Monthly Archives: March 2017
Le FNDU déterminé à faire échec à la consultation référendaire
Le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU-une coalition de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes) a exprimé sa détermination à faire échec à un référendum prévu en Mauritanie au cours des prochains mois, vendredi à l’occasion d’une conférence de presse.
Mercredi soir, le chef de l’État mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé l’organisation d’un référendum en vue de l’approbation d’une série de réformes constitutionnelles acceptées à une écrasante majorité par les députés, mais rejetées par les sénateurs.
Lors de cette rencontre avec la presse, les responsables du FNDU, notamment maître Mahfoudh Ould Bettah, ancien ministre de la justice et ex bâtonnier, ont affirmé que «le recours à l’article 38 de la constitution du 20 juillet 1991 et ses textes modificatifs, pour aller vers un référendum est une démarche qui relève d’un forcing. Car cette disposition est verrouillée par le titre XI contenant les articles 99, 100 et 101, qui définissent de manière explicite et exclusive les voies et moyens de toute révision constitutionnelle ».
Sur la base de ce constat juridique, le FNDU affiche « une volonté inébranlable de se dresser fermement contre un nouveau coup d’état et de mener toutes les formes de lutte pour le faire échouer ».
Le collectif « appelle « toutes les forces patriotiques à s’unir et conjuguer leurs efforts dans un sursaut national en vue de barrer la route au plan de Mohamed Ould Abdel Aziz, visant à s’approprier le pays par un coup d’état permanent contre la légalité et les institutions de la République ».
Au cours de cette rencontre, le FNDU a rappelé « sa considération pour les forces armées et de sécurité » et exprimé son rejet de toute instrumentalisation de celle-ci dans des luttes politiques et électorales, contrairement à leur mission de défense des institutions de la République face aux coups d’état, au totalitarisme et au despotisme ».
Pour faire échec au projet de référendum, le FNDU entend s’opposer à la convocation du collège électoral par le gouvernement. Le collectif empruntera par la suite toutes les voies juridiques de recours une fois cette étape franchie.
Les réformes constitutionnelles défendues par le chef de l’Etat mauritanien portent sur la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, le changement des symboles nationaux (drapeau et hymne), la suppression de la Haute Cour de Justice (HCJ) et du Haut Conseil Islamique (HCI).
le calame
“Pour une Mauritanie laïque”, un appel de plus en plus convainquant (vidéo)
Pour contrecarrer l’exploitation abusive de l’Islam ( religion du juste milieu, de la tolérance, de l’ouverture, de la justice et de l’égalité sociale), par des obscurantistes extrémistes, des jeunes Mauritaniens ont créé à travers les réseaux sociaux, un mouvement dénommé : “Pour une Mauritanie laïque” qui s’affirme de plus en plus.
Ces jeunes lancent présentement une vaste campagne médiatique pour s’imposer sur l’échiquier national et convaincre les citoyens puis l’Etat, d’instituer constitutionnellement la laïcité ( العلمانية ) – qui signifie en arabe : “pouvoir du savoir” – , comme système de gestion de l’Etat en Mauritanie.
Dans cette campagne entamée sur les réseaux sociaux puis plus récemment sur les ondes radios et les plateaux de télévision, les blogueurs – ce sont eux les initiateurs du mouvement-expliquent clairement et simplement que :
L’islam est une religion de tolérance et non une religion d’extrémisme.
La religion est une relation sacrée personnelle entre chaque individu et son Dieu
La laïcité est : » Le pouvoir du savoir » c’est à dire : La gestion des phénomènes et affaires de la vie par voie de connaissances, sciences et érudition.
On ne vote pas pour le président de la république pour entrer au paradis, mais pour l’amélioration des choses de la vie courante : santé, éducation, sécurité etc…
La laïcité est depuis longtemps compatible avec l’Islam, en ce sens que le prophète Mohamed ( prières d’Allah sur Lui), traitait et distribuait l’aumône aux non religieux, notamment les juifs et que dès l’an 38 de l’hégire le Khalife Maaouiya Ibn Souviane a séparé publiquement l’imamat de la mosquée (Prières des fidèles et affaires religieuses) de la grande Imamat : celle de la gestion politique, sociale et administrative ( dualité similaire au sommet, entretenue par les gens de Chinguiti (Echenaghita), depuis la création de cette ville, jusqu’à l’accession du pays à indépendance nationale).
Dans le monde musulman, on compte quinze Etats laïcs de par leur constitution, dont la Turquie, le Sénégal, le Bangladesh, Kosovo, le Tchad etc..Et seulement trois états religieux : l’Arabie Saoudite, l’Iran et Daech.
Tous les maux actuels de la Mauritanie lui viennent de cet amalgame entre religion, tradition, modernité, bédouinisme et analphabétisme :
Un terrain fertile que les opportunistes de tout bord cultivent et récoltent à la « Seyba » (anarchie ) d’antan. Quiconque s’autoproclame : « défenseur » de la religion, du prophète, des bonnes mœurs, des « Gens de la maison », des grandes tentes , de la résistance etc…
Un terrorisme intellectuel s’est imposé, étouffant toute velléité créatrice et couvant des énergies considérables de jeunes, femmes et adultes.
La corruption, clientélisme, tribalisme , ethnicisme etc…gangrènent les esprits, bloquent le développement économique et culturel, déchiquettent le tissu social et menacent la souveraineté nationale.
Beaucoup de sujets que les jeunes de “Pour une Mauritanie laïque” abordent avec civilité, intelligence et trouvent que la porte de sortie de ces situations difficiles, consisterait à proclamer constitutionnellement la Mauritanie : “état laïc”.
Ely Salem Khayar
Youtube:
https://www.youtube.com/watch?v=RtljZscmeRQ
adrar-info
Mauritanie : Vers la formation d’un gouvernement élargi à l’opposition dialoguiste
Tawary – Le président mauritanien, M. Mohamed Ould Abdel Aziz serait sur le point de former un gouvernement élargi aux partis d’opposition ayant participé au dialogue national inclusif, apprend-on.
Selon des sources particulières de l’Agence Tawary d’Informations, le président est entrain de reformer son entourage politique et de s’ouvrir davantage aux partis politiques notamment El Wiam et APP.
Et le site d’information legwareb.info d’écrire que la majorité présidentielle traverse un marasme politique aiguë depuis le rejet total du sénat des amendements constitutionnels approuvés par l’Assemblée nationale.
Du coup, une source a confié à notre rédaction que les partis qui ont pris part aux assises du dialogue entameront une campagne de sensibilisation auprès de leurs électeurs sur les amendements constitutionnels.
cridem
Conférence de presse du président : Sans surprise
Comme prévu, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a organisé sa conférence de presse. Pendant deux heures et demi, Ould Abdel Aziz a essayé pêle-mêle de répondre à des journalistes dont la plupart n’étaient pas véritablement très inspirés. La preuve. Les problématiques de fond comme la cohabitation des communautés nationales, la crise politique profonde dont le rejet des amendements constitutionnels n’est qu’un aspect, les conditions de vie des citoyens, les tensions sociales, les relations exécrables avec certains pays voisins comme le Maroc ou le Sénégal, la mauvaise gestion des ressources sociales et leur partage, les problèmes de l’enrôlement et de l’état civil, l’implication et l’enrichissement illicite de cercles considérés très proches du président, la question récurrente de l’esclavage , le racisme d’état dont on accuse le système, la passation et l’adjudication de certains marchés juteux et la nature des adjudicataires, la mission régalienne de l’armée dans un Etat de droit entre autres questions sur lesquelles les journalistes ne devraient pas avoir raté l’occasion d’interpeller le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Surtout que cette opportunité risque de ne pas se présenter encore rapidement. Au cours de cette conférence de presse, il n’y a pas eu de surprise. Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas été autre chose que Mohamed Ould Abdel Aziz. Très superficiel dans ses analyses. Intraitable sur tous les points de vue contraires à sa vision des choses. Ne sont de vrais constitutionnalistes que ceux qui lui ont interprété les textes constitutionnels en sa faveur, les autres éminents juristes ne sont que de petits bandits. Les sénateurs frondeurs et les gens de l’opposition ont leur logique et leur morale qui sont complètement différentes de la nôtre, déclare Ould Abdel Aziz. Toutes choses qui ne veulent absolument rien dire. Et chaque fois que le président devrait encore parler de ces ‘’indélicats’’ sénateurs qui ont l’outrecuidance de s’opposer à sa volonté, il ne manquait pas de les traiter irrespectueusement pour leur exprimer au passage toute sa déception voire même toute son irrévérence. Comble du ridicule, ces sénateurs seraient redevenus subitement des personnes lâches, infréquentables et illégitimes. Ensuite tous les problèmes nationaux, ce sont les autres qui en sont responsables. Les fameuses accumulations. Neuf ans de pouvoir n’ont visiblement pas suffi à nous en décharger. L’opposition reste à la même enseigne dans la tête de Mohamed Ould Abdel Aziz. Un groupe d’aigris qui ne veulent pas voir le ciel, alors inutile de le leur montrer. L’opposition ‘’responsable’’ est là. Les autres peuvent continuer à écumer les rues en attendant de savoir à quoi cela leur servirait. Puis un petit rappel de l’histoire des coups d’Etat organisés en Mauritanie : de 1978 à 2008. Une occasion pour lui de dire maladroitement les rapports en cela entre les putschistes et les ailes civiles qui les ont toujours soutenus. Cascade de contradictions et de contrevérités. Puisque depuis son avènement à la suite de son coup d’Etat en 2008, toutes les grandes orientations géostratégiques du pays sont manipulées par les mains invisibles d’idéologistes tapis dans l’ombre (conseillers informels) et par celles des puissants groupes militaro-affairistes (conseillers incontournables). Les relations avec le Maroc dépendent de ce que ce pays voudrait qu’elles soient. Modeste réponse. Selon Aziz, aucune institution internationale ne peut parler de ce qui concerne la Mauritanie. Les choses ne seraient plus comme avant. Vivement la souveraineté et l’indépendance. Un adage populaire de chez nous nous rappelle cependant que : ‘’ton argument est joli tant qu’il ne souffre pas de celui de l’autre’’. Puis Ould Abdel Aziz va à l’essentiel en confirmant qu’il fera usage d’une certaine interprétation de l’article 38 de la Constitution qui lui donnerait l’entier droit d’organiser un référendum populaire pour faire passer les amendements constitutionnels qu’une bande de sénateurs téméraires ont fait bloquer. Au cas où le peuple le désavouera, Ould Abdel Aziz déclare clairement qu’il ne démissionnera pas puisque, selon lui, il n’est pas fait pour ‘’démissionner’’ ni pour ‘’échouer’’. Les Mauritaniens vivent maintenant beaucoup mieux, déclare Aziz puisqu’il ya plus de voitures, plus de routes, plus d’écoles et de points de santé. Une classe moyenne est entrain de se constituer. Les gens de Néma et de Timbédra boiront avant la fin de l’année. Seulement, c’est depuis 2009 qu’ils entendent le même discours. Ould Abdel Aziz rappelle encore à qui veut l’entendre que tous ces problèmes étaient là. Paix à l’âme du général Lapalisse. L’argent du référendum est déjà budgétisé : Six milliards d’ouguiyas. Une manière de dire que l’argent ne manque pas au pays. Nonobstant les histoires de l’opposition qui raconte tout et n’importe quoi. La lutte contre la gabegie continue. C’est ça qui a permis de renflouer les caisses publiques. La banque centrale, c’est quelque chose de spécial. Ses comptes sont normaux. Sa restructuration marche bien. La douane et les impôts n’ont rien à gérer, ce sont des mécanismes de collecte d’argent. La primature. Les fonds spéciaux de la présidence et ses caisses noires qui sont passés d’un milliard et demi sous les autres à trois à quatre cents millions ‘’sous moi ‘’. Qui dit mieux. Laissez l’armée tranquille, elle est déjà dans les casernes. Hummmmmm. Petit rappel pour rafraîchir la mémoire de certains : Lemghaiti, Tourine, Al Ghalawiya, Wagadou, opération Serval au Mali et intervention en Côte d’Ivoire et en Centrafrique. Avant cela, pas de problème entre moi et la majorité ni entre la majorité et elle-même ni entre moi et le Sénat ni les sénateurs. Bon, ça fait deux heures qu’on parle. Pour ne rien dire, aurait-il pu ajouter. On va arrêter. Merci. Bye. éteins la Télévision. Bonne nuit.
le calame
Le président Aziz catégorique : Il y aura referendum et je ne démissionnerai pas
Ce sont deux heures d’horloge qu’a duré la conférence de presse du président Mohamed O. Abdel Aziz mercredi soir.
Neuf journalistes, issus des rangs de la presse indépendante se sont chargés de poser différentes questions, essentiellement autour des amendements constitutionnels, après le rejet de celles-ci par la chambre haute du parlement.
Dans ses différentes réponses aux questions différemment posées, le président de la république n’a laissé aucun doute quant sa détermination à soumettre à referendum populaire les amendements constitutionnels, précisant que l’article 38 de la constitution lui en donne la prérogative.
Pour le président Aziz, 33 sénateurs, ne peuvent pas prendre en otage tout un peuple qui soutient dans sa majorité les amendements.
« Nous ne resterons pas les mains croisées ajoute O. Abdel Aziz parce que 33 sénateurs ont rejeté ces amendements alors que nous avons d’autres recours juridiques claires et démocratiques.
C’est pourquoi nous avons décidé de recourir à l’article 38 de la constitution ».
Commentant le rejet par les sénateurs des amendements, le président Aziz a déclaré qu’il n’était pas disposé à laisser l’avenir de la majorité des mauritaniens entre les mains de « 33 personnes ».
Le président a par ailleurs réaffirmé qu’il n’y aura pas un nouveau dialogue avec l’opposition ajoutant cependant qu’il était disposé, à n’importe quel moment à recevoir les dirigeants de celle-ci en sa « qualité de président de tous les mauritaniens ».
O. Abdel Aziz a réaffirmé qu’il ne saurait subir une quelconque pression de l’extérieur pour organiser un nouveau dialogue.
« Il n’est pas question a-t-il ajouté que mon pays face l’objet de pression de l’étranger ».
Il a évoqué ses rencontres avec l’émissaire des nations unies pour l’Afrique de l’ouest et une délégation de l’union européenne qui n’auraient évoqué que du bout des lèvres la question d’un nouveau dialogue dans le pays.
Interrogé sur une éventuelle démission après le rejet des amendements par les sénateurs, ou si elles étaient rejetées au terme du referendum, le président O. Abdel Aziz n’a laissé aucun doute sur ses intentions : « je ne démissionnerai pas, je ne suis pas un homme qui démissionne et je ne suis pas un homme qui échoue ».
Le président Aziz a nié avoir paralysé le parlement en s’adressant directement au peuple, par referendum pour faire passer les amendements.
A l’argument repris par l’opposition sur l’impossibilité de recourir à l’article 38 de la constitution pour organiser un referendum, O. Abdel Aziz oppose l’avis « de constitutionnalistes compétents, désintéressés et neutres » qu’il a consulté à propos de la question.
Le président Mohamed O. Abdel Aziz a critiqué le vote contre les amendements de la part des sénateurs de l’opposition et évoqué « une discordance dans les valeurs et l’éthique démocratique ».
Il s’est déclaré surpris par le vote des sénateurs, inattendu reconnait-il ajoutant que cela ne les concernait qu’eux-mêmes.
Le vote contre les amendements de certains sénateurs de l’opposition « n’affecte en rien la majorité a déclaré O. Abdel Aziz, quand bien même ils ont commis une erreur qui ne change pas notre position à leur endroit ni la leur par rapport à la majorité ».
L’un des journalistes a décrit le vote contre les amendements des sénateurs de la majorité comme « un indicateur de la bonne santé de la démocratie », un constat rejeté par le président Aziz qui trouve anormal que des membres de la majorité aillent dans le sens contraire aux choix de celle-ci.
« Le vote des sénateurs contre les amendements constitutionnels sont une entrave aux valeurs démocratiques et non pas un indicateur de la bonne santé de celles-ci » a dit en substance le président Mohamed O. Abdel Aziz.
saharamedias