Monthly Archives: January 2017
LE PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO N’EST PAS A L’AVANTAGE DE L’AFRIQUE
Bien souvent, la notion de patrimoine culturel mondial a été détournée de son but officiel, et a été utilisée comme un outil touristique, ou à des fins politiques et économiques.
À l’heure où le tourisme est un phénomène mondial massif, concernant plus d’un milliard de personnes par an et générant annuellement près de 1.500 milliards de dollars de recettes, la notion de «patrimoine mondial», promue par l’Unesco, acquiert une importance centrale. Depuis 1972, l’Unesco, avec la «convention sur la protection du patrimoine culturel et naturel mondial», a créé sa liste du patrimoine mondial, qui recense des sites considérés comme ayant une valeur exceptionnelle.
Si le classement Unesco ne donne pas droit automatiquement à des aides financières pour protéger ces sites, et si l’Unesco reste impuissante devant les destructions et les dégradations de sites classés, comme la destruction des bouddhas de Bâmiyân par les talibans en Afghanistan en 2001 ou celle du temple de Bel à Palmyre en Syrie en août 2015, la liste Unesco du patrimoine mondial n’en est pas moins une réalisation importante de l’Unesco et le patrimoine est le domaine d’activité de cette organisation qui est le plus connu du grand public.
La liste du patrimoine mondial de l’Unesco, créée en 1972, est un objet de prestige et de convoitises pour les États, soucieux de faire valoir leurs sites historiques ou naturels et de les promouvoir sur la scène internationale.
Un patrimoine matériel immatériel et documentaire
À cette liste, qui comporte aujourd’hui plus de 1.000 sites, s’est ajoutée en 2003 la liste du patrimoine immatériel, qui rassemble non pas des sites physiques mais des pratiques, traditions, danses, coutumes et savoir-faire traditionnels, et qui a été conçue en partie pour contrebalancer le flagrant déséquilibre de la liste précédente, laquelle rassemble une majorité écrasante de sites européens tandis que l’Afrique est gravement sous-représentée. Et l’Afrique compte surtout des sites «naturels» tandis que l’Europe regorge de sites classés «culturels» (églises, châteaux…) qui sont déjà bien mis en valeur et n’ont pas forcément besoin d’une protection supplémentaire.
Enfin, l’Unesco a créé, en 1995, un registre appelé «Mémoire du monde» qui recense des éléments importants, et parfois menacés ou fragiles, du patrimoine documentaire de l’humanité, par exemple la tapisserie de Bayeux.
Une source de luttes de pouvoir
Or, ces mécanismes, en apparence consensuels et propres à susciter le sentiment, pour les peuples, d’avoir un patrimoine culturel commun à préserver, entraînent au contraire en bien des cas sinon des conflits, du moins des luttes de pouvoir, des rivalités qui témoignent que les questions de patrimoine sont détournées à des fins économiques, politiques ou géopolitiques.
L’exemple le plus flagrant est le conflit entre la Chine et le Japon généré par la demande d’inscription sur le registre Mémoire du monde, récemment, par le Japon, de 333 lettres de kamikazes japonais de la Seconde Guerre mondiale. Ces lettres d’adieu de combattant adressées à leurs parents avant de se lancer dans leur assaut ultime, reflètent souvent leur fierté de combattre pour ce régime. Or celui-ci était impérialiste, raciste, et allié de l’Allemagne nazie!
Ugaki Matome, kamikaze japonais, avant sa dernière mission.
La Chine a donc protesté, et, en retour, a demandé, et obtenu, l’inscription sur le registre Mémoire du monde d’une somme de documents sur le massacre de Nankin, perpétré en 1937 par les forces japonaises, et au cours duquel 300.000 Chinois auraient été tués. Ainsi, on voit bien que le registre Mémoire du monde est devenu le théâtre sur lequel s’est déplacé l’affrontement Chine/Japon. La mémoire de la Seconde Guerre mondiale est un sujet sensible pour ces deux pays.
Un tourisme de masse sur les sites classés
Plusieurs cas illustrent le caractère sensible des mécanismes de protection du patrimoine mis en place par l’Unesco. Bien souvent, la notion de patrimoine culturel mondial a été détournée de son but officiel, et a été utilisée comme un outil touristique, ou à des fins politiques et économiques. L’anthropologue David Berliner, étudiant les politiques patrimoniales de l’Unesco à Luang Prabang (Laos), lieu classé au patrimoine mondial, parle d’«unescoïsation» de cette petite ville; il montre qu’une conséquence paradoxale de la protection accordée par l’Unesco est l’intense «mise en tourisme du lieu».
Et cette mise en tourisme s’accompagne d’une sorte de mise en scène de traditions idéalisées et qui ne correspondent pas toujours à la réalité historique. Certains éléments de ce passé sont gommés comme les épisodes de la guerre du Vietnam, ou la période coloniale.
Parfois, comme sur le continent africain, le résultat de l’inscription d’un site sur la liste du patrimoine mondial peut être négatif. Saskia Cousin et J.-L. Martineau ont analysé l’instrumentalisation des coutumes, des traditions et du patrimoine provoquée par l’inscription sur la liste du patrimoine mondial. Dans leur étude sur le «bois sacré» d’Osun Osogbo au Nigeria, inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 2005, ils montrent l’importance des actions de lobbying, avec des enjeux politiques et économiques.
Dans ce cas précis, le but politique était de donner à la nouvelle capitale de l’État d’Osun une profondeur historique, dont elle manquait, contre la ville rivale d’Ife-Ife, plus ancrée dans l’histoire. L’inscription du bois sacré d’Osun Osogbo est le résultat de près de quinze ans d’efforts de l’État d’Osun pour se construire une légitimité historique et culturelle. Par le biais de la liste du patrimoine mondial, outil de légitimation, la culture peut être manipulée, instrumentalisée à des fins politiques ou économiques.
Des conséquences néfastes pour la population
Les effets du classement de sites sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial peuvent avoir des effets négatifs pour une partie de la population. Ainsi, à Panama City le classement sur cette liste en 1997 du quartier historique, le Casco Antiguo, a entraîné la relégation des plus pauvres vers la périphérie, parallèlement à la mise en tourisme de ce quartier central.
Le Casco Antiguo, qui au moment de son classement était un quartier délabré, a fait l’objet d’une transformation en profondeur, qui ont entraîné une brutale éviction des classes populaires; leurs portes et leurs fenêtres ont été murées pour les expulser, tandis que le quartier était restauré et se gentrifiait.
Il est maintenant investi par de riches étrangers qui rachètent les plus belles bâtisses de l’époque coloniale avant de les revendre à la découpe. Le tourisme à Panama City a augmenté de façon exponentielle depuis le classement du site sur la liste de l’Unesco, mais il en résulte une standardisation de l’espace urbain et une polarisation des inégalités.
Ces exemples montrent à quel point les enjeux patrimoniaux sont mêlés à des enjeux économiques, sociaux, politiques, et à des enjeux de domination. En outre, par l’importance du rôle des fonctionnaires et experts occidentaux dans cette action patrimoniale de l’Unesco, on peut aussi reprocher à cette institution d’imposer aux pays du Sud une conception «occidentale» du patrimoine.
Malgré ces limites, on peut saluer l’action de l’Unesco pour préserver et promouvoir le patrimoine mondial. Le déséquilibre qu’on observe sur la liste du patrimoine mondial n’est que le reflet d’une inégalité économique, sociale et culturelle Nord-Sud, qu’il est urgent de combler.
*******************
Par Chloé Maurel, Chercheuse associée à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (CNRS/Ecole Normale Supérieure/Université Paris 1) et à l’IRIS, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
(Photo : Une mosquée dans la vieille ville de Tombouctou, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. SEBASTIEN RIEUSSEC / AFP)
Source : SlateAfrique
LE PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO N’EST PAS A L’AVANTAGE DE L’AFRIQUE
Bien souvent, la notion de patrimoine culturel mondial a été détournée de son but officiel, et a été utilisée comme un outil touristique, ou à des fins politiques et économiques.
À l’heure où le tourisme est un phénomène mondial massif, concernant plus d’un milliard de personnes par an et générant annuellement près de 1.500 milliards de dollars de recettes, la notion de «patrimoine mondial», promue par l’Unesco, acquiert une importance centrale. Depuis 1972, l’Unesco, avec la «convention sur la protection du patrimoine culturel et naturel mondial», a créé sa liste du patrimoine mondial, qui recense des sites considérés comme ayant une valeur exceptionnelle.
Si le classement Unesco ne donne pas droit automatiquement à des aides financières pour protéger ces sites, et si l’Unesco reste impuissante devant les destructions et les dégradations de sites classés, comme la destruction des bouddhas de Bâmiyân par les talibans en Afghanistan en 2001 ou celle du temple de Bel à Palmyre en Syrie en août 2015, la liste Unesco du patrimoine mondial n’en est pas moins une réalisation importante de l’Unesco et le patrimoine est le domaine d’activité de cette organisation qui est le plus connu du grand public.
La liste du patrimoine mondial de l’Unesco, créée en 1972, est un objet de prestige et de convoitises pour les États, soucieux de faire valoir leurs sites historiques ou naturels et de les promouvoir sur la scène internationale.
Un patrimoine matériel immatériel et documentaire
À cette liste, qui comporte aujourd’hui plus de 1.000 sites, s’est ajoutée en 2003 la liste du patrimoine immatériel, qui rassemble non pas des sites physiques mais des pratiques, traditions, danses, coutumes et savoir-faire traditionnels, et qui a été conçue en partie pour contrebalancer le flagrant déséquilibre de la liste précédente, laquelle rassemble une majorité écrasante de sites européens tandis que l’Afrique est gravement sous-représentée. Et l’Afrique compte surtout des sites «naturels» tandis que l’Europe regorge de sites classés «culturels» (églises, châteaux…) qui sont déjà bien mis en valeur et n’ont pas forcément besoin d’une protection supplémentaire.
Enfin, l’Unesco a créé, en 1995, un registre appelé «Mémoire du monde» qui recense des éléments importants, et parfois menacés ou fragiles, du patrimoine documentaire de l’humanité, par exemple la tapisserie de Bayeux.
Une source de luttes de pouvoir
Or, ces mécanismes, en apparence consensuels et propres à susciter le sentiment, pour les peuples, d’avoir un patrimoine culturel commun à préserver, entraînent au contraire en bien des cas sinon des conflits, du moins des luttes de pouvoir, des rivalités qui témoignent que les questions de patrimoine sont détournées à des fins économiques, politiques ou géopolitiques.
L’exemple le plus flagrant est le conflit entre la Chine et le Japon généré par la demande d’inscription sur le registre Mémoire du monde, récemment, par le Japon, de 333 lettres de kamikazes japonais de la Seconde Guerre mondiale. Ces lettres d’adieu de combattant adressées à leurs parents avant de se lancer dans leur assaut ultime, reflètent souvent leur fierté de combattre pour ce régime. Or celui-ci était impérialiste, raciste, et allié de l’Allemagne nazie!
Ugaki Matome, kamikaze japonais, avant sa dernière mission.
La Chine a donc protesté, et, en retour, a demandé, et obtenu, l’inscription sur le registre Mémoire du monde d’une somme de documents sur le massacre de Nankin, perpétré en 1937 par les forces japonaises, et au cours duquel 300.000 Chinois auraient été tués. Ainsi, on voit bien que le registre Mémoire du monde est devenu le théâtre sur lequel s’est déplacé l’affrontement Chine/Japon. La mémoire de la Seconde Guerre mondiale est un sujet sensible pour ces deux pays.
Un tourisme de masse sur les sites classés
Plusieurs cas illustrent le caractère sensible des mécanismes de protection du patrimoine mis en place par l’Unesco. Bien souvent, la notion de patrimoine culturel mondial a été détournée de son but officiel, et a été utilisée comme un outil touristique, ou à des fins politiques et économiques. L’anthropologue David Berliner, étudiant les politiques patrimoniales de l’Unesco à Luang Prabang (Laos), lieu classé au patrimoine mondial, parle d’«unescoïsation» de cette petite ville; il montre qu’une conséquence paradoxale de la protection accordée par l’Unesco est l’intense «mise en tourisme du lieu».
Et cette mise en tourisme s’accompagne d’une sorte de mise en scène de traditions idéalisées et qui ne correspondent pas toujours à la réalité historique. Certains éléments de ce passé sont gommés comme les épisodes de la guerre du Vietnam, ou la période coloniale.
Parfois, comme sur le continent africain, le résultat de l’inscription d’un site sur la liste du patrimoine mondial peut être négatif. Saskia Cousin et J.-L. Martineau ont analysé l’instrumentalisation des coutumes, des traditions et du patrimoine provoquée par l’inscription sur la liste du patrimoine mondial. Dans leur étude sur le «bois sacré» d’Osun Osogbo au Nigeria, inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 2005, ils montrent l’importance des actions de lobbying, avec des enjeux politiques et économiques.
Dans ce cas précis, le but politique était de donner à la nouvelle capitale de l’État d’Osun une profondeur historique, dont elle manquait, contre la ville rivale d’Ife-Ife, plus ancrée dans l’histoire. L’inscription du bois sacré d’Osun Osogbo est le résultat de près de quinze ans d’efforts de l’État d’Osun pour se construire une légitimité historique et culturelle. Par le biais de la liste du patrimoine mondial, outil de légitimation, la culture peut être manipulée, instrumentalisée à des fins politiques ou économiques.
Des conséquences néfastes pour la population
Les effets du classement de sites sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial peuvent avoir des effets négatifs pour une partie de la population. Ainsi, à Panama City le classement sur cette liste en 1997 du quartier historique, le Casco Antiguo, a entraîné la relégation des plus pauvres vers la périphérie, parallèlement à la mise en tourisme de ce quartier central.
Le Casco Antiguo, qui au moment de son classement était un quartier délabré, a fait l’objet d’une transformation en profondeur, qui ont entraîné une brutale éviction des classes populaires; leurs portes et leurs fenêtres ont été murées pour les expulser, tandis que le quartier était restauré et se gentrifiait.
Il est maintenant investi par de riches étrangers qui rachètent les plus belles bâtisses de l’époque coloniale avant de les revendre à la découpe. Le tourisme à Panama City a augmenté de façon exponentielle depuis le classement du site sur la liste de l’Unesco, mais il en résulte une standardisation de l’espace urbain et une polarisation des inégalités.
Ces exemples montrent à quel point les enjeux patrimoniaux sont mêlés à des enjeux économiques, sociaux, politiques, et à des enjeux de domination. En outre, par l’importance du rôle des fonctionnaires et experts occidentaux dans cette action patrimoniale de l’Unesco, on peut aussi reprocher à cette institution d’imposer aux pays du Sud une conception «occidentale» du patrimoine.
Malgré ces limites, on peut saluer l’action de l’Unesco pour préserver et promouvoir le patrimoine mondial. Le déséquilibre qu’on observe sur la liste du patrimoine mondial n’est que le reflet d’une inégalité économique, sociale et culturelle Nord-Sud, qu’il est urgent de combler.
*******************
Par Chloé Maurel, Chercheuse associée à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (CNRS/Ecole Normale Supérieure/Université Paris 1) et à l’IRIS, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
(Photo : Une mosquée dans la vieille ville de Tombouctou, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. SEBASTIEN RIEUSSEC / AFP)
Source : SlateAfrique
Mauritanie : regain de la croissance économique et recul de l’inflation
Apanews – Le taux de croissance économique en Mauritanie a atteint 3,1% en 2016 contre 2% en 2015, a affirmé le premier ministre Yahya Ould Hademine dans un rapport lu devant le Parlement mercredi à Nouakchott.
Cette amélioration est due en partie à de bonnes performances dans le secteur agricole ainsi qu’une relance dans celui des mines et une évolution positive dans le domaine des pêches, a dit Ould Hademine dans son rapport qui présente le bilan de l’année écoulée et les perspectives pour celle qui vient de commencer.
Il a prévu un taux de croissance de 5% en 2017, ramenant une telle performance aux projets de cultures irriguées et à l’extension prévue de la mine d’or de Tasiast située à 400 km au nord-ouest de Nouakchott.
Le PM mauritanien a également indiqué que le taux d’inflation en 2016 s’est stabilisé à 1,3% au lieu du chiffre de 3,6% initialement annoncé.
Pour lui, cette réduction a été rendue possible par les légères variations des prix de matières de base au cours des trois premiers trimestres de l’année et la maitrise de la masse monétaire.
MOO/of/APA
http://www.apanews.net/index.php/fr/news/Mauritanie-Economie
2017 : l’année où on aura le plus peur de l’inconnu | Par Dr Sidi El Moctar Taleb Hamme
Chacun, d’entre nous, a certainement entendu de l’expression « avoir peur de l’inconnu » et nous, tous, avons généralement peur de tout inconnu, particulièrement dans le sens de ce qui pourra nous arriver demain.
Et malgré l’espoir porté sur la prospective et les progrès qu’elle a réalisé ou qu’elle a permis de réaliser en ce qui concerne notre comportement face à l’avenir, cette peur de l’inconnu continue d’exister et de hanter, outre mesure, l’homme du XIème siècle.
Cette situation, couplée à la perte de confiance en la majorité des prophéties et autres pratiques du genre, nous oblige à se rendre compte de notre incapacité quant à anticiper ou prédire l’avenir même si beaucoup de phénomènes sont devenus modélisables et des projections sont possibles et faisables.
Complètement imprévisible, pour certains spécialistes de la prospective, l’avenir peut être prévisible pour d’autres, mais uniquement à une certaine échelle de temps.
Pour la majorité des auteurs, l’avenir peut, par contre, se construire dans le cadre d’une œuvre qui, d’abord, fait valoir les connaissances et les expériences cumulées du passé ainsi que les opportunités existantes ou potentielles offertes dans le présent. Ensuite, elle nécessite (cette œuvre) des actions devant conduire à un objectif prédéterminé ou pré-imaginé ne serait-ce que sous ses grands contours.
S’agissant de l’année 2016 qui s’éclipse et de l’année 2017 qui pointe à l’horizon, on peut aisément dire, en ne se basant que sur le bilan fait ça et là de l’année écoulée et sur l’idée pouvant être faite déjà de l’avenir des relations internationales, que 2017 sera l’année où on aura le plus peur de l’inconnu.
En Occident, des pays ont, jusqu’à présent, fait dans le reste du monde ce qu’ils ont voulu. Et malheureusement, ces pays ne semblent pas prêts à accepter l’échec de la politique de faire le policier ou le gendarme du monde malgré les conséquences d’une telle politique en Afghanistan, en Somalie, en Iraq, en Libye, en Syrie, au Soudan, en Côte d’Ivoire, en Centre-Afrique, au Mali, etc.
L’ambition de la Russie d’exiger sa part du gâteau que partagent -ou envisagent partager- les pays constituant la force de frappe au sein de notre grand Occident, va se transformer désormais en une volonté et réalité. Ceci faussera sûrement le calcul de cet Occident qui était déjà en train de préparer une vente aux enchères de la peau de l’ours russe.
Les peuples semblent, eux-aussi, s’accorder partout sur le fait d’en avoir raz-le-bol des dirigeants qui s’éternisent au pouvoir et sur le rejet des méthodes de gouvernances jusqu’ici pratiquées dans le monde entier. Ces peuples cherchent donc un nouveau type de leaders à l’instar, peut-être, de celui esquissé déjà par Gerald Karsenti (leader de troisième type). Dorénavant, les peuples de par le monde seront prêts à plus d’aventures et de sacrifices pour réaliser leur idéal.
Ces trois déterminantes forces s’érigeront solennellement demain et feront, en conséquence, émerger un ‘’monde de terrorisme’’ et un ‘’monde des ennemis du terrorisme’’.
En ce qui concerne le terrorisme, il est actif et on le voit à travers ses hommes et femmes qui portent les armes sur le terrain de combat, commettent les attentas, effectuent les enlèvements, etc. Il y a également le terrorisme passif ; celui-ci se développera les années à venir autour des anciens profiteurs, en vie, des dictatures renversées, des migrants, des exclus et de ceux qui perdront progressivement l’espoir de voir la raison et la justice triompher.
L’essentiel pour l’ensemble de ces terroristes, où qu’ils se trouveront, sera de saboter, dans leurs pays respectifs, les dirigeants au service des puissances étrangères, de s’attaquer aux intérêts politiques et économiques à l’étranger des néocolonialistes-bis et de semer la peur, chez ces mêmes ennemis, en effectuant une opération par ci et une autre par là sur leur propre sol.
Enfin, on verra disparaitre à l’avenir, en faveur des différents types de terrorisme, le rêve (i) de l’unité du monde arabe des nationalistes, (ii) du Khalifa des islamistes jihadistes ou non et (iii) de pays maîtres de leurs propres destins.
Quant aux ennemis du terrorisme, ils se présent comme suit:
1)- Les pays très engagés aujourd’hui dans la guerre contre le terrorisme ;
2)- des peuples, nombreux, qui cautionnent la lutte contre le terrorisme, mais rejettent la vision de leurs dirigeants et la manière dont ils exercent le pouvoir ;
3)- Les russes et des alliés, à eux, qui se dévoileront plus clairement les mois à venir.
L’implication flagrante des grandes puissances traditionnelles et montantes dans les affaires internes des États souverains, la désolidarisation de ces pays de leurs alliés traditionnels dans les pays en développement et enfin le risque du retour aux pays nationaux et de la désintégration des grands ensembles actuels, conduiront au changement de notre mappemonde.
Ce configuration probable du monde, résultant des graves et multiples défis sécuritaires, politiques, économiques, sociaux, environnementaux et éthiques, annoncera ce que sera demain ‘’le Nouvel Ordre Mondial’’, celui fondé sur une refonte totale de ce qu’on continue d’appeler arbitrairement l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Dr Sidi El Moctar Taleb Hamme
cridem
Communiqué final du conseil de Choura : Tawassoul

Au nom d’Allah Le Miséricordieux, le très Miséricordieux |
Le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement «Tawassoul ». Conseil de Choura Sixième session ordinaire les 29, 30 RabioulAwal et 2 Rabiouthiany 1438. Correspondant aux 29, 30 et 31 décembre 2016. La sixième session ordinaire de conseil de choura du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement «Tawassoul », s’est ténue les 29, 30 RabioulAwal et 2 Rabiouthiany 1438.
Correspondant aux 29, 30 et 31 décembre 2016, et le 01 janvier 2017, dans les locaux du siège du parti à Nouakchott. Sous le slogan : « une puissante structure du parti, un gage pour une performance politique meilleure ». En présence d’un grand nombre des membres du conseil.
Après la présentation et discussion sur le rapport de contrôle et celui de l’administratif et politique, les membres ont pu étudier et évaluer les différents aspects relatifs à l’action du parti, ils ont ensuite proposé des solutions susceptibles d’améliorer la performance des instances exécutives du parti.
Leurs discussions ont porté aussi sur la situation du pays et les conditions de vie des citoyens. Dans ce cadre, ils ont exprimé leur préoccupation face à l’insécurité grandissante, le chômage, la hausse vertigineuse des prix, en particulier celui du carburant, la détérioration des services publiques dans des secteurs vitaux comme l’éducation, la santé. En plus des crises économique et politique.
A la fin de la session, le conseil a approuvé des modifications importantes sur la structure et la composition de certaines instances du parti.
Enfin le conseil met l’accent sur les points suivants :
1. Il loue Allah pour toutes ces réalisations et acquis, appelle les dirigeants de l’exécutif de mettre en œuvre les recommandations du conseil.
2. Réitère au bureau politique la nécessité de s’atteler dés à présent à la préparation technique et politique du congrès prévu à la fin l’année 2017.
3. Salut l’attachement du peuple Mauritanien au soutient à la meilleure des créatures que la paix et bénédiction soient sur Lui, appelant à la lutte ferme contre la profanation du patrimoine sacré, rejette toute tentative de d’influencer la justice sur le verdict que mérite le blasphémateur. En ce qui concerne la loi controversée sur le genre, le parti appellent les parlementaires à n’approuver aucun projet de loi susceptibles de remettre en causes les fondements de l’Islam.
4. Dénonce la persistance de la souffrance des citoyens, et l’insécurité qui se manifeste dans la propagation de la criminalité et du crime organisé. en effet, les citoyens ne sentent plus en sécurité ni pour leurs vies ni pour leurs biens que ce soit chez eux, au marché ou dans les rues.
5. Exige au gouvernement de prendre des mesures rapides pour la protection du pouvoir d’achat des citoyens et lutter contre la hausse vertigineuse des prix, en particulier celui du carburant resté élevé malgré sa baisse dans le marché international. Et condamne l’augmentation du chômage dans les rangs de la jeunesse, surtout les diplômés parmi eux et demande la mise en œuvre rapide de solutions pour changer cette situation catastrophique.
6. Le parti doit prendre ses responsabilités en exerçant des pressions pour l’amélioration des conditions de vie des populations et pour combattre des politiques d’exclusion et de marginalisation dont souffre une frange importante de la population à cause de leurs opinions et convictions.
7. Le parti considère le dialogue comme le meilleur moyen pour sortir le pays de la crise politique actuelle. La position du parti part rapport au dernier dialogue et ses résultats en particulier ceux qui sont relatifs à l’amendement constitutionnel qui risque de compromettre les symboles de ce pays, reste inchangée et conforme à celle de FNDU.
8. Exprime sa satisfaction de la position du royaume de Maroc, qui a consisté à la démarcation de ce dernier des déclarations du secrétaire général du parti Istiqhlal dans lesquelles il s’est attaqué à la souveraineté de l’état Mauritanien. Il salut les efforts consentis pour le rapprochement et le renforcement des relations de collaborations et d’amitié entre les deux pays frères. En revanche, il rappelle sa position ferme contre toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays quelque soit son auteur.
9. Exprime ses sentiments de fierté pour la résistance bénite du peuple palestinien, et réitère son engagement au coté de ceux qui endurent pour la liberté de Jérusalem, du Gaza et de toute la Palestine, malgré le blocus imposé par les sionistes avec la honteuse complicité de régimes arabes bien connus.
10. Réitère son soutien à tous les peuples qui aspirent à la liberté la barbarie de la répression et reste rassuré quand à la victoire du peuple Syrien contre l’injustice la tyrannie.
11. Salue la victoire des peuples africains qui ont réussi à amener le changement par des voix démocratiques ; comme le Ghana la Gambie tout en condamnant les tentatives des dirigeants de certains pays du continent de se jouer des résultats des élections pour servir des intérêts personnels.
12. Condamne une fois de plus le génocide perpétré contre les Rohingas en Birmanie sous l’ignorance de la communauté internationale et son silence complice face à la souffrance, et les crimes commises contre ce peuple.
Conseil de Choura le 03 Rabiou thiany 1438/ 02 Janvier 2016.
MAURIWEB