Daily Archives: 09/12/2016
Md Ould Mkheitir, le prisonnier d’opinion martyrisé par les Barbus !
Mamadou Kalidou BA – J’apporte mon soutien décomplexé à Mouhamed Ould Mkheitir, victime de l’acharnement des milieux islamo-conservateurs qui sont prêts à tout pour conserver leurs privilèges mesquins dans une société mauritanienne raciste, esclavagiste et profondément féodale.
Je réaffirme ici mon opinion, sans peur ni crainte, que ce jeune homme a le droit de s’appuyer sur des textes pour formuler une hypothèse quant à ce qui expliquerait qu’au sein de nos sociétés, persiste cette odieuse féodalité alors que l’Islam, par le saint Coran, instaure une parfaite égalité entre les musulmans.
Les adversaires de la thèse de Md Mkheitir auraient pu le contredire valablement en remettant en doute les sources de ses citations, la crédibilité de leurs auteurs, et prouver ainsi qu’il a tord de formuler son hypothèse.
Mais comme ils ne veulent pas ébranler les fondements idéologiques des inégalités inacceptables dans notre pays, alors, ils usent de propagande, de manipulation de l’opinion, de menaces pour inciter notre appareil judiciaire, du reste aux ordres, à exécuter cette innocente créature dont ils ont déjà détruit la vie. Réclamer sa mort est d’autant plus inhumain qu’il s’est excusé d’avoir suscité une telle incompréhension.
Je dis que c’est lâche de s’acharner sur un homme déjà à genou. Je dis que c’est intellectuellement hypocrite de condamner Ould Mkheitir en ne condamnant pas l’esclavage, la féodalité, le meurtre, le vol, le système de privilège de toute sorte qui se perpétuent en Mauritanie.
Je dis qu’on veut neutraliser Md Ould Mkheitir, comme hier on a voulu en finir avec Biram Dah Abeib lorsque celui-ci brula le Khalil. Je demande à ceux qui réclament hypocritement la mort de Md MKheitir, où étaient-ils quand on massacrait les Négro-africains musulmans de Mauritanie entre 1989 et 1991? Sont-ils sortis pour piper mot? Ont-ils manifesté pour que les coupables soient traduits devant les tribunaux, comme le stipule l’Islam?
Aujourd’hui encore, alors que les orphelins et les veuves manifestent, tous les 28 novembre, pour réclamer justice, quel Imam a demandé dans sa « Khoutba » que l’Etat fasse arrêter et traduire devant les tribunaux, les coupables de ces meurtres odieux ? Peut-être, j’allais dire, sans doute, pour les manifestants qui sont allés arrêter l’émission de la chaine Al Watanya, il y a des musulmans qui ont droit à la justice et d’autres à l’oppression (La majorité des Négro-africains, des Hratines, des Forgerons, des Griots et les pauvres de toutes origine).
L’Islam n’interdit-il pas d’attenter à la vie d’un innocent? Pourquoi ces lâches manifestants n’ont pas eu le courage de sortir pour réclamer que le fils d’un grand dirigeant soit traduit devant les tribunaux pour avoir tiré, sans raison valable, sur une fille innocente, devenue handicapée à vie? Où étaient-ils alors qu’un pourcentage important de Mauritaniens est encore réduit à l’esclavage? Où sont-ils au moment où les terres des Nègres de la vallée sont expropriées? Ils étaient là! Ils sont toujours là!
Alors, je dis que c’est hypocrite de réclamer la mise à mort d’un homme sous le prétexte que son opinion à écorché notre prophète tout en fermant sa gueule face à d’autres atrocités encore plus odieuses qui frappent d’autres musulmans qui sont vos compatriotes.
Le prophète Mohamed n’avait-il pas été, à la Mecque même, battu à coup de pierres par les enfants Ghouraich, envoyés par leurs parents mécréants ? Que fit-il sachant que sa souffrance entrainerait la malédiction de Dieu sur les criminels ? Il pria Allah de les pardonner « parce qu’ils ne savent pas la conséquence de leurs actes ».
Frapper le prophète au point d’ensanglanter son corps, n’est ce pas plus terrible que ce que fit Md Ould Mkheitir ? Alors que Mouhamad (PSL), le prophète de l’Islam, n’a jamais cessé de son vivant, de donner des leçons de retenue et de pardon, les Islamo conservateurs de Mauritanie se veulent plus royalistes que le roi.
Ils veulent tuer, à la place d’Allah et de Mouhamad, celui qu’ils considèrent comme un criminel. Que les choses soient très claires : Messieurs les Manifestants ! Si vous tuez ou faites tuer ce pauvre garçon, vous l’aurez fait pour assouvir votre propre envie de meurtre, mais certainement pas pour venger Mouhamad qui a plus puissant que vous pour le défendre puisqu’il a Allah de son côté ! Oui, s’il le voulait, Allah s’adresse au néant ou à l’être et lui dit « soi ! » et l’être ou le néant devient (ou s’anime) conformément à ses souhaits !
Il s’agit ici, ni plus, ni moins d’une énième instrumentalisation de l’Islam à des fins d’idéologies politiques aux tendances féodales et racistes. Face à cette mascarade les intellectuels, les politiques se taisent, lâchement! Comme j’ai envie de vomir face à la pourriture intellectuelle et morale de mes compatriotes. L’Etat qui fait preuve d’une faiblesse caractérisée face au dictat de l’opinion salafiste, aura le réveil bien plus brutal qu’il ne l’imagine ; c’est l’Histoire qui nous l’apprend. Qu’Allah vienne en aide à la Mauritanie !
Mamadou Kalidou BA
cridem
L’opposition “radicale” recadre les résolutions du dialogue : Un referendum “inopportun”
L’opposition politique rassemblée au sein du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU) et le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) ont annoncé, au cours d’une conférence de presse tenue, mardi dernier, leur décision d’ignorer le référendum constitutionnel que le pouvoir prépare, pour faire passer les amendements constitutionnels proposés par le dernier « dialogue national inclusif », tenu du 29 Septembre au 20 Octobre dernier, entre le pouvoir et une partie de l’opposition démocratique, acquise aux thèses du gouvernement.
Même si elle salue, dans un communiqué, la déclaration du président de la République clôturant le débat sur le troisième mandat qu’elle le suspectait de mijoter, le front de l’opposition radicale n’entend pas ménager le pouvoir.
Elle a, non seulement, rejeté le référendum qu’elle trouve « inopportun », quant aux modifications du drapeau et des paroles de l’hymne national, mais, également, recadré d’autres résolutions du dialogue national inclusif. Elle est notamment opposée à tout changement ou modification constitutionnelle n’ayant été le fruit d’un consensus entre l’ensemble des acteurs politiques du pays.
L’opposition croit savoir que de telles aventures pourraient conduire à d’autres amendements constitutionnels, notamment le changement de République susceptible de relancer l’actuel Président dont le dernier mandat s’achève en 2019. Le FNDU et le RFD redoutent la stratégie du burundais Pierre NKurunziza qui a usé de ce subterfuge pour briguer un troisième mandat.
Sur la lutte contre la gabegie, l’opposition continue à douter de la « sincérité » du gouvernement à éradiquer ce fléau qui n’a fait, selon eux, que changer de camp. Dans sa déclaration, l’opposition parle d’un « pays caractérisé par la gabegie et le pillage systématique des ressources».
Elle évoque la « dilapidation de l’énorme richesse accumulée durant les dernières années, du fait de la montée, sans précédent, des cours mondiaux du fer et de l’or (principales exportations de la Mauritanie), en plus de la multiplication de la dette extérieure et de la ponction, continue, sur le portefeuille des citoyens, opérée à travers le prix des hydrocarbures, l’augmentation des impôts et les taxes de douanes sur les matières de première nécessité, alors que le pouvoir s’est tourné vers le bradage du patrimoine immobilier de l’Etat ».
Pour illustrer son argumentaire, le RFD et le FNDU citent plusieurs édifices publics, notamment des écoles « vendues, dans des conditions obscures, à l’entourage familial du chef du régime et à ses proches », ainsi que « le bradage, à vil prix, de la résidence de l’ambassade de Mauritanie à Washington ». Et, pour enfoncer le clou, l’opposition épingle la dette extérieure de la Mauritanie qui représente, actuellement, 93% du Produit Intérieur Brut (PIB). De ce chiffre, il faut déduire 20% représentant une dette inactive du Koweït.
Ainsi accusés de « brader les ressources du pays », le président Mohamed ould Abdel Aziz et son gouvernement « favorisent [également] certains hommes d’affaires et ferment les yeux sur les marchés de gré à gré ». On se rappelle, ici, qu’un des ateliers du dialogue traitait de la bonne gouvernance et les dialoguistes ont recommandé des mesures draconiennes pour l’assurer. Mais, pour l’opposition « boycottiste », les lois initiées par le gouvernement visant à « pénaliser la corruption » et le détournement de deniers publics ne peuvent, tout simplement pas, porter de fruits, parce qu’il ne s’agit que de simples « velléités » et de « slogans de campagne », sans aucune prise sur la réalité du pays. Autre argument pour l’opposition, l’indice de perception de la corruption, établi par Transparency international, qui classe la Mauritanie 124èmesur 175. Il faut rappeler qu’en 2014, la Mauritanie a fondé un comité de lutte contre la corruption, avant d’instituer une cour consacrée à sa répression. Sans grande efficacité, il faut le reconnaître.
Par rapport au dialogue national inclusif, l’opposition rappelle, par la voix d’Ahmed ould Daddah, président du RFD, qu’elle le considère toujours comme un excellent moyen de trouver des solutions aux problèmes du pays. C’est donc un principe mais elle est suffisamment responsable pour ne pas se laisser embarquer dans un processus dont elle n’est pas partie prenante. Oui au dialogue, inclusif, franc et sincère ; non à l’artifice et à la poudre aux yeux. Au final, la conférence de presse commune des deux pôles de l’opposition a remis, sur le tapis, les « délicates » relations entre le pouvoir et son opposition. Des relations toujours « exécrables », marquée du sceau de l’absence de toute confiance. Serait-ce à conclure qu’avec une telle charge, l’opposition ne saurait prendre part aux prochaines élections ?
DL
le calame