Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: December 2017

La caisse noire du ministère des finances : le ministre s’explique

La caisse noire du ministère des finances : le ministre s’explique A propos du tumulte né sur les réseaux sociaux après la révélation par le ministre de l’économie et des finances de l’existence d’une caisse noire au niveau de son ministère, après une altercation avec le député Mohamed O. Babana, Mokhtar O. Djay a donné des explications.

Dans un long document posté sur sa page face book, le ministre déclare comprendre cette campagne que dirigent et entretiennent certains milieux, réaffirmant l’augmentation croissante des ennemis du régime et des réformes, c’est-à-dire ceux qu’affectent les mesures coercitives contre la gabegie.

Le ministre a précisé que l’ensemble des traitements et émoluments du directeur des impôts, varie selon les mois entre 2 et 3 millions au moins pendant la période où il occupait ce poste.

En ce qui concerne le ministre, ordonnateur d’un compte spécial pour la lutte contre la fraude et la falsification, ses revenus mensuels varient entre 5 et 6 millions d’ouguiyas.

Le ministre se réfère, pour justifier ces droits, par les articles 2,8 et 13 du décret 83-099 en date du 28 mars 1983.

Selon le ministre ce compte était débiteur de 5 millions affiche aujourd’hui un solde positif de 27 millions et tous les montants qui y ont été prélevés l’ont été dans les formes.

O. Djay ajoute que les avantages perçus par les employés du ministère des finances en Mauritanie sont les moins incitatifs comparés à ceux de leurs collègues dans les pays qui peuvent être comparés au notre.

Il ajoute qu’il avait rappelé au député le travail exceptionnel réalisé par le personnel du ministère qui a permis de passer d’un budget de 250 milliards en 2009 à 520 milliards en 2018.

Le ministre a évoqué les épithètes qu’on lui prête sur les réseaux sociaux, « tantôt ministre du recouvrement et tantôt celui chargé d’affamer le peuple », ajoutant qu’il s’agit là de qualificatifs qui l’honorent, dès l’instant où ils servent un pays que j’aime et qu’ils contribuent à la mise en œuvre d’un programme de réformes auquel j’ai souscrit et dont j’ai été convaincu.

Une diatribe est née lundi, lors d’une réunion de l’assemblée nationale entre le ministre de l’économie et des finances, Mokhtar O. Djay et le député Mohamed O. Babana, une diatribe au cours de laquelle le ministre avait révélé l’existence d’une caisse noire relevant de son département sur laquelle sont payés des primes à un certain nombre de responsables dont le ministre lui-même et le gouverneur de la banque centrale de Mauritanie, en plus de salaires pour, ce que le ministre a appelé « des informateurs et des députés ».

 

Saharamedias

 

Adhésion du Maroc à la Cedeao : ce que dit l’étude d’impact

Adhésion du Maroc à la Cedeao : ce que dit l’étude d’impact Jeune Afrique révèle le contenu de cette étude de 66 pages sur laquelle planchent les pays membres. Globalement, le Maroc est le bienvenu mais son adhésion à ce marché commun doit se faire d’une façon progressive.

« Pour ce qui est de l’adhésion à part entière du Maroc à la Cedeao, de la Tunisie en qualité d’observateur et de la Mauritanie comme membre associé, le sommet a mis en place un comité composé des présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian pour adopter les termes de références et superviser l’étude approfondie des implications de cette adhésion ».

Voici ce qu’ont convenu les chefs d’État africains à l’issue du 52ème sommet de l’organisation régionale, réuni le 16 décembre à Abuja. Jeune Afrique a pu accéder à l’étude d’impact soumise aux chefs d’État qui ont participé au sommet d’Abuja.

  Elle est globalement positive pour le Maroc, mais soulève un certain nombre de freins et de contraintes, essentiellement liées au décalage entre l’économie marocaine et celle de certains pays de la région. En voici les principales conclusions.

Craintes de déséquilibre

Tout d’abord, côté procédure juridique, rien n’empêche l’adhésion du Maroc à ce regroupement régional. Il suffit d’un acte additionnel au traité fondateur qui n’exclut pas la possibilité d’adhésion d’un nouveau membre.

Ensuite, en cas d’acceptation du Maroc, les questions relatives à la libre circulation des personnes et des biens, le droit de résidence et d’établissement, la monnaie unique ainsi que les aspects techniques de tout genre, exigent un délai de transition.

Sur ce point, le Maroc « prendra en compte les préoccupations économiques des pays de la zone en leur permettant de protéger leurs secteurs fragiles », a assuré à Jeune Afrique une source diplomatique, qui avance l’idée d’appliquer une méthode comparable à celle à l’oeuvre dans le cadre de l’accord d’association Maroc – Union européenne (UE). En clair, les 15 pays de la zone Cedeao pourront accéder librement au marché marocain, sans réciprocité automatique, et ce, pendant le temps que souhaite la Cedeao.

Questions de compétitivité

Sur le plan économique, l’adhésion du Maroc serait globalement bénéfique, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie, dans lesquels le royaume a réalisé des avancées.

« Le marché de l’élevage et des produits laitiers semble offrir une opportunité lucrative pour les États-membres actuels de la Cedeao en raison de tarifs d’importation relativement bas. Cependant, il reste beaucoup à faire au niveau des pays de la zone pour que leurs exportations dans ce secteur puissent être compétitives », indique l’étude.

Au niveau industriel, en raison des différences de développement entre le Maroc et d’autres pays de la zone, il est nécessaire de mettre en place des mesures de mise à niveau pour les industries des États-membres.

D’après nos sources diplomatiques, le royaume est prêt à participer à la réalisation des grands projets identifiés par la Cedeao, à la mise à niveau de l’agriculture et à la co-localisation dans l’industrie.

Sahara occidental, facteur de division

Du point de vue politique, l’étude d’impact souligne certes que le Maroc joue un grand rôle dans la région, notamment dans les domaines de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme.

Mais elle attire aussi l’attention des chefs d’État de la Cedeao sur la nécessité d’anticiper la manière de traiter la question du Sahara occidental. Car « elle constitue un potentiel facteur qui pourrait créer des divisions entre les États membres actuels dans le cas où le Maroc deviendrait membre ». 

Enfin, l’étude d’impact relève que la demande d’adhésion du Maroc pourrait inciter d’autres pays à le faire. De fait, la Cedeao devrait réexaminer de plus près ces pré-conditions d’adhésion.

Pour résumer, si rien n’empêche l’acceptation du Maroc au sein de la Cedeao, il faudra des mesures transitoires accompagnés d’une mise à niveau de certaines économies de la région pour bénéficier équitablement du marché commun.

Par Nadia Lamlili

Jeune Afrique

Mali : Amadou Toumani Touré rentre de son exil au Sénégal dimanche

content_imageL’ancien président Amadou Toumani Touré rentre de son exil de près de 6 ans au Sénégal dimanche prochain, a -t-on appris de sources concordantes proches de l’ancien président qui dirigé le Mali entre 2002 et 2012.

‘’Amadou Toumani Touré se prépare pour le retour au bercail,’’ a confirmé a APA Nouhoum Togo secrétaire à l’organisation du parti pour le développement économique, social (PEDS),  la formation politique des héritiers de l’ancien président malien.

Togo a tenu à préciser que ‘’ ce retour est prévu dimanche aux environs de 12 heures à l’aéroport de Bamako.’’

Ce sera la fin de l’exil de l’ancien président malien au Sénégal où il a été contraint de se rendre après le coup d’état qui l’a chassé du pouvoir le 22 mars 2012.

Cette information est aussi confirmée par un communiqué du PDES en date du 17 décembre.

Le document stipule que : ‘’suite à la sollicitation du PDES lors de la conférence de presse tenue le samedi 02 décembre 2017, le président de la République, son excellence El Hadj Ibrahim Boubacar Keita réagit favorablement au retour de l’ancien président Amadou Toumani Touré’’.

‘’De source officielle, le président Ibrahim Boubacar Keita a convenu avec son jeune frère, le président Amadou Toumani Touré, du retour de ce dernier dans son pays’’, ajoute le texte.

Le PDES se félicite par ailleurs de ce geste de réconciliation.

Auteur: Apanews – Apanews

Laser du lundi : L’adhésion du Maroc désintègrera l’intégration avancée de la CEDEAO (Par Babacar Justin Ndiaye)

Laser du lundi : L’adhésion du Maroc désintègrera l’intégration avancée de la CEDEAO (Par Babacar Justin Ndiaye) Dakar Actu « Ecrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la géographie ». Cette citation amusante et savante de Daniel Pennac, éclaire le cap de la chienlit et du délitement vers lequel l’adhésion du Royaume chérifien propulsera la CEDEAO, la communauté ouest-africaine en voie d’intégration très avancée.

En effet, le Maroc qui est entrain d’écrire son Histoire immédiate, veut surfer sur une hérésie géographique et se mouvoir sur un tremplin géopolitique, dans le but de conforter ses intérêts vitaux de tous ordres.

Conséquence : le critère géographique, notamment spatial, ayant présidé au surgissement de ce cadre d’intégration et à la détermination de son sigle – à savoir l’étendue et les limites de l’Afrique de l’Ouest – est, d’emblée, piétiné par la demande d’adhésion déposée par le gouvernement de Rabat.

Avant de pulvériser ou de plaider la cause du Maroc, rendons, d’abord, ses droits à la géographie qui – au gré des agendas politiques et des calculs stratégiques – est tantôt physique, tantôt plastique, parfois élastique et, souvent, en caoutchouc. Le summum de la pagaille est illustré par la non-acceptation du Sénégal dans le G5 Sahel et, a contrario, la bénédiction rampante de la candidature du Maroc, par les instances de la CEDEAO qui, elle-même, compte trois Etats membres de la nouvelle organisation militaire du Sahel : le Burkina, le Mali et le Niger.

C’est l’âge d’or du charlatanisme géographique qui – sous des dehors de volontarisme politique, économique et diplomatique – pollue et, in fine plombe l’intégration recherchée et salvatrice. Certes, l’intégration économique sera toujours à la remorque des choix et/ou des volontés politiques. Mais via quel filtre géographique accueillera -t-on éventuellement le Royaume chérifien et sur quel terrain miné ou dépollué installera t-on la CEDEAO lestée d’un Maroc confronté à un faisceau de servitudes géopolitiques ? Une pincée de questions ardues qui génèrent un clivage entre des chefs d’Etat qui souhaitent la bienvenue au candidat et d’autres qui se montrent moins accueillants. Les discussions d’Abuja qui ont débouché sur le report (janvier 2018) en sont illustratives.

Au demeurant, le débat est bien biaisé et mal étagé. Avant de faire l’inventaire des avantages et des inconvénients de l’irruption du mammouth marocain dans l’espace des micro-marchés d’Afrique de l’Ouest, il fallait, au préalable, clôturer le débat de base qui crédibilise ou décrédibilise toute candidature. En d’autres termes et en français facile : où est le Maroc ? Le Maroc est dans le Maghreb, en bordure de la Méditerranée (à 15 kilomètres de l’Europe par le détroit de Gibraltar), avec une large façade sur l’Atlantique. Ce n’est pas tout.

Le Maroc n’a aucun contact physique, aucune frontière avec un pays membre de la CEDEAO. Le Royaume est séparé du Sénégal et du Mali, par la Mauritanie (pays ayant quitté la CEDEAO) et par le territoire du Sahara Occidental dont le destin – encore en équation diplomatique, militaire et juridique – n’est toujours pas scellé au regard du Droit international et au niveau des Nations-Unies. Sous cet éclairage-là, envisager l’adhésion puis offrir un siège au Maroc, c’est se faire le complice, le sous-marin et le cheval de Troie d’une obscure opération de noyautage de la CEDEAO. Une infiltration marocaine qui draine autant de visées géopolitiques que d’objectifs économiques.

Les économistes, les banquiers et les industriels ont recensé les aspects funestes et les facettes favorables d’une adhésion du Maroc. Pour être complet, il est donc temps de cerner les incidences géopolitiques et/ou géostratégiques d’une irruption chérifienne dans l’espace CEDEAO. A cet effet, un regard appuyé sur la mappemonde, renseigne fort bien sur les ressorts de ce besoin vital d’expansion marocaine vers l’Afrique au sud du Sahara.

Visiblement, le Maroc est encagé. L’Est du Royaume est durablement verrouillé par la rivalité atavique avec l’Algérie. Au Nord, les enclaves sous souveraineté espagnole de Ceuta et Melilla, ne lui laissent qu’une lucarne sur la Méditerranée et en direction de cette Europe qui a repoussé sa demande d’adhésion à l’UE, antérieure à sa demande d’adhésion à la CEDEAO. Au Sud, la RASD reconnue par l’Union Africaine (camouflet diplomatique) et la Mauritanie (très ombrageuse sur les questions de souveraineté) dressent des parois et parachèvent l’étouffement.

Du coup, l’antidote bienvenu et retenu par les conseillers du Roi, est d’enjamber la Mauritanie puis de se déployer en Afrique de l’Ouest, en faisant du Sénégal, la porte d’entrée et, surtout, le poisson-pilote de ces grandes manœuvres. Ainsi ont carburé les stratèges du Palais royal dont le dernier Mohican de l’ère Hassan II, est le très intelligent André Azoulaye, père de la nouvelle directrice générale de l’UNESCO.

Avec un statut de membre à part entière de la CEDEAO, le Maroc se donnera de lointains leviers et parachutera son influence dans une zone où il prendra à revers l’Algérie. Y compris jusque dans le Sahel ; puisque la CEDEAO compte deux Etats frontaliers de l’Algérie : le Mali et le Niger. Tenez ! Si le Maroc avait intégré la CEDEAO, en 2011, les Forces Armées Royales (FAR) auraient dépêché des bataillons au sein de la Mission de la CEDEAO au Mali (la MICEMA) qui est la devancière de la MINUSMA.

On aurait été dans un cas de figure stratégique où des militaires marocains campent au Nord-Mali qui correspond au flanc-Sud de l’Algérie. Un décor de tensions et d’étincelles : l’armée marocaine face à Tindouf et un contingent chérifien (sous la bannière de la CEDEAO) face à Tamanrasset. Bonjour le casus belli automatique ! L’Algérie aurait instantanément riposté en déstabilisant totalement le Mali, terre d’accueil d’une Force de la CEDEAO ayant une composante marocaine, sur sa frontière méridionale. Dieu sait que l’Algérie a des capacités de nuisances considérables au Sahel. Il s’y ajoute que l’arrivée du Maroc polluera le climat diplomatique, jusque-là vivable et gérable à l’échelle des 15 Etats. En effet, il existe, à propos du Polisario, une ligne de partage entre des pays pro-marocains (cas du Sénégal) et d’autres qui ont une politique étrangère assez bienveillante envers la RASD ; tels le Nigeria et la Guinée-Bissau.

Par ailleurs, les observateurs sont enclins à stigmatiser une démarche manifestement opportuniste (froidement calculée) du Maroc. Lorsque la CEDEAO voyait le jour, au milieu des années 70, le Maroc, membre de la Ligue Arabe, – après avoir dépêché un bataillon sur les hauteurs du Golan, en Syrie, durant la guerre du Kippour – s’est lancé dans une partie de poker avec l’Espagne et la Mauritanie de Moctar Ould Daddah, en vue d’arracher le Sahara Occidental, des griffes d’un Général Franco agonisant à Madrid.

En 1980, date de l’adoption du Plan de Lagos (pierre angulaire de la politique communautaire), le Maroc avait la tête, ailleurs. En 1989, Rabat ignore royalement la CEDEAO, pourtant vieille de quatorze ans, et adhère à l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Déboires et échecs au Maghreb. A partir de 1990, le Royaume chérifien a multiplié les efforts, afin d’intégrer l’Union Européenne ou – à défaut – de nouer des relations privilégiées via des accords jamais signés avec un Etat non européen. Nouvel échec. Preuve que le destin de la CEDEAO a longtemps été le cadet des soucis des dirigeants marocains. Par conséquent, ce soudain regain d’intérêt pour l’Afrique de l’Ouest décuple les réflexions des analystes et aiguisent les lasers des chroniqueurs.

Un cadre d’intégration n’est pas un moulin. Les portes d’entrée de l’UE, de la CEDEAO, de l’ALENA et du Pacte Andin (pays sud-américains de la cordillère des Andes) ne sont ne sont pas sans clé ni verrou. Quelques leçons d’Histoire récente sont encore fraiches dans les mémoires. Durant de longues années, le Général De Gaulle s’est opposé à l’entrée de la Grande Bretagne dans le marché commun. Pourtant, c’est la largeur de la manche qui sépare l’Angleterre des côtes françaises. Pour le Président français d’alors, l’Angleterre est la perfide Albion, plus orientée vers l’océan que vers le vieux continent.

Donc plus attachée à l’Amérique qu’à l’Europe. Aujourd’hui, le BREXIT donne amplement raison à un De Gaulle visionnaire. Dans cet ordre d’idées, le blocage de la Turquie aux portes de l’UE – pourtant accueillante pour les ex-pays communistes de l’Est, comme la Pologne et la Hongrie etc. – prouve que les critères d’adhésion dans un cadre d’intégration sont pluriels : économique, identitaire et civilisationnel. La Turquie n’étant pas de civilisation judéo-chrétienne, on l’accepte uniquement dans l’OTAN (organisation militaire anti-soviétique et, aujourd’hui, anti-russe), à cause de sa puissante armée et de sa posture de jointure entre l’Asie et l’Europe.

« Le prochain Etat membre de la CEDEAO, après l’adhésion du Maroc, en janvier 2018, ce sera la Nouvelle-Zélande ». Voilà une boutade dont il ne faut pas rire. Après tout, la boutade est le prolongement des pensées sérieuses par la plaisanterie. Le fait que le Maroc – suffisamment maghrébin et indiscutablement méditerranéen – veuille devenir un pays tropical et, plus tard, équatorial ou austral, n’est-ce pas, en soi, ahurissant ?

C’est justement, pour stabiliser définitivement les lignes géographiques englobant des aires économiques très viables que le Président Senghor, préconisait, dans une interview accordée à Philippe Decraène du journal « Le Monde », une restructuration plus équilibrée de la CEDEAO écrasée par l’immense marché nigérian. Senghor suggéra la création d’une « Communauté Economique des Etats de l’Afrique Atlantique » (CEEAA) qui irait de Nouakchott à Matadi (Bas-Zaïre ou Bas-Congo).

Ainsi la riche et grande RDC contrebalancerait le géant nigérian. Idée infiniment plus pertinente, au plan économique, que l’adhésion du Maroc. Et moins périlleuse, au chapitre géopolitique.

Le Maroc devra attendre avant d’adhérer à la Cédéao

Le Maroc devra attendre avant d'adhérer à la CédéaoRFI – Si à la veille du sommet de l’organisation à Abuja, samedi, on présentait le report de l’adhésion du Maroc comme un léger contretemps, il semble que les choses soient plus problématiques.

Lors du sommet de Monrovia en juin, le royaume chérifien avait obtenu un accord de principe à son adhésion. Mais à mesure que l’échéance approchait, les réticences se sont fait de plus en plus entendre. « Le ton a changé par rapport à Monrovia. Il n’y a plus la même verve » commente un ministre.

« A Monrovia c’était un “oui, mais », raconte un participant au sommet de juin. « Oui sur le principe. Mais il fallait notamment faire évoluer le traité fondateur de la Cédéao. Cette adaptation aurait du avoir lieu avant Abuja mais ça n’a pas été fait » ajoute-t-il.

Selon les textes, en effet, la Cédéao concerne la région ouest-africaine. C’est à dire une région définie juridiquement par l’espace géographique couvert aujourd’hui par 16 pays, à savoir les 15 membres de l’organisation plus la Mauritanie.

Le Nigeria, 70% du PIB de la Cédéao, est souvent présenté comme le plus frileux à l’adhésion marocaine. « Mais il n’y a pas que le Nigeria, explique un ministre ouest-africain.

C’est un peu le cas de tout le monde, et surtout les quatre premières économies de la région [Côte d’Ivoire, Ghana, Sénégal, ndlr] qui pourraient pâtir de l’entrée du Maroc ».

Le Sénégalais Macky Sall a été publiquement interpellé sur cette question par le patronat sénégalais le mois dernier, qui ne cachait pas son inquiétude. « Les hésitations des Etats augmentent en même temps que les réactions des milieux d’affaires des différents pays. Et ces difficultés ralentissent le processus », remarque un haut diplomate.

A Abuja, les chefs d’Etat n’ont pas fixé d’échéance pour un éventuel sommet extraordinaire. Ils se donnent simplement du temps pour plancher sur l’imposante étude d’impact sur l’adhésion du Maroc.

 

rfi