au pacte entre IRA et SAWAB ?
El Hussein DIENG: Nous dénonçons ce pacte insultant pour la mémoire de tous ceux qui sont assassinés à cause de l’idéologie baasiste. Comment une organisation de droits de l’homme peut signer d’ailleurs alliance avec un parti politique pour des perspectives politiques? Devrait-on permettre aux associations de la société civile de signer désormais des alliances avec les partis politiques ? Il suffit aujourd’hui de parcourir la presse, les réseaux sociaux et les places publiques pour se rendre compte combien les gens sont surpris, et envahis par une déception et la trahison.
Il fallait atterrir à l’UPR plutôt qu’au SAWAB qui ne se cache pas de son extrémisme encore moins de son idéologie. C’est d’ailleurs un parti à dissoudre car à une seule connotation et versé dans l’extrémisme qui est loin de la politique de l’Etat en matière de cohésion sociale. La signature d’un tel pacte signifie pour nous que ceux qui pilotent aujourd’hui cette initiative sont fatigués du combat et sont obligés de trouver une autre issue devant la conjoncture d’autant plus que l’Etat héritier de tous ces problèmes apporte des solutions aux problèmes qui ont toujours été posés. En langage clair c’est monnayer le combat.
Initiatives News : Vous dites que SAWAB est un parti à dissoudre. N’est ce pas trop fort ? Quels faits avérés pouvez-vous citer pour asseoir cet appel à la dissolution d’un parti politique?
El Hussein DIENG: Je fais cette interview en tant que membre fondateur d’IRA et activiste des droits de l’homme. Il faut lever cette équivoque.
La dissolution de ce parti s’explique par les textes qui fondent un parti politique. Un parti ne doit pas être d’obédience extrémiste, ethnique, tribale et de coloration unique. Le parti SAWAB véhicule un discours dangereux qui a déjà sapé l’histoire et l’unité du pays. Ce même discours ne fait pas corps avec les valeurs religieuses, socioculturelles de la Mauritanie et n’honore pas le pays. Le SAWAB est à la limite assimilable au Front National français de Marine Le Pen.
Initiatives News : Le FPC de Samba Thiam et le RAG de Biram Dah abeid, n’ont pas eu droit à une reconnaissance en tant que partis politiques sous ces prétextes que vous avez cités. Est ce à dire que l’existence du SAWAB est une injustice que vous appelez le pouvoir à réparer par la dissolution?
El Hussein DIENG: Je suis de ceux qui pensent que tous les partis connus pour leur orientation extrême, ethnique ou tribale, à connotation raciale doivent être supprimés du paysage politique.
Les récépissés de deux partis politiques récemment reconnus doivent être retirés car ils divisent et ne rassemblent pas les citoyens autour de valeurs de citoyenneté et de patriotisme. Il s’agit du parti Nidal Al Watan (appel de la nation) de Daoud Ould Ahmed Aicha et du parti du Ribat National pour la défense des droits et la construction des générations de Saad Ould Louleid. La volonté de l’État d’assainir les partis politiques doit aller dans ce sens.
Un parti politique doit avoir un projet de société qui rassemble les citoyennes et citoyens autour de principes majeurs d’unité de partage et de solidarité.
Un parti où on ne voit pas toutes les composantes sociales à hauteur du pourcentage raisonnable de 30% travailler ensemble autour d’activités politiques doit être dissout parce qu’il ne reflète pas l’image que le pays a toujours incarné.
K-Tocka
cridem