Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 16/12/2016

Président élu de la Gambie : « J’ai confiance en l’Armée » (Interview)

Président élu de la Gambie : « J’ai confiance en l’Armée » (Interview)«Nous avions toujours confiance en l’Armée. A l’annonce des résultats, le chef d’état major nous a joint en promettant de nous soutenir en tant que président élu », a déclaré le président élu de la Gambie Adama Barrao dans cette interview accordée à Alakhbar.

Monsieur le président élu de la Gambi, est-ce que vous maintenez votre invitation à Yahya Jammeh a assister à votre cérémonie d’investiture ?

Je voudrais bien voir le président Yahya Jammeh et le président Daouda Kairaba Diawra (premier président de la Gambie) assister à la cérémonie de mon investiture. Le président Jammeh pourra prendre la parole ce jour-là. Cela va honorer la Gambie et l’Afrique entière. Le pouvoir n’est pas éternel. Daouda Diawra a quitté. Dieu a décidé la fin de règne de Yahya Jammeh. Moi aussi je quitterai le pouvoir. Yahya Jammeh doit comprendre que l’alternance pacifique au pouvoir renforce notre démocratie.

Yahya Jammeh pourrait craindre des poursuites judiciaires?

Nous (la coalition de l’opposition) avons toujours appelé en faveur de la paix. Lors de la campagne électorale, nous avons lancé des messages de paix.

La Constitution nous accorde le droit de former un parti politique ou de militer dans l’opposition. Nous l’avons fait. Nous avons battu campagne. Nous nous sommes fait connaitre et nous avons expliqué notre programme aux Gambiens qui l’ont accepté et voté pour nous. Yayha Jammeh a reconnu sa défaite. Il a pris le Coran et dit que le pouvoir lui a été confié par Allah un vendredi et qu’il le lui a retiré un autre vendredi. Le président Jammeh est allé jusqu’à dire que le système électoral gambien est le meilleur au monde et qu’il ne peut pas y avoir de fraudes. Jammeh était clair dans ses déclarations qui, par ailleurs, allaient dans le sens de la paix. Après, il a commis l’erreur de vouloir violer la Constitution. L’erreur est humaine. Pour cette raison, nous lui avons tenu un discours d’apaisement.

Un membre de votre coalition a menacé Jammeh de poursuites judiciaires.

La coalition n’a jamais menacé de traduire Yahya Jammeh en justice. Il a occupé le fauteuil présidentiel pendant 22 ans. Il est Gambien. Il a travaillé pour ce pays. Si l’Afrique du Sud a pu surmonter apartheid et permis au parti ANC de mener ses activités normalement nous, aussi, pourrons travailler avec qui que ce soit.

Pourquoi vous n’acceptez pas que Jammeh conteste légalement le résultat de la présidentielle devant la Cour suprême ?

Un président de la République doit connaitre les règles et agir en fonction de la loi. Yahya Jammeh a violé la loi en décidant d’annuler les élections présidentielles. Il veut aujourd’hui, saisir la Cour suprême. Comment ? Il n’existe plus de cour suprême en Gambie, depuis un an. Beaucoup de dossiers concernant cette sont restés sans suite. Quand notre chef de parti était arrêté nous devions saisir la cour suprême sur certains points, mais en vain. La cour suprême n’existait plus. Le président Jammeh a chassé tous les juges de la Cour suprême. Ce n’est pas parce qu’il a besoin d’une Cour suprême qu’il faut en créer une.

Que compterez-vous faire si la Cour suprême annule le résultat de l’élection ?

Cela va rendre sa situation plus complexe. Il faut œuvrer dans l’intérêt général de la nation. Si le président Jammeh devra agir de la sorte c’est qu’il ne veille qu’à ses intérêts particuliers. Et je pense que son attitude le prouve.

Le Sénégal a mobilisé la Communauté internationale pour vous. Votre sécurité est assurée par des Sénégalais. Pourquoi vous êtes si lié au Sénégal ?

Le Sénégal est un pays voisin qui entretient de bonnes relations avec la Gambie. La stabilité dans un pays veut dire la paix dans l’autre.

Je dois préciser que ces agents de sécurité sénégalais viennent d’une compagnie privée et non de l’Etat sénégalais. J’ai le droit d’assurer ma protection si l’Etat ne m’offre pas la sécurité. Des criminels peuvent m’agresser. Des gens qui ne m’aiment pas peuvent m’attaquer pendant que je suis sans défense.

Aujourd’hui, nous n’avons pas aperçu ces agents de sécurité sénégalais. Où sont-ils ?

Nous voulons éviter des problèmes diplomatiques entre le Sénégal et la Gambie. Nous nous en remettons à Dieu sachant que seul Dieu peut garantir la sécurité des personnes.

Le chef d’état major avait déclaré son soutien au président élu. Mais on ne l’a pas entendu depuis le rejet par Yahya Jammeh des résultats électoraux. Avez-vous le soutien de l’Armée ?

L’armée ne s’est pas manifestée de nouveau. Mais nous avons toujours confiance en elle. A l’annonce des résultats, le chef d’état major nous a joint en promettant de nous soutenir en tant que président élu. Je suis sûr que l’armée va bientôt se prononcer.

Vous êtes élu à l’issue d’un votre ethnique. Pensez-vous représenter l’ensemble du peuple gambien ?

Ce n’est pas une seule ethnie qui m’a élu. Beaucoup de Gambiens ont voté pour moi. Une seule ethnie ne peut pas élire un président de la République en Gambie. Et moi, j’appartiens à plusieurs communautés gambiennes: mon père est de la communauté Socé et ma mère de la communauté Peul. J’ai encore des oncles sarakhoulé et mais deux petites sœurs sont mariées à des Jola.

Que pensez des Mauritaniens qui forment la plus grande communauté de commerçants en Gambie ?

Les commerçants mauritaniens sont venus me féliciter après les élections. Avant même les ces élections, les Mauritaniens sont connus comme étant pacifiques. Vous pouvez vous rendre dans les tribunaux du pays, vous ne verrez pas de Mauritaniens devant la barre excepté quelques uns. Cela veut dire qu’ils respectent la loi et cela est à encourager.

 

alakhbar

La BAD approuve des prêts en financement de la construction d’un pont sur le fleuve Sénégal

Afficher l'image d'origineALAKHBAR (Nouakchott)- Le 9 décembre 2016, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 31,3 millions de d’Euros à la République Islamique de Mauritanie et un prêt de 9,4 millions d’Euros à la République du Sénégal, en financement de la construction d’un pont à Rosso, entre les deux rives du fleuve Sénégal, frontière naturelle entre ce pays et la Mauritanie.

 L’absence d’un ouvrage de franchissement permanent entre les deux rives du fleuve Sénégal, constitue un handicap majeur à la mise en œuvre des politiques de développement économique et d’intégration régionale et continentale.

Le projet favorisera le développement économique de la région, et plus largement l’essor des activités de transport routier entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest.

Ouvrage de près de 1500m, le pont de Rosso remplacera les services des bacs qui relient actuellement les deux rives du fleuve Sénégal, des embarcations à la capacité limitée et avec lesquelles la traversée pouvait s’avérer périlleuse en période de crue.

L’absence de pont était source de retards, et représentait un coût conséquent pour les voyageurs et les transporteurs.

Outre la construction du pont, le passage de la frontière sera facilité par la construction et l’équipement de  postes contrôle juxtaposés, permettant d’effectuer les formalités douanières des deux pays dans un seul et même lieu.

Au total, le temps de traversée dédié aux formalités, devrait être ramené à moins de dix minutes, contre près d’une heure auparavant.

 Nouakchott – Dakar, le projet va accélérer le développement des activités de transport le long des corridors transafricains Tanger – Lagos et  Alger – Dakar, et plus globalement entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne » a expliqué Ali Ismaël Mohamed, Economiste des Transports de la BAD, en charge du projet, qui estime, par ailleurs, que « le trafic de véhicules sur cet axe devrait plus que tripler d’ici 2025. »

L’ensemble de la région devrait connaître une forte croissance des activités commerciales, d’autant que la construction du pont sera complétée par l’aménagement de plus de 60km de pistes rurales, favorisant la desserte des zones agricoles.

Pour les deux pays, ces régions sont les principales productrices de riz et les performances de leur secteur agricole constituent un important enjeu de sécurité alimentaire.

Au Sénégal la BAD a récemment investi dans plusieurs projets de désenclavement de zones à fort potentiel agricole et de soutien aux producteurs. L’un des volets du présent projet consiste d’ailleurs en l’aménagement de périmètres maraichers et de plateformes de transformation de produits agricoles pour des coopératives féminines. Des marchés/gares routières seront aussi construits de chaque côté du pont.

L’amélioration des conditions de vie des populations sera enfin possible, grâce à une série d’aménagements connexes, telles que la réhabilitation de 7 écoles et de 3 postes de santé, la mise en place d’un réseau d’alimentation en eau potable dans les 2 villes jumelles de Rosso,  la mise en place de réseaux d’assainissement côté mauritanien et enfin la construction et l’équipement d’un complexe social pour les jeunes en réinsertion, les femmes  et les handicapés.

« Au-delà de son importante contribution à la dynamique d’intégration régionale, le projet répond à l’objectif fondamental que s’est fixée la BAD : la promotion d’une croissance inclusive et durable » a souligné Amadou Oumarou, Directeur du département transport, développement urbain et TIC à la BAD.

D’un montant total de 87,6 millions d’Euros, le projet est cofinancé par les gouvernements mauritaniens et sénégalais, ainsi que par la Banque européenne d’Investissement et l’Union européenne.

alakhar