Daily Archives: 10/05/2017
Commune de Dar El Barka : des agriculteurs dénoncent des tentatives d’accaparement de leurs terres
Le Quotidien de Nouakchott – Des représentants de localités de la commune de Dar El Barka (Brakna) ont alerté les autorités mauritaniennes contre « de sourdes convoitises de leurs terres.» Cette alerte a été lancée mardi 09 mai à Nouakchott.
Dans une déclaration intitulée « non à l’accaparement de nos terres » ces agriculteurs de la commune de DAR El Braka, accompagnés de représentants de ROSA (réseau des organisations nationales pour la sécurité alimentaire), ont fait état de « la venue en avril 2017 de missionnaires du gouvernement dans leurs champs. »
Il s’agit «de la ministre de l’agriculture, de son conseiller technique accompagné du Wali du Brakna, du Hakem de Boghé et du Chef d’arrondissement de Dar El Barka. »
Autres fait relevés par les représentants de ces localité de la commune de Dra El Barka « une expérience de culture de pommes de terres sur 20 hectares, réalisées par une société privée a échoué du fait de la salinité de l’eau prélevée a partir d’un sondage. » et « récemment, une équipe de topographes est venue étudier la possibilité d’extension dudit projet sur 250 hectares avec système d’irrigation a partir du fleuve. »
Selon Si Ould Yeli, responsable des localités concernées « lors de ces diverses missions et opérations, les autorités centrales, les autorités locales et les missionnaires techniques n’ont pas communiqué avec la population pour expliquer l’objet de ces opérations. »
Les agriculteurs lancent un appel aux autorités et a l’opinion publique pour que « cessent- ces tentatives d’accaparement de leurs champs qui étouffent les populations. »
Ils réaffirment leur disposition au dialogue et à l’écoute « de toute opération qui les associe et qui tient compte de leurs droits fonciers et leurs intérêts. »
En Septembre 2015, des représentants des populations de Dar El Barka (Brakna) avaient rencontré le premier ministre Yahya Oulmd Hademine à Nouakchott au sujet de 3200 hectares de terres louées pour usage agricole à l’autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole (AAAID).
Le premier ministre avait annoncé aux représentants des populations que « l’AAAID lui a notifié par écrit son renoncement au projet d’exploitation de ces terres ».
cridem
Atteintes à la circulation des personnes et manipulation du fichier national
Note d’information
Les restrictions des libertés du citoyen mauritanien ainsi que les atteintes aux facultés d’association, de réunion et d’expression constituent des violations graves des Droits humains, devenues monnaie courante sous le pouvoir du Général-président Mohamed Ould Abdel Aziz. Ira – Mauritanie vient d’en faire les frais, comme il est d’usage depuis sa création. Cependant, le dernier incident révèle la cristallisation du conflit d’intérêts et de destin, entre les acteurs de la domination et la dynamique de l’égalité. La profondeur du clivage croît, de jour en jour, pour culminer à l’approche de l’élection présidentielle en 2019.
1. Les faits
Le 7 mai 2017, le Président Biram Dah Abeid arrivait à Gouraye (41 kilomètres de Sélibaby, Guidimakha) en provenance de Dakar, à la suite d’un périple dans le Monde libre. Il trouvait la localité en état de siège, fermée aux visiteurs par d’imposantes forces de police, de gendarmerie et de la garde nationale. L’accès à la rive du fleuve où accostent les pirogues venues de Bakel (Sénégal) était bloqué et interdit, même aux autochtones. Cette situation rocambolesque, prévalait depuis la veille, sur les instructions du Gouverneur de la région de Guidimakha, Oumar Amadou Diallo. Il appert, des moyens déployés et de l’envergure de la mise en scène, que les ordres provenaient des hautes sphères de l’Etat : il fallait empêcher tout rapport tangible de Biram Dah Abeid, avec les populations locales, sous peine, sinon, d’étaler la vulnérabilité d’un régime dont les armes, enrobées de mensonges et de tromperies ne comportent plus d’effet dissuasif.
Qu’est ce qui a pu provoquer une telle fébrilité de la part des autorités ?
2. De la dramatisation, comme réflexe
Au début, l’on se souvient d’une banale invitation, de Biram Dah Abeid, par des communautés villageoises. Ce dernier était convié à se rendre dans les communes de Diaguily, Diogountouro, Coumba Ndaw, Sélibaby, Gorilakhé et Dafort avec, à cette étape, la participation des populations de Bouanze.
En effet, une semaine avant la date du 7 mai, une mission d’IRA – Mauritanie en charge de l’identification biométrique et de la sensibilisation, se rendait au Guidimakha ; dès son arrivée à Sélibaby, se déployait une surveillance accrue sur les domiciles des responsables de l’organisation, susceptibles d’héberger ou d’assister les visiteurs dans leur mission. Le 1er mai, le périple se poursuivait à Gouraye, le lieu-dit par lequel le président du mouvement devait revenir en Mauritanie; la perspective d’une conjonction des deux évènements inspirait, aux forces de l’ordre et à l’administration régionale, une certaine fébrilité et une perte immédiate de courtoisie. Après plusieurs tentatives d’injonction infructueuse, le Préfet de Gouraye, Mohamed Ould Babah, transmit, aux participants, par la voix d’un Commissaire, l’ordre du Gouverneur à rallier Sélibaby avant midi ; là, se tenait une réunion exceptionnelle de sécurité, comprenant, outre les susdits, le Directeur régional de la sûreté, le Commandant de la compagnie de gendarmerie, le Commandant du groupement régional de la garde nationale, ainsi que d’occultes « conseillers ». A l’issue d’échanges de plus d’une heure d’horloge, il a été convenu, avec le Gouverneur, que la mission pouvait continuer ; selon lui, seules les manifestations publiques requerraient, au préalable, des autorisations.
3. Contre-ordres et cacophonie
Trois heures après avoir pris congé du Gouverneur et de son équipe, la mission regagnait Ghabou ; là, à la stupéfaction des visiteurs, le Commissaire et le Préfet vinrent professer que les leaders d’IRA – Mauritanie devraient retourner à Sélibaby, en vertu d’une interdiction de séjour, bien entendu non-écrite ; devant le refus obstiné, la police procède à leur interpellation et les conduit au commissariat ; dès le lendemain, les voici forcés de quitter Ghabou, sous escorte; ensuite la gendarmerie assura la relève jusqu’aux frontières entre le Guidimakha et le Gorgol. Les deux corps officiaient à visage découvert.
De même, les membres du bureau de la section IRA de Gouraye, mis en place deux jours avant et les militants et sympathisants qui s’apprêtaient à accueillir Biram Dah Abeid ne furent épargnés. Les Préfets, de Sélibaby Mohamed Yahya Ould Sidi Yahya, de Gouraye Mohamed Ould Babah et de Ghabou Beiba Ould Maouloud entreprirent, dès lors, des tournées dans les villages où le président d’IRA – Mauritanie était attendu ; durant les réunions avec les notables, ils menaçaient ces derniers, de « conséquences graves » s’ils s’avisaient de recevoir l’hôte.
C’est dans ce contexte que Biram Dah Abeid atteint Gouraye, le 7 mai. Les nombreux responsables et jeunes venus l’accueillir, de Nouakchott et d’autres départements du Guidimakha, sont bloqués à l’entrée de Sélibaby. Aux journalistes retenus à Tachott – Cheikh Haidara, Mamadou Thiam et Mehdi Ould Lemrabott, respectivement des journaux l’Authentique, le Calame et Mushahid – l’administration signifie une restriction provisoire de déplacement : durant les quarante-huit heures à venir, elle défendait, à tout non ressortissant du Guidimakha, de se rendre à Sélibaby et au-delà. Pourtant, à l’exception des mises en demeure et résidence surveillée, il n’existe, dans le droit mauritanien, aucune clause de limitation de déplacement, hors décision de justice.
4. Un Etat à genoux
Biram Dah Abeid est aussitôt détenu au commissariat ; ensuite, le véhicule bloqué à l’entrée de la ville reçoit l’autorisation de le chercher pour le conduire, sous bonne escorte des éléments de la gendarmerie, jusqu’à Sélibaby ; là, un autre peloton prend la relève vers le Brakna, par Mbout et Kaédi. A Boghé, le commissaire, accompagné de policiers, vint exercer la contrainte contre les militants et sympathisants venus saluer les expulsés du Guidimakha. Profitant de l’exiguïté de la bretelle de la ville d’Aleg, les hommes en armes obstruaient le passage devant le convoi ; ainsi, empêchaient-ils la rencontre de Dah Abeid, avec des centaines de partisans, réunis, dans le chef-lieu du Brakna, depuis les primes heures.
Après avoir remué tout le Guidimakha pendant une semaine, assortie d’intimidations sur les habitants des villages où le président Biram Dah Abeid devait se rendre, les autorités soumirent les membres des instances locales d’IRA au chantage de « sanctions sévères ». La plupart ne semblent céder à la pression, ceux en charge de l’administrer ayant manifestement perdu de leur aptitude à dissuader. Il convient de retenir, ici, la démotivation des agents assignés à l’application de l’autorité publique ; sur les postes de contrôle, à l’entrée des villes ou en rase campagne, les hommes en uniforme, dépenaillés, amaigris, n’incarnaient plus que le fantôme évanescent d’un résidu d’Etat dont la consistance s’amenuise au fil des épreuves. Les policiers, gendarmes et gardes croisés le long du trajet de retour à Nouakchott inspireraient la pitié s’ils ne rappelaient la filiation, par la chaine de commandement, entre eux et les tortionnaires des années d’épuration ethnique.
Dans le cas présent, les autorités mauritaniennes, comme à l’accoutumée, ont échoué dans leur tentative de faire taire IRA – Mauritanie ; elles perdent une bataille, une de plus. Les militants du mouvement sont plus que jamais déterminés à continuer le combat de la dignité à recouvrer, qui est la lutte non-violente, contre la survivance protéiforme de l’esclavage et pour le droit à l’enrôlement biométrique.
En prévision de l’alternance au sommet de l’Etat en 2019, la problématique de l’accès aux documents administratifs relève d’un enjeu fondamental, celui de la consolidation de la démocratie ; avec un système de filtrage qui favorise la bureaucratie et la complication, l’hégémonie ethno-tribale se perpétue par la limitation du vote citoyen ; tout est entrepris afin de continuer à exclure une majorité de mauritaniens, de la faculté d’exprimer leurs suffrages. Oui, l’état-civil actuel reproduit les discriminations, avec un outil scientifique. En Mauritanie, l’exclusion, désormais sophistiquée, s’opère grâce à une base de données suprématiste laquelle prospère sous couvert d’anonymat.
Nous sommes déterminés à faire sauter le verrou parce que nous en avons compris les finalités.
Nouakchott, le 10 mai 2017
La commission de communication
le calame
DONALD TRUMP RENVOIE JAMES COMEY, LE PATRON DU FBI EN CHARGE DE L’ENQUETE SUR SES LIENS AVEC LA RUSSIE
James Comey avait lancé en juillet 2016 des investigations sur la possible collusion entre l’équipe de campagne de Trump et Moscou.
Contre toute attente, Donald Trump a limogé ce mardi 9 mai James Comey, patron du FBI, la police fédérale américaine.
“Le FBI est l’une des institutions les plus respectées de notre pays et aujourd’hui marquera un nouveau départ pour l’agence-phare de notre appareil judiciaire”, a indiqué le président américain dans un communiqué.
“Si j’ai apprécié que vous m’ayez informé, en trois occasions distinctes, que je ne faisais pas l’objet d’une enquête, je suis cependant d’accord avec l’analyse du ministère de la Justice selon lequel vous n’êtes pas capable de diriger de manière efficace le Bureau”, ajoute-t-il. La recherche d’un nouveau directeur du FBI débute “immédiatement”, a précisé la Maison Blanche.
Cette annonce est un vrai coup de théâtre. Plusieurs membres du FBI ont annoncé ne pas avoir été mis au courant du renvoi surprise de l’homme qui était en particulier en charge de l’enquête sur les liens éventuels entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. Comey lui-même l’a appris par la télévision, pensant d’abord à une farce, révèle le New York Times.
Dans une lettre rendue publique, le nouveau ministre de la Justice explique avoir recommandé à Trump de limoger le patron de cette agence pour la façon dont il a géré l’affaire des emails de Hillary Clinton pendant la campagne présidentielle 2016.
Il est notamment reproché au directeur du FBI d’avoir conclu au mois de juillet que l’enquête sur la messagerie électronique de la candidate démocrate devrait être close sans que Clinton ne soit poursuivie mais aussi d’avoir annoncé que le dossier allait être rouvert 11 jours avant l’élection.
Une argumentation surprenante venant du camp Trump car c’est exactement ce comportement que Hillary Clinton tient pour responsable de sa défaite face au milliardaire new-yorkais.
Ex-procureur fédéral et ancien vice-ministre de la Justice, James Comey, 56 ans ans, a longtemps été encarté chez les républicains mais il avait été nommé par l’ancien président démocrate Barack Obama à son poste actuel. Les directeurs ayant un mandat de 10 ans pour éviter de changer au gré des élection et d’apparaître comme étant partiaux, Donald Trump lui avait demandé de rester en fonction à son arrivée au pouvoir le 20 janvier.
Comey était cependant dans le collimateur de l’administration depuis plusieurs semaines après son audition publique devant le Congrès pendant laquelle il avait enterré la rumeur lancée par Trump que Barack Obama aurait placé sur écoute la Trump Tower et surtout confirmé le lancement fin juillet 2016 d’investigations sur une éventuelle “coordination” entre des membres de l’équipe de Trump avec le gouvernement russe.
Si les démocrates auraient pu se réjouir de ce départ après les bâtons que Comey avait mis dans les roues de la candidature de Clinton avec l’affaire des emails, beaucoup sont particulièrement inquiets de l’avenir maintenant réservé à l’enquête sur les possibles collusions avec la Russie.
Un ancien porte-parole de Hillary Clinton a commenté sur CNN avoir peur que “ce renvoi signifie que l’on ne saura jamais la vérité sur le dossier russe” car il reviendra au président de nommer la personne qui reprendra l’affaire en main.
Un sénateur démocrate qui siège au comité sur le renseignement a lui demandé à ce que Comey “vienne immédiatement témoigner de l’avancement de l’enquête au moment où il a été limogé”. Même chez certains républicains, la situation dérange. Le sénateur John McCain, qui n’hésite jamais à critiquer Trump, s’est dit “déçu” et a répété son appel à la création d’une commission d’enquête parlementaire spéciale sur les liens avec Moscou.
“Mais est-ce que quelqu’un croit sérieusement que Donald Trump a renvoyé l’homme à la tête de l’enquête sur ses liens avec la Russie parce qu’il a été injuste envers Hillary?” a tempêté de son côté Elizabeth Warren, sénatrice devenue une figure de la gauche anti-Trump.
James Comey devient le second directeur du FBI à être renvoyé, comme le rappelle USA Today. Avant lui, seul William Sessions avait été limogé en 1993 par Bill Clinton pour des problèmes d’éthique.
Maxime Bourdeau
Source : Le HuffPost