Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 23/04/2015

Nouveau membre de la Fédération : entrevue avec Bios Diallo de Traversées Mauritanides

Nouveau membre de la Fédération : entrevue avec Bios Diallo de Traversées MauritanidesFicdc Bios Diallo est journaliste et écrivain. Il est auteur de 2 recueils de poésie : Les Pleurs de l’Arc-en-ciel (L’Harmattan, 2002) et Les Os de la terre (L’Harmattan, 2009) ; d’un roman, Une Vie de Sébile (L’Harmattan, 2010) et d’un essai : De la naissance au mariage chez les Peuls de Mauritanie (Karthala, 2004).

Collaborateur à Jeune Afrique, il a vécu plus de dix ans en France. En 2006 Bios Diallo s’est installé en Mauritanie, pour dit-il, se consacrer au combat de la culture. Depuis 2010 il dirige les rencontres littéraires Traversées Mauritanides !

Pour lui, dans un pays multiculturel comme la Mauritanie, la culture est un viatique régulateur de paix. Surtout lorsqu’on met à profit la diversité !

La Diversité est l’Autre en perpétuel dialogue

1- En quoi consiste l’événement, Traversées Mauritanides, que vous présidez ?

Bios Diallo : L’Association Traversées Mauritanides a été créée en 2006 du constat de la faible circulation du livre en milieux scolaires et du manque de motivation des élèves pour la lecture, contrairement au poids que prennent les images de télévisions, les réseaux sociaux et autres. Un double défi donc ; faire connaître les écrivains mauritaniens et encourager à la lecture. Ce qui nous a conduits, en 2010, à lancer les Rencontres littéraires Traversées Mauritanides. Pour matérialiser les choses, nous avions eu le parrainage de l’écrivain Cheikh Hamidou Kane qui viendra à la première édition à Nouakchott !

Depuis, nous invitons des écrivains du monde entier qui, avec leurs homologues mauritaniens, par des programmations ciblées sont conduits dans les écoles et à l’université, à Nouakchott et dans les régions. Avant leur arrivée, leurs ouvrages sont traités avec les établissements sélectionnés. Il y a un immense engouement, avec les visites dans les écoles, les concours Epelle-moi, Génies en herbe, mais aussi les ateliers d’écriture. Toutes choses qui encouragent les jeunes à aimer les études, et les écrivains rencontrent des lecteurs passionnés lors des conférences et dédicaces…

L’évènement a pour cibles donc les écoles et la culture sous le prisme la littérature. Cela relève d’un pari audacieux, qu’il fallait simplement oser ! Car la production et des plumes prometteuses existent. Même s’il demeure difficile de parler d’une littéraire mauritanienne, comme cela s’évoquerait pour le Sénégal, le Cameroun, le Togo, l’Algérie ou encore le Maroc. Mais il existe un élan qui permet le pari. La revue Interculturel Francophonies, de l’Alliance française de Lecce en Italie, vient de consacrer son N°26 de novembre-décembre 2014 à la littéraire mauritanienne d’expression française. Avant, des champs avaient été balisés par la défunte revue Notre Librairie (N°120-121, janvier-mars 1995) et par les universitaires Nicolas Martin Granel, Idoumou ould Mohamed Lemine et Georges Voisset qui publient Guide de la littérature mauritanienne, Une anthologie méthodique chez L’Harmattan en 1992, M’Bouh Séta Diagana (Eléments de la littérature mauritanienne de langue française, L’Harmattan, 2008) et Manuel Bengoéchéa qui consacre sa thèse à cette même littérature.

2- Votre pays est-il signataire de la Convention pour la diversité des expressions culturelles ?

Bios Diallo : Oui, la Convention a été signée il y a peu ! Cela dit, pour nous, la diversité est déjà dans l’ancrage social. La Mauritanie, entre l’Afrique au Sud du Sahara et celle du Nord au Maghreb, est un pays multiculturel, composé d’Arabo-berbères, de Peuls, Soninkés et Wolofs…. Ils cohabitent ensemble depuis des siècles. Il est rare de voir un Mauritanien qui ne parle au moins 2 langues. Et comme la littérature, comme d’autres arts, se renforce par ses corps métissés, nous œuvrons de plus en plus à donner de cette terre de brassages qu’est la Mauritanie les mécanismes nécessaires à son épanouissement. C’est dans cette dynamique que s’inscrit Traversées Mauritanides. Nous apprenons aux élèves, étudiants et amoureux de la littérature, que la culture est d’abord diversité, que la culture est ce qui interroge le plus les fils de nos rapprochements, que la culture est une constante main tendue vers l’Autre. La culture n’est jamais singulière, mais porte en elle l’ossature de ses diverses rencontres, d’identités avec d’autres peuples. Qui dit culture, dit un plus, puisqu’on se cultive par et avec l’apport de l’Autre.

3- Comment s’exprime l’appui des autorités publiques à la diversité des expressions culturelles ?

Bios Diallo : Diverses actions sont menées. Par exemple, dans les médias, télévisions et radios, publiques comme privées, les responsables ont entre autres obligations la représentation des différentes langues nationales dans les cahiers de charges. Autrement dit, en plus de l’arabe et du français, d’avoir des plages d’informations et des émissions en pulaar, soninké et wolof. Et il y a cette volonté du Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, à l’équilibre social par la promotion de la culture. D’où la création, en 2011, du Festival des Villes anciennes. L’évènement offre l’opportunité de rapprocher les uns et les autres, par le biais de foires d’expositions, de débats littéraires, religieux et scientifiques. Et la Mauritanie, qui a l’avantage d’un Islam vécu et entretenu de la même manière par tous les Mauritaniens, bénéficie de cet atout, du nord au sud, de brassages.

4- Quelles relations les acteurs du milieu culturel entretiennent-ils avec le gouvernement, et quels soutiens ce dernier accorde aux arts et à la culture ?

Bios Diallo : Le Ministère de la Culture et de l’Artisanat a une multitude d’activités. En plus du Festival des Villes anciennes (qui se déroule alternativement à Chinguity, Tichitt, Oualata et Ouadane cités classées patrimoines par l’UNESCO), il y a des semaines régionales sur l’ensemble du territoire. Là, il y a une mise en exergue de la spécificité de chaque région par ses sports, jeux traditionnels, modèles d’organisation sociale et autres. Et dans le cadre du Programme Patrimoine, Traditions et Créativités au Service du Développement Durable de la Mauritanie, le Ministère de la Culture a instauré depuis 2011 en collaboration avec le Système des Nations Unies, l’UNESCO et d’autres partenaires un Festival National de la Diversité Culturelle. Cette manifestation, sur une semaine, regroupe non seulement les communautés nationales mais aussi les nationalités étrangères organisées en associations de ressortissants. Les structures associatives nationales, ne sont pas en reste, avec chaque année des festivals qui drainent du monde. Je veux citer Assalamalekoum, pour la musique hip hop, Nouakchott short films, pour le cinéma, la Nuit du rire, pour le théâtre, sans oublier les associations communautaires maures, pulaars, soninkés, wolofs qui toutes ont leurs riches calendriers. Et du côté du Ministère de la Culture il y a une volonté d’accompagnement. Les acteurs culturels peuvent, non seulement demander des soutiens financiers, mais aussi y aller pour des conseils et orientations auprès de partenaires établis ici en Mauritanie ou ailleurs.

5- Qu’attendez-vous de votre adhésion à la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle ?

Bios Diallo : Que nous puissions participer aux synergies qui s’opèrent ! Aucune culture ne peut vivre, et évoluer, en vase clos. La diversité commence par là. Avec cette Fédération nous pourrons apprendre et bénéficier des conseils, des astuces, mais aussi d’échanges avec d’autres confrères. Participer à leurs activités nous servira d’école. Tout comme nous serons prêts à les recevoir à nos programmes ou pour des visites en Mauritanie ! Les synergies et échanges devant se faire dans tous les sens, pour des acteurs culturels qui peuvent souvent manquer de moyens. Même cette présence sur votre site Web est une chose !

Pour terminer, je vous dis à quoi nos thématiques font échos. En 2010 nous avons traité Maghreb-Afrique, des cultures en partage pour montrer le statut tampon de la Mauritanie, Écrits et mémoire, en 2011, Écrits et cris, en 2012, Migrations et voyages, en 2013, et en 2014 nous avions abordé Diaspora entre Écriture et Construction. Un focus sur la Diaspora pour rapprocher celle-ci du pays d’origine ! Les voies sont multiples, de l’écriture aux projets sociaux. Vos lecteurs auront l’exclusivité de notre programmation 2015 !

Propos recueillis par Daisy Boustany

Source : FICDC

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A la visite du Président Mohamed Ould Abdel Aziz a Kaédi, refusons l’hypocrisie et sauvons nos cités

A la visite du Président Mohamed Ould Abdel Aziz a Kaédi, refusons l'hypocrisie et sauvons nos citésLe président Mohamed Ould Abdel Aziz en battant ses cartes dans la logique d’endormir le peuple Mauritanien a entamé plusieurs visites à l’intérieur du pays dont les Hodh, Tiris Zemour, l’Assaba et ce 24 Avril 2015 c’est dans le Gorgol qu’il se rendra pour disséminer, faire avaler la pilule de la médiocrité sur sa gestion de notre chère Mauritanie.

Le général , venu au pouvoir à la suite d’un putsch militaire vient de prendre gout au pouvoir et les grandes manœuvres dilatoires ont commencé pour se pérenniser au pouvoir ; le tout puissant Allah sait que toutes ces tournées n’ont qu’un seul objectif majeur, pouvoir tripatouiller par un referendum sur la possibilité d’un troisième mandat que l’on amputerait à la volonté et au verdict du peuple ,malheureusement préoccupé par la vie chère du quotidien.

L’autre possibilité consiste de changer ou dénaturer la constitution Mauritanienne dans son contenu même imparfait, mais stabilisatrice d’une Mauritanie sous la menace permanente des secousses et remous sociaux, du fait des inégalités, des injustices, de l’esclavage et du racisme observé et maintenu sciemment dans les rouages de l’état.

L’entame d’un dialogue avec son opposition entachée des irrégularités, du double langage et de la manière la plus sélective de ces futurs interlocuteurs sont autant de vérités et d’illustrations qui masquent les réelles volontés du Président de pouvoir , trouver un consensus et un déblocage des crises politiques, sociales économiques et culturelles dans ce pays.

A travers ces tournées de noce, notre général, en perte de crédibilité et de confiance ,veut se rendre utile aux yeux d’une population analphabète et peu politisée pour les futures échéances électorales dont l’avenir immédiat nous en dira beaucoup plus ,j’en suis certain ,car l’avenir nous édifiera inchallah sur ces réelles intentions et demain, il sera jour.

Les visites trompent l’œil, basées sur le viol des consciences, sur la démagogie, les injustices et les inégalités entre les régions et les hommes ne sont nullement une méthode de gouvernance et de réussite en politique , malheureusement, l’hypocrisie et la politique du ventre prennent souvent le devant de la scène à chaque visite du président dans les régions où nos cadres se précipitent pour amadouer et supplier les populations à venir applaudir sans conviction au passage de celui qui les empêche de s’épanouir, de se recenser en leur imposant des conditions impossibles et inhumaines pour les rendre apatrides, applaudir à celui qui veut enterrer le passif humanitaire pour avoir initié une prière nulle et non avenue un 25 Mars 2009 à Kaédi sans l’implication des victimes et sans leur pardon, accueillir avec fracas celui qui entretient les gabegistes par des marchés faramineux et juteux sans contrepartie pour l’état.

Comment comprendre la précipitation de nos cadres, à vous dire d’ applaudir un président qui ne tient nullement ces promesses , qui a tué l’essor économique , culturel et le tissu social des Kaédiens, en nous privant des universités, de nos abattoirs historiques, de nos cultures vivrières par les dépossessions des terres au profit des proches et des étrangers ?

Chers kaédiens et chers cadres de la région du Gorgol, s’il y a une leçon à tirer du passé c’est maintenant ou jamais, venez dire au président que Kaédi est devenu, une ville morte, autrefois grenier de la Mauritanie, creuset des civilisations et du rayonnement culturel et religieux il est juste devenu aujourd’hui, le refuge des politiques en quête de se faire une situation ou une promotion sans en calculer les conséquences sur l’avenir de cette grande ville historique, source de vertu et de bon vivre de par sa position géographique.

Kaédiens et Kaédiennes , ne soyez pas dupes, venez dire au président que sa politique sur l’éducation, sur la santé, sur le partage des richesses nationales, sur la gestion des conflits pour citer la SNIM, sur l’agriculture et l’élevage et sa gestion ” caporaliste ” de notre cité par le non recensement de nos populations de la région du Gorgol , la privation des libertés par l’emprisonnement des militants de Droits de l’Homme, Biram Ould Dah Ould Abeid, Brahim Ould Bilal et Djiby Sow et d’autres comportements inadaptés des commis de l’administration dans la région, dont par exemple les attributions abusives des terres à des tiers alors que les propriétaires sont dans un état de dénuement total et sans défense, tels sont autant de doléances et de revendications légitimes que doivent défendre les populations et les cadres sans hypocrisie pour les beaux yeux de n’importe quel visiteur dans la région.

Fut-il le premier magistrat de la république. Allah aime la vérité et vos applaudissements dans le mensonge seraient un acte de démission et de trahison car la réalité est autre.

Bienvenu à n’importe quel Mauritanien à Kaédi mais disons-nous des vérités crues, le général a failli à ses devoirs et doit se ressaisir très vite pour la cohésion, le développement et la libération des énergies dans nos contrées sans la politisation à des fins électoralistes qui nuisent considérablement à l’économie et à la paix sociale entre les communautés nationales. Qu’Allah protège l’ensemble de la Mauritanie et la vérité reste la seule source de vertu et de bonheur pour le long terme.

Diagana Mamadou Youssouf dit Ibnou
Ex Officier de l’Armée Mauritanienne
Militant des Droits de l’Homme en France

 

Source: http://www.ocvidh.org/article.php?sid=8770

Visite du Président à Kiffa : Doléances, promesses et poissons….d’avril

altLe Président de la République et sa suite sillonnent depuis le 20 et jusqu’au 23 avril 2015 la Wilaya de l’Assaba pour « s’enquérir de la situation des populations, lancer des projets d’utilité publics, et  inaugurer d’autres». C’est en  tout cas l’objectif affiché de la visite. Pour le faire croire, les médias officiels   ne cessent  de marteler  à longueur de journées  les slogans justifiant le périple  et magnifiant sa portée, comme si on pouvait  s’en douter ! Mais l’arbre présidentiel….. à palabres cache mal les véritables préoccupations des citoyens qui se perdent en conjectures à la recherche de conditions meilleures.

Des conditions que la Société Nationale de Distribution de Poissons…..d’avril qui  précède le Président  dans  certaines cités urbaines inscrites au programme de la visite n’y changera pas beaucoup avec des sorties provoquées  et circonscrites en fonction de l’arrivée du Président par ci ou son accueil par là. 

A Kiffa, des citoyens  lambda, une minorité de  cadres et quelques  élus (Tawassoul) n’y sont pas allées avec le dos de la cuillère (pas celle de Aziz en Arabie Saoudite objet d’un récent éditorial au CALAME). Saisissant l’opportunité, ces affranchis du joug, réfractaires au diktat ont rompu avec la langue de bois ou de sable-désertification oblige- en  soumettant au Chef le lot quotidien de difficultés- qu’il n’est pas censé ignorer- dans lequel se débattent les populations de l’Assaba.  Une kyrielle de doléances  qui demandent satisfactions : le manque cruel d’eau, d’électricité, d’aliment de bétail, l’état défectueux des structures de santé et des services qu’ils prodiguent. A cela s’joute sous le chapitre de l’année de l’éducation : L’anarchie dans le recrutement des enseignants  contractuels, l’omission volontaire  de l’Instruction Religieuse (IR)  des matières du Baccalauréat, une promesse non tenue, tempête un intervenant. Pour rappel : Il y a à peine deux mois  le Ministère de l’Education Nationale  a ventilé  une circulaire augmentant les horaires, le coefficient et plaçant  l’IR comme discipline à part entière au baccalauréat. Après la livraison des convocations aux candidats, ceux-ci découvrent  que l’IR n’y figure pas ! Pourquoi le MEN s’était-il rétracté ? Qu’est ce qui a poussé les autorités à prendre la décision et qu’est ce qui les a contraints à l’abandonner….. dans le silence?  

Beaucoup d’interrogations qui taraudent les esprits au sein de la Famille scolaire comme dans les milieux d’obédience islamistes. A l’origine de ce changement de cap, tout porte à croire que des injonctions  de politiques étrangères  ont fortement pesé pour faire basculer la balance…. Et contraint les décideurs à se renier. 

Prenant la parole, le Président a lié  la solution de la problématique d’eau à la réalisation du Projet de Voum Ligleyte toujours au stade des études. Une attente qui risque de perdurer. D’ici là  vous aurez une perforeuse ….rassure le Chef. Un remède de cheval s’il en est. 

Pour le reste des doléances, le guide éclairé ne propose  que des promesses. Il s’agit pratiquement des mêmes  promesses  aux Hodhs. Du pareil au même. En attendant que le fleuve de paroles  soit traduit en actes : les populations vont devoir rester sur leur soif. 

Moustapha O/ Bechir

 

le calame