Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: December 2015

Urgent: Le ministère de l’Intérieur livre un récépissé au Parti de l’Alliance Démocratique de Ould Moine

Urgent: Le ministère de l'Intérieur livre un récépissé au Parti de l'Alliance Démocratique de Ould MoineMourassiloun – Le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation a accordé lundi 21 décembre dernier, pendant les heures de permanence, un récépissé de reconnaissance au projet de parti, tout fraichement déposé de l’Alliance Démocratique, dirigé par le transfuge du RFD, Dr Abderrahmane Ould Moine.

Un temps record pour la reconnaissance d’un parti politique mauritanien, surtout si l’on sait que d’autres formations politiques qui avaient déposées leur projet de parti pour reconnaissance, continuent de s’impatienter sur le sort qui leur sera réservé, si leurs partis seront autorisés ou non.

Ould Moine a claqué la porte du RFD à la suite d’une divergence des points de vue sur le dialogue politique avec le parti d’Ahmed Ould Daddah. Abderrahmane Ould Moine, ex député à l’Assemblée nationale, s’est illustré pendant de la dernière législature par ses joutes oratoires qui ont indisposées plus d’un ministre du gouvernement du Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.

Son ex parti le RFD ainsi que d’autres formations de l’opposition radicale dont l’UFP avaient boycotté de briguer les élections législatives et municipales passées, ouvrant la voie à Tawasoul, qui avait réalisé une forte percée dans le parlement et les conseillers municipaux.

Cridem avec Mourassiloun

Burkina Faso: Affaire Sankara, Blaise Compaoré visé par un mandat d’arrêt international –

Burkina Faso: Affaire Sankara, Blaise Compaoré visé par un mandat d'arrêt internationalBlaise Compaoré Search Blaise Compaoré est visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice Burkinabé dans l’affaire de l’assassinat du président Thomas Sankara, apprend lundi KOACI.COM de sources judiciaires.

L’annonce émane de la défense de la famille deThomas Sankara Search Thomas Sankara alors que le général Gilbert Dienderé, poursuivi dans cette même affaire, a été présenté ce jour au tribunal militaire à Ouagadougou.

Près d’une dizaine de personnes ont été inculpées dans le cadre de l’affaire de Tomas Sankara. 

Dienderé, inculpé dans le dossier Sankara pour “attentat”, “assassinat” et “recel de cadavre” a été auditionné. C’est autour de 10 heures que le général détenu depuis deux mois à la Maison d’arrêt et de correction des Armées (MACA), a été conduit devant le tribunal militaire comme constaté sur place par KOACI.COM.

Selon la justice militaire, il s’agit de l’entendre sur le tragique évènement du 15 octobre 1987 qui a conduit à l’assassinat deThomas Sankara Search Thomas Sankara et de 12 de ses compagnons.

En outre, la publication des résultats des tests ADN du présidentThomas Sankara Search Thomas Sankara et de ses 12 compagnons d’infortune, initialement prévus ce lundi 21 décembre 2015 au tribunal militaire de Ouagadougou a été reportée à mercredi.

En rappel, la présumée tombe deThomas Sankara Search Thomas Sankara avait été ouverte le 26 mai pour déterminer, à parti d’analyses, si il s’agit bien de la dépouille ‘Ché africain’’ qui y repose.  

Un premier rapport d’examen livré par la justice militaire avait indiqué que le présumé corps de Sankara avait été criblé de balles. 

Le présidentBlaise Compaoré Search Blaise Compaoré a par ailleurs été mis en accusation devant la Haute cour de justice pour ‘’haute trahison’’ et ‘’attentat à la Constitution’’.

Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir fin octobre 2014 par un coup d’Etat populaire alors qu’il s’apprêtait à modifier la constitution pour se représenter. Il a trouvé refuge en Côte d’Ivoire auprès du régime qualifié de “complice” d’Alassane Ouattara.

Alors qu’une affaire d’écoute impliquant Guillaume Soro, Dienderé et Bassolé indique que le coup d’Etat avorté de septembre dernier visait à remettre son camp au pouvoir, Compaoré était un très proche et compagnon de lutte de l’ancien président Sankara.

Nombreuses sont les thèses qui pointent sa responsabilité directe dans l’assassinat de ce dernier qui permettra à Compaoré de prendre par la suite le pouvoir au Burkina Faso. Certaines vont même jusqu’à affirmer que c’est Compaoré qui aurait lui même exécuté le 15 octobre 1987 sur ordre de la France, son “frère” Sankara.

Reste désormais à savoir si le régime d’Alassane Ouattara, déjà embrouillé avec l’affaire des écoutes, livrera à la justice burkinabé son hôte burkinabé. 

koaci.com/

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Libre Expression : S’approche-t-on d’une Troisième Guerre Mondiale (TGM)?

Libre Expression : S'approche-t-on d'une Troisième Guerre Mondiale (TGM)?Ely Krombelé – L’état de paix ne correspond pas à la nature humaine. Alors,à quand la troisième guerre mondiale ? De nos jours le problème réside dans la constriction du système d’alliances. S’il était tranché pendant les deux guerres mondiales entre les “alliés” vainqueurs et les puissances de l’“axe” vaincues,aujourd’hui, le couplet globalisation-mondialisation basé sur le profit comme le monde n’en a jamais connu, corrompt toutes les prévisions des stratèges et des géopoliticiens.

Justement nous assistons sur la scène géopolitique mondiale à un système d’alliances multilatéral hétéroclite et versatile, parce que mercantile. Les ventes d’armes occidentales, le pétrole des monarchies du golfe créent un système d’alliances qui brouille les vieilles recettes des relations internationales, fruit d’une diplomatie académique durable.

Souvenez-vous d’un film western où un “étranger” entre dans un saloon et commande un verre de.. whisky, avant de dire à la clientèle médusée : tous ceux qui sont à ma droite sont des vauriens et tous ceux à ma gauche sont des lâches.

S’en suit alors une bagarre où chacun tape sur son vis à vis sans raison évidente. Même le barman n’est pas à l’abris. Eh bien la TGM risque de donner lieu au même scénario ubuesque sur fond de conflit confessionnel. Car depuis l‘”homo faber” (homme fabricant d’outils) à l’homo sapiens ou homme pensant, le déclenchement des hostilités reposent le plus souvent sur les mêmes mécanismes que les lois de la physique.

Une tension peut éclater en déflagration,tout comme la montée en température d’un gaz peut donner une explosion.. Ainsi on peut prévoir le déclenchement des guerres, mais il est difficile de se prononcer sur la forme qu’elles prendront.

D’un point de vue ontologique, l’homme jeté dans un monde a priori hétéroclite,contingent ,cherche à donner un sens à son existence par le dualisme manichéen de la “destruction-évolution”. La guerre serait-elle “inscrite dans nos chromosomes” comme le montre d’ailleurs l’éthologie humaine ou étude des comportements individuels?

Autrement l’histoire humaine a toujours été structurée par la guerre. Dès lors, le problème pour nous n’est pas de faire les guerres mais plutôt les gagner et le plus rapidement possible.

De géographiquement limitées,comme la guerre de “Char bouba” qui,cependant a duré plus de 30 ans(1644-1674) dans le sud-ouest mauritanien après l’invasion du dernier contingent des Béni Hassan (les béni Maghvar), ou la prise de la capitale de l’empire Peul du Macina, Hamdallaye par les troupes d’Elhaj Oumar Tall en Mars 1862,les guerres sont devenues deux fois mondiales au 20 ème siècle(1914-1918 et 1939-1945).

Une troisième guerre mondiale d’une ampleur sans doute supérieure aux deux précédentes est-elle en gestation,eu égard à la globalisation-mondialisation? Si oui,quels en seront les principaux belligérants et surtout leurs systèmes d’alliances? Peut-on parler de “guerre de civilisations” ou de choc entre notre religion, l’Islam qui ne cesse de se renforcer, dans un monde certes dominé matériellement par la sphère judéo-chrétienne, même si elle est en déclin spirituel?

Depuis le 4 septembre 1870 où Napoléon 3 et le duc de Magenta, maréchal de France,futur président de la république française, Patrice de Mac-Mahon ont été faits prisonniers à Sedan par l’Armée prussienne, un courant vindicatif traversa la France pour ne s’arrêter que le 11 novembre 1918,jour de la signature de l’armistice signifiant la capitulation de la grande l’Allemagne.

La seconde guerre mondiale ne fût que le prolongement de la première et était elle aussi prévisible depuis la signature du traité de Versailles, et surtout dès l’arrivée d’Adolphe Hitler au pouvoir en 1933 et du parti militariste japonais en Asie.

La Société des Nations (SDN) n’a pas pu empêcher la boucherie qui se profilait à l’horizon. Après le second conflit mondial et la division du monde en deux blocs Est-Ouest, la guerre “froide” n’a jamais été totale entre l’occident et le bloc soviétique parce que la divergence n’était qu’idéologique.

Entre temps l’URSS s’est effondrée comme un ballon de baudruche et le monde unipolaire désormais tracté par le “think thank” des néoconservateurs de Washington a tenté d’imposer sa vision à toute la planète. La sphère Arabo-musulmane,le moyen-orient seront les régions-test du nouvel ordre mondial du lobby militaro-industriel yankee.

Dès Mars 2003, sans l’aval des Nations Unies, les USA mènent la guerre contre l’Irak,après avoir chassé les talibans d’Afghanistan. De là vont naître tous les ressorts propices à la propagande liée aux chocs des civilisations.

Car les trois alibis qui donnent réellement naissance aux guerres sont le nationalisme ethnique,le concept religieux et enfin l’intérêt économique sous toutes ses formes.

1/L’Europe n’est plus le centre du monde: A Suivre

Ely Ould Krombelé

Mauritanie: des migrants dénoncent « humiliation et violation » de leurs droits

Mauritanie: plus de 7 mille étrangers, expulsés en 2015ALAKHBAR (Nouakchott)-Des représentants de ressortissants de pays subsahariens, établis en Mauritanie, ont déclaré subir « humiliations et violations de leur droits » en tant que migrants.

Alakhbar a recueilli leurs témoignages lors de la quatrième édition de «Migrant’scène» au lendemain de la Journée internationale des migrants :

Bah Bobo, président de la communauté guinéenne : «Un Guinéen a été arrêté, le 23 novembre dernier, au quartier de la Medina 3 à Nouakchott et reconduit à la frontière pour séjour illégal, alors qu’il restait 3 jours de l’expiration de sont titre de séjour »

Des compatriotes sont reconduits à la frontière alors qu’ils disposent du reçu de dépôt de renouvellement de leur carte de séjour.

Une guinéenne a vu ses habits déchirés lors de son arrestation en novembre dernier au niveau du ‘’Carrefour Polyclinique’’ lors d’un control de titre de séjour»

Mor Kane Ndiaye, vice-président de la Fédération des associations et groupements des Sénégalais en Mauritanie (FAGSEM): «Parfois, des Sénégalais sont arrêtés parce qu’ils ont oublié de circuler avec la carte de séjour. Quand des recomposables de la communauté leur apportent leur titre de séjour au commissariat la police refuse de les libérer prétextant qu’ils étaient en situation irrégulière pendant  l’arrestation» 

Morufu Akanni, président de la communauté nigériane: «Depuis un an, les ressortissants nigérians sont interdits d’entrer en Mauritanie par Rosso (Sud) y compris nos compatriotes résidant légalement en Mauritanie.

L’absence de système de duplicata de la carte de séjour oblige le migrant à payer encore 30.000 UM, en cas de perte de sa carte».

Pedro Batica Ferreira, président de la communauté Bissau guinéenne : «Des policiers se sont subitement jetés sur moi avant même de demander mes papiers. C’était en février 2015 lors d’un contrôle de titre de séjour. En résistant, ils ont déchiré ma chemise et m’ont conduit au commissariat. J’ai été libéré après trois heures de garde à vue.

À plusieurs reprise la police perquisitionne un domicile et arrête plusieurs ressortissants Bissau guinéens parce qu’elle recherchait une seule personne»

 Harroune Ousmane, président de la communauté Sierra Léonaise «L’entrée des Sierra en Mauritanie est interdite. L’ambassade de Mauritanie à Dakar nous demande d’allers à Rosso (frontière terrestre) pour obtenir le visa. Arrivés sur place, on ne nous donne ni visa ni justification Nous avons reçu des ordres.

 

La police et les banques mauritaniennes ne reconnaissent pas notre carte de refugié délivrée par le HCR. Elles nous exigent la carte de séjour pour circuler ou retirer de l’argent».

Halilou Mahamane président de la communauté nigérienne en Mauritanie : « nous signons des contrats avec des parties mauritaniennes devant le notaire mais en cas de litige la justice mauritanienne ne reconnait pas ces contrats, ce qui nous fais perdre de grosses sommes d’argent».

A relire

Mauritanie: une ONG dénonce des “violations” lors des contrôles de titre de séjour
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Face à l’occupation coloniale : Peut-on parler de résistance ? Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar

altIl convient d’apprécier à sa juste valeur, la « résistance » célébrée et immortalisée depuis le cinquantenaire, pour éviter un amalgame contreproductif. Il s’agit d’une résistance féodale armée, contre la pénétration française, organisée et dirigée essentiellement par les émirats arabo-berbères et négro-mauritaniens, laïcs et sanguinaires, dont certains sont alliés à des ambitieuses confréries religieuses soufistes belliqueuses, qui avait pour but essentiellement de préserver un ordre établi, qui leur profitait depuis le dix-huitième siècle.

Cet ordre établi caractérisé par la violence, la terreur, l’arbitraire et le recul des valeurs islamiques, est composé des entités fondées sur la raison du plus fort. Ces entités ou Emirats vivaient essentiellement du commerce de la gomme, du sel et surtout d’esclaves musulmans razziés parmi les populations noires riveraines, et du pillage systématique des plus faibles, avant d’être, heureusement, battues, pacifiées et soumises à la « colonisation » française, beaucoup plus clémente.

Avec ou sans la présence des français ces tribus guerrières n’avaient qu’une seule raison d’être : Razzier. « Razzier est un sport lucratif, pour des gens pauvres, une occupation noble pour ceux qui s’ennuient, une œuvre pie… La paix a tué la richesse des guerriers.

L’ère des rezzous, des belles randonnées lucratives, est passée, le guerrier a perdu, avec son but de vie et sa raison d’être, sa fortune en animaux et en captifs, car seulement dans la guerre il pouvait la renouveler», disait le général TRANCART, ancien commandant du Groupement Nomade d’Idjil 1937-39.

La résistance armée des émirs, des almamys et des chefs des confréries, suicidaire à cause du rapport de forces qui lui est très défavorable, engagée dans une guerre asymétrique motivée par un intérêt essentiellement féodal et égoïste, n’a aucun lien de cause à effet avec notre indépendance, qui a été octroyée par la France ce lundi 28 novembre 1960, malgré l’opposition de cette même féodalité, majoritairement favorable au maintien du statu quo colonial dont elle profitait aussi, et ne doit pas être célébrée concomitamment avec cette journée historique.

Vérité en deçà des Pyrénées….

Cette « résistance » timide et désorganisée, avait certes réalisé quelques succès, au cours d’escarmouches sporadiques, échelonnées sur une trentaine d’années. Elle fait incontestablement partie intégrante de notre histoire, ses combattants farouches et téméraires, appartiennent pour la plupart à nos grandes tribus, leur épopée a été chantée et immortalisée par des griots et des poètes terrorisés et soumis à leur autorité.

Mais leur combat n’était pas indépendantiste et n’avait pas pour objectif de libérer notre patrie, la Mauritanie, qui n’était pas encore née. Ce combat n’était pas non plus jihadiste, surtout en ce qui concerne le gros des troupes, fournies par les tribus guerrières arabo-berbères et négro-mauritaniennes, qui n’étaient pas particulièrement préoccupées par les choses de l’au-delà.

Cependant on peut trouver à ces « résistants », une date à leur convenance, qui leur permettra de célébrer discrètement et localement leur résistance, dans sa vraie dimension.

Les Emirats de l’Adrar, du Tagant, du Trarza, du Brakna du Walo, du Fouta, du Tekrour, du Macina ou toute autre entité ou tribu qui a combattu la « colonisation française », peuvent célébrer leur résistance chez eux ou sur les champs de bataille et à leurs frais, et ériger des musées régionaux pour immortaliser leurs héros ainsi que leurs batailles fratricides avec leurs voisins.

Cependant cette célébration ne doit ni correspondre avec l’anniversaire de notre indépendance, ni être encouragée par la République. Nos historiens doivent avoir le courage et la détermination d’écrire notre histoire, objectivement avec toutes ses contradictions, et d’élucider le dilemme de cette résistance vaincue qui veut se faire passer pour une résistance nationale victorieuse qui nous a libérés du colonialisme et provoqué notre indépendance, en dénaturant notre histoire. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

Pour mieux comprendre ce dilemme, prenons deux exemples des plus décisifs dont se vante régulièrement cette résistance féodale [oB1] [oB2] [oB3] : Le coup de main de Tidjigja et l’embuscade d’Oum Tounsi. Le coup de main de Tidjigja qui a abouti à l’assassinat de Coppolani est un acte isolé, motivée par une illumination.

En effet Sidi Sghir ould Moulaye Zeine moqadem de Cheikh Elghazwany, arrière-grand-père du général de division, lui-même moqadem de mon cousin, le grand Cheikh du Hodh, Cheikh Mohamed Laghdhav ould Hmallah Ejaaveri, avait dit, quelques jours avant son acte, devant l’émir de l’Adrar et sa djamaa, à chinghitty, qu’il avait fait un grand rêve.

Que dans ce rêve, son cheikh lui avait révélé qu’à l’occasion de sa ziara dans le Hodh cette année (quête annuelle pour sa zaouiya) que Coppolani mourrait de sa main, et que lui aussi mourrait le même jour en martyr.

Pour l’accomplissement de son illumination, il recruta 27 guerriers de la tribu des Tenaki pour l’accompagner dans sa ziara. Ils quittèrent Chinghitty en passant par Zarga, Timinit, Ain Essavra et accèdent au Tagant. Arrivés à Ghilinsi au nord de Tidjikja, ils laissent six hommes pour garder les chameaux volés qu’ils avaient montés depuis Zarga.

A trente kilomètres au nord de Tidjikja, deux hommes seront affectés pour garder les moutons raflés en cours de route dont un important troupeau enlevé à la tribu Tejekanet non loin de Tidjigja. Traditionnellement les Ehl Tenaki, comme tous les grands guerriers, profitent de leurs randonnées, pour piller les gens sans défense rencontrés sur leur passage pour faire du butin.

Sur leur trajet, ils avaient rencontré un parent à eux nommé Sidi Ould Boubeit, un évadé du camp, qui était placé en liberté surveillée par Coppolani. C’est celui-ci qui sera le cerveau de l’assassinat du fondateur de la Mauritanie. Car c’est lui qui avait donné au chérif tous les renseignements nécessaires pour réaliser son rêve.

Il lui avait donné avec précision la situation du dispositif de sécurité intérieur et extérieur de la caserne , les effectifs et le nombre de postes de jour comme de nuit, le modèle de l’armement utilisé ainsi que le positionnement des unités et la répartition des missions.

Il lui avait précisé l’itinéraire le plus sécurisé pour accéder au camp et fixé le moment idéal et l’endroit le plus favorable pour donner l’assaut avec la position exacte de Coppolani.

En effet, Sidi Ould Boubeit, qui avait refusé de servir de guide au chérif, lui avait préconisé d’utiliser la palmeraie pour se camoufler, dès le crépuscule, et d’accéder au camp côté nord par la porte principale, car c’est là où se trouve le domicile du pacificateur, et d’attendre tranquillement jusqu’à la fin de la prière du Ichaa.

Comme il fera un très beau clair de lune ce soir-là, vous verrez –lui disait-il- les deux chefs de Tidjigja traverser la batha pour apporter du lait à Coppolani et converser avec lui pendant quelque temps. C’est à ce moment précis que vous pouvez profiter de la distraction de la sentinelle qui va prendre le lait et appeler le cuisinier pour le lui remettre, pour donner l’assaut.

Après avoir traversé le poste de garde, vous accèderez immédiatement à la grande cour et à quelques dizaines de métres, à telle direction, vous allez voir un jeune nasrani habillé en djellabia blanche assis seul sur son lit, en attendant les deux chefs, c’est lui Coppolani.

Le chérif et sa troupe avaient respecté scrupuleusement les consignes d’Ould Boubeit. C’est seulement avant de donner l’assaut que Sidi Sghir Ould Moulay Zeine avait révélé à ses compagnons l’objectif de sa mission, il leur avait dit en substance : « Nous sommes venus ici pour tuer coppolani, ce mécréant, il se trouve dans ce camp. Je vous rendrais invisibles aux yeux de ces mécréants pour accomplir notre mission.

A la fin du combat si l’un de vous aurait un problème quelconque qu’il s’adresse à mon beau-frère, Mohamed El Mokhtar Ould Hamed chef Général des Kountas qui se trouve à Rachid, il le protégera. Un groupe va m’accompagner, les autres vont se mettre en retrait et donneront l’assaut lorsqu’ils m’entendront dire ALLAHOU AKBAR ».

Qui atué Coppolani ?

Puis le cherif se posta avec son équipage non loin du portail principal en attendant le déclenchement de l’opération. Après 21h, les deux chefs traversèrent la batha sous le clair de lune et se dirigèrent comme prévu vers le poste principal, et au moment où la sentinelle se détourne de sa consigne de surveillance, en appelant le cuisinier pour prendre le lait, le chérif fonce avec son groupe, force la rentrée principale et rentre dans la cour. Le poste de garde riposta tardivement.

Lorsque Coppolani entend les coups de feu, il appela son cuisinier : « Diallo apporte-moi moi mon revolver ! » avant de se précipiter pour rentrer dans sa résidence à la recherche de son arme.

Il est aussitôt repéré par Sidi Sghir qui l’a bien identifié, grâce aux renseignements précis donnés par Ould Boubeit. Le chérif en profite pour crier ALLAHOU AKBAR – donnant ainsi le feu vert à ses combattants – le poursuivit et le tira à bout portant d’une balle dans le dos devant la porte de sa chambre, avant de se débarrasser de son fusil qui n’était armé que d’une seule munition traditionnelle, et de mettre son sabre au clair. C’est son cheikh qui lui aurait remis ce sabre pour tuer Coppolani.

Blessé mortellement, le pacificateur disparait dans sa chambre et s’écroule à plat ventre. En entendant ALLAHOU AKBAR, les autres assaillants escaladèrent le mur et foncèrent eux aussi aux cris d’ALLAHOU AKBAR, vers la résidence, sans aucun souci de protection, persuadés qu’ils étaient invisibles, et commencèrent à tirer dans tous les sens.

L’un de leurs tirs avait touché Coppolani toujours souffrant dans sa chambre. Selon le capitaine Frèrejean, c’est ce deuxième coup qui aurait achevé Coppolani, ce qui laisse penser que le chérif n’était pas le véritable tueur. Officiellement et dans les procès-verbaux établis pour la circonstance, c’est bien Sidi Sghir qui est l’assassin de Xavier.

Le lieutenant Etiévent, qui était de faction cette nuit-là, reprit l’offensive et au moment de rentrer dans la résidence du fondateur de la Mauritanie, il est assommé d’un coup de sabre sur le crâne par le chérif. « D’un coup de revolver, Etiévent abat son agresseur. Il l’achève d’un second coup. Puis, de son propre sabre, il le cloue au sol. Ses hommes refoulent les maures».

Le combat a duré cinq minutes, de 21h25mn à 21h30mn, Coppolani est mort 30mn après sa blessure vers 22h55mn le vendredi 12 mai 1905. Avant de mourir il avait dit avec sa voix habituelle : « Ces misérables m’ont tué, ils ne me méritent pas».

A l’issue du coup de main, les assaillants ont perdu 8 hommes sur 20, dont le chef du commando et quatre de ses hommes morts sur place, deux morts de leurs blessures entre Tidjigja et l’Adrar et un prisonnier, le téméraire Ahmed Ould Bah Ould Ameira, mortellement blessé qui avait été jugé sommairement, avant d’être exécuté par pendaison.

Les douze survivants de cette opération sont rentrés en Adrar et comme tous les guerriers en pareilles circonstances, chacun a sa version de l’événement dont il est le héros principal. Les pacificateurs ont eu 5 morts dont le fondateur de la Mauritanie et quatre tirailleurs, 11 blessés dont un lieutenant français.

Comment peut-on considérer ce coup de main, ordonné par télépathie par un cheikh soufiste, planifié par un intrus, et exécuté par un moqadem téléguidé à travers un songe, comme étant une action exceptionnelle de résistance nationale ? Qui a vraiment tué Coppolani ? Est-ce Cheikh Elghazwany, le chef d’état-major virtuel de la résistance, qui avait donné la mission et fixé son objectif ?

Ou bien Sidi Ould Boubeit chef du bureau opérationnel de cette résistance qui avait méthodiquement planifié ce meurtre en livrant le fondateur à son assassin ? Ou bien Sidi Sghir Ould Moulay Zeine commandant le 1er Escadron des forces spéciales de la résistance qui a exécuté ce crime ? Ou bien l’auteur du deuxième tir qui l’aurait achevé ?

Est-ce que l’action suicidaire de ce commando, qui savait bien que Coppolani était gardé par plus de 500 soldats tirailleurs et algériens armés jusqu’aux dents, et dont le chef était persuadé qu’il allait mourir dans cette opération, était conforme aux préceptes de l’Islam ? Est-ce que un djihadiste sunnite a le droit de mettre en péril la vie d’autres musulmans sur la base d’un songe ?

L’assassinat de Coppolani est certes un acte téméraire et spectaculaire, mais il n’a ni affaibli, ni mis fin à la « colonisation ». Au contraire il l’a endurcie, et le Colonel Gouraud était dans l’obligation d’utiliser la force militaire pour pacifier le Tagant et l’Adrar avec pour conséquences des centaines de morts parmi nos valeureux guerriers dans les deux camps.

Et les français avaient continué la pacification jusqu’en 1958, dernier combat contre les Rgueybatt à la fin de l’opération Ecouvillon, deux ans seulement avant l’indépendance, provoquant, inutilement, beaucoup de victimes. Alors que le pacificateur voulait faire bénéficier notre chère Mauritanie des bienfaits de la paix française, sans effusion de sang.

Les répercussions désastreuses pour la Mauritanie et pour les mauritaniens, du coup de main de Tidjigja, sont comparables aux conséquences dramatiques pour les musulmans et pour les arabes de la folie du 11 septembre 2001.

Cette folie spectaculaire a provoqué la mort des centaines de milliers d’innocents, détruit et déstabilisé systématiquement des pays leaders comme l’Irak, la Syrie la Libye et le Yémen. Et ça continue. Qu’Allah protège les musulmans.

A suivre.

le calame