Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 07/12/2016

La Mauritanie a désormais sa journée de haine contre la France…

altIl paraît que rien ne va plus entre le régime Azizien et la France. Il paraît car c’est la presse qui le dit. Laquelle ? Celle d’opposition chez les francophones et les arabisants dont les arguments sont repris par d’autres de la région jusqu’en France dans certains canards qui se font l’écho de tout ce qui peut nuire à Aziz. 
 
Si cette presse fait son travail d’opposition faisant feu de tout bois, il faut noter cependant que le pouvoir Azizien ne fait rien pour prouver le contraire, au contraire justement… 
 
On l’a dit mille fois, quand l’ambassadeur des USA rencontre  avec plaisir des personnalités radicalement opposées au régime Azizien, ce dernier et tous ses satellites avalent les couleuvres avec le sourire car embrasser la main que tu ne peux pas couper est un proverbe national. De même quand le département d’état US émet chaque année des rapports confirmant les thèses de Birame jusqu’à classer géographiquement la Mauritanie non pas dans le Maghreb Arabe mais dans l’Afrique noire. De même quand l’ambassade US met en garde ses ressortissants contre le risque majeur d’attentat à Nouakchott.

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Mais dès que RFI donne le micro à un opposant radical, fût-il ancien président ou prix ONU des droits de l’homme, dès qu’un journal indépendant français comme Le Monde laisse paraître un article qui n’est pas du goût du pouvoir Azizien, dès que l’ambassade met en garde ses citoyens face à un risque d’agression dans certains quartiers, tout le pouvoir Azizien se dresse, suivi de ses satellites, toute la presse arabisante s’y met pour désinformer les mauritaniens,  les monter contre la France, grossir des affaires le tout histoire de montrer un pouvoir fier et résistant face à l’ancien colon histoire, encore une fois, d’aller dans le sens d’Oumtounsi…
 
Le pouvoir mauritanien et les arabisants pensent peut-être que le pouvoir démocratique  français peut interdire au journal Le Monde de paraître juste car un article déplaît à Nouakchott. Le pouvoir Azizien pense peut-être que la France peut interdire à certaines plaintes d’être déposées.  C’est cette même logique de l’ignorance qui croit qu’un président américain peut faire ce qu’il veut du congrès comme un président français.
 
On peut noter une chose curieuse : alors que tous les violeurs dont les crimes ont défrayé la chronique ont été arrêtés au plus tard moins d’une semaine après l’agression, on a vu ça avec le violeur de la fille d’un avocat, on a vu ça à Atar, on l’a vu chaque fois qu’un crime secoue l’opinion publique  car nos services de sécurité sont efficaces, voilà qu’à ce jour les criminels qui ont sauvagement torturé une française semblent courir toujours…
 
Le porte-parole du gouvernement,  qui vaut pas qu’un jeune soit jeté en prison pour lui avoir jeté une chaussure, a des arguments odieux pour tout justifier sans avoir jamais une goutte de salive dans son sourire en coin pour avoir la moindre compassion.
 
Dans cette atmosphère de haine de la France comme argument de cohésion nationale (sic !), énième division des mauritaniens pour un bilan humain azizien catastrophique, voilà que le 28 novembre est devenu jour de la haine de la France par excellence. Tout ce que les français ont fait de bon pour créer la Mauritanie avec l’aide de marabouts visionnaires est sali, déconstruit au profit du culte d’une résistance anecdotique pour les intérêts d’une puissance étrangère du Nord farouchement opposée à la pérennité d’un état mauritanien ou juste pour des raisons d’intérêts personnels de tel ou tel chef de patelin qui voulait rester maître de son fief et de son système féodal.
 
On a ainsi pu voir pour fêter le 28 novembre des émissions sur la TV d’état pour fêter la haine de la France à cette époque. On a appelé des jeunes pour qu’ils récitent des vers soi-disant d’époque justifiant cela. C’était bien triste car cela sonnait creux.  D’ailleurs les textes en arabe sont encore disponibles pour rafraîchir la mémoire des artisans de la haine de la France pour argument politique histoire de souder les mauritaniens contre l’éternel ennemi étranger, celui qui veut déstabiliser la Mauritanie pendant que les régimes successifs sur place seraient des enfants de chœur désintéressés qui se battent pour une Mauritanie unie et prospère !
 
 
Tu parles ! Un clou chasse l’autre. Ils sont en train de tout vendre même notre tradition religieuse aux wahhabites et à vil prix !  Même le grand Maroc  à la manœuvre n’irait pas si loin dans la destruction de tout ce qui unit les mauritaniens : unité nationale dans sa diversité culturelle, symboles de l’état, toute architecture souvenir des premiers pas de la nation surtout de l’éducation ( et pour cause… ) et maintenant orientation religieuse.
 
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Voici le dernier fer de lance de ce révisionnisme assumé comme un ver sort du fruit…
 
Hier je regardais la dernière sortie du fameux Daoud Ould Ahmed Aïcha désormais président du parti Nida comme Nido, des convictions en poudre pour usage populaire avec un beaucoup salive comme autant d’eau, du petit lait qui passe bien et le peuple en redemandera bientôt…
 
Personnage intelligent avec réponse à tout machallah comme un maître camelot. Il peut tout défendre, tout et son contraire avec un air sérieux à la mode du tiers-monde. Il ne dit pas que des bêtises au contraire, il dit beaucoup de choses intelligentes auxquelles on pourrait tous adhérer mais ce qui est gênant c’est cette ruse fumeuse qui suinte de partout derrière cet air sérieux de sournois professionnel qui sait balader son monde. Il est l’exacte incarnation de l’homme intelligent qui sait qu’il parle à des gens moins intelligents que lui pendant que ceux qui ont compris son jeu sont soit de son côté soit incapables de s’adresser à son auditoire à cause de la barrière de la langue.
 
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Ce soir il était l’invité de notre ami Ahmed Elbou de Watania, candidat à la présidence  d’un regroupement de la presse dont j’ai oublié le nom, je lui donne ma voix virtuelle, face à lui monsieur Ahmed Aïcha et quelques journalistes arabisants.
 
 
On ne va pas reprendre ici toute l’émission où le monsieur s’est bien défendu sur mille sujets : comme nous, il se réclame d’aucun parti, assure dire la vérité sur chaque camp, soutenir le meilleur de chacun et combattre le pire chez tous ; comme nous il n’a rien de personnel ni de particulier contre Aziz sauf qu’on lui reproche un bilan humain inversement proportionnel à son élan constructif ; comme nous il estime que les maures ont aussi droit de faire entendre leur voix sur une scène médiatique où toutes les communautés se font entendre ( toutes plus ou moins car il s’agit surtout des hratines, des biranes et des peuls car les oualofs semblent ne pas exister de peur qu’on leur rappelle que leur fief est surtout au Sénégal quant aux soninkés ils préfèrent rester discrets pour ne pas déranger l’ordre établi dans leur fief côté mauritanien où l’esclavage et ses séquelles n’ont rien à envier au bilan chez les maures bien au contraire disent certains anthropologues ) ; comme nous il estime que les maures d’aujourd’hui ne sont pas comptables du passif de leurs ancêtres à ceci près qu’il ne dit pas à savoir que le pouvoir économique politique sociale militaire et religieux est aux mains de certains maures quasiment exclusivement, ce qui donne droit à quelques responsabilités à l’heure des comptes.
 
On peut comme ça énumérer mille postures du président Nido qui peuvent pousser la jeunesse maure à le rejoindre et Dieu sait que 70% de la population a moins de 30 ans. Ainsi celui qui arrivera à mobiliser la jeunesse balaiera les anciens et les moins anciens c’est-à-dire toute la classe politique actuelle.
 
Là où on ne peut le suivre, c’est dans son culte de l’arabe qu’il veut imposer à tout le monde avec des arguments foireux qui ne peuvent faire mouche que chez les innocents complexés par la propagande et assoiffés de se raccrocher à tout prix à une grande civilisation arabe pour ne pas avoir à assumer la misère culturelle qu’est devenue la Mauritanie décomposée.
 
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Voyez le ridicule et l’hypocrisie collective : pendant toute l’émission il a parlé en hassania pour se faire entendre de plus grand nombre sauf deux mots pour répondre à des journalistes qui lui posaient les questions en arabe. Toute une émission où il parle en hassania, fait de l’humour en hassania, parle politique et même religion en hassania. Même notre ami Ahmed Elbou lui parlait en hassania mais pendant toute une partie de la soirée, il n’a été question que de l’arabe langue de la majorité or c’est manifestement faux !
 
C’est le hassania  la première langue nationale pas l’arabe que la majorité des maures ne comprend pas mais aucun de ces messieurs n’a fait la moindre remarque à ce sujet, c’est le complexe collectif jusqu’au ridicule. Pour monsieur Nido, c’est l’arabe la langue de l’union et il s’explique en hassania pour se faire comprendre du plus grand nombre même si lui parle arabe. Il ose même se demander ce qu’on fait avec une constitution où il y est écrit que l’arabe est la langue nationale si ce n’est pas le cas dans les faits, et il dit tout ça en hassania que la constitution ne reconnaît même pas comme langue nationale. Toute l’imposture est dans cette posture du personnage et tout le reste est la complicité consciente ou inconscience de la presse arabisante présente.
 
Monsieur Ahmed Aïcha se moque de ceux qui traduisent en français le nom de leur parti, en disant que le sien reste en toute langue Nido etc.  Il s’est déchaîné contre la France en estimant injuste que la France et les USA mettent la Mauritanie en zone rouge alors qu’il y a plus d’attentats en France qu’en Mauritanie. Il a un peu raison c’est parfois excessif mais la France n’a aucune frontière avec un pays en guerre où règnent les islamistes radicaux et elle sait ce qui se passe dans ces zones où plus d’une fois des européens ont été capturés pour ensuite être libérés soit à prix d’or qui nourrit le terrorisme ou en libérant quelques terroristes en échange.
 
Sachant cela,  pour contribuer à l’éclat du crâne de Daoud, la France et les Usa doivent-ils mettre ces zones en vert ou jaune ? Que se passera-t-il si des otages sont pris ou assassinés ? Le porte-parole mauritanien cynique sortira-t-il ses statistiques ou est-ce la Mauritanie qui peut garantir que personne ne sera pris ni assassiné surtout en ces temps où les européens sont si mal vus chez nous on se demande grâce à qui ?
 
A part ça, monsieur Ahmed Aïcha ne doit pas jouer au plus fin avec l’histoire et la langue française. Qu’il le veuille ou non, la pacification française n’est pas la colonisation criminelle qu’il dépeint avec tant et tant de colons assassinés par les résistants mauritaniens. L’histoire, la vraie, celle que ni lui ni personne ne peut effacer place la France comme partenaire officiel de la création de l’état Mauritanien avec les mauritaniens et on ne peut pas d’un côté aujourd’hui se faire le chantre du nationalisme en déclarant la guerre à l’histoire. C’est cela l’exception coloniale française dont la Mauritanie est la reconnaissante incarnation.
 
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Quant aux langues, le pays pouvait tranquillement comme d’autres pays et comme c’est encore le cas dans notre administration sauf la justice,  avoir deux langues l’une officielle l’arabe et le français deuxième langue de travail et tout irait bien mais des faux nationalistes en ont décidé autrement depuis des décennies en déclarant la guerre à l’histoire et à la langue française au nom de leur haine personnelle fondée sur une vision maladive de la géopolitique.
 
 
Voilà la vérité. Tous ceux qui sont à cette maudite manœuvre sont des complexés souvent bilingues, souvent des chauvins car ils pensent à juste titre que le français est chez nous une dangereuse langue d’émancipation des masses, des dominés par une minorité qui se sert de l’arabe qu’ils « maîtrisent » seuls pour dominer les autres notamment avec une presse arabisante tribaliste et souvent obscurantiste.
 
Entre ne parler que l’arabe ou ne parler que le français ou les deux, quel est le meilleur choix pour un peuple comme le nôtre au cœur d’un environnement arabo-francophone ? La réponse coule de source :  l’idéal, bien parti à la naissance du pays, eût été de parler les deux langues mais des criminels en ont décidé autrement pour diviser maures et négro-mauritaniens d’abord et maintenant éloigner même les maures de cette langue qui permet une autre lecture de l’histoire, qui permet de sortir du carcan intellectuel qui a fait couler le monde arabe loin de l’âge de l’or de l’esprit critique, l’esprit des lumières auquel l’occident doit sa renaissance. Pour ces terroristes de la culture le français est la langue de l’égalité face au savoir qui débouche sur le renversement  de la domination intellectuelle quand les imposteurs n’auront que l’arabe pour les sauver du démaquillage. En vérité toute cette haine du français ne cache que la soif de dominer des ignorants.
 
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Même les négro-mauritaniens sont tombés dans ce piège des révisionnistes sournois qui les accusent de défendre la langue du colon alors que cette langue permet à tous les mauritaniens de l’élite de se comprendre sans complexe sans que l’un estime être dominé par l’autre car pour les négro-mauritaniens l’arabe est la langue du colon au même titre que le Français et les noirs n’ont pas attendu les arabes pour découvrir l’islam comme les berbères contrairement au mythe n’ont pas attendu non plus les arabes pour être musulmans.
 
Tout ceci devrait être dit à la télé et à la radio en hassania mais personne n’osera s’y coller pour clouer le bec à monsieur Nido et consorts car le courage au service de la bonne foi est une denrée rare chez nous car tout le monde est en mode survie depuis longtemps.
 
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Un dernier mot à propos de ce débat, on entend souvent les chauvins dire comme monsieur Ahmed Aïcha que le hartani de la masse hratine serait « jaheul » ; mot terrible au sens religieux. Pourtant ils se trompent, le cumul du savoir n’a jamais été gage de bonne foi comme le cumul de diplômes ne sera jamais gage d’honnêteté au contraire parfois…
 

Par contre on trouve beaucoup plus qu’on ne l’entend……

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En Algérie, incompréhension après les rafles de migrants dans la capitale

En Algérie, incompréhension après les rafles de migrants dans la capitaleDepuis jeudi, plus de 1 500 personnes subsahariennes ont été arrêtées, regroupées dans un camp puis emmenées à Tamanrasset pour être expulsées. Pourtant, depuis 2012, les migrants semblaient tolérés par les autorités.

Derrière les barrières de tôle, le chantier de logements semble à l’arrêt. Driss*, un Malien de 22 ans, n’est pas sorti du chantier depuis jeudi 1er décembre. Ce jour-là, vers 17h, les forces de l’ordre sont entrées sur ce chantier où sont employés et vivent des migrants subsahariens.

Dix de ses collègues ont été emmenés. « Les gendarmes ont dit : est-ce que vous avez des papiers ? Puis ils leur ont demandé de monter dans le bus », raconte-t-il. L’objectif de cette opération est l’expulsion, selon plusieurs sources qui demandent à rester anonymes.

Les autorités du Niger confirment avoir été saisies par Alger pour « le passage d’un convoi de migrants à destination de leurs pays d’origine ». Depuis, Driss a peur de mettre le nez dehors. Ses employeurs, une entreprise chinoise, font les courses pour lui : « Ils m’ont demandé ce dont j’avais besoin et ils ont envoyé le chauffeur à la boutique. Eux-mêmes ne comprennent pas ce qu’il se passe et ils s’inquiètent de ne pas pouvoir continuer à travailler si les arrestations se poursuivent », explique le jeune homme.

A quelques kilomètres de là, Nassim est venu chercher Michel*, un Ivoirien installé en Algérie avec sa famille depuis un an, avec sa fourgonnette. « Je refuse de sortir seul. Si on m’arrête, qui va s’occuper de ma femme et de mon bébé ? Mais le patron a besoin que son chantier avance, donc il proposé de me récupérer chez moi en voiture », dit Michel.

Employés sur des chantiers et tolérés

A travers la capitale, les migrants subsahariens travaillent sur des chantiers de construction publics ou privés, dans des restaurants, des cafés, sur les routes. Comme dans d’autres régions du pays, les employeurs avancent des arguments similaires. « C’est impossible de trouver des Algériens pour faire ces travaux. Des électriciens, j’en ai, mais pour des maçons ou des manœuvres, je dois embaucher des étrangers, même s’ils n’ont pas de papiers. Je n’ai pas le choix », affirme Hamid, chef d’un chantier dans un quartier huppé de la capitale.

Sur ce chantier coincé entre un barrage de police et la maison d’un homme politique important, une dizaine d’hommes originaires de pays d’Afrique de l’Ouest travaillent depuis plusieurs mois, sans jamais avoir été arrêtés. Selon la loi, toute personne en situation irrégulière en Algérie est passible de deux mois de prison ferme, d’une amende et est reconduite à la frontière. Depuis 2012 et le début des affrontements entre groupes armés du nord et armée malienne, les refoulements qui se faisaient à Tinzaouatine ont été arrêtés. Aujourd’hui, plus de 100 000 migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale sont présents, travaillent et circulent en Algérie. Il arrive que certains soient arrêtés, condamnés pour « séjour irrégulier ». Ils passent alors deux mois en prison et sont libérés avec une obligation administrative de quitter le territoire, mais cette injonction de la justice n’est pas mise en application.

En fait, depuis 2014, seuls des Nigériens organisés en filières de mendicité ont été arrêtés et reconduits à la frontière, dans le cadre d’un accord entre Niamey et Alger. Selon les chiffres officiels, 17 000 personnes ont été ramenées à la frontière dans ce cadre. Au mois de septembre, le ministre de l’Intérieur annonçait l’expulsion de 1 492 Sénégalais et 370 Guinéens, une annonce étrange que les ambassades n’ont jamais pu confirmer. Une source diplomatique affirmait même que le nombre de Sénégalais présents en Algérie, étudiants et diplomates inclus, « ne dépasse pas les 500 personnes ». Au mois d’août, plus de 400 Maliens avaient été rapatriés au Mali après des violences dans la ville de Tamanrasset, mais ces autorités algériennes ont affirmé que c’était sur la base du volontariat.

Quatrième épisode de violence en un an

De l’autre côté de la capitale, la vague d’interpellation de jeudi et vendredi a provoqué la panique. Sophie*, Libérienne, n’a presque pas dormi depuis trois jours : « Je sursaute dès que j’entends un bruit. La gendarmerie est venue deux fois arrêter les gens dans leurs maisons. Ils ont pris des Libériens, des Guinéens, des Maliens. » Dans ce quartier, les migrants subsahariens vivent dans des garages ou petites pièces louées par des Algériens à des prix supérieurs à ceux du marché. Plusieurs enfants libériens, nigérians et camerounais, nés en Algérie, sont scolarisés depuis l’année dernière dans des écoles publiques. Une femme est même régulièrement en contact avec un procureur d’une région du centre du pays depuis que son mari a été assassiné et que la justice algérienne s’est auto-saisie pour trouver le responsable.

Il y a bien eu des affrontements avec des habitants de Dely Ibrahim, un quartier de la capitale, fin novembre. C’est la quatrième fois cette année que des violences opposent migrants et habitants dans différentes villes. A Dely Ibrahim, le maire avait alors promis aux migrants de « trouver une solution de relogement » et de régler la question « de façon définitive ». Mais lors de violences précédentes cette année, dans les villes de Béchar et Ouargla, les autorités n’avaient pas choisi d’expulser les migrants.

Dans le camp de Zéralda, en périphérie de la capitale, où ont été rassemblés plus de 1 500 migrants interpellés, comme dans le camp de la région de Tamanrasset, à l’extrême sud du pays, où ils ont été envoyés ensuite, les migrants n’ont eu aucune explication : « Nous sommes enfermés dans des bungalows, sans autorisation d’en sortir, raconte Mohamed*, Malien, à Tamanrasset. Combien de temps va-t-on nous garder là ?  » Dans le bus escorté par des gendarmes, qui l’emmènent vers le sud du pays, Tristan s’inquiète : « On ne sait pas où on va. On ne sait pas ce qu’ils vont faire de nous ».

Ce mardi, les autorités algériennes n’avaient fait aucune déclaration. « On ne comprend toujours pas ce qu’il se passe », admet une ONG. « J’ai entendu des rumeurs, j’ai été saisi par des compatriotes, mais je n’ai reçu aucune explication officielle », regrette un ambassadeur concerné.

*Les prénoms ont été modifiés 

RFI

L’éditorial du calame: Rectificateur« flagorné»?

altA Akjoujt – cité abritant, pourtant, la société MCM qui (sur)exploite un énorme potentiel minier – la situation de l’unique lycée est dramatique. Quatre classes, construites au début des années 80, ne peuvent plus recevoir d’élèves : leur toiture est partie au vent. Deux laboratoires ont donc été transformés en salles de classe. Cette année, il a fallu délocaliser les trois cents nouveaux élèves reçus au concours d’entrée en sixième. Les voilà logés en dehors du lycée, à l’école 2, faute de places. A quelques kilomètres de là, Bénichab a été doté, lui, d’un collège flambant neuf. Qui n’a pu être ouvert. La faute à qui ? Aux élèves. Il n’y en avait, tout simplement, pas assez. Dans quelques semaines, lorsqu’Ould Abdel Aziz foulera le sol d’Akjoujt, il se trouvera des hommes, leaders, chefs de partis et intellectuels qui prendront la parole pour lui dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Que le lycée n’a aucun problème, que les populations se portent comme des charmes. Que l’eau coule à flots. Que les délestages d’électricité ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Que la route est bonne. Que les produits de première nécessité se bradent à vil prix. Que l’hôpital régional offre les meilleurs soins. Et que ceux qui disent le contraire sont des ennemis de la Nation et de la…Rectification. Un discours ouï en plusieurs régions et qui vient de nous être réchauffé au Tagant et en Adrar. Où le conseiller politique du Premier ministre (la voix de son maitre ?), accessoirement professeur d’université, s’est fendu d’une déclaration qui sent la flagornerie à mille lieues, invitant le Président à ne pas « nous abandonner ». Allusion à peine voilée à ce troisième mandat dont on n’a toujours pas fini de parler. Malgré la mise au point qu’Aziz a lui-même établie, lors de la clôture du dernier dialogue, mais à laquelle ses soutiens ne croient apparemment pas beaucoup. A moins qu’ils ne veuillent être des premiers à avoir enfourché ce cheval, si leur guide éclairé se décide à changer d’avis. Seule bonne note, au cours de ces deux visites carnavalesques : une jeune fille d’Atar est allée complètement à contre-courant, démentissant tous ceux qui, avant elle, avaient pris la parole pour brosser un tableau reluisant de la situation. En quelques mots, et devant une assistance médusée par tant de courage, elle a mis le doigt sur non pas une mais plusieurs plaies : l’eau, l’école, la santé, les prix, le chômage… Un discours qui devait être la règle mais qui est devenu l’exception, tant les éloges, les dithyrambes, les envolées si peu lyriques, les mensonges et les bêtises ont fait florès devant ces visitations. En quelques jours, Khdeija mint Kleib, c’est son nom, a fait un tabac sur les réseaux sociaux. Elle est devenue le symbole de cette Mauritanie qui souffre en silence et qu’Ould Abdel Aziz, pourtant élu sous le slogan « président des pauvres » ne veut, désormais, ni voir ni entendre. Que nous disait-il, en 2009, lors de sa première campagne électorale : « En Mauritanie, quand un président est élu, il fait un mandat puis deux. Les flagorneurs lui font alors croire qu’il est devenu indispensable et que le pays ne peut plus se passer de lui. Et le voilà à s’incruster au pouvoir, avec les conséquences que l’on sait ». Sept ans plus tard, « flagorné » ou pas, l’irremplaçable Rectificateur ?

Ahmed Ould Cheikh