Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 25/01/2017

La CEDEAO répond aux derniers délires du ministre mauritanien des affaires étrangères…

altLa sortie de crise en Gambie tourne bien partout sauf pour la Mauritanie qui est de plus en plus diplomatiquement déplacée et ridicule à moins de tenir en Gambie de quoi faire dégénérer la sécurité sinon comment comprendre l’immature dernière sortie  à Barcelone de Isselkou Ould Ahmed Izidbih hier 23 janvier où, à propos du dénouement d’une crise dans une affaire qui ne concerne que la CEDEAO, l’UA et l’ONU, il a déclaré ceci :

 »  Il importe de signaler que toute remise en cause des termes de l’accord conclu, en Gambie, sous l’égide des présidents mauritanien et guinéen, par quelque partie que ce soit, a le potentiel de créer une nouvelle « Somalie », en Afrique occidentale.  »

http://fr.ami.mr/Depeche-39282.html

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C’est affligeant ! Cela signifie qu’il interdit même à l’ONU, à l’UA et à la CEDEAO de décider sans parler du peuple gambien après une commission de réconciliation nationale promise par le nouveau président Barrow.

Eh ! bien la CEDEAO n’a pas tardé à réagir aujourd’hui 24 janvier toujours de façon diplomatique : les mots du président de la commission Marcel de Souza disent clairement qu’en matière d’amnistie pour Jammeh, ce n’est pas acquis puisqu’il déclare :

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 » Parlant des demandes d’amnistie et de garantie formulées par l’ancien président gambien pour lui-même, son entourage et ses partisans, le président de la Commission a indiqué qu’elles seront examinées par les instances de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations unies.  »

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Quant au nouveau président Gambien, il n’a aucune obligation d’amnistier Jammeh, la CEDEAO  » l’appelle à privilégier » , ce qui ne signifie aucune obligation…

 » S’agissant du nouveau président gambien, Adama Barrow, le président de la Commission l’appelle à privilégier l’unité nationale et la réconciliation de tous les gambiens, le redressement de l’économie, la consolidation de la paix retrouvée et de la démocratie, tout en évitant les règlements de compte et la chasse aux sorcières.  »

http://www.ecowas.int/le-president-de-la-commission-de-la-cedeao-salue-lissue-pacifique-de-la-crise-post-electorale-en-gambie/?lang=fr

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C’est donc bien clair. Aucune résolution de l’ONU ni de l’Union Africaine ni de la CEDEAO n’accorde d’amnistie à Jammeh pour l’instant ni surtout ne le protège désormais contre les recommandations d’une commission de réconciliation nationale gambienne qui aurait d’abord étudié le passif de Jammeh avant de trancher.

De quel droit parle la Mauritanie qui n’appartient même pas à la CEDEAO et n’a aucune frontière avec la Gambie au point de promettre des malheurs en Sénégambie comme Poutine parlerait à Obama à propos de la Syrie ? A-t-elle un document signé par quiconque de l’ONU, de la CEDEAO ou de l’Union Africaine ? D’où sort le document que Nouakchott a traduit en arabe pour le passer à la télé aux citoyens mauritaniens ? Et même si ce papier existe, il n’a jamais été ni voté ni signé par aucune autorité citée : est-ce alors à la Mauritanie de décider unilatéralement de la suite à donner à la crise gambienne surtout que la presse de la sous-région  crie désormais partout que la Mauritanie, le Tchad et la Guinée sont complices des pillages de Jammeh pour son exil doré en ayant contribué par avions à ce déménagement jamais vu dans l’histoire d’un tyran encerclé par des armées et poussé dehors par l’ONU, l’Union Africaine et la CEDEAO.

La Mauritanie semble persister dans cette voie agaçante tout simplement car elle n’avale pas la perte de son allié contre Dakar et veut imposer ses conditions à la Gambie et à la CEDEAO quant au sort de Jammeh histoire de créer une crise… N’est-ce pas du délire tout simplement car n’ayant rien à perdre vu son tourisme à l’agonie, l’image désastreuse de pays esclavagiste, elle peut créer des tensions avec le Sénégal à l’heure où les deux pays ont en partage du gaz qui devrait être produit pour 2021. Bientôt certains diront que le nouveau port de Ndiago servira aussi de base militaire. De là toutes ces provocations diplomatiques.

Pourquoi la Mauritanie s’emporte-t-elle à ce point dans ce dossier en disant qu’elle a réussi diplomatiquement là où tout le monde a échoué alors que la médiation mauritanienne et guinéenne est arrivée après les contributions de bien d’autres et surtout parce que Jammeh allait finir ficelé ou liquidé quand on voit comment les forces gambiennes ont accueilli les troupes sénégalaises. N’est-ce d’ailleurs pas puéril comme comportement ? Nous valons mieux que l’image que nous donnons…

Les gambiens en avaient assez de ce tyran et aucun des 40% qui ont voté pour lui n’est allé manifester pour lui. Il faut être sérieux. Aucun peuple surtout dominé par la peur ne tient à son bourreau sauf sous le coup du syndrome de Stockholm. C’est vouloir donner un chèque en blanc à tous les tyrans du coin que de faire de cette sortie de crise une sorte de jurisprudence à l’avenir au nom de la paix…

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Aziz craint-il pour sa retraite ? Qu’il n’ait rien à craindre, il est le meilleur des militaires qui ont pris le pouvoir en Mauritanie, il est le plus démocrate et le plus respectueux des libertés publiques. Sa seule faiblesse est son manque de courage politique à l’intérieur pour sortir la Mauritanie des archaïsmes qui l’empêchent d’avancer. Au contraire, en politique de cette époque molle, il semble nourrir ces archaïsmes peut-être par ce fatalisme qui gangrène jusqu’à l’esprit des plus éclairés parmi nous qui pensent que notre pays n’est pas gouvernable autrement. Il faut en profiter, gérer le quotidien et tenir le bâton pour éviter le sang. Le reste, inchallah… Aussi si les autres militaires avant lui se pavanent à Nouakchott en toute impunité ou ailleurs, lui ne risque rien en Mauritanie de la part du peuple ou même de l’armée. Il devrait plutôt craindre les redoutables milliardaires qu’il a sur le dos notamment en exil. Contre eux, il vaut mieux ne pas quitter le pouvoir…

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Ainsi, dans cette sortie de crise gambienne, au contraire, il faut regretter qu’un tyran ne puisse jamais répondre de ses actes et fuir comme en roi en vidant les caisses. C’est une insulte à la souffrance des peuples. Du baume au coeur des tyrans en exercice…

 
 
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Ainsi dans cette affaire sénégambienne, désormais plus la Mauritanie s’exprime, plus elle ridiculise les mauritaniens et montre qu’elle avait des intérêts douteux à ne jamais souhaiter la paix et la fraternité entre la Gambie et le Sénégal. Nous agissons dans cette affaire comme si nous perdions une colonie alors que nous n’acceptons pas que quelqu’un ose se mêler de nos affaires internes…

Pour combien de temps, les états de la CEDEAO vont-ils encore rester diplomates avec la Mauritanie qui semble chercher à créer une crise ouverte avec le Sénégal ?

S’il y a des tensions qui peuvent être meurtrières dans cette affaire ce n’est pas en Gambie mais à nos frontières entre le Sénégal et la Mauritanie. Peut-être pas jusque-là mais la rupture diplomatique est bien possible et que dire de la suite si l’orgueil de chaque peuple s’y mêle… On imagine la suite comme d’habitude, la Mauritanie dira aux pauvres sénégalais de Mauritanie de rentrer chez eux, elle coupera les vivres aux pauvres pêcheurs sénégalais et elle gèlera toute production de gaz pour fatiguer le Sénégal. Les mauritaniens dans le camp adverse dans toute la CEDEAO en paieront le prix. Des chômeurs et des malheureux de plus pour la Mauritanie.

 

Créer des tensions avec nos voisins, les nourrir entre les mauritaniens à base d’histoire de noirs, de blancs et maintenant de hratines, y ajouter la tension religieuse, tout cela est une maladie récente bien de chez nous mais qu’on partage avec les régimes les plus obscurs de la planète.

 

On dirait que ceux qui sont au pouvoir chez nous ont tellement peur de l’avenir pour eux qu’ils communiquent cette peur aux autres. La tranquillité, la coopération sereine et fraternelle avec nos voisins, c’est pour nous une langue étrangère impraticable.

 

Nous donnons l’impression d’être jaloux de la démocratie sénégalaise, de la tranquillité que vivent ses multiples ethnies, la fraternité des chrétiens et des musulmans, l’hospitalité pour tous, l’image de la Teranga et surtout voir la CEDEAO capable de déplacer une armée pour sauver la démocratie.

Il est vrai qu’en Mauritanie depuis quelque temps la hassadité est la chose la mieux partagée tellement nous sommes devenus malheureux. Le bonheur des autres nous rappelle nos propres malheurs. Pour cela il n’y a qu’un remède : balayer devant notre porte. Nous n’avons aucun conseil à donner à personne alors que nous vivons dans la précarité de l’unité nationale la plus absolue.

 

Quelle image ont de nous les étrangers quand ils voient ce qui se passe chez nous où l’actualité n’est faite que du FNDU qui parle de tyran pillard, de négro-mauritaniens qui parlent de racisme d’état, de hratines qui parlent d’esclavage et d’exclusion, de maures qui n’ont que le mot arabe à la bouche, de religieux qui font de la politique comme s’ils étaient saoudiens etc. ect.

 

Nous sommes tous responsables de ce qui nous arrive soit en participant à cette atmosphère soit en ayant démissionné comme dépassés par les événements que nous vivons de plus en plus effrayants pour le vivre-ensemble en Mauritanie malgré nos richesses culturelles et minières.

 

Il faut pourtant que cela change d’urgence sinon avec un conditionnement psychologique interne qui pousse à la paranoïa, au repli sur soi, la susceptibilité déplacée, la folie des grandeurs, nous finirons comme une réserve de mauritaniens tout bons à intéresser les ethnologues. C’est désormais une question de santé mentale publique…

 

Le peuple mauritanien dans sa diversité est un peuple en danger pour qui le changement semble être un conte pour enfant car comme disait quelqu’un : pire que le malheur, c’est l’habitude du malheur. Le malheur comme unique perspective, c’est en faire une norme de vie or les mauritaniens comme bien des peuples nobles sont des gens hospitaliers par nature gais, aimant rire, un peuple fier qui sait encaisser en toute dignité, se plaindre comme le racisme n’est pas de chez nous ; tout ce qui nous arrive de mal en matière de vivre-ensemble et de perspective est récent…

 

Souhaitons le bonheur à nos voisins et occupons-nous du nôtre…

 
 

 

Editorial : Le deal international gambien (Par Sidi Lamine Niasse)

content_imageDevrions-nous nous interroger sur le dénouement de la crise gambienne qui a focalisé l’attention du monde entier à l’instar de ce qui s’est passé au même moment au Ghana ? C’est-à-dire, un changement de régime favorisé par des élections. Au vu de la tournure que cet évènement gambien a pris, on n’a pas le droit de le qualifier de simple. Et ce, quel que soit l’angle sous lequel on le traite : départ d’un dictateur ou arrivée d’un vainqueur d’un jeu électoral libre et démocratique.

Il faut plutôt inscrire ce qui s’est passé en Gambie dans le registre de ce qu’on peut appeler le «printemps ouest-africain» ou «subsaharien». Qui rappelle le printemps arabe qui avait, dans le sang, secoué l’Afrique du nord. De part et d’autre du Sahara, ces changements ne sont pas du même style, même s’ils sont contemporains et visent le même objectif.

Sur les deux axes, Dakar-Djibouti et Banjul-Khartoum, les colonies anglaises et françaises ont toujours marqué l’actualité par une rivalité exacerbée, par des menaces de guerres et de soulèvements. Un conflit d’intérêt qui se déroule dans les limites de leurs frontières avec des lignes imaginaires dites parallèles qui les délimitent.

C’est ainsi que la lutte de ces pays africains pour accéder à la souveraineté internationale a été de nature différente. Avec une effusion de sang en Afrique du Nord et à l’issue d’un cycle de négociations en Afrique subsaharienne, avec toutefois quelques exceptions de part et d’autre. Ainsi, le printemps arabe est survenu dans une période marquée par la transformation de Républiques en des royaumes où des fils de chefs d’Etat étaient préparés à succéder à leur père de président.

C’est le cas de la Syrie avec Bachar El Assad, du Congo avec Kabila-fils, du Togo avec Faure Eyadema. D’autres tentatives dans d’autres pays ont échoué. C’est le cas de la Lybie avec Saïf Al-Islam, du Sénégal avec Karim Wade, de l’Egypte avec Gamal Moubarak. Ces modèles ayant échoué, il fallait que ces deux mondes usent d’un autre modèle de «printemps».

Celui du Moyen-Orient ayant été sanglant et ayant détruit les fondements des Etats, en Afrique au Sud du Sahara, la situation s’est passée sous diverses formes. Si, en Côte d’Ivoire, le sang a profusément coulé, au Burkina le changement a été moins sanguinolent. Et pour le cas du Sénégal comme de la Gambie, nous avons assisté à ce qu’on peut qualifier de deal consacrant le départ du chef de l’Etat sans aucun risque de poursuites judiciaires ni contre lui ni contre ses principaux collaborateurs.

Au Sénégal, Senghor avait bien choisi son successeur en la personne d’Abdou Diouf qui n’était pas attendu par la classe politique du fait de son manque de charismatique et de son ignorance des arcanes de la politique politicienne. Mais Senghor avait besoin d’un homme docile, pour ne pas être poursuivi lui et ses collaborateurs.  

Wade a suivi le même exemple en choisissant son ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale qui, à l’instar d’Abdou Diouf, n’était pas non plus attendu pour lui succéder.

D’autant que face à l’ancien président Wade, des politiciens chevronnés étaient à l’affût.  Et pour y arriver, il y eut la rupture avec Idrissa Seck, matérialisée par ce que la presse a appelé «le protocole de Rebeuss» et qui a consisté à écarter un potentiel successeur susceptible d’engager des poursuites, en lui accordant un pardon bien consigné. Pour ce qui concerne son successeur à la tête de l’Etat, les péripéties ont débouché sur qui est appelé le «deal international» entre le trio libéral Wade, Macky et Karim.

La Gambie, la «gueule» du Sénégal, n’allait pas chercher loin pour sortir de sa crise. Jammeh qui a fait accoucher à la montagne une souris nommée Adama Barrow, devait à son tour s’entendre avec lui sur une sortie s’apparentant à un deal. Cela ne pouvait être effectif qu’après l’investiture du nouveau président qui pouvait ainsi signer, es qualité, une amnistie pour lui et pour ses collaborateurs, les laissant libre avec tous leurs biens et ses avantages d’ancien président. Après Wade-Idy (protocole de Rebeuss), Macky-Karim (le deal international), voilà le deal international gambien.

Cette sortie de crise gambienne ne s’est pas faite fortuitement sous l’égide du Mauritanien Mouhamed Abdel Aziz et du Guinéen Alpha Condé. Les deux chefs d’Etats riverains de la Sénégambie avaient certainement besoin d’une garantie face au malaise qui les menace dans leur propre pays. A savoir le grand Fouta, ou l’axe Al Pulaar Guinée-Ethiopie, qui vient d’avoir deux présidents issus de cette donne sociologique (Macky Sall et Adama Barrow). Ils se sont certainement souvenus de cette visite du président Senghor à Matam dans les années 70, quand, répondant à ceux qui agitaient l’idée du grand Fouta, il indiquait que c’est un chemin plein d’embûches.

C’est un serpent dont la queue se trouve en Guinée, le ventre au Sénégal et la tête en Mauritanie, observait l’ancien président du Sénégal. Il suffit de piétiner le ventre pour que la tête morde en Mauritanie, précisait-il. Mouhamed Abdel Aziz et Alpha Condé qui font face à la montée en puissance des Al Pulaar devaient être témoins et garants d’une situation pouvant préserver leurs régimes de tout débordement ou exploitation de ce contexte. La Cedeao ne pouvait jouer ce rôle avec Mohamed Buhari du Nigeria qui a aussi, comme Macky et Barrow, des origines Al Pulaar.

Par Sidi Lamine NIASSE

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L’Editorial du Calame : Bons comptes, bons amis ?

L'Editorial du Calame : Bons comptes, bons amis ? Mohamed Ould Abdel Aziz, l’a dit, le 29 septembre dernier, au Palais des congrès de Nouakchott, lors de l’ouverture du « dialogue national inclusif », entre le pouvoir et une partie de l’opposition : « Les propositions et recommandations requérant des modifications constitutionnelles seront soumises au plébiscite populaire par voie référendaire ».

Il le répétera, de nouveau, trois semaines plus tard, à la clôture de ce même dialogue dont « les conclusions, claires et limpides, seront appliquées, parce qu’elles procèdent, uniquement, de l’intérêt général du peuple tout entier et des générations futures.

L’accord fondamental recommande la suppression du Sénat, une option objective que certains peuvent désapprouver, mais aucun parti, aucun groupe précis, encore moins individu, pas même le Président, ne peut imposer, au peuple mauritanien, son opinion. Un référendum sera organisé à ce propos et personne ne pourra l’empêcher.

Seul le peuple sera l’arbitre, parce que la Constitution demeure la seule référence en ce sens », Mieux, les deux parties prenantes au dialogue se mettaient d’accord pour une consultation populaire avant la fin de l’année 2016. Vous connaissez la suite.

L’année s’est achevée sans que personne n’évoquât le sujet. Des problèmes budgétaires ? Le risque de voir le projet rejeté par le peuple ? Ou, comme on le pressentait, l’irrespect de la parole donnée. Un peu des trois, certainement.

A la fin de l’année, les caisses de l’Etat étaient vides et un referendum coûterait entre un à deux milliards de nos ouguiyas, sans aucune possibilité d’appui extérieur, pour un projet aussi inutile que coûteux.

Rien n’indiquait, aussi, que les populations, fatiguées par la cherté de la vie et plus du tout aguichées par les slogans creux, accepteraient de se laisser embarquer dans une consultation sans aucun impact sur leur quotidien. Pire, le changement d’hymne national ou l’ajout de deux bandes rouges au drapeau sont loin de susciter leur adhésion.

C’est, probablement, ce qui a motivé la volte-face d’Ould Abdel Aziz décidé à revenir sur une parole pourtant maintes fois ressassée, comme on l’a vu. Il a, d’ailleurs, promis tant de choses, par le passé, que plus personne ne s’en rappelle.

Il nous avait juré, par tous les saints, qu’il mettrait fin à la gabegie, au clientélisme et au népotisme, que plus personne ne s’engraisserait sur le dos de la ‘’bête’’, qu’il ne choisirait que les meilleurs d’entre nous, qu’il n’accepterait, dans son camp, ni gabegistes ni flagorneurs, qu’il serait, en un mot, juste. Huit ans plus tard, le résultat est là : il se passe de commentaires.

Pour préparer le terrain à ce retournement spectaculaire, le gouvernement a pris soin d’amadouer les parlementaires : distribution de terrains à gogo, multiplication d’audiences présidentielles aux sénateurs appelés à être dissous et tutti quanti… avant de lâcher, le 16 Janvier dernier, la bombe : voilà les députés et sénateurs informés du choix de la voie parlementaire, pour la révision recommandée par le dialogue national inclusif.

On évoque des problèmes de trésorerie susceptibles de justifier cette option à tout le moins hasardeuse, les sénateurs ne manquant aucune occasion, en privé, d’exprimer leur rejet d’une réforme constitutionnelle qui les enverra au chômage. Et les députés sont, également, loin d’être acquis.

A moins de trouver une astuce pour encadrer le vote et garantir ainsi son résultat : « ce qui compte dans un vote », disait Staline, « ce n’est pas ceux qui votent, ce sont ceux qui comptent ». En russe, cela pouvait signifier : « roublards comptant des roubles ». En français, « les bons comptes font les bons amis ». Et en langues nationales mauritaniennes ?

Ahmed Ould Cheikh

le calame