Monthly Archives: April 2015
Lilian Thuram : « Les racistes ont falsifié l’histoire du monde»
L’heureux gagnant du Prix Kéba Mbaye de l’Ethique 2014, Lilian Thuram, après avoir reçu sa distinction, a déclaré que les racistes ont falsifié l’histoire du monde. Avant d’ajouter que chaque personne est porteuse de l’histoire. «J’ai l’habitude de dire souvent aux enfants que chacun de nous est porteur de l’histoire. Qu’on le veuille ou non, nous sommes porteurs de l’histoire. Et, cette histoire est très proche de nous», a-t-il soutenu.
L’ancien défenseur de l’équipe de France a aussi estimé qu’il faut changer la carte du monde car, elle ne respecte pas les superficies de chaque pays, et met toujours le continent européen au centre. «Il faut changer cette carte afin de mieux percevoir le monde», a-t-il déclaré. Avant de présenter une nouvelle carte du monde à l’assistance.
Sur cette carte, M. Thuram a renversé les continents en mettant l’Afrique au centre du monde. Selon lui, cette carte respecte les superficies. Elle permet de voir autrement le monde et permet au continent noir d’être debout. «Je pense qu’il n’est jamais trop pour découvrir la réalité des choses. Et, découvrir la réalité des choses, c’est le premier chemin pour apprendre à se respecter», a-t-il soutenu. Avant de remettre un exemplaire de cette carte au Premier ministre et au président de la Fondation Kéba Mbaye, El Hadj Ibrahima Ndao. Lilian Thuram a ainsi demandé à ces derniers de faire en sorte que sa carte soit amenée dans les écoles afin que les élèves aient une autre dimension du monde.
Le champion du monde en 1998, a également souligné que la première chose dans la vie pour réussir, c’est avoir confiance en soi et avoir un bon estime de nous-mêmes. «La connaissance est un moyen pour comprendre qu’en réalité, ce sont les personnes racistes qui ont des problèmes. Il faut enrichir notre connaissance pour aider les personnes les plus racistes à devenir plus humains».
Lilian Thuram a reçu son Prix Kéba Mbaye de l’Ethique 2014, des mains du Premier ministre, Mohammed Abdallah Dionne, ce samedi 18 avril, au Grand Théâtre national de Dakar, en compagnie de son épouse Christiana Thuram et de sa mère Marianna.
Cheikhou AIDARA
seneweb
Des pays africains inquiets après les violences xénophobes en Afrique du Sud
Plusieurs pays africains ont réagit après la poursuite des violences xénophobes en Afrique du Sud, se préparant même à rapatrier certains de leurs ressortissants. L’Afrique du Sud craint d’écorner son image dans le continent.
L’ONU et des pays africains ont exprimé leur inquiétude samedi 18 avril devant la poursuite des violences xénophobes qui ont fait au moins six morts et provoqué le déplacement de 5 000 étrangers en trois semaines en Afrique du Sud.
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est dit “très préoccupé”, tandis que dans la région, des pays d’origine des immigrés se sont préparés à rapatrier certains de leurs ressortissants. Le Zimbabwe, qui compte officiellement 250 000 immigrés en Afrique du Sud, a annoncé qu’il rapatrierait ceux de ses ressortissants qui en feraient la demande. Le Malawi avait fait la même annonce en début de semaine.
Plusieurs chefs d’État africains sont montés au créneau, au rang desquels le président zimbabwéen Robert Mugabe. Celui-ci a dénoncé des actes “impardonnables” dans un discours prononcé pour l’anniversaire de l’indépendance nationale samedi. Allié historique de l’ANC – le parti au pouvoir en Afrique du Sud -, Mugabe s’est tout de même dit rassuré par les déclarations du président sud-africain Jacob Zuma.
“Nous allons sans aucun doute mettre fin à cette violence”, avait assuré le dirigeant sud-africain depuis un camp d’accueil de réfugiés près de Durban samedi, après une nouvelle nuit de violences xénophobes.“Ceux qui voudront revenir, quand les violences auront cessé, seront les bienvenus”, avait-t-il ajouté.
Des réactions au Mozambique, en Zambie et même au Nigeria
Après le Zimbabwe où une centaine de manifestants ont marché vendredi sur l’ambassade d’Afrique du Sud pour remettre une pétition, de nouvelles manifestations ont eu lieu samedi dans les pays voisins de l’Afrique du Sud.
Au Mozambique, une centaine de personnes ont marché dans la capitale Maputo jusqu’à l’ambassade d’Afrique du Sud. “Ces actes xénophobes sont très tristes car l’Afrique du Sud et le Mozambique ont une histoire extrêmement liée, nous les avons considérablement appuyés au moment de l’apartheid”, confiait Amilcar Manhica Junior, l’un des manifestants. La veille, plus de 200 manifestants avaient brièvement bloqué la route menant au poste-frontière de Ressano-Garcia, entre le Mozambique et l’Afrique du Sud. Ils avaient interdit le passage de tous les véhicules immatriculés en Afrique du Sud, en représailles aux violences xénophobes des derniers-jours.
Au Nigeria, le ministre des Affaires étrangères Aminu Wali a relevé qu’aucun de ses concitoyens n’avait été victime des récents incidents. En cas de besoin, “il est de notre devoir de nous assurer que nous pourrons rapatrier nos compatriotes”, avait-t-il cependant indiqué jeudi soir.“Nous n’acceptons pas que nos citoyens soient l’objet d’un tel traitement inhumain en Afrique du Sud”, avait-il ajouté.
Plus symbolique, une radio privée en Zambie avait annoncé qu’elle ne diffuserait plus aucune musique d’artistes sud-africains.
L’image de l’Afrique du Sud écornée
L’Afrique du Sud risque des conséquences sur l’économie et l’image du pays, a mis en garde le directeur de cabinet de la présidence sud-africaine, Jeff Radebe.
De son côté, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, avait reçu des ambassadeurs africains vendredi pour les assurer des efforts de Pretoria. “Nous avons mis le corps diplomatique africain dans la confidence des mesures prises par nos forces de sécurité pour traduire en justice les responsables de la violence et des actes criminels”, avait-t-elle dit, assurant : “Nous pensons que nous pouvons vaincre ce démon” de la xénophobie.
AFP
france24.fr
Réflexion : Le nouvel équilibre du monde
adiac.congo.com -Il devient chaque jour plus évident que le monde dans lequel nous vivrons demain ne ressemblera guère à celui qui l’a précédé. Aussi convient-il de se préparer dès maintenant aux changements qui se produiront sur les cinq continents dans les dix ou vingt prochaines années.
Résumé en quelques phrases qui paraîtront sommaires à beaucoup, voici donc le nouveau cadre dans lequel nous allons très probablement évoluer.
° L’ère de la toute-puissance occidentale est révolue du fait de l’affirmation continue sur la scène internationale de la Russie, de la Chine, de l’Inde et, de façon plus générale, des pays dits « émergents » en Afrique, en Asie, en Amérique latine. Comme l’Europe se montre incapable de devenir une véritable communauté politique, son influence ne peut que décroître dans les enceintes où se prennent les grandes décisions. Quant aux États-Unis, l’on voit bien, avec la reprise de relations normales avec Cuba et la recherche d’un compromis avec l’Iran sur la question nucléaire, que ses dirigeants n’entendent plus se comporter comme ils le firent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale en semant le chaos dans différentes parties du monde. Conclusion : le temps des interventions anarchiques en Asie (guerre de Corée et du Vietnam), au Proche et au Moyen-Orient (guerres d’Irak et d’Afghanistan), en Afrique (guerres d’Algérie, de Libye et autres) est terminé.
° Comme au temps de la « guerre froide » les grandes puissances vont se préoccuper de plus en plus de protéger leurs zones d’influence contre les convoitises de leurs alter ego. La Russie, qui affirme chaque jour un peu plus son retour sur l’échiquier international, poursuivra donc sans désemparer la reconstitution d’une « zone tampon » en Europe orientale et méridionale. Les Etats-Unis, quant à eux, recentreront leurs activités stratégiques sur l’Europe occidentale et l’Amérique latine, sans doute aussi sur l’Afrique que ne domine plus aucune puissance extérieure au continent. La Chine enfin, qui est devenue la première puissance économique mondiale mais qui n’a rien oublié du passé, se protègera sans le moindre complexe des dérives réelles ou supposées du Japon qui lui firent tant de mal il y a soixante-quinze ans et se dotera, en conséquence, de tous les moyens militaires capables de protéger efficacement son territoire.
° De ce qui précède découle le fait que la grande aventure des années à venir sera bien la recomposition de la gouvernance mondiale. Ni la Chine, ni la Russie, ni l’Inde, ni les puissances émergentes n’accepteront, en effet, que les Occidentaux continuent de dominer les institutions telles que le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale. Elles exigeront et obtiendront un rééquilibrage en leur faveur de l’Organisation des Nations unies et une réforme de son fonctionnement qui les mettront définitivement à l’abri des foucades de leurs partenaires occidentaux comme cela s’est produit lors des évènements ayant conduit à l’assassinat de Mouammar Kadhafi en Libye. Cependant, même si les « Grands » affirment la main sur le cœur qu’ils feront aux pays du tiers-monde une place à la mesure de leur importance humaine, il n’est pas du tout certain que l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie du Sud trouveront finalement leurs comptes dans le nouveau schéma de la gouvernance mondiale.
° Dernier point et non le moindre, il n’est pas impossible que la redistribution des cartes au plan mondial génère un ou plusieurs conflits de grande ampleur. On peut imaginer, par exemple, que les liens étroits unissant Israël et les États-Unis conduisent un jour les seconds à s’engager au côté du premier dans une guerre qui embraserait le Moyen-Orient et le Golfe persique ; ou que la Russie tente de profiter de la faiblesse stratégique dont fait preuve l’Union européenne pour accélérer au-delà du raisonnable la reconstitution de son empire ; ou que le Japon tente de se remilitariser afin de répondre à l’expansion de la Chine dans ce qui était jusqu’à une date récente sa sphère d’influence. La folie humaine et l’incapacité des gouvernements à anticiper l’avenir rendent malheureusement possibles, sinon même probables, des glissements vers la violence que l’évolution actuelle du monde semble prévenir.
Conclusion : la redistribution des cartes qui s’effectue sous nos yeux ne garantit malheureusement pas que l’humanité vivra en paix dans les décennies à venir. Mieux vaut s’en convaincre dès à présent et prendre les mesures qui s’imposent.
Rapideinfo
Dialogue politique: Ely Ould Mohamed Vall met en garde contre “la tentative de manipulation”
On peut affirmer avec certitude que la tentative de dialogue politique engagé avec le régime en place ne peut que se solder par un échec certain. En effet, les agissements passés et présents de celui-ci dénotent d’un manque de volonté politique clair permettant d’obtenir un règlement consensuel de la crise que traverse le pays depuis 2008.
Il est donc évident que la politique d’ouverture et la disposition au dialogue qu’il affiche de temps en temps ne sont que des manœuvres politiciennes conjoncturelles avec comme finalité principale d’altérer la cohésion du front de l’opposition espérant ainsi soulager une crise politique multidimensionnelle qu’il a créé et entretenu depuis son avènement.
Les handicaps qui lui sont intrinsèques empêchent d’accorder le moindre crédit à un tel dialogue. Nous citons à titre d’exemple parmi ces handicaps : 1-Le régime ne dispose ni de la capacité ni du courage ni de l’aptitude politique pour engager un dialogue national avec toutes les parties concernées pour aboutir à des solutions globales.
2-Les pratiques politiques auxquelles qu’il s’adonne chaque fois qu’un dialogue est envisagé pour décrisper la crise démontrent sans la moindre ambiguïté l’absence totale d’efforts sérieux visant à faire réussir ce dialogue et témoignent de sa volonté de se maintenir au pouvoir au détriment de tout intérêt national. C’est pourquoi tous les dialogues qui ont été envisagés sont mort-nés ou dans les meilleurs des cas dès qu’ils voient le jour.
Quand la menace est forte, il cède et accepte que le dialogue aboutisse à des conclusions qu’il finit toujours par trahir et n’en applique que celles qui sont dans son propre intérêt et fait fi du reste comme nous le rappellent les accords de Dakar.
3-Son style personnalisé de l’exercice du pouvoir et son instrumentalisation pour régler des comptes de manière mesquine et bien d’autres pratiques arbitraires et douteuses ont engendré un passif lourd qui hante le régime et l’empêche d’accepter une alternance politique pacifique.
Par conséquent, le régime à travers l’appel au dialogue actuel ne peut viser que l’un des objectifs suivants :
a-La manipulation de la constitution pour rester au pouvoir le plus long temps possible.
b- Assurer l’élection d’un fidèle pour lui permettre de continuer à manipuler le pouvoir et même envisager un retour. En tout état de cause, un dialogue réel, sérieux inclusif de toutes les composantes du paysage politique mauritanien, œuvrant en toute objectivité et en toute sincérité à trouver les voies et moyens de sortir le pays de la crise politique reste la meilleure solution à envisager pour redresser la situation.
Malheureusement, la volonté politique nécessaire et indispensable pour un tel dialogue reste absente chez le régime et ne s’imposera que si l’opposition crée une nouvelle donne politique dans le pays dont elle a largement les moyens car ce genre de dialogue dont les résultats doivent être garantis ne s’octroie pas mais s’arrache comme la liberté.
L’ancien président Ely Ould Mohamed VALL
Mauriweb
Darel Barka : Marche de protestation des populations contre l’expropriation de la cuvette “Karawlatt-Woullou Ndiaye” au profit de l’AAAID
Ils étaient environ 600 personnes (des femmes, des jeunes et des vieux) à battre le macadam, ce vendredi 17 avril 2015 dans le village de Darel Barka aux cris de “Ravdines”, “Ravdines”, “Ravdines” en langue de Molière “Nous rejetons” et de “Do Ko Minendièye”, “Do Ko Minendièye”, “Do Ko Minendièye” signifie en français “ici, c’est pour nous”.
Les manifestants qui arboraient des brassards rouges ont tous un dénominateur commun, ils sont des noirs (Haratines et Halpulaars).
La décision de passer à la vitesse supérieure a été “décrétée” lors de l’assemblée générale tenue la vielle dans la localité de Reghbe1 suite à l’échec de la rencontre le 15 avril entre les représentants des paysans de “Karawlatt-Woullou Ndiaye” et le Wali du Brakna.
Après le compte-rendu de l’entretien qu’ils ont eu avec le Wali fait devant les 150 délégués des villages par les représentants dûment mandatés par les exploitants traditionnels de la cuvette “Karawlatt-Woullou Ndiaye”, les paysans ont décidé de continuer le combat par des moyens pacifiques (sit-in, marches de protestation, dénonciation…) jusqu’à la reconquête de leurs terres de culture.
Un représentant des manifestants a lu une déclaration devant le chef-d’arrondissement qui est sorti les accueillir devant la sous-préfecture en compagnie du 1er adjoint au maire, du commandant de brigade de gendarmerie de Darel Barka et du commissaire de police qui a beaucoup sué pour contenir la foule avec ses agents.
Dans cette déclaration, les manifestants ont exprimé leur rejet total de la mise en location de leurs terres par l’Etat Mauritanien au profit de l’Institution Arabe d’Investissement et de Développement Agricole (IAIDA). Les manifestants étaient venues des localités de Reghbé1, Reghbé2 et Reghbé3, Fondé Mayel, Andalouse, Diama, Bour Walo, Bour Dièri, Badr, Jeddé, Bagdad, Wouro Aly Guelel, Miftah El Kheîr, Wiam, Basra, Sinthiane Diama, Dar Naîm, Darel Barka, Diaw Ranéré, M’Boyo, Bour Gamadji et Léraabé, Dar Naîm. Les ressortissants de la commune venus de Nouakchott se sont déplacés pour se joindre à la marche avec d’autres souteneurs venus de Boghé qui est distant de Darel Barka de 68 kilomètres.
Les terres de la cuvette de “Karawlatt-Woullou Ndiaye”, situées dans la wilaya du Brakna, sur le fleuve Sénégal, ont été accaparées par le gouvernement Mauritanien qui les a donnés en location à l’AAAID en contrepartie d’une somme globale de 1,6 million de dollars versée par l’Institution Arabe qui compte développer sur le dit site un projet agricole principalement axé sur la culture des oignons et des pommes de terre.
“Vous n’êtes pas d’ici, la terre ne peut pas vous appartenir”, lançait une autorité locale encore en fonction dans le département à l’endroit des populations de Darel Barka venus faire valoir leurs droits sur la cuvette de “Karawlatt-Woullou Ndiaye”.
Elfoutiyou
Mauriweb